La course de l’orientation : jusqu’à l’épuisement ? la lettre info AD Lyon/Clermont du 06 mai 2025

LA COURSE DE L’ORIENTATION SELON MADAME BORNE

Jusqu’à l’épuisement ? Retour sur les propos de notre ministre…

06/05/2025

  « Orienter, orienter », tel est l’un des nouveaux mantras de l’Éducation nationale, mis en pratique principalement au collège et au lycée, sans que cela ne suscite de grande opposition ne de réflexion approfondie. L’objectif semble en effet noble et incontestable, mais est-il si évident que cela ?

 

« Il faut se préparer très jeune, dès le départ, presque depuis la maternelle, à réfléchir à la façon dont on se projette dans une formation et dans un métier, demain. » Ces propos tenus par Elizabeth Borne sur LCP lundi 7 avril, ont fait parler d’eux, et à juste titre, puisqu’ils illustrent bien l’obsession pour l’orientation qui caractérise désormais notre système scolaire. Bien que la Ministre ait ensuite démenti vouloir orienter les élèves dès la petite section, ces paroles ont fort justement scandalisé (ou amusé, au choix) par leur caractère totalement démesuré.

 

Pourtant, plus le temps passe, et plus l’orientation des élèves prend une place importante dans le temps scolaire, comme si le principal rôle de l’école était désormais de servir de grande gare de triage pour le monde professionnel. Bien sûr, la formation de futurs travailleurs disposant des compétences nécessaires à leur insertion dans le monde de l’emploi est à juste titre l’une des missions de l’institution scolaire, comme le rappelle le Code de l’éducation dans son article premier : « Le droit à l’éducation est garanti à chacun afin de lui permettre de développer sa personnalité, d’élever son niveau de formation initiale et continue, de s’insérer dans la vie sociale et professionnelle, d’exercer sa citoyenneté. » Mais on notera que cet objectif n’est pas particulièrement mis en avant par rapport au « développement de la personnalité » ou encore à « l’exercice de la citoyenneté », sujets dont on parle beaucoup moins.

 

Pendant ce temps, la focalisation sur l’orientation prend de l’ampleur quasiment chaque année. Au lycée, la réforme Blanquer prévoit 54 heures annuelles dédiées à l’orientation au lycée général et technologique… sans prévoir de moyens horaires dans l’emploi du temps des élèves, soit dit en passant. Ces heures sont donc assez théoriques, mais leur mention incite les directions d’établissements à multiplier les actions autour de l’orientation pour justifier l’effectivité de la mesure. Au collège, la note de service du 23 mai 2023 prévoit qu’à la rentrée scolaire 2023, « tous les collèges s’engagent dans l’organisation de temps de découverte des métiers sur tout ou partie des niveaux concernés (5e, 4e, 3e) ». Autrement dit, dès l’âge de 12 ans, les élèves sont censés commencer à se positionner sur leur futur métier par le contact avec le monde professionnel.

 

Manifestement, tout ce travail d’orientation ne semble pas vraiment porter ses fruits… Au quotidien on peut constater que de plus en plus d’élèves arrivent en 2nde sans en avoir le niveau car ils n’arrivaient pas à choisir une filière professionnelle. Et même quand ils en choisissent une, au LP, la première année est encore une année d’orientation puisque l’on parle de « famille de métiers » qui les obligent à un nouveau choix à la fin de l’année de seconde.

Les élèves de Terminale, ayant pourtant une foule d’informations disponibles au CDI, sur Internet, lors de la venue d’anciens élèves au lycée, lors d’interventions des Psy-EN (ex- conseillers d’orientation) ou de rendez-vous avec eux, dans les salons étudiants… peinent souvent à définir leur projet d’études. Et même lorsque cette étape est passée, tout le monde n’y trouve pas son compte ; le nombre d’étudiants en réorientation est ainsi en hausse régulière : 169 000 en 2024 (+3,7 % par rapport à 2023).

 

Il faut dire que la manie orientatrice bute sur certaines réalités, qui rendent son échec inévitable, au moins dans les ambitions qu’elle s’est fixées. En premier lieu, le discours sur l’orientation repose sur le fait qu’il y aurait nécessairement un métier qui attendrait chaque jeune, et dans lequel il s’épanouirait, comme une âme sœur que le destin doit nécessairement mettre sur notre chemin. C’est oublier que les carrières sont aujourd’hui marquées par la discontinuité, que l’on peut très bien faire un métier quelques années puis en changer, les reconversions étant de plus en plus nombreuses et de plus en plus précoces. Même au LP, 2/3 des bacheliers (proportion moyenne, puisque les chiffres varient fortement entre les filières professionnelles) n’occupent déjà plus, seulement deux ans après l’obtention de leur diplôme, un emploi en conformité avec leur formation d’origine.

 

De plus, un collégien risque de passer encore entre 5 et 10 ans avant d’entrer sur le marché du travail. Or, selon France Stratégie, entre 2019 et 2030, on pourrait compter un million de nouveaux emplois, parmi lesquels une partie significative n’existe pas aujourd’hui. A l’inverse, se projeter dès le plus jeune âge dans certains métiers peut mener à des déceptions si le progrès technologique ou les évolutions économiques les rendent obsolètes…

 

Enfin, on peut se demander si le but de l’orientation est réellement de trouver une profession en particulier à exercer. Certains jeunes ont des vocations, un domaine qui les passionne et dans lequel ils voudront certainement exercer. Mais pour la majorité, il s’agit surtout de trouver un métier qui ait un sens, que l’on puisse exercer sereinement, dont on puisse être fier… Autrement dit, davantage que le métier, ce sont les conditions de travail qui sont essentielles. Combien de personnes sont dégoûtées de leur emploi car il est exercé dans des conditions qui rendent impossible l’atteinte des objectifs ? Ou parce qu’il se déroule dans un environnement toxique ? En témoigne notre « plus beau métier du monde » dont démissionnent chaque année de plus en plus de collègues. A l’inverse, beaucoup de professions peuvent intéresser les élèves si elles sont exercées convenablement. Mais poser cette question amènerait à remettre en cause la course infinie à la productivité, le pressurage des salariés pour améliorer la rentabilité des entreprises, la dégradation des services publics… Autant de questions que l’on préfère certainement ne pas voir posées ?

 

Colin MARTET, professeur de Sciences économiques et sociales en lycée. Avec l’aide de Cédric GILDAS, président AD/CFE-CGC Grenoble et professeur de Lettres/Histoire pour les ajouts sur le LP.

 

 

Comme pour cette analyse sur l’orientation nous sommes preneurs de chacune de vos remontées de terrain (constats, suggestions…) afin de publier vos témoignages (anonymement ou pas selon votre volonté) et surtout d’envisager des actions concrètes face à une catastrophe annoncée à l’adresse mail ci-dessous :

 

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Cédric BIEL, professeur d’Histoire-Géographie-EMC en collège, président académique du syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC Lyon et Clermont ».

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N’hésitez pas à adhérer dès maintenant ! (accès à nos services : renseignements et aide personnalisée, revues et lettres d’info…, remise de 50 % jusqu’à fin mai 2025 !, possibilité de pré-syndicalisation 2025/2026 avec remise de 10 %). En cas de difficultés financières nous contacter directement pour envisager une réduction spécifique en fonction de la situation.

 

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#STARTERPACK Entrer… et rester ? dans l’Éducation nationale la lettre info AD Lyon du 14/04/2025

ENTRER… et RESTER DANS L’ÉDUCATION NATIONALE ?

#Starterpack oui mais…. Comment survivre à l’EN ? Car ce n’est pas toujours du « plaisir » !

14/04/2025

 

 

 

 

 

« Sans en attendre rien / Mais pour le plaisir / Vouloir entrer dans l’Éducation Nationale / Et se dire / Quels beaux métiers / Sans même aller plus loin / Mais pour le plaisir / En passant / Simplement y penser / puis renoncer / Ne plus courber le dos / Même pour réussir / Préférer être bien dans sa peau / Que sourire sur commande / Avoir pendant des mois / Trimé comme un fou / Et un soir, tout claquer / D’un seul coup, oui / Plus de plaisir / Ne plus souffrir, oh, ne plus compter / Prendre la vie du bon côté / Si le ministère pouvait y réfléchir / Pour préserver l’avenir « .

D’après HERBERT LÉONARD, « Pour le plaisir », album Pour le plaisir, 1981.

 

L’Éducation nationale, beaucoup moins sexy !

 

Vous le savez, la section académique « Action et Démocratie CFE-CGC région AURA » est composée de mélomanes patentés. Et parfois aussi un peu nostalgiques des années 80… Aussi nous nous sommes permis de rendre un discret hommage à un de nos chanteurs populaires récemment décédé via l’introduction de ce billet. Néanmoins, et de manière ironique et parfois désabusée, cela nous permet de pointer de vrais problèmes qui minent nos professions. Des situations souvent ubuesques que notre section syndicale, parfois avec l’aide de notre avocat conseil Me Sébastien BRACQ du cabinet lyonnais ASTERIO basé à Lyon, tentent, souvent avec succès, de régler.

 

« Privilégiés », « bande de fonctionnaires » : on a tous subi au moins une fois ces quolibets et sarcasmes de la part de personnes ô combien bien intentionnées et bienveillantes à notre égard. Pourtant, comme nous l’apprenions en décembre dernier, les « privilèges » d’une vie dorée dans la fonction publique ne semblent plus faire autant recette… Le Commissariat général à la stratégie et à la prospective (CGSP) parlait déjà d’un « message d’alerte, car nous faisons face à une crise structurelle et durable qui menace nos services publics ».

 

Et effectivement, à la lecture de ce rapport de « France Stratégie », il y a effectivement de quoi s’inquiéter puisque « 15 % des postes offerts aux concours de la Fonction publique d’État ont été non pourvus en 2022 ». À cela s’ajoute la difficulté de plus en plus grande de recruter des contractuels. Le nombre et la durée moyenne des vacances de postes témoignent, en effet, d’une difficulté de recrutement, « les contrats temporaires ne suffis[a]nt plus à combler la pénurie et à pourvoir aux postes vacants ».

 

Mais ce rapport n’est-il pas déjà daté à la lecture des nombreux témoignages nous parvenant depuis le début de l’année 2025 ? De plus en plus de contractuels sont contraints de quitter leur poste pour en occuper en catastrophe un autre, laissé vacant depuis le début de l’année scolaire… « Déshabiller Paul pour habiller Jacques », c’est le sort de nombreux contractuels de l’académie de la région AURA. Les mutations forcées se multiplient comme à Belley, où un enseignant contractuel se voit « muter » en plein milieu d’années, du collège Sabine Zlatin vers un autre établissement d’Ambérieu en Bugey, alors même qu’il était Professeur principal d’une classe de 6e…  Rien que dans le département de l’Ain notre section syndicale a encore reçu deux signalements d’affaires similaires le mois dernier ! La pratique semble se généraliser… C’est désolant, méprisant pour les collègues et leurs élèves. Et terrible pour leurs conditions de travail et de vie familiale (distance domicile-travail, EDT complètement différent , problèmes pour garde d’enfant éventuel….).

 

Une autre collègue, professeure de Mathématiques dans l’académie de Grenoble, illustre le management erratique et déshumanisé qui prévaut parfois dans l’Éducation nationale. Son tort ? Avoir voulu accompagner son conjoint en fin de vie, atteint de la maladie de Charcot. En septembre 2024, l’administration lui impose une disponibilité d’office, refusant de lui accorder un congé longue maladie. Trois mois plus tard, elle demande sa réintégration, son établissement manquant cruellement de professeurs. Son médecin l’y déclare apte, son chef d’établissement la soutient. Mais l’académie de Grenoble s’obstine : elle ignore sa demande et la maintient en disponibilité forcée jusqu’en mai 2025, la laissant avec seulement 630 € par mois pour vivre et élever ses enfants. Pas un regard pour la détresse humaine, pas une once de bon sens. Il aura fallu deux mois et demi de lutte acharnée, des soutiens massifs sur les réseaux sociaux et plusieurs articles de presse pour que l’administration consente enfin à lui rendre son poste. Une lenteur scandaleuse quand le ministère prétend à une “Révolution RH” !

 

Et ces cas de professeurs des écoles titulaires remplaçants de secteur affectés sur des bouts de poste (par exemple pour assurer le complément de directeurs d’écoles déchargés) que l’on nous rapporte en région AURA et qui se voient demandés de partir, au pied levé, assurer des missions de remplacement jugées « prioritaires et urgentes« … Et donc de laisser leurs élèves, répartis ces jours-là dans les autres classes de l’école… Bilan : personnels qui doivent s’adapter en urgence à d’autres écoles et d’autres classes,  élèves privés d’enseignement, collègues de l’école d’origine voyant leurs effectifs de classes alourdis, parents d’élèves mécontents…

 

Et que dire de ces personnels de direction déplacés en cours d’année quand un lycée ou un collège se retrouve sans « perdir » suite à un problème de santé par exemple ? Et bien on fait appel en urgence à un personnel d’un autre établissement… sans que le poste de ce collègue (dans son lycée ou collège d’origine) soit le plus souvent pourvu… Avec les conséquences au quotidien qu’on peut aisément imaginer… Dans l’académie de Lyon plusieurs situations de ce genre se sont présentées dans un passé récent.

 

Une situation de tension qui ne risque pas de s’améliorer, car la Fonction publique commence à avoir de plus en plus de difficultés à retenir ses agents en poste, contractuels comme titulaires. Entre 2014 et 2022, le nombre de départs de la Fonction publique pour un autre motif que la retraite a connu une augmentation de 47 % (+ 15 % pour ce qui concerne les seules démissions et ruptures conventionnelles). Des chiffres qui ne semblent pas devoir se tarir, non plus. Si, selon ce rapport, la Fonction publique reste encore aujourd’hui un « débouché privilégié pour les diplômés des catégories modestes [et] pour les femmes », la « sécurité de l’emploi » ne suffit plus à convaincre nombre de jeunes à la rejoindre… ou d’y rester.

 

Un problème d’attractivité rédhibitoire ?

 

Entre les départs d’un côté et la faible attractivité de l’autre, les postes non pourvus vont forcément se multiplier dans les bahuts, surtout ceux en marge des grandes métropoles. Avoir 3 ou 4 enseignants en moins dans l’emploi du temps d’une classe semble devenir la norme dans les établissements publics (surtout ceux des marges de l’académie AURA) ? La tristement célèbre « mère de famille », Amélie Oudéa-Castéra, pourra ainsi, se plaindre à juste titre du « paquet » (sic) d’heures manquantes dans la scolarité de ses enfants !

 

Alors, pour éviter de donner raison à Clemenceau, qui disait aussi que « les fonctionnaires sont un peu comme les livres d’une bibliothèque : ce sont les plus haut placés qui servent le moins. », Action & Démocratie invite le ministère d’E. Borne à agir prioritairement sur trois axes pour redonner de l’attractivité à l’Éducation nationale. Il faut tout d’abord revaloriser l’image de la Fonction publique, mieux la faire connaître et éviter ce bashing anti-fonctionnaire qui suscite une telle défiance de ces métiers (et peut-être, déjà, ne pas oublier une partie de ses agents lors de la présentation de ses vœux…). Il faut ensuite revaloriser les traitements (non plus seulement par la mise en place de primes, souvent discriminatoires, mais par une hausse du nombre de points d’indice pour l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale), car il est tout simplement anormal qu’à niveau d’étude équivalent, après 15 ans d’ancienneté, les fonctionnaires de catégorie A touchent « près de 30 % de moins » que les cadres du privé. Il faut enfin offrir aux personnels de l’Éducation nationale des perspectives de progression et de réorientation. Cela permettrait aux personnels de catégories C et B d’accéder par voies internes à des postes de catégories supérieures et de faciliter la mobilité des agents tout au long de leur carrière. Mais, peut-être et avant toute chose, avoir une gestion de ses personnels, en particulier de ses contractuels, plus humaine en cessant de les ballotter d’un coin à l’autre de nos académies pour tenter de parer aux manquements de son recrutement (et donc de son attractivité).

 

Toutes ces questions, et bien d’autres, ont pu être évoquées lors de notre deuxième session de formation « SANTÉ ET SOUFFRANCE AU TRAVAIL DANS l’ÉDUCATION NATIONALE » ce jeudi 10 avril à Lyon avec notamment la participation de Me BRACQ.

 

Merci aux 80 participants pour leur intérêt et leurs nombreuses questions ! Pour toutes demandes d’informations complémentaires et pour l’envoi des bulletins d’adhésions , contactez-nous rapidement via les adresses web ou postale indiquées ci-dessous !

 

 

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 cbiel.actionetdemocratie@gmail.com

OU un mail à la section académique : actionetdemocratieaura@gmail.com ou un appel au 06 25 72 46 36 (journée de permanence le jeudi).

OU un courrier à « ACTION ET DÉMOCRATIE section AURA, 46 impasse des Charmes, 01330 Villars les Dombes ».

 

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Lyon / Clermont : Cédric BIEL / cbiel.actionetdemocratie@gmail.com

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LAÏCITÉ à DÉFENDRE ! Retour sur une polémique révélatrice…

LAÏCITÉ à DÉFENDRE ! Retour sur une polémique révélatrice…

Quand religion, politique et éducation se mélangent

12/05/2025

 

 

« […] Jusqu’au jour, que j’appelle de tous mes vœux, où la liberté complète d’enseignement pourra être proclamée, et en commençant je vous ai dit à quelles conditions, jusqu’à ce jour-là, je veux l’enseignement de l’Église en dedans de l’Église et non dehors. Surtout je considère comme une dérision de faire surveiller, au nom de l’État, par le clergé l’enseignement du clergé. En un mot, je veux, je le répète, ce que voulaient nos pères, l’Église chez elle et l’État chez lui […] ».

Victor Hugo, Discours à la Chambre des députés, 14 janvier 1850.

 

« À l’université Lyon-2, le cours du géographe Fabrice Balanche a été interrompu par une quinzaine d’étudiants et de manifestants pro-palestiniens, ce mardi 1er avril. Ils reprochaient à l’enseignant-chercheur d’avoir salué l’interdiction d’une rupture du jeûne du ramadan dans une salle du campus quelques jours plus tôt » (Marianne, 04/04/2025)

 

Retour, à froid, sur une (des) polémique (s) bien significative(s) des attaques envers le principe de laïcité dans nos établissements d’éducation.

 

Un rappel des faits :

 

Alertés par un texto de Mickaëlle PATY, puis par quelques collègues militants d’associations laïques,  sur la tentative d’intimidation de notre collègue Fabrice BALANCHE lors d’un de ses cours à l’Université Lyon 2 nous sommes, encore une fois, pris de vertige puis de colère. Comment ça ? Après Samuel Paty, après Dominique Bernard, après le proviseur du lycée Ravel à Paris…. Après tant d’autres affaires plus ou moins médiatisées le cauchemar allait se poursuivre, s’amplifier, toucher de nouveaux collègues ? On pourra nous objecter que cela concerne le Supérieur, que l’application du principe de laïcité n’implique pas les mêmes conséquences à ce niveau que dans le Secondaire ou le Primaire etc…

 

Cela est en partie vrai. En partie seulement. Et en premier lieu parce que le droit doit s’appliquer partout, y compris dans nos universités. Intimider un enseignant et perturber voire empêcher la tenue de son cours de cette façon est totalement inadmissible. Par principe. Merci aux ministres de tutelle et à la direction de l’université d’avoir réagi promptement.

 

Oui, et quoi qu’on en dise, simple respect de la loi. C’était d’ailleurs le sens de la décision initiale de l’université de Lyon 2 au sujet de ce projet de soirée de rupture du jeûne dans le cadre du ramadan qui a enflammé les esprits. Le 25 mars dernier aurait dû se dérouler une soirée de rupture du jeûne à l’initiative d’une poignée d’étudiants. L’événement avait finalement été interdit par la direction. Dans un communiqué pour expliquer l’interdiction de cette soirée, la direction de l’université assurait que la « neutralité des espaces communs, conformément à la réglementation en vigueur dans les universités publiques » ne permettait pas la tenue d’un tel événement.

 

Néanmoins, et dans un deuxième temps, la direction de l’université Lyon II a tenu des propos pour le moins ambigus au sujet de ce collègue, laissant planer un parfum que certains ont qualifié de douteux. Une nouvelle polémique a alors pris de l’ampleur, réactivée ensuite par le cas personnel du vice-président de l’université. Notre rôle n’est pas de remettre une pièce dans la machine et nous condamnons avec force les intimidations et les menaces dont ont été victimes ces personnes. Aucune prise de position ne mérite un tel déchaînement de haine et de violence. Les récupérations politiques, de tous ordres, n’ont d’ailleurs pas manqué. Nous ne rentrerons pas dans ce piège. Nous tenons simplement à réitérer notre soutien total au collègue enseignant dans l’épreuve qu’il a subi.

 

Mais surtout n’oublions pas que plusieurs autres collègues du Primaire, du Secondaire… sont victimes depuis des années, et encore récemment d’agressions, de menaces simplement parce qu’ils désirent faire respecter le principe de laïcité dans nos écoles, dans nos collèges, dans nos lycées. Après avoir longtemps mis cela sous le tapis l’administration semble, et c’est heureux, plus prompte à réagir et à soutenir, y compris en justice, ses personnels. Nous le saluons, même si des frilosités demeurent parfois localement tant le sujet semble inflammable.

 

Nous revoilà donc replongés encore dans ce cauchemar que l’Éducation nationale a voulu si longtemps nier par confort, lâcheté ou, parfois, idéologie. L’École, fabrique de la Raison pour chacun de ses élèves, est attaquée par les obscurantistes de tous bords. La laïcité y est combattue au quotidien dans de nombreux établissements et les personnels sont souvent bien seuls pour y faire face.

 

La laïcité ce n’est pas la simple neutralité de l’État au nom des libertés individuelles. Ce n’est pas que l’affirmation simpliste de la « liberté de croire ou de ne pas croire »… En vérité, ce qui remonte du terrain c’est qu’elle « est perçue par trop d’élèves comme un catéchisme répétitif, vide de sens, voire comme un régime d’interdits discriminatoires. C’est-à-dire rien de ce qu’elle est » (Patrick Weil). Et pourtant… C’est un principe positif et non restrictif. En vérité les seules limites à la laïcité (et donc à la liberté de pensée) sont celles qui mettent en péril l’ordre public. Il pose, certes dans un cadre, les conditions d’une totale liberté de pensée et c’est ce que l’on a trop oublié de rappeler dans nos enseignements.

 

Oui c’est bien l’École publique par le développement méthodique et progressif de la Raison chez l’élève, par l’enseignement du fait religieux, par la confiance et l’autorité qu’elle accorde à ses professeurs… qui doit ancrer dans l’esprit de notre jeunesse ce principe de laïcité.

 

Nous avons besoin d’une École protégée des passions religieuses et politiques, d’un État qui garantisse le droit de croire ou de ne pas croire, le libre exercice des cultes dans le respect des lois, d’un État qui protège ses professeurs et l’ensemble de ses agents. Où tout un chacun peut, s’il le désire, aller voir un film sur le combat de Charlie Hebdo et son avocat Richard Malka sans constater que la salle est protégée par des policiers (expérience vécue par l’auteur à Lyon récemment) … ou simplement ne pas être dans l’impossibilité de le voir parce que les cinémas de la ville ont refusé de le diffuser par peur de dégradations ou pire….

 

N’oublions jamais que la laïcité est une conquête (à l’histoire longue et mouvementée) et qu’il est donc fondamental de la préserver, de la défendre et de l’illustrer tous les jours. Et sans oublier qu’elle s’applique à TOUTES les religions. Les récents événements relayés dans les médias relatifs à l’enseignement privé nous rappellent qu’on ne doit pas focaliser notre regard sur une seule.

 

Aussi relisons le grand discours de Victor Hugo, alors député de la Seine, à la Chambre des députés en janvier 1850 que nous rappelait avec justesse Henri Pena-Ruiz dans Marianne très récemment. En voici un extrait célèbre :

« […] Jusqu’au jour, que j’appelle de tous mes vœux, où la liberté complète d’enseignement pourra être proclamée, et en commençant je vous ai dit à quelles conditions, jusqu’à ce jour-là, je veux l’enseignement de l’Église en dedans de l’Église et non dehors. Surtout je considère comme une dérision de faire surveiller, au nom de l’État, par le clergé l’enseignement du clergé. En un mot, je veux, je le répète, ce que voulaient nos pères, l’Église chez elle et l’État chez lui […] ».

 

Oui définitivement laissons les religions (toutes les religions) chez elles et l’État (et singulièrement l’École) chez lui. Et laissons les enseignants travailler. 

 

Soutien donc plein et entier à tous ceux qui tiennent bon pour défendre le principe de laïcité  !

 

Aujourd’hui comme hier notre section syndicale inter-académique »Action et Démocratie CFE-CGC » région AURA, pleinement apolitique, apartisane et laïque, se tiendra aux côtés des personnels face aux extrémistes et à leurs alliés. En paroles mais aussi en actes.

 

Cédric BIEL, professeur d’Histoire-Géographie-EMC en collège, président académique du syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC Lyon ».

 cbiel.actionetdemocratie@gmail.com

 

 

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POUR LE PLAISIR… Entrer…et rester dans l’Éducation nationale ? la lettre info AD Lyon/Clermont du 05/04/2025

ENTRER… et RESTER DANS L’ÉDUCATION NATIONALE ?

Sûrement juste pour le « plaisir » !

05/04/2025

 

 

 « Sans en attendre rien / Mais pour le plaisir / Vouloir entrer dans l’Éducation Nationale / Et se dire / Quels beaux métiers / Sans même aller plus loin / Mais pour le plaisir / En passant / Simplement y penser / puis renoncer / Ne plus courber le dos / Même pour réussir / Préférer être bien dans sa peau / Que sourire sur commande / Avoir pendant des mois / Trimé comme un fou / Et un soir, tout claquer / D’un seul coup, oui / Plus de plaisir / Ne plus souffrir, oh, ne plus compter / Prendre la vie du bon côté / Si le ministère pouvait y réfléchir / Pour préserver l’avenir « .

D’après HERBERT LÉONARD, « Pour le plaisir », album Pour le plaisir, 1981.

 

L’Éducation nationale, beaucoup moins sexy !

 

Vous le savez, la section académique « Action et Démocratie CFE-CGC région AURA » est composée de mélomanes patentés. Et parfois aussi un peu nostalgiques des années 80… Aussi nous nous sommes permis de rendre un discret hommage à un de nos chanteurs populaires récemment décédé via l’introduction de ce billet. Néanmoins, et de manière ironique et parfois désabusée, cela nous permet de pointer de vrais problèmes qui minent nos professions.

 

« Privilégiés », « bande de fonctionnaires » : on a tous subi au moins une fois ces quolibets et sarcasmes de la part de personnes ô combien bien intentionnées et bienveillantes à notre égard. Pourtant, comme nous l’apprenions en décembre dernier, les « privilèges » d’une vie dorée dans la fonction publique ne semblent plus faire autant recette… Le Commissariat général à la stratégie et à la prospective (CGSP) parlait déjà d’un « message d’alerte, car nous faisons face à une crise structurelle et durable qui menace nos services publics ».

 

Et effectivement, à la lecture de ce rapport de « France Stratégie », il y a effectivement de quoi s’inquiéter puisque « 15 % des postes offerts aux concours de la Fonction publique d’État ont été non pourvus en 2022 ». À cela s’ajoute la difficulté de plus en plus grande de recruter des contractuels. Le nombre et la durée moyenne des vacances de postes témoignent, en effet, d’une difficulté de recrutement, « les contrats temporaires ne suffis[a]nt plus à combler la pénurie et à pourvoir aux postes vacants ».

 

Mais ce rapport n’est-il pas déjà daté à la lecture des nombreux témoignages nous parvenant depuis le début de l’année 2025 ? De plus en plus de contractuels sont contraints de quitter leur poste pour en occuper en catastrophe un autre, laissé vacant depuis le début de l’année scolaire… « Déshabiller Paul pour habiller Jacques », c’est le sort de nombreux contractuels de l’académie de la région AURA. Les mutations forcées se multiplient comme à Belley, où un enseignant contractuel se voit « muter » en plein milieu d’années, du collège Sabine Zlatin vers un autre établissement d’Ambérieu en Bugey, alors même qu’il était Professeur principal d’une classe de 6e…  Rien que dans le département de l’Ain notre section syndicale a encore reçu deux signalements d’affaires similaires le mois dernier ! La pratique semble se généraliser… C’est désolant, méprisant pour les collègues et leurs élèves. Et terrible pour leurs conditions de travail et de vie familiale (distance domicile-travail, EDT complètement différent , problèmes pour garde d’enfant éventuel….).

 

Une autre collègue, professeure de Mathématiques dans l’académie de Grenoble, illustre le management erratique et déshumanisé qui prévaut parfois dans l’Éducation nationale. Son tort ? Avoir voulu accompagner son conjoint en fin de vie, atteint de la maladie de Charcot. En septembre 2024, l’administration lui impose une disponibilité d’office, refusant de lui accorder un congé longue maladie. Trois mois plus tard, elle demande sa réintégration, son établissement manquant cruellement de professeurs. Son médecin l’y déclare apte, son chef d’établissement la soutient. Mais l’académie de Grenoble s’obstine : elle ignore sa demande et la maintient en disponibilité forcée jusqu’en mai 2025, la laissant avec seulement 630 € par mois pour vivre et élever ses enfants. Pas un regard pour la détresse humaine, pas une once de bon sens. Il aura fallu deux mois et demi de lutte acharnée, des soutiens massifs sur les réseaux sociaux et plusieurs articles de presse pour que l’administration consente enfin à lui rendre son poste. Une lenteur scandaleuse quand le ministère prétend à une “Révolution RH” !

 

Et ces cas de professeurs des écoles titulaires remplaçants de secteur affectés sur des bouts de poste (par exemple pour assurer le complément de directeurs d’écoles déchargés) que l’on nous rapporte en région AURA et qui se voient demandés de partir, au pied levé, assurer des missions de remplacement jugées « prioritaires et urgentes« … Et donc de laisser leurs élèves, répartis ces jours-là dans les autres classes de l’école… Bilan : personnels qui doivent s’adapter en urgence à d’autres écoles et d’autres classes,  élèves privés d’enseignement, collègues de l’école d’origine voyant leurs effectifs de classes alourdis, parents d’élèves mécontents…

 

Et que dire de ces personnels de direction déplacés en cours d’année quand un lycée ou un collège se retrouve sans « perdir » suite à un problème de santé par exemple ? Et bien on fait appel en urgence à un personnel d’un autre établissement… sans que le poste de ce collègue (dans son lycée ou collège d’origine) soit le plus souvent pourvu… Avec les conséquences au quotidien qu’on peut aisément imaginer… Dans l’académie de Lyon plusieurs situations de ce genre se sont présentées dans un passé récent.

 

Une situation de tension qui ne risque pas de s’améliorer, car la Fonction publique commence à avoir de plus en plus de difficultés à retenir ses agents en poste, contractuels comme titulaires. Entre 2014 et 2022, le nombre de départs de la Fonction publique pour un autre motif que la retraite a connu une augmentation de 47 % (+ 15 % pour ce qui concerne les seules démissions et ruptures conventionnelles). Des chiffres qui ne semblent pas devoir se tarir, non plus. Si, selon ce rapport, la Fonction publique reste encore aujourd’hui un « débouché privilégié pour les diplômés des catégories modestes [et] pour les femmes », la « sécurité de l’emploi » ne suffit plus à convaincre nombre de jeunes à la rejoindre… ou d’y rester.

 

Un problème d’attractivité rédhibitoire ?

 

Entre les départs d’un côté et la faible attractivité de l’autre, les postes non pourvus vont forcément se multiplier dans les bahuts, surtout ceux en marge des grandes métropoles. Avoir 3 ou 4 enseignants en moins dans l’emploi du temps d’une classe semble devenir la norme dans les établissements publics (surtout ceux des marges de l’académie AURA) ? La tristement célèbre « mère de famille », Amélie Oudéa-Castéra, pourra ainsi, se plaindre à juste titre du « paquet » (sic) d’heures manquantes dans la scolarité de ses enfants !

 

Alors, pour éviter de donner raison à Clemenceau, qui disait aussi que « les fonctionnaires sont un peu comme les livres d’une bibliothèque : ce sont les plus haut placés qui servent le moins. », Action & Démocratie invite le ministère d’E. Borne à agir prioritairement sur trois axes pour redonner de l’attractivité à l’Éducation nationale. Il faut tout d’abord revaloriser l’image de la Fonction publique, mieux la faire connaître et éviter ce bashing anti-fonctionnaire qui suscite une telle défiance de ces métiers (et peut-être, déjà, ne pas oublier une partie de ses agents lors de la présentation de ses vœux…). Il faut ensuite revaloriser les traitements (non plus seulement par la mise en place de primes, souvent discriminatoires, mais par une hausse du nombre de points d’indice pour l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale), car il est tout simplement anormal qu’à niveau d’étude équivalent, après 15 ans d’ancienneté, les fonctionnaires de catégorie A touchent « près de 30 % de moins » que les cadres du privé. Il faut enfin offrir aux personnels de l’Éducation nationale des perspectives de progression et de réorientation. Cela permettrait aux personnels de catégories C et B d’accéder par voies internes à des postes de catégories supérieures et de faciliter la mobilité des agents tout au long de leur carrière. Mais, peut-être et avant toute chose, avoir une gestion de ses personnels, en particulier de ses contractuels, plus humaine en cessant de les ballotter d’un coin à l’autre de nos académies pour tenter de parer aux manquements de son recrutement (et donc de son attractivité).

 

Merci à nos amis du bureau académique AD Grenoble pour ce texte que nous reprenons ici ! Merci aussi à nos amis d’ AD Nantes pour nous avoir fourni des éléments très concrets sur la situation de la collègue de Mathématiques citée plus haut.

 

 

REJOIGNEZ « ACTION ET DÉMOCRATIE CFE-CGC » POUR RELEVER LA TÊTE ET DÉFENDRE NOTRE ÉCOLE !

 

CONTACTS

 

Cédric BIEL, professeur d’Histoire-Géographie-EMC en collège, président académique du syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC Lyon et Clermont ».

 cbiel.actionetdemocratie@gmail.com

OU un mail à la section académique : actionetdemocratieaura@gmail.com ou un appel au 06 25 72 46 36 (journée de permanence le jeudi).

 

N’hésitez pas à adhérer dès maintenant ! (accès à nos services : renseignements et aide personnalisée, revues et lettres d’info…, remise de 40 % jusqu’à fin avril 2025 !). En cas de difficultés financières nous contacter directement pour envisager une réduction spécifique en fonction de la situation.

 

Voici le lien pour télécharger votre bulletin d’adhésion selon votre corps, idem pour l’autorisation de prélèvement automatique si besoin.

https://actionetdemocratie.com/se-syndiquer-bulletin-dadhesion/formulaire-de-pre-adhesion/

 

En cas de doute contactez Anne du Secrétariat national en charge de ces questions, c’est aussi à elle que vous devrez renvoyer ces documents le cas échéant et non à nous à AD Lyon / Grenoble / Clermont.

9 rue de la Charente   68270 WITTENHEIM    09.50.88.61.54 – 07.71.78.84.52

Mail : adnational@actionetdemocratie.net

 

Présidents académiques :

Lyon / Clermont : Cédric BIEL / cbiel.actionetdemocratie@gmail.com

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La DÉNATIONALISATION DE L’ÉDUCATION NATIONALE la lettre info AD Lyon du 04/02/2025

LA DÉNATIONALISATION DE L’ÉDUCATION NATIONALE !

Une tendance lourde aux conséquences très concrètes…

04/02/2025

 

 

C’est une tendance lourde de l’évolution de l’État ces dernières décennies, mais elle se fait souvent de manière insidieuse, à tel point que l’on ne se rend pas toujours compte des conséquences. Néanmoins, la délégation de plus en plus importante de missions et de compétences par notre Ministère à d’autres prestataires, souvent privés, n’est pas sans poser de nombreux problèmes.

 

Rien de plus anodin que l’arrivée de l’hiver. Et pourtant, dans mon lycée, celle-ci n’est pas sans enjeu, la faute à un système de chauffage vétuste et mal pensé dans un bâtiment datant du début des années 1980. Cependant, l’an dernier, nous pouvions profiter pour la première fois d’une extension toute neuve de notre établissement, avec une trentaine de salles de cours neuves et un tout nouveau système de chauffage basé sur la géothermie. Joie ! Hélas, aux premiers frimas, c’est, si j’ose dire, la douche froide ! Le chauffage semble réglé avec un thermostat bien bas, et encore quand il est activé. Il y a une quinzaine d’années, le problème aurait été réglé facilement, du fait de la présence permanente d’un fonctionnaire chauffagiste dans l’établissement. Mais aujourd’hui, les choses sont bien plus compliquées : en effet, le bâtiment a été construit par la Région, c’est donc elle l’interlocutrice du lycée pour ce qui concerne le bâti… mais ce n’est pas elle non plus qui gère le chauffage, celui-ci se trouvant sous l’égide de l’entreprise de BTP constructrice du bâtiment, et qui s’en occupe par le biais d’une délégation de service public. Autrement dit, là où l’affaire pouvait être réglée auparavant dans la journée, il faut aujourd’hui passer par un labyrinthe d’interlocuteurs et de mails avant qu’une simple information puisse nous être donnée.

 

Autre sujet d’actualité dans les lycées en période hivernale : l’ouverture de la plateforme Parcoursup, sur laquelle les élèves de Terminale vont devoir entrer leurs vœux concernant les formations de l’enseignement supérieur qu’ils souhaitent rejoindre. Forcément, en tant que professeurs principaux nous ne sommes pas experts des enjeux du post-bac, et les élèves doivent souvent aller voir les conseillers d’orientation, désormais curieusement nommés Psychologues de l’Éducation nationale (Psy – EN), pour trouver leur voie dans la jungle de l’enseignement supérieur. Cependant, ceux-ci ne sont pas forcément en nombre suffisant, avec en moyenne un Psy-EN pour 1200 lycéens. Ainsi, une autre action souvent entreprise consiste à se rendre dans les salons étudiants, généralement privés. Les organisateurs ne font pas payer les visiteurs, mais les établissements qui viennent s’y vendre (osons le mot), et qui là aussi sont la majeure partie du temps privés. En effet, du fait des restrictions budgétaires, les établissements publics manquent souvent de fonds pour participer à ces grand-messes de l’orientation. La présentation des filières post-bac fait donc la part belle à toute une kyrielle d’écoles plus ou moins sérieuses, mais qui savent généralement se présenter sous leur meilleur jour.

 

Que peut-on voir à travers ces deux exemples issus du quotidien de n’importe quel enseignant ? D’abord, on observe une multiplication des interlocuteurs et une réelle complexification des procédures, que ce soit pour les élèves et leurs parents ou pour les professionnels que nous sommes. Tout ceci engendrant des tâches chronophages de coordination, de passation d’informations, souvent inutiles pour remplir correctement nos missions. Qui n’a pas aujourd’hui dû remuer ciel et terre dans son établissement pour régler un simple souci de photocopieuse ?

 

Ensuite, on ne peut que constater la pénétration croissante des acteurs privés dans le monde de l’enseignement, qui ne fait que s’accentuer avec l’usage du numérique (pensons ne serait-ce qu’au célèbre logiciel que tout le monde utilise désormais pour gérer son emploi du temps, l’enregistrement des notes et des bulletins…). Or, si l’on est attaché au service public, on ne peut que s’inquiéter de voir des pans de plus en plus importants de notre activité confiés à des acteurs à but lucratif, qu’il y ait signature de chartes ou de contrats avec le Ministère ou non. Adam Smith, ce philosophe-économiste libéral du XVIIIe siècle connu pour sa métaphore de la « main invisible », défendait déjà le caractère non-marchand de l’éducation, nécessaire selon lui pour enseigner à la population les connaissances qui lui permettent de remplir ses devoirs civiques. Alors que le monde scolaire a pu jusqu’à présent rester relativement épargné par les assauts de la marchandisation à tout va, il importe de protéger notre îlot pour que le savoir et sa transmission restent au cœur de notre travail, sans que les intérêts matériels n’entrent trop en ligne de compte.

 

Colin MARTET, professeur de Sciences économiques et sociales en lycée, membre du bureau académique.

 

 

 

Comme pour cette tribune de notre collègue Colin nous sommes preneurs de chacune de vos remontées de terrain (constats, suggestions…) afin de publier vos témoignages (anonymement ou pas selon votre volonté) et surtout d’envisager des actions concrètes face à une catastrophe annoncée à l’adresse mail ci-dessous :

 

actionetdemocratieaura@gmail.com

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Cédric BIEL, professeur d’Histoire-Géographie-EMC en collège, président académique du syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC Lyon et Clermont ».

 cbiel.actionetdemocratie@gmail.com ou @cedric_biel (X ex-Twitter)

OU un mail à la section académique : actionetdemocratieaura@gmail.com ou un appel au 06 25 72 46 36 (journée de permanence le jeudi).

 

Voici le lien pour télécharger votre bulletin d’adhésion selon votre corps, idem pour l’autorisation de prélèvement automatique si besoin.

https://actionetdemocratie.com/se-syndiquer-bulletin-dadhesion/formulaire-de-pre-adhesion/

 

En cas de doute contactez Anne du Secrétariat national en charge de ces questions, c’est aussi à elle que vous devrez renvoyer ces documents le cas échéant et non à nous à AD Lyon / Grenoble / Clermont.

9 rue de la Charente   68270 WITTENHEIM    09.50.88.61.54 – 07.71.78.84.52

Mail : adnational@actionetdemocratie.net

 

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Stage syndical « Action et Démocratie CFE-CGC  » à Lyon le 10 04 2025 : « LA SOUFFRANCE AU TRAVAIL DANS L’ÉDUCATION NATIONALE »

BIENVENUE DANS LA JUNGLE DE L’E.N. ! (saison 2, épisode 2)

STAGE syndical « Santé et souffrance au travail dans l’Éducation nationale… »

Le jeudi 10 avril 2025 à Lyon

Stage syndical « Action et Démocratie CFE-CGC  » : « SANTÉ ET SOUFFRANCE AU TRAVAIL DANS L’ÉDUCATION NATIONALE »

Le jeudi 10 avril 2025 à partir de 9h

(ouvert aux non-syndiqués)

 

 

Hôtel CAMPANILE Lyon Centre – Gare Part Dieu
31 rue Maurice Flandin
69003 Lyon 3ème

 

  

  Après le succès de notre édition de novembre 2024 où nous avons été dans l’obligation de refuser des demandes d’inscription puis notre déclinaison de ce format dans l’académie de Grenoble à Chambéry en ce début du mois de février nous voulions vous informer d’une nouvelle date.

 

 La section « Action et Démocratie CFE-CGC » de la région AURA, fière de ses valeurs et de ses règles cardinales : apolitisme, originalité, pugnacité et diversité vous invite donc une nouvelle fois dans l’académie de Lyon à venir découvrir ses idées par le biais d’un congrès sur un sujet qui nous concerne tous : « Santé et souffrance au travail dans l’Éducation nationale ». Cette thématique nous est venue naturellement au regard de nos remontées des établissements car nous sommes un syndicat au service des adhérents (et plus largement des collègues) et qui se soucie du « terrain ». Des cadres toujours en exercice, non engagés politiquement tout en ayant leurs propres convictions parfois différentes. Mais tous unis sur l’essentiel: faire le pari de l’Intelligence pour refaire de l’EN une fierté républicaine et apporter des réponses aux collègues. Si possible avec un langage différent, chaleureux et qui n’exclut pas l’humour. Si nécessaire pour tenir aujourd’hui !

 

Seront évoqués lors de cette journée :

 

– les problèmes physiques pouvant toucher les personnels (administratifs, PE de maternelle comme enseignants…) : problèmes musculaires (dos, épaules…).

– les problèmes psychologiques (brown-out, burn-out…) et savoir repérer les symptômes avant-coureurs.

– les moyens de se prémunir, de se soigner et faire reconnaître et prendre en charge ses difficultés de santé.

 

Nous vous proposons de venir discuter avec nous des situations rencontrées au quotidien, et surtout de repartir avec des outils pour vous protéger (avec des professionnels de la médecine et du droit).

 

L’intervention sera réalisée par un médecin du travail que nous a recommandé la confédération CFE-CGC et par notre avocat partenaire Me Sébastien BRACQ du cabinet lyonnais ASTERIO, spécialiste en droit public, qui intervient régulièrement sur ces dossiers. Nos spécialistes locaux « Action et Démocratie » apporteront aussi leur éclairage.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce temps de formation syndicale est ouvert aux non-syndiqués. Le thème de la santé et de la souffrance au travail nous semble un sujet à mettre en avant en cette nouvelle année scolaire. Enseignants, personnels administratifs ou de service, de vie scolaire, AESH, cadres dans les inspections académiques ou rectorats…. L’ensemble des personnels est potentiellement victime ! Cela vaut aussi concernant nos relations avec élèves et parents en cas de conflits ou tensions. Des précisions seront aussi apportées sur la « protection fonctionnelle » dans nos métiers.

 

Stage syndical « Action et Démocratie CFE-CGC  » : « SANTÉ ET SOUFFRANCE AU TRAVAIL DANS L’ÉDUCATION NATIONALE » le jeudi 10/04/2025

(ouvert aux non-syndiqués)

C’est à 50 mètres de la gare de Lyon Part-Dieu. En fait juste en face en sortant de la gare côté Villette, côté Gare Routière et Tramway (pas du côté Centre Commercial l!).

Le repas de midi est offert pour les adhérents par le syndicat (hormis une participation symbolique) et vos frais de transport seront pris en charge sur justificatif (train 2eme classe) ou barème kilométrique (pour les adhérents).

 

Attention pour les non-syndiqués les frais de déplacement et de repas ne sont pas pris en charge !

 

Si vous êtes intéressé(e), envoyez nous un court mail pour vous inscrire à :

 

actionetdemocratieaura@gmail.com

 

Vous recevrez alors une convocation syndicale vous libérant de vos heures pour ce jour, sans qu’il soit nécessaire de les rattraper. Cette autorisation est de droit.

En cas de question, n’hésitez pas à nous contacter à l’adresse évoquée ci-dessus.

 

Si vous voulez découvrir une nouvelle façon de vivre le syndicalisme, c’est maintenant, lancez-vous !

 

Et pour ceux voulant déjà nous rejoindre en adhérant c’est ici :

 

N’hésitez pas à adhérer dès maintenant ! (accès à nos services : renseignements et aide personnalisée, revues et lettres d’info…, remise de 30 % avec le code !). En cas de difficultés financières nous contacter directement pour envisager une réduction spécifique en fonction de la situation.

 

Voici le lien pour télécharger votre bulletin d’adhésion selon votre corps, idem pour l’autorisation de prélèvement automatique si besoin.

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9 rue de la Charente   68270 WITTENHEIM    09.50.88.61.54 – 07.71.78.84.52

Mail : adnational@actionetdemocratie.net

 

CONTACTS

 

Une visite sur le site internet de la région académique : https://actionetdemocratie-lyon.fr/ 

Un mail à : actionetdemocratieaura@gmail.com ou un appel au 06 25 72 46 36.

 

Présidents académiques :

Lyon / Clermont : Cédric BIEL / cbiel.actionetdemocratie@gmail.com 

Grenoble : Cédric GILDAS / cgildas.actionetdemocratie@gmail.com

 

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LA SÉCURITÉ DE L’EMPLOI ? la lettre info AD Lyon du 27/01/2025

LA SÉCURITÉ DE L’EMPLOI ?

Tiens, parlons-en ! … Rejoignez la section AURA du syndicat « Action et Démocratie » !

27/01/2025

 

 

 « Et mon voisin en me voyant me dira / « Bandes de faignants, alors vous êtes déjà rentré / Vous savez pas c’que c’est d’bosser, avec vos semaines de 20 heures / Vous bossez bien moins qu’un facteur / Et dire que j’paye tous vos congés, et pis vous êtes même pas bronzés / 100 copies à corriger, 2-3 Prozac, 8 cafés / Mais j’l’entends quand même dire d’en bas / J’compte même pas la sécurité d’l’emploi » […] / Les directives du ministère / Nous imposent d’faire des réunions plus régulières / On en fait même pour planifier les prochaines réunions / Ou pour décider d’c’qu’on peut donner sans risques comme sanctions / Fini les notes, de temps en temps / Faut juste leur envoyer des sms d’encouragement   ».

 LES FATALS PICARDS, « La sécurité de l’emploi », album Pamplemousse mécanique, 2007.

 

L’Éducation nationale, beaucoup moins sexy !

 

  « Privilégiés », « bande de fonctionnaires » : on a tous subi au moins une fois ces quolibets et sarcasmes de la part de personnes ô combien bien intentionnées et bienveillantes à notre égard ; ou, de manière plus subtile (encore que ?), de la part de politiques en manque de notoriété médiatique. Pourtant, comme nous l’apprend « France Stratégie » dans son dernier rapport, les « privilèges » d’une vie dorée dans la fonction publique ne semblent plus faire autant recette… Le Commissariat général à la stratégie et à la prospective (CGSP) parle même d’un « message d’alerte, car nous faisons face à une crise structurelle et durable qui menace nos services publics ». Les mots, très ironiques, de la chanson des cultissimes « Fatals Picards » seraient-ils encore d’actualité ?

 

Et effectivement, à la lecture de ce rapport du mois dernier, il y a effectivement de quoi s’inquiéter puisque « 15 % des postes offerts aux concours de la Fonction publique d’État ont été non pourvus en 2022 ». À cela s’ajoute la difficulté de plus en plus grande de recruter des contractuels. Le nombre et la durée moyenne des vacances de postes témoignent, en effet, d’une difficulté de recrutement, « les contrats temporaires ne suffis[a]nt plus à combler la pénurie et à pourvoir aux postes vacants ».

 

Alors même que le vieillissement des fonctionnaires doit conduire, dans un avenir proche, à la nécessité de trouver toujours plus de remplaçants, ce « bon » (sic) mot de Clemenceau ne semble plus convaincre les jeunes d’intégrer l’Éducation nationale : « Les fonctionnaires sont les meilleurs maris : quand ils rentrent le soir à la maison, ils ne sont pas fatigués et ont déjà lu le journal ». Le désamour de la presse n’en est sûrement pas la seule cause… puisque la désaffection pour les métiers de l’enseignement est patente : « - 50 % de candidats aux concours depuis 2016 ». Une difficulté qui ne compte pas se résorber de sitôt, lorsqu’on constate le tassement depuis 5 ans des effectifs dans les filières générales de l’université (traditionnellement pourvoyeuses d’agents publics) et surtout la forte décroissance dans les Master MEEF (-26 % entre 2016 et 2023).

 

Plus grave encore, la Fonction publique commence à avoir de plus en plus de difficultés à retenir ses agents en poste. Cette prétendue « sécurité de l’emploi » pour le fonctionnaire ne semble plus garantir la sécurité à l’État de le conserver. Entre 2014 et 2022, le nombre de départs de la Fonction publique pour un autre motif que la retraite a connu une augmentation de 47 % (+ 15 % pour ce qui concerne les seules démissions et ruptures conventionnelles). Des chiffres qui ne semblent pas devoir se tarir, non plus. Selon ce rapport : « 80 % des répondants déclarent ressentir régulièrement [un] sentiment d’absurdité [dans leur travail], lié notamment au manque de moyens, au poids de la structure ou de la hiérarchie, ou encore au manque de reconnaissance. » Et si la Fonction publique reste encore aujourd’hui un « débouché privilégié pour les diplômés des catégories modestes [et] pour les femmes », la « sécurité de l’emploi » ne suffit plus à convaincre nombre de jeunes à la rejoindre…

 

Un problème d’attractivité rédhibitoire ?

 

Entre les départs d’un côté et la faible attractivité de l’autre, les postes non pourvus vont forcément se multiplier dans les bahuts, surtout ceux en marge des grandes métropoles. Avoir 3 ou 4 enseignants en moins dans l’emploi du temps d’une classe va-t-il devenir la norme dans les établissements publics ? La tristement célèbre « mère de famille », Amélie Oudéa-Castéra, pourra-t-elle, à l’avenir, se plaindre à juste titre du « paquet » (sic) d’heures manquantes dans la scolarité de ses enfants ?

 

Alors, pour éviter de donner raison à Clemenceau, qui disait aussi que « les fonctionnaires sont un peu comme les livres d’une bibliothèque : ce sont les plus haut placés qui servent le moins », Action & Démocratie invite le Ministère d’E. Borne à agir prioritairement sur trois axes pour redonner de l’attractivité à l’Éducation nationale. Il faut tout d’abord revaloriser l’image de la Fonction publique, mieux la faire connaître et éviter ce bashing anti-fonctionnaire qui suscite une telle défiance de ces métiers. Il faut ensuite revaloriser les traitements (non plus seulement par la mise en place de primes, souvent discriminatoires, mais par une hausse du nombre de points d’indice pour l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale), car il est tout simplement anormal qu’à niveau d’étude équivalent, après 15 ans d’ancienneté, les fonctionnaires de catégorie A touchent « près de 30 % de moins » que les cadres du privé. Il faut enfin offrir aux personnels de l’Éducation nationale des perspectives de progression et de réorientation. Cela permettrait aux personnels de catégories C et B d’accéder par voies internes à des postes de catégories supérieures et de faciliter la mobilité des agents tout au long de leur carrière.

 

Merci à nos amis du bureau académique A&D Grenoble pour ce texte que nous reprenons ici !

 

Pour aller plus loin :

https://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/fs-2024-rapports-servir-complet-20decembre.pdf

https://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/2024-ns-servir-decembre_0.pdf

 

Et notre dernière vidéo « Action et Démocratie » région AURA :

La lettre d’info en vidéo du syndicat Action et Démocratie Lyon Cfe-Cgc (janvier 2025) avec du #Bayrou mais aussi du #Dalida #gigilamoroso inside ! 😉

 

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Cédric BIEL, professeur d’Histoire-Géographie-EMC en collège, président académique du syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC Lyon et Clermont ».

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FORMATION, RECRUTEMENT ET RÉMUNÉRATION des enseignants AD Lyon 20 janvier 2025

FORMATION, RECRUTEMENT ET RÉMUNÉRATION

Nos demandes au gouvernement à « Action et Démocratie CFE-CGC » Lyon !

20/01/2025

 

La lettre d’info en vidéo du syndicat Action et Démocratie Lyon Cfe-Cgc (janvier 2025) avec du #Bayrou mais aussi du #Dalida #gigilamoroso inside ! 😉

Formation, rémunération et place dans la société des enseignants selon Action et Démocratie Lyon Cfe-Cgc (janvier 2025)

  Retour sur cette expérience peu banale de passer (quelques secondes) au 20 h. Un peu d’auto-dérision et quelques précisions sur les thèmes que j’avais développé lors des 10 minutes d’interview de base. Surprise initiale d’être contacté par la rédaction vers 13h30. L’idée : recueillir une réaction sur le discours de politique générale de François #Bayrou et notamment sur la question des 4000 postes enseignants en suspens ainsi que sur un projet éventuel de réforme de la formation des #professeurs.
Merci au passage à la collègue (qui se reconnaitra😉) qui a donné mon contact à la rédaction. J’essaye d’expliquer que, si ces coupes se faisaient, les conséquences directes seraient des classes de plus en plus chargées (souvent plus de 30 en collège par exemple) et un recours accru à des personnels contractuels, de bonne volonté, mais peu ou pas formés et souvent laissés bien démunis pour exercer leur travail. Comment aussi transmettre des connaissances de base, élever le niveau de notre jeunesse, faire vivre et partager une culture commune avec de tels effectifs ?
Dans la version non coupée vous auriez eu aussi nos revendications à Action et Démocratie Lyon Cfe-Cgc pour améliorer l’attractivité du métier (rémunération attractive par hausse du nombre de points d’indice pour les personnels de l’EN notamment, mais aussi actions pour négocier, sans idéologie ni a priori, tout ce qui pourrait augmenter notre pouvoir d’achat (primes notamment) comme ont su le faire d’autres corps de la #fonctionpublique !). Tout n’est pas affaire d’argent, même si c’est un préalable, il convient aussi de bien davantage considérer les personnels de l’EN dans la société et leur garantir protection et soutien dans l’ensemble des situations où ils sont remis en cause.
Le recrutement doit être de bon niveau et prioritairement basé sur de solides connaissances disciplinaires et non de fumeuses « compétences » dont on sait bien, à l’expérience, qu’elles sont là pour cacher la misère sous un vernis de modernité pédagogique…
Comment aborder les questions vives, si fondamentales aujourd’hui, comme la #laïcité dans une telle situation ? Mais finalement, ce qui est retenu par la chaîne, c’est un homme à la barbe improbable et transi de froid dans la nuit lyonnaise qui marche en silence puis prononce quelques mots sur une éventuelle réforme de la formation des #enseignants😉🤣
Un genre de bande-annonce pour une nouvelle série policière où je serais potentiellement une sorte de redresseur de torts de l’EN, arpentant les rues à la recherche de parents querelleurs, d »élèves dissipés voire de collègues m’ayant volé mes capsules de café ! Je ne me lasse notamment pas de ce magnifique arrêt sur image où je fixe l’horizon en semblant méditer quelques pensées profondes… 🤣
J’ai déjà la bande-son en revisionnant cette séquence : « Cédric, mais c’est toi là-bas dans le noir ? Mais tu pleures Cédric ? Ah cela n’a pas été là-bas… Qu’est-ce tu croyais devenir comme ça Cédric l’Americano ? Mais non tu es Cédric Cyril Biel et tu es Auvergnat… »😃🤣🎤« 🎸 #Dalida #gigilamoroso
Belle leçon d’humilité donc et singulière illustration de l’information à l’ère des médias de masse. Et cette amusante réaction des élèves le lendemain : « Monsieur c’est vrai que vous êtes passé à la télé ? Vous allez faire #DanseaveclesStars ou la #staracademy c’est sûr maintenant ! »
Une expérience que je ne suis pas prêt d’oublier !

Cédric BIEL, professeur d’Histoire-Géographie-EMC en collège, président académique du syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC Lyon ».

 cbiel.actionetdemocratie@gmail.com ou @cedric_biel (X ex-Twitter)

 

 

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Ann(ie) et l’éducation à la sexualité, quelle histoire ! (She hadn’ got a gun…), la lettre d’info AD Lyon/Clermont du 10/12/2024

ANN(I)E et l’Éducation à la sexualité…

Quelle histoire ! et pourtant… (she hadn’t got a gun…)

10/12/2024

 

 

« What did her daddy do? / She ain’t never gonna be the same / Janie’s got a gun / Janie’s got a gun / Tell me now it’s untrue, what did her daddy do? / He raped a little bitty baby, the man has got to be insane / Run away, run away from the pain, yeah, yeah, yeah, yeah / Run away, run away from the pain, yeah, yeah / She said, « ‘Cause nobody believes me, the man was such a sleaze / She ain’t never gonna be the same ».

AEROSMITH, « Janie’s got a gun », album Pump, 1989.

 

Que de polémiques autour de ce programme d’éducation à la sexualité ou plutôt d’ « Éducation à la Vie Affective, Relationnelle et à la Sexualité » (EVARS) ! Dissensions entre les têtes dirigeantes d’un bien bref ministère, polémiques sur les réseaux sociaux et de multiples articles de presse on ne sait plus, parfois, qu’en penser réellement. Et pourtant il apparaît plus que nécessaire d’apporter des informations fiables à la jeunesse dans un monde qui a changé et où l’accès à la pornographie se fait dès 9 ou 10 ans et où 20 % des enfants sont victimes de violences sexuelles selon cet article de L’Express. C’est le sens des quelques paroles mises en exergue de ce billet, tirées d’une chanson du groupe de rock américain Aerosmith « Janie’s got a gun« . Le texte s’inspire de faits tristement réels et raconte le désarroi d’une jeune femme qui finit par tuer son père incestueux à la suite d’années d’agressions sexuelles. Le cinéaste David Fincher, encore au début de sa carrière, signe un clip glaçant avec un jeu de lumières imposant une obscurité nécessaire et des images explicites.

 

Avec Samuel Paty et Dominique Bernard, nul enseignant ne peut ignorer les risques d’aborder certaines thématiques autour de la laïcité, la liberté d’expression… sans oublier quelques sujets historiques épineux. Mais les islamistes ne sont aujourd’hui plus les seuls à vouloir mettre la pression sur l’école de la République. Les cours d’éducation à la sexualité sont devenus le nouveau champ de bataille des conservateurs et autres réactionnaires de tout poil, comme l’a révélé un Complément d’enquête (magazine d’information de France 2) du mois dernier. La question de la « protection fonctionnelle » devient alors cruciale, nous l’évoquerons en détail à la fin de ce billet.

 

Souvenez-vous, c’était il y a un an à peine. Suite à des propos qu’aurait tenus une infirmière scolaire de la Loire devant des enfants de 9 à 10 ans, la machine médiatique s’était mise en branle (voir cet article sur le site de France info). Sans avoir pris la peine de vérifier leurs « informations » (sic) auprès de la principale intéressée (ou même de croiser leurs sources), l’association  « Parents vigilants » ainsi que d’autres avaient jeté en pâture notre collègue de St-Etienne. Devant l’opprobre jeté sur elle, on aurait pu espérer un peu de soutien de la part du rectorat de Lyon, une petite déclaration publique, un petit mot de compassion… Que nenni ! Courageusement, il préféra, à l’époque, s’en désolidariser. Le « pas de vague » a la vie dure dans l’EN malgré les incantations ministérielles !

 

Alors certains nous diront, peut-être avec raison, que cette émission de France 2 adopte parfois un angle et un ton particulièrement agressif voire partisan. Qu’elle se donne parfois des airs de parangon de vertu et un ton moralisateur malvenu… On peut entendre cet argument, du moins accepter de l’avoir en tête. Certains journaux, assez orientés politiquement, dépeignent aussi une infirmière scolaire qui serait « engagée par ailleurs sur une liste municipale de gauche, militante pro-trans et présidente d’une association défendant les clandestins »…

 

Et alors ? Est-ce un problème ? Chacun a le droit dans sa vie privée de faire ses choix et de s’engager en politique ou de participer à des soirées à caractère associatif sur des sujets divers et variés. A partir du moment où le comportement professionnel est irréprochable et où la distinction est effectuée de manière bien nette par l’agent public concerné on s’en moque… Et c’est bien là l’essentiel !

 

Que cette collègue soit, en dehors du cadre professionnel, engagée en politique dans sa ville et au niveau associatif n’est pas un problème si elle établit clairement une distinction entre son travail et sa vie en dehors. Ce qui semble être le cas d’après nos recherches. Le Rectorat de Lyon, interrogé récemment à propos de cette affaire lors du dernier C.A.E.N de novembre, a affirmé soutenir l’ensemble des personnels de l’académie attaqués de façon calomnieuse. Et ne s’est pas désolidarisé, cette fois, de la collègue (alors que la réaction initiale du Rectorat avait été bien plus floue voire énigmatique comme nous l’avions évoqué plus haut…). Le Recteur a par ailleurs indiqué qu’il n’avait pas été sollicité par l’émission, à son grand regret. Manifestement les services rectoraux ont analysé la situation de manière plus détaillée et n’ont pas trouvé à redire à la posture professionnelle de cette collègue. Jusqu’à démonstration du contraire.

 

Une stratégie de dénigrement public pour mieux contraindre, par la peur, les enseignants sur certains sujets (voire à en faire l’impasse) ? C’est ce qu’avoue tout sourire un ancien journaliste bien connu reconverti récemment en politique lors d’un colloque des « Parents vigilants », tenu au Sénat l’année passée. Il se félicite même de « l’effroi » de certains de nos collègues suite aux actions de ce mouvement…Une citation ? : « La justesse du combat se mesure aussi à l’effroi suscité chez l’adversaire... » Les enseignants, du moins une partie, seraient donc des « adversaires » ? Mais de qui ? Et pourquoi ? …… Afin de ne pas heurter la sensibilité des 75 000 membres de cette association, les professeurs sont invités à se restreindre dans leur expression et/ou à ne pas remplir ce pour quoi ils sont payés, dispenser le programme scolaire. Mais jusqu’où ira-t-on dans les menaces ou intimidations faites aux collègues ? Si des fautes ont été commises c’est à l’institution de réagir et sûrement pas à des personnes sortant de leur rôle ! Une méthode qui semble déjà porter ses fruits, comme un rapport public le démontre. Alors que trois séances par an d’éducation à la sexualité sont théoriquement obligatoires, moins de 15 % des élèves en bénéficient à l’heure d’aujourd’hui (d’après le CESE).

 

Notre combat à « Action et Démocratie CFE-CGC » Lyon/Clermont, c’est de défendre nos collègues des attaques insupportables dont nous sommes régulièrement victimes. Nous soutenons donc cette collègue tout comme nous avions soutenu à l’époque, sur un autre sujet, un autre collègue attaqué et menacé par des personnes extérieures et victime d’une instrumentalisation potentiellement dangereuse ! (provenant d’ailleurs d’un autre pan de l’échiquier politique). Cessons ces polémiques vaines et ridicules. Réfléchissons plutôt ! Lisons vraiment le projet de programme #EVARS, ne confondons pas « genre » et « théorie du genre« , reformulons peut-être certaines propositions de démarches pédagogiques, ayons un débat sur l’âge à partir duquel parler de ces questions aux enfants, soyons très rigoureux sur le choix des intervenants extérieurs etc….

 

Bref, et pour parler clairement, nous réaffirmons la nécessité du principe d’une éducation à la sexualité (ce qui d’ailleurs est déjà inscrit dans le code de l’éducation). Sur le projet de programme proprement dit notre syndicat proposera bientôt quelques amendements en ayant en vue l’intérêt des élèves mais aussi des personnels et non les vaines polémiques. Mais, de grâce, informons la jeunesse et éclairons-là sur ces questions et surtout écoutons là. Tant de drames resurgissent parfois lors de ces séances et recueillir ces paroles doit rester une priorité. En gardant évidemment le sens de la mesure et notre esprit critique. C’est possible. C’est souhaitable.

 

Travailler aujourd’hui dans l’E.N. c’est être constamment surveillés et potentiellement accusés. Entre islamistes radicaux, associations de parents systématiquement « offensés » et parfois élèves contestataires nous sommes cernés. Quelle tristesse ! Quel drame ! Restons unis chers collègues. Et serrons les rangs.

 

Pour AD Lyon/Clermont, la liberté pédagogique et la protection des personnels ne doivent pas rester des vains mots. Et nous le prouvons ! Elles doivent être défendues avec âpreté contre tous ceux qui veulent en amoindrir la portée. A-t-on besoin de rappeler que chaque enseignant (contractuel comme titulaire) a le droit de bénéficier de la protection fonctionnelle lorsqu’il est « victime d’atteintes volontaires à l’intégrité de sa personne, de violences, d’agissements constitutifs de harcèlement, de menaces, d’injures, de diffamations ou encore d’outrages, sans qu’une faute personnelle puisse lui être imputée » (aux termes du premier alinéa de l’article L. 134-5 du code général de la fonction publique). Jusqu’ici cette protection fonctionnelle était soumise au bon vouloir des recteurs et vous avez été nombreux à nous faire part de refus ou pire encore, d’absence de réponse à vos sollicitations.

 

Mais ça, c’était avant que ne paraisse la circulaire ministérielle publiée au bulletin officiel n°46 du 5 décembre 2024 pour laquelle « Action & Démocratie CFE-CGC » a de bonnes raisons de se féliciter en se réjouissant d’avoir été entendu. L’automaticité de la protection fonctionnelle faisait en effet partie des revendications que nous avions formulé à la suite de la publication du bilan de la protection fonctionnelle en septembre 2024. Dans ce cas, la « collectivité publique est également tenue de réparer le cas échéant, le préjudice qui est en résulté » … Une collègue n’ayant « commis aucune faute professionnelle » n’a pas à subir un tel harcèlement public. Dont acte !

 

POINT sur la PROTECTION FONCTIONNELLE !

 

Nous nous félicitons d’ailleurs à ce titre d’une récente communication du ministère à ce sujet. Notre communiqué ici : communiqué « Action et Démocratie CFE-CGC » protection fonctionnelle décembre 2024

Il en résulte notamment :

– octroi immédiat de la protection fonctionnelle, même sans demande, qui comprend notamment l’accompagnement des personnels dans leurs démarches juridiques (dépôt de plainte), avec mise en œuvre de l’ensemble des mesures de gestion et d’assistance adaptées dans le parcours de carrière, d’accompagnement, de soutien médical, psychologique, social.

– saisine du procureur de la République sur le fondement de l’article 40 du Code de procédure pénale.

– demande immédiate de retrait des contenus (signalement Pharos) qui ciblent les personnels sur les réseaux sociaux par les services concernés et suivi jusqu’à leur retrait effectif.

 

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CONTACTS

 

Cédric BIEL, professeur d’Histoire-Géographie-EMC en collège, président académique du syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC Lyon et Clermont ».

 cbiel.actionetdemocratie@gmail.com ou @cedric_biel (X ex-Twitter)

OU un mail à la section académique : actionetdemocratieaura@gmail.com ou un appel au 06 25 72 46 36 (journée de permanence le jeudi).

 

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Mail : adnational@actionetdemocratie.net

 

Présidents académiques :

Lyon / Clermont : Cédric BIEL / cbiel.actionetdemocratie@gmail.com ou @cedric_biel (X ex-Twitter).

Grenoble : Cédric GILDAS / cgildas.actionetdemocratie@gmail.com

 

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AU BOULOT LES FEIGNASSES ! la lettre d’info AD Lyon/Clermont du 26/11/2024

AU BOULOT LES FEIGNASSES !

Non au « fonctionnaire-bashing », en grève le 5 décembre  !

26/11/2024

 

 

« Au boulot, les feignasses / Pour les clodos, plus de vinasse / La rupture faut qu’on la fasse / Mais on la fera tranquilou ».

Michel SARDOUILLE « La rupture tranquillou », Groland, 2007.

 

 On le sait, l’émission satirique de Canal + « Groland » ne fait pas toujours dans la finesse mais on peut cependant lui reconnaître un talent certain pour la caricature, ce qui, par les temps qui courent, est à préserver et même à chérir. En revoyant ce vieux sketch de Michel Sardouille (alter ego fantaisiste du chanteur Michel Sardou) sur le web nous n’avons pu nous empêcher de nous tordre de rire (jaune ?) tant les provocations actuelles du gouvernement envers les fonctionnaires sont appuyées pour ne pas dire plus… Et rien à voir là-dedans avec les chansons originales de l’interprète des « Lacs du Connemara » ! On ne refera pas ici le débat philosophique, pourtant majeur et profond, des mérites comparés des textes de Michel Sardou et de Juliette Armanet (débat qui pourrait d’ailleurs enflammer notre bureau ! ). On se bornera simplement à se demander qui de Michel Sardouille ou de Guillaume Kasbarian s’avère le plus caricatural…

 

Vous l’avez tous entendu le gouvernement vient d’annoncer que tout arrêt maladie d’un fonctionnaire occasionnerait trois jours de carence et une baisse de 10% de traitement pendant 3 mois. Les arguments sont éculés, mais toujours percutants sur les plateaux de BFM-TV et C-News, « il faut rapprocher le public du privé », c’est une « mesure de justice sociale » … Vous connaissez la chanson ! Le climat actuel y est favorable, entre un ancien président reconverti en (mauvais) comique troupier qui ironise sur la paresse proverbiale des professeurs des écoles et un nouveau ministre de la Fonction Publique aussi soucieux de complaire aux puissants que de raser ce qui reste à ses subordonnés des quelques avantages à servir l’État (le tout en se basant sur des chiffres qu’il ne maîtrise pas !) .

 

Les chiffres sont, en effet, « assez parlants », comme le dit Guillaume Kasbarian sur LCI : « la fonction publique déplore plus de 7,7 millions de jours d’absence ». Ce qui est préoccupant, c’est que « ces absences pour maladie ont augmenté de près de 80% au cours des dix dernières années ». Alors que les employés du secteur privé comme du secteur public ne manquaient en moyenne que 8 jours de travail par an en 2014, les fonctionnaires en manquent maintenant en moyenne 14,5 (contre seulement 11,6 dans le secteur privé). Trois jours supplémentaires sont ainsi aujourd’hui constatés entre le public et le privé, un écart qui s’est creusé à partir de 2021 (depuis le COVID, donc).

 

Est-ce juste une mesure de « responsabilisation », comme le déclare le ministre de la Fonction publique au micro de Jean-Jacques Bourdin ? Une mesure obligeant ces « feignasses » (sic) de profs et ses « glandeurs » (sic) de personnels de l’Éducation nationale à arrêter de se prendre 3 jours de vacances supplémentaires sur le dos des contribuables ? Heureusement que M. Kasbarian s’est dit vouloir éviter le « fonctionnaire bashing » …

 

Mais, au fait, comment peut-on expliquer un tel écart entre public et privé ? Est-ce juste un manque de professionnalisme de la part des fonctionnaires, comme le pensent certains médias ? À la lecture de la revue de dépenses relatives à la réduction des absences de la fonction publique (rapport de l’inspection générale des Finances et de l’inspection des affaires sociales, datant de juillet 2024), il semblerait que nombre de journalistes n’aient pas poursuivi au-delà de la page 15 ce rapport.

 

En effet, trois raisons sont apportées pour expliquer ce différentiel entre personnels du public et du privé :

–          Une main-d’œuvre plus âgée (eh oui, avec l’âge, on tombe plus souvent malade ! Une conséquence de la politique de N. Sarkozy si prompt à envoyer des fleurs à tous les PE de France…)

–          Une main-d’œuvre plus féminisée (En effet, les femmes ont statistiquement plus de chances de devenir enceintes que les hommes !)

–          Un personnel plus en contact avec le public (travailler avec des enfants qui ne toussent pas dans leur coude ou exercer dans un hôpital expose étrangement davantage les employés aux maladies).

 

Le rapport calcule même que, si on ne prend en compte que ces trois paramètres, on peut expliquer 95% de ce différentiel entre public et privé. Seuls 5% des absences seraient de ce fait le résultat du nombre de jours de carence entre le public et le privé. Le ministre de la Fonction publique le sait bien (nous présupposons qu’il l’a lu en entier !), sa mesure fera au mieux passer de 14,5 jours d’arrêt maladie en moyenne par an et par fonctionnaire à… seulement 14 jours ! Avec de telles mesures, l’amélioration du service public sera donc bien faible.

 

En revanche au niveau financier, d’après les experts des Finances publiques (les mêmes sûrement qui avaient aidé Bruno Le Maire, le Casanova de la littérature de gare, manifestement plus à l’aise dans la littérature rose, à évaluer le déficit de cette année ?), ces mesures pourraient permettre près de 1,5 milliard d’économies. Plus idéologique qu’autre chose, cette mesure a surtout l’avantage de complaire à moindres frais à une partie non négligeable de la population.

 

Fort de ce constat, Action et Démocratie région AURA demande le retrait immédiat de cette proposition à la fois inefficace économiquement, injuste socialement et surtout dangereuse sanitairement. Un enseignant, malade, s’obligeant à venir à l’école pour éviter de perdre 1/10 e de son salaire, contaminera ses collègues et ses élèves… À la recherche de quelques économies minables, les effets de cette mesure pourraient être contraires aux espérances.

 

Le jeudi 5 décembre, nous appelons, comme la fédération CFE-CGC Services Publics et une large intersyndicale, tous les personnels de l’Éducation nationale à se joindre, ou au moins à soutenir, le mouvement de grève pour faire reculer G. Kasbarian et le gouvernement.

 

Alors, pour conclure chers collègues nous vous disons : REJOIGNEZ-NOUS ! Rejoignez le syndicat qui fait le « Pari de l’intelligence », qui se positionne clairement pour la prise en compte de l’expertise des personnels de terrain, qui se préoccupe de la défense de ses adhérents y compris en proposant une assistance juridique, qui ne s’aventure pas dans les mots d’ordre politiciens et idéologiques, qui ne demande pas ses opinions à ses adhérents sur des sujets autres que scolaires et qui n’entend pas exercer un magistère moral sur les idées de ses membres.

 

Rejoignez un syndicat vraiment apolitique, unitaire et laïque avec des cadres toujours en poste en établissement. Rejoignez enfin le seul syndicat qui soutient jusqu’au bout, et même en justice ! , la mémoire de Samuel Paty et le juste combat de sa soeur Mickaëlle.

 

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CONTACTS

 

Cédric BIEL, professeur d’Histoire-Géographie-EMC en collège, président académique du syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC Lyon et Clermont ».

Et aussi président du fan-club local de Michel Sardou ET de Renaud (comme quoi tout est possible ! ).

 cbiel.actionetdemocratie@gmail.com 

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