Eloge de la classe, pour une dimension collective des apprentissages !

 

ÉLOGE DE LA CLASSE

En défense de la dimension collective des apprentissages

02/04/2024

 

 

     L’une des modifications les plus importantes de la dernière réforme du baccalauréat a été l’instauration en 1ère et en Terminale générale d’une nouvelle structure des enseignements, avec la disparition des séries, remplacées par un tronc commun complété par des enseignements de spécialité (3 en 1ère, de 4h hebdomadaires chacun, puis 2 seulement en Terminale, de 6h chacun). Le choix des élèves a été augmenté, puisqu’au lieu de choisir une série, et une ou plusieurs options dans cette série, les élèves peuvent combiner, la plupart du temps à leur guise, les enseignements de spécialité qu’ils souhaitent. Cependant, cela s’est accompagné d’une rupture du cadre traditionnel de la classe : nos élèves sont en classe entière pour certains enseignements de tronc commun (français, philosophie, histoire-géographie, enseignement scientifique, EMC), en groupes de langues en LVA et LVB, souvent en groupes également en EPS en fonction des sports qu’ils choisissent, et ils connaissent un groupe pour la spécialité A, un autre pour la spécialité B, et en 1ère, un dernier pour la spécialité C !

 

Autrement dit, aujourd’hui, il est rare qu’un élève de 1ère ou de Terminale générale ait cours plus de 2h par jour avec les mêmes camarades de classe. Ce changement n’a pas fait beaucoup parler de lui, les élèves s’y sont adaptés sans se plaindre, même si certains regrettent la « classe comme avant » lorsqu’on leur demande leur avis. Et pourtant, l’éclatement du groupe classe n’est pas un phénomène anodin, mais fait partie d’un air du temps que l’on pourrait résumer par le terme d’individualisation.

 

Individualisation… c’est le mot-clé de la nouvelle pensée libérale, celle qui a commencé à se mettre en place au début des années 80, et qui a été si bien résumé par Margaret Thatcher : « There’s no such thing as society. There are individual men and women and there are families » (La société n’existe pas. Il y a des individus, hommes ou femmes, et il y a des familles.) Il s’agit de nier, voire de détruire, les cadres collectifs qui encadrent l’individu, le contraignant mais lui offrant aussi une forme de protection. A la place, chacun est sommé de construire son propre parcours, de faire – et donc d’assumer, ce qui est plus difficile – ses propres choix. Cette idéologie de l’individu autonome, sans référence collective, sans attaches non plus, s’est répandue dans l’ensemble des domaines de l’activité sociale : dans le monde du travail bien sûr, avec l’individualisation des rémunérations, mais aussi dans le sport, dans le domaine de l’art… Quel prix Nobel de littérature songerait aujourd’hui, comme Camus à l’époque, à dédier son prix à son instituteur, Monsieur Germain ?

 

L’école, avec sa nécessaire discipline, son organisation par essence collective, faisait encore obstacle à cette réification de l’individu. Mais voici qu’elle est elle aussi touchée. Les élèves ne sont pas là pour intérioriser une culture commune, pour apprendre à vivre en collectivité, pour se former en regard des besoins de la société, non ! Ils viennent à l’école pour construire leur projet professionnel, et ce dès le plus jeune âge. Orientation, orientation… Le terme est désormais matraqué, de la 6e jusqu’au baccalauréat. La réforme Blanquer avait même prévu 1h30 par semaine d’accompagnement à l’orientation, annonce (heureusement) non concrétisée, car aucune heure n’avait été budgétisée pour cela…

 

Au-delà de la question de principe, nous pouvons pourtant voir les nombreux dégâts de cet éclatement du cadre collectif de la classe : perte de sociabilité pour les élèves, difficultés à les responsabiliser collectivement, quasi-impossibilité de dialoguer entre enseignants d’un même élève au vu de la difficulté de savoir qui sont les autres professeurs, perte de statut des conseils de classe, de la position de délégué… Tout cela entraînant une plus grande insécurité psychique et sociale pour les élèves, en particulier les plus fragiles, et dégradant considérablement leur suivi par leurs enseignants.

 

Et face à ce bilan peu flatteur, que fait le gouvernement ? Il étend la logique au collège, avec des groupes de niveau dès la 6e, qui eux aussi fragilisent le groupe classe et pénalisent particulièrement les collègues de mathématiques et de Français ! Cela est malheureusement logique, et correspond à l’un des rares fils conducteurs de la politique éducative de ces dernières années.

 

Si nous voulons une école qui instruise par la transmission de l’héritage culturel du passé, qui soit un lieu d’apprentissage du sens du collectif dans la mesure où celui-ci est indispensable à toute véritable entreprise humaine réussie, nous devons sortir de la logique de l’élève-individu, et réhabiliter la classe, lieu par excellence de l’apprentissage.

 

Colin MARTET, professeur de Sciences économiques et sociales en lycée.

 

 

 

Comme pour cette tribune de notre collègue Colin nous sommes preneurs de chacune de vos remontées de terrain (constats, suggestions…) afin de publier vos témoignages (anonymement ou pas selon votre volonté) et surtout d’envisager des actions concrètes face à une catastrophe annoncée à l’adresse mail ci-dessous :

 

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Grève ou pas grève le 02/04, Choc des savoirs, combat de Mickaelle Paty, lettre info AD Lyon 02/04

 

OUI aux SAVOIRS, NON aux groupes de niveau !

Pour une école exigeante et pleine de sens, contre une usine à gaz mortifère en collège !

02/04/2024

 

 

Cette lettre d’information du 02 avril 2024 aborde, outre les dernières actualités autour des groupes de niveau en collège, nos réflexions sur le combat de Mickaëlle Paty tant au niveau local que national. Ainsi qu’un regard lucide sur l’intelligence artificielle dans l’E.N. et un billet éclairant sur les relations parents/professeurs de plus en plus dégradées. Après la lecture de notre édito, cliquez sur les liens en orange…

 

L’édito du président académique :

 

La désastreuse nouvelle nouvelle nouvelle… réforme du collège avec sa mesure phare des « groupes de niveau » en Français et en Mathématiques continue de susciter angoisse et colère auprès des collègues. Gabriel Attal et Nicole Belloubet persistent dans leur volonté d’imposer cette mesure plus que décriée. Les textes viennent en effet de paraître récemment au Journal Officiel puis d’être précisés dans une note de service du 18 mars.

 

Sa mise en oeuvre concrète apparaît déjà très compliquée. Comment en effet trouver suffisamment de personnels pour avoir un adulte devant chaque « groupe » ? Les titulaires en établissement ne suffiront pas (ils seront d’ailleurs épuisés voire broyés par cette machine infernale et qui semble devenir folle les semaines passant). Ce sera alors la chasse aux contractuels non formés et même aux professeurs retraités ! (non vous ne rêvez pas !). Sans parler du recours possible annoncé aux professeurs des écoles (PE) qui, comme chacun sait, ne sont pas déjà en poste et saturés de travail !

 

Cette mesure est rejetée par la très grande majorité des personnels concernés qui, à juste titre, ne veulent pas que leur service ne soit dorénavant composé que de « groupes » et non plus de classes. Elle est également repoussée par la totalité des organisations syndicales (vote CONTRE à l’unanimité lors du dernier CSE le 8 février), même si les raisons du refus ne sont pas exactement les mêmes d’une organisation à l’autre. Elle est également écartée, sans véritable réaction du pouvoir et de manière plus ou moins visible, par l’enseignement privé. Si l’idée était si novatrice et porteuse d’espoirs pour atteindre une véritable élévation du niveau général on peut légitiment estimer qu’elle serait, à minima, accueillie avec plus de « chaleur » (pour rester pudique!).

 

Mal conçue, elle va produire des effets néfastes autant sur les élèves eux-mêmes que sur l’organisation pédagogique. Elle suscite aussi l’inquiétude de très nombreux parents d’élèves.

 

Les conditions de travail des collègues de Français et de Mathématiques vont se dégrader très fortement. Liste non exhaustive : obligation de prendre 4 niveaux, préparations de cours, corrections et réunions de concertation multipliées de manière exponentielle, EDT impossibles, postes en sous-service et affectation possible sur deux établissements, liberté pédagogique perdue, impossibilité ou presque de prendre des HSA pour les volontaires etc… Par un effet de domino l’ensemble des collègues seront touchés (EDT, salles, disparition d’options (Latin ? LCE ?… et/ou de dédoublements pour financer les « groupes de niveau »). Conséquence alarmante mais très éclairante : il nous remonte de plus en plus des « salles des profs » de multiples demandes d’informations sur les ruptures conventionnelles et/ou les démissions !

 

Les élèves n’auront plus, en Français et en Mathématiques, le cadre structurant de la classe qui est pourtant essentiel ! Nous n’avons que trop vu en lycée ce que ce type de démarche causait comme problèmes. Appliquer les mêmes méthodes au collège (dès la 6ème !!!! et sur l’ensemble de ces quatre années…) nous semble une hérésie pédagogique. Encore une fois l’essentiel n’est pas vu : c’est bien à l’école primaire que doit porter l’essentiel des efforts pour combattre l’échec scolaire et les déterminismes sociaux ! Il faut y alléger fortement les effectifs des classes et mettre en place des programmes clairs et recentrés sur la maîtrise des fondamentaux. Le reste viendra alors naturellement. Pour le collège des dispositifs peuvent être expérimentés mais nous appelons à les appliquer sur le début du cursus (ne serait-ce que pour en faire une évaluation honnête et claire à mi-parcours) et ils devront faire l’objet d’une réflexion et d’une concertation préalable avec les acteurs de terrain (les enseignants en premier lieu). Sinon, et encore une fois, on sera dans la com’ et la poudre aux yeux. Au détriment de nos enfants.

 

Cette réforme, pourtant précédée par un constat enfin lucide sur le collège, quelques bonnes intentions (voir ci-dessous) constitue une terrible usine à gaz qui va désorganiser les établissements et générer de lourdes conséquences sur le travail des enseignants. Le diagnostic était bon mais le remède n’est pas adapté et sera contre-productif. Pour nous, et nous le redisons avec force, ce sera donc NON !

 

Dans son éphémère passage au Ministère Gabriel Attal nous avait semblé envoyer quelques signaux positifs : restauration annoncée de l’autorité des enseignants, clarté sur la laïcité dans nos Écoles, priorité aux savoirs et à leur transmission par rapport aux dérives du « pédagogo-gisme »… Bien entendu nous n’étions pas dupes de certaines arrières-pensées politiques personnelles mais nous étions preneurs de certains constats et mesures (clarification sur le port des abayas à l’école, retour de la décision des professeurs pour un éventuel redoublement…).

 

Malheureusement le gouvernement semble aujourd’hui s’enferrer dans la volonté de mettre en place, coûte que coûte, sa mesure de « groupes de niveau » en collège. Cette semaine, mardi 02 avril 2024, est annoncée une grève dans l’Éducation nationale à l’appel de plusieurs organisations syndicales pour s’opposer au « Choc des savoirs ». Nous informons nos adhérents de l’existence de cette initiative, et les laissons parfaitement libres de se positionner comme ils l’entendent. Si l’opposition à la mesure des « groupes de niveau » en collège nous apparaît totalement fondée, nous ne partageons pas l’ensemble des analyses des syndicats menant cette action.

 

« Action et Démocratie CFE-CGC » est favorable à une École exigeante et porteuse de sens pour tous les élèves. Une École des savoirs où l’on transmette des connaissances plutôt que (souvent) des pseudo-compétences (vocabulaire d »ailleurs issu des pires discours managériaux et libéraux) vides de contenus et qui ne permettent pas la réelle construction des citoyens en devenir que sont nos élèves.

 

Une École qui en est arrivée à délivrer des diplômes en chocolat, où mettre des notes fait parfois des collègues de dangereux réactionnaires et où tout projet « innovant » est d’emblée porté aux nues pédagogiques s’il permet à ses auteurs ou autres décideurs de se faire « mousser » auprès de leur hiérarchie parfois trop portée sur la « com' » et bien moins sur la qualité des enseignements dispensés aux élèves.

 

Qu’on ne s’y méprenne pas ! Nous ne critiquons pas les initiatives, souvent de qualité et nécessitant bien du travail, de nombre de collègues bien intentionnés et qui allient rigueur des contenus et initiative nouvelle pour motiver leurs classes. Nous en avons parfois mené nous aussi dans le passé ! Mais chacun, à travers son expérience personnelle, saura à quoi nous faisons allusion au paragraphe précédent.

 

Chacun décidera donc, en fonction de ses convictions et de sa situation personnelle, de participer ou pas à cette journée de grève du 02 avril. Mais bien au-delà de la grève, outil parfois utile mais non suffisant, il convient de se poser la question des modes d’action futurs.

 

Pour aller plus loin nous demandons de changer enfin de logiciel, de faire évoluer les modes d’action. Nous appelons en priorité à construire des collectifs locaux sans rivalités syndicales décourageantes ni anathèmes politiques hors de propos et lourds de sous-entendus démagogiques. Lançons-nous dans une vaste campagne d’information auprès des parents, du personnel politique des territoires et de la presse locale, partageons nos textes et nos idées pour faire reculer ce projet de sinistre facture… La grève peut être envisagée mais elle ne constitue pas un but en soi. C’est un moyen parmi d’autres et elle ne se décide pas à la légère ni sans préparation et concertation. Nous sommes convaincus que beaucoup peut être obtenu sans forcément y recourir (ne perdons pas de vue la situation financière de beaucoup d’entre nous ! Il s’agit de se montrer responsable, pragmatique et de s’affranchir de l’idéologie).

 

Si vous le désirez, « Action et Démocratie Lyon  » peut relayer vos actions pour leur donner plus de visibilité sur les réseaux sociaux et en informant la presse locale faites nous remonter vos actions pour que nous informions les journalistes de notre réseau presse (faire un mail à actionetdemocratieaura@gmail.com).

De manière générale si vous avez besoin d’aide pour organiser votre action n’hésitez pas à nous contacter (voir plus bas) !

 

Et de manière générale que proposons-nous ?

 

Afin de relever le niveau scolaire et de retrouver enfin une école qui instruise nous avons formulé récemment toute une série de propositions que vous retrouverez dans notre dossier spécial « Mission exigence des savoirs ». Prenez quelques minutes pour le parcourir et vous faire votre idée !

 

Le monde de l’Éducation est aujourd’hui bien composite voire fracturé : les syndicats, souvent décrédibilisés par leur inefficacité ou leur politisation, ne recrutent ni n’entraînent plus, les personnels rechignent, par fatigue, peur ou découragement, aux actions collectives. Il faut donc en premier lieu redonner de l’espoir et du sens. Les luttes syndicales, les débats pour gagner les élections professionnelles ne sont pas l’enjeu du jour. Cet espoir passe par de l’audace mais aussi par le respect mutuel, tout en se disant les choses franchement, et le rassemblement commun autour d’un but sacré : l’École.

 

L’audace c’est l’ADN de notre syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC » (cliquer sur les liens suivants pour plus d’informations). La défense inaltérable de Samuel Paty par-delà les années, le soutien aux collègues harcelés et broyés par la machine, les actions en justice au Conseil d’État ou/et au Conseil Constitutionnel pour forcer le Ministère à respecter le droit, la défense de la liberté d’expression des personnels etc… Le tout sans idéologie ni action politique mais en respectant les convictions de chacun au sein de notre organisation.

 

Cédric BIEL, professeur d’Histoire-Géographie-EMC en collège, président académique du syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC Lyon ».

 cbiel.actionetdemocratie@gmail.com ou @cedric_biel (X ex-Twitter)

OU un mail à la section académique : actionetdemocratieaura@gmail.com ou un appel au 06 25 72 46 36 (journée de permanence le jeudi).

 

I. Actualités

Pour prendre le pouls de l’Éducation Nationale et les grandes orientations pédagogiques du monde contemporain.

1) Le combat de Mickaëlle PATY pour la mémoire de son frère Samuel mais aussi pour chacun d’entre nous. Notre tribune de soutien ! Mickaëlle PATY demande à l’État de reconnaître enfin sa responsabilité dans le drame survenu à Conflans qui a coûté la vie à son frère Samuel, notre collègue. Voir aussi son interview émouvante sur BFM TV jeudi dernier ainsi qu’un article paru dans la presse de notre région relatant l’action de notre président académique, Cédric BIEL, pour appuyer son action. On aimerait d’ailleurs voir aussi d’autres syndicats de l’Éducation nationale nous rejoindre pour relayer sa parole !

 

2) Éloge de la classe : Cadre structurant pour les élèves, et qu’on cherche à détruire aujourd’hui ! L’analyse de notre collègue Colin Martet (AD Lyon), professeur de SES en lycée, sur les multiples volontés actuelles (lycée, collège…) de nos dirigeants de casser le cadre de la « classe » au profit de dispositifs fumeux et souvent inefficaces, voire nocifs pour les élèves.

 

3) Quid de l’intelligence artificielle (IA) dans l’Éducation nationale ? L’intelligence artificielle, un phénomène technologique dont l’usage politique va menacer l’éducation à très court terme ! Le danger est proche, c’est dès maintenant qu’il faut agir pour le contrer… L’analyse de nos amis d’AD Reims.

 

4) Les relations parents/professeurs de plus en plus conflictuelles ? : « Les meutes parentales »… Un texte puissant de nos amis d’ AD Normandie, un constat clair et sans concessions.

 

II- Vie du syndicat

Pour se tenir informé des actions, des propositions et des succès d’A&D, à l’échelle nationale et académique.

1) Lancement de notre tout nouveau site web national « Action et Démocratie CFE-CGC » ! Découvrez une présentation modernisée et agréable, une navigation fluide et des articles de fond ! La marque du « Pari de l’Intelligence » ! Tous sur actionetdemocratie.com !

 

2) Du 03/04/2024 au 05/04/2024 réunion du Bureau national « Action et Démocratie » à Mulhouse. N’hésitez pas à nous faire remonter vos propositions d’action, vos analyses sur tel ou tel sujet, vos billets d’humeur… afin que nous puissions les faire remonter au plan national et leur donner un large écho ! Nous contacter par mail à actionetdemocratieaura@gmail.com !

 

 

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FIERTÉ (au nom de Samuel) Soutien au combat de Mickaëlle Paty pour la mémoire de son frère !

 

FIERTÉ (au nom de Samuel)

Soutien au combat de Mickaëlle Paty pour la mémoire de son frère !

09/04/2024

 

 

« One man come in the name of school / One man come and go / One man just come to teach / One man to act for liberty / In the name of school / What more in the name of school ?

Early evening, October sixteen / A knife out in the French sky / Free at last, they took your life / They could not take your pride / In the name of school / What more in the name of school ? / In the name of school / What more in the name of school ?  »

D’après U2, « Pride (In the Name of Love) », album « The Unforgettable Fire », 1984.

 

« L’État ferait amende honorable d’effectuer un travail d’introspection sur le traitement des offensives de déstabilisation de l’institution scolaire et du modèle républicain ». Mickaëlle Paty, engagée pour la mémoire de son frère assassiné le 16 octobre 2020, veut que l’État reconnaisse sa responsabilité dans la mort de ce dernier.

 

S’exprimant dans plusieurs médias la semaine passée Mickaëlle Paty et son avocate Carine Chaix ont détaillé leur démarche et précisé leurs arguments avec une force que nous saluons.

 

Dans une tribune publiée dans Marianne le 20 mars 2024 Mickaëlle Paty fait le point sur la situation actuelle et explique le sens de son action. Elle et son avocate Carine Chaix ont envoyé un recours administratif le 15 mars au Premier ministre et aux ministres de l’Intérieur et de l’Éducation nationale, lesquels ont deux mois pour répondre, avant que l’affaire ne soit portée devant la justice administrative.

 

Mickaëlle Paty accuse l’État d’avoir failli à sa mission de protection de l’un de ses agents, son frère. Son avocate explique : « Nous attendons que l’État reconnaisse sa responsabilité dans cet engrenage fatal qui aurait pu être maîtrisé, mais qui ne l’a pas été en raison d’une série de négligences et, il faut le dire, d’un certain manque de courage. » Elle poursuit : « Nous attendons qu’il assume ses fautes passées pour que justice soit rendue à Samuel Paty, mais aussi car l’éthique de responsabilité ne doit pas s’arrêter aux portes de l’État ».

 

A titre personnel l’assassinat de notre collègue en octobre 2020 a constitué un électrochoc. J’étais alors un professeur d’Histoire-géographie de collège consciencieux et investi mais finalement assez éloigné des dangers qui nous guettent. Carrière classique, affectation actuelle en zone périurbaine plutôt tranquille, bien noté par la hiérarchie, syndiqué dans l’organisation que je jugeais alors la plus à-même de peser par sa visibilité médiatique et son omniprésence en salle des professeurs pour améliorer notre sort etc… L’assassinat de Samuel Paty m’a réveillé d’un assoupissement qui s’annonçait de plus en plus prononcé et, pour tout dire, assez lâche. J’ai été alors ébahi des réactions (molles ou absentes, voire ambiguës…) de la plupart des organisations syndicales et aussi parfois, et c’est terrible, de bien trop de collègues. Cela s’est d’ailleurs confirmé, de manière encore plus nette, avec le drame d’Arras dont a été victime Dominique Bernard. C’est quelques semaines après la mort de Samuel Paty, dès la fin 2020, que je me suis tourné vers le syndicat Action & Démocratie CFE-CGC, pleinement apolitique et laïque, car il s’est alors tenu et se tient toujours depuis aux côtés des personnels face aux extrémistes. En paroles mais aussi en actes. Mais ceci est une autre histoire.

 

Samuel Paty devrait avoir 50 ans aujourd’hui. Moi j’en aurai 48 en octobre prochain. Le même métier, presque le même parcours et le même âge…. Des points communs : l’Auvergne comme point de départ, Lyon (ses études supérieures et son année de stage pour lui, mon académie actuelle dans mon cas), l’affectation en Seine et Marne en début de carrière, comme TZR puis en poste fixe, un enfant en bas âge…. Plein de différences sûrement aussi… Pourquoi lui ? Est-ce que chacun a fait son examen de conscience dans notre Éducation nationale si « bienveillante » ? Est-ce que l’institution joue mieux son rôle aujourd’hui ? Est-que la figure du professeur est enfin respectée, au moins protégée ? Des progrès ont été réalisés c’est vrai mais toutes les leçons ont-elles été tirées ?

 

Mickaëlle Paty dans sa tribune donnée à Marianne écrit : « Si la volonté est que de pareils drames ne se reproduisent vraiment pas, alors il faut avoir le courage de les regarder en face, de les comprendre d’abord puis de reconnaître les responsabilités de chacun dans l’engrenage infernal qui a fini par l’attaque terroriste islamique et la décapitation de mon frère. Chacun doit assumer sa propre responsabilité et celle de l’un n’amoindrit pas ou n’exclut pas celle de l’autre ».

 

Depuis le drame de Conflans, je me suis engagé dans le syndicalisme, d’abord comme militant puis désormais comme responsable local. Sur le terrain,  les réseaux sociaux, dans la presse… j’ai rejoint un collectif qui cherche à défendre les intérêts matériels et moraux des personnels (c’est-à-dire le rôle dévolu à un syndicat) et désormais leurs intérêts vitaux ! On ne peut accepter que l’on se résigne à compter ses morts et faire part de sa compassion pour les victimes après chaque attentat, comme si tout cela était une fatalité et qu’on n’y pouvait rien. Il faut regarder les choses en face et cesser de se cacher derrière la langue de bois car, si on ne le fait pas, d’autres encore paieront de leur vie le prix de notre lâcheté. En ce sens il convient d’apporter un soutien franc et entier à l’action menée par Mickaëlle Paty. Nous formons le voeu qu’une masse de collègues soutienne, comme nous, sa démarche courageuse et nécessaire. Il serait également heureux que toutes les organisations syndicales de l’Éducation nationale y apportent leur concours.

 

Il est temps que la République soit vraiment aux côtés de ses « hussards noirs » autrement que le temps d’une cérémonie, et qu’au lieu de laisser lentement périr son école, elle sache la défendre et se mettre au niveau de ceux qui consacrent leur vie à la transmission des connaissances, à l’élévation de la jeunesse, à la propagation des Lumières. Il est temps que le gouvernement prenne conscience du fait que le corps enseignant est le premier et peut-être le seul rempart contre l’obscurantisme ; les terroristes eux l’ont bien compris et c’est précisément la raison pour laquelle ils s’attaquent à des professeurs. Et cela a des conséquences !

 

Une étude de l’IFOP de décembre 2022 avait révélé que 56% des professeurs du secondaire déclaraient s’être auto-censurés afin d’éviter tout incident déclenché au nom de convictions religieuses ou « philosophiques » : c’était 7 points de plus qu’en 2020 et 20 points de plus qu’en 2018 ! L’auto-censure des collègues, autrement dit la peur, est une réalité, et celle-ci n’est pas l’un des moindres dégâts collatéraux de ces discours qui, sous couvert d’expliquer, finissent par excuser l’abjection. Action et Démocratie CFE-CGC ne peut que les condamner solennellement et avertir tous ceux qui, au sein de l’Éducation nationale, font preuve de complaisance envers le terrorisme d’une manière ou d’une autre, qu’ils contribuent par leurs postures à installer la confusion dans les esprits, ceux des plus jeunes notamment.

 

Ces discours, ou plutôt ces lâchetés, nous les connaissons trop bien, nous enseignants. Elles ont conduit certains à mettre en doute les compétences de Samuel Paty en matière de laïcité ou bien à estimer qu’il avait commis une faute (voire qu’il avait « merdé »…). Aujourd’hui comme hier (défense de la mémoire de Samuel Patyaffaire de Malicornay, tribune en soutien au proviseur du lycée Ravel et de défense de la laïcité à l’École…) notre syndicat se tiendra aux côtés de celles et ceux qui, comme Mickaëlle Paty, se dressent pour dire le RÉEL.

 

Samuel aimait le groupe de rock irlandais U2, nous le savons tous depuis la cérémonie d’hommage aux Invalides où la chanson « One » a été diffusé dans une séquence poignante. C’est pourquoi j’ai voulu, comme je le fais souvent en exergue de nos communications académiques, adapter ces quelques paroles d’une autre chanson du groupe (« Pride  » soit fierté).

 

« Early evening, October sixteen / A knife out in the French sky / Free at last, they took your life / They could not take your pride / In the name of school / What more in the name of school ? / In the name of school / What more in the name of school ? »

 

Oui Samuel, oui Mickaëlle ils n’auront pas votre fierté. Ton combat, votre combat c’est celui de l’École, c’est celui de la République. Et vous n’êtes pas seuls.

 

Cédric BIEL, professeur d’Histoire-Géographie-EMC en collège, président académique du syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC Lyon et Clermont ».

 cbiel.actionetdemocratie@gmail.com ou @cedric_biel (X ex-Twitter)

OU un mail à la section académique : actionetdemocratieaura@gmail.com ou un appel au 06 25 72 46 36 (journée de permanence le jeudi).

 

> Lire cette lettre d’info en ligne : « FIERTÉ de soutenir le combat de Mickaëlle Paty » la lettre info AD Lyon / Clermont du 09/04/2024

> Lire l’article en ligne du journal « Le Progrès » évoquant cette tribune de notre président académique Cédric BIEL, professeur d’Histoire-géographie au collège de Villars-les-Dombes dans l’Ain

> Visionner l’interview de Mickaëlle PATY sur BFM TV le 28 mars 2024

 

 

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Lettre d’information académique AD Lyon du 11 03 2024

 

LAÏCITÉ, REDOUBLEMENT, GROUPES DE NIVEAU…

Ne pas se laisser impressionner et tenir bon, Action et Démocratie montre la voie !

11/03/2024

 

 

Cette lettre d’information du 11 mars 2024 aborde, outre l’affaire du lycée Ravel de Paris, notre analyse des conséquences désastreuses de la réforme Blanquer du lycée et celles, annoncées, des groupes de niveau en collège. Ainsi qu’un regard lucide sur le nouveau dispositif de retraite progressive. Après la lecture de notre édito consacré à la défense nécessaire de la laïcité, cliquez sur les liens en orange

 

L’édito du président académique :

 

« À Paris, un proviseur menacé de mort pour avoir demandé à des élèves d’enlever leur voile, une enquête ouverte. Le proviseur du lycée Maurice Ravel de la capitale a été la cible d’une vague de cyberharcèlement ».

 

C’est en découvrant ces lignes vendredi dernier sur le site du Huffington Post que j’ai été pris de vertige puis de colère. Comment ça ? Après Samuel Paty, après Dominique Bernard, après tant d’autres affaires plus ou moins médiatisées le cauchemar allait se poursuivre, s’amplifier, toucher de nouveaux collègues ? Un rapide coup d’oeil aux réseaux sociaux allait m’en donner une preuve instantanée comme le retour d’un mauvais rêve.  Rumeurs, extrapolations, mise sur le même plan de la version de l’élève et du proviseur…. Et même sous-entendus et amalgames irresponsables, vus les lourds antécédents ayant frappé les personnels de l’Éducation nationale ces dernières années, de la part d’anonymes courageux mais aussi de personnalités médiatiques voire d’élus de la République ! Quelle irresponsabilité ! Et pourquoi pas une cible dans le dos de notre collègue tant qu’on y est ! Envie de vomir….

 

Inutile de détailler plus avant cette sinistre affaire, chacun se renseignera en se connectant à des sites d’informations sérieux. On rappellera simplement que, fait heureux et nouveau, la ministre de l’Éducation nationale Mme Belloubet a très vite réagi en soutenant immédiatement le proviseur du lycée Ravel. Nous sommes assez souvent critiques envers le Ministère pour se dire qu’il a vraisemblablement pris la peine, en amont, de se renseigner sur les faits avant de s’exprimer.

 

Nous revoilà donc replongés encore dans ce cauchemar que l’Éducation nationale a voulu si longtemps nier par confort, lâcheté ou, parfois, idéologie. L’École, fabrique de la Raison pour chacun de ses élèves, est attaquée par les obscurantistes de tous bords. La laïcité y est combattue au quotidien dans de nombreux établissements et les personnels sont souvent bien seuls pour y faire face.

 

Au début des années 2000, ce thème n’intéressait personne. Plusieurs signaux inquiétants sont apparus ensuite, dénoncés par quelques courageux hurlant dans le désert. Rapport Obin, tribunes de professeurs de terrain… Le sujet était systématiquement enterré, voire mis au panier… quand les lanceurs d’alerte n’étaient pas traités de suppôts de l’extrême-droite. Et que dire des suites des attentats de « Charlie Hebdo » où nombre de « sachants » ont estimé que Charb, Tignous, Cabu and co devaient être tout de même un peu racistes pour s’emparer de ces questions….

 

Alors qu’est-ce que la laïcité ? Soyons honnête bien peu de personnes, même dans le corps enseignant… ce qui en dit long mais c’est un autre sujet, sont à l’aise avec ce principe et bien en peine de l’expliquer clairement même si, confusément, ils savent ce qu’il implique et ce qu’il garantit. Dans l’introduction de son livre « De la laïcité en France » Patrick Weil le dit clairement : « Les professeurs sont comme la majorité des Français, attachés à la laïcité, craignant pour son avenir, mais souvent incapables de la définir« … A titre personnel j’ai souvenir des réunions entre collègues suite à l’assassinat de Samuel Paty puis de Dominique Bernard et j’ai bien réalisé à quel point nous étions devenus hésitants, peu sûrs de nous mais aussi souvent terriblement seuls. Que faire ? Que dire ?… Souvent seulement quelques voix s’élevaient au milieu d’un silence mortifère, parfois même de l’abattement touchant parfois au découragement sur fond de peur et de sidération (en majorité des enseignants mais aussi parfois des personnels de direction, de vie scolaire, des administratifs…). Si je suis honnête cela était encore plus flagrant après le meurtre de Dominique Bernard à Arras… Triste et terrible constat… On le voit il est plus que temps de réagir et de ne plus rien laisser passer.

 

Oui la laïcité est un principe. Un principe et non une valeur (comme le sont la liberté, l’égalité et la fraternité). Il permet justement leur accomplissement.

 

Pourquoi ? Parce qu’il n’est finalement que la manifestation pleine et entière de la liberté de pensée. C’est la possibilité pour chacun d’avoir ses idées tout en acceptant de les mettre à distance (notamment en matière de religion et de politique) pour permettre le débat démocratique. C’est une arme contre le fanatisme qui permet à l’individu (et singulièrement à l’élève) d’utiliser sa Raison, de relativiser ses propres croyances, pour accepter la confrontation avec des opinions différentes. C’est enfin la possibilité pour chacun de n’être pas réduit ni enfermé dans une supposée « identité ». Elle permet la vie en société par-delà les différences de toutes sortes.

 

La laïcité ce n’est pas la simple neutralité de l’État au nom des libertés individuelles, ce n’est pas non plus repousser la religion dans la sphère privée. Ce n’est pas que l’affirmation simpliste de la « liberté de croire ou de ne pas croire »… En vérité, ce qui remonte du terrain c’est qu’elle « est perçue par trop d’élèves comme un catéchisme répétitif, vide de sens, voire comme un régime d’interdits discriminatoires. C’est-à-dire rien de ce qu’elle est » (Patrick Weil). Et pourtant…

 

C’est un principe positif et non restrictif. En vérité les seules limites à la laïcité (et donc à la liberté de pensée) sont celles des passions humaines qui mettent en péril l’ordre public. Il pose, certes dans un cadre, les conditions d’une totale liberté de pensée et c’est ce que l’on a trop oublié de rappeler dans nos enseignements.

 

Il n’est pas difficile d’en déduire comme nous le dit René Chiche « que l’institution la plus utile à l’État, celle qui participe au plus haut point au maintien de la paix civile, est non la Justice, ni la Police, mais l’École« . Oui c’est bien l’École par le développement méthodique et progressif de la Raison chez l’élève, par l’enseignement du fait religieux, par la confiance et l’autorité qu’elle accorde à ses professeurs… qui doit ancrer dans l’esprit de notre jeunesse ce principe de laïcité.

 

C’est l’honneur de nos professions que d’accomplir cette tâche et il est plus que temps de soutenir fermement l’ensemble des personnels confrontés aux activistes, idiots utiles ou égarés qui soutiennent le contraire. Tout en n’étant pas « dupes de ceux qui, semblant découvrir opportunément une laïcité qu’ils haïssaient, s’en font les hérauts dans le but, à peine masqué, de stigmatiser l’islam et les musulmans ». Comme professeur d’histoire je ne puis que me reconnaître dans ces paroles de Natacha Polony : « Notre histoire est marquée par des guerres de religion sanglantes et une bataille séculaire contre l’emprise du catholicisme […] Des cours d’histoire seraient nécessaires pour faire comprendre aux jeunes musulmans français que la laïcité n’a pas été édictée contre leur religion et que l’islam est traité avec mille fois plus d’égards que ne le fut le catholicisme au cours des deux derniers siècles ». Oui c’est par l’instruction et l’École que la Concorde pourra revenir et que les maux de la société s’apaiseront. N’oublions jamais que la laïcité est une conquête (à l’histoire longue et mouvementée) et qu’il est donc fondamental de la préserver, de la défendre et de l’illustrer tous les jours.

 

Soutien donc plein et entier au proviseur et aux équipes du lycée Ravel de Paris !

 

Aujourd’hui comme hier (défense de la mémoire de Samuel Paty, affaire de Malicornay) notre syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC », pleinement apolitique et laïque, se tiendra aux côtés des personnels face aux extrémistes et à leurs alliés. En paroles mais aussi en actes.

 

Sources :

Patrick WEIL, De la laïcité en France, Grasset, 2021.

Natacha POLONY, Changer la vie, pour une reconquête démocratique, éditions de l’Observatoire, 2023.

René CHICHE, Au fondement philosophique de la laïcité, Le Pari de l’Intelligence n°3 revue d’analyse et d’information du syndicat Action et Démocratie, 2022 (accessible via ce lien).

 

Cédric BIEL, professeur d’Histoire-Géographie-EMC en collège, président académique du syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC Lyon/Clermont ».

 cbiel.actionetdemocratie@gmail.com ou @cedric_biel (X ex-Twitter)

 

I. Actualités

Pour prendre le pouls de l’Éducation Nationale et les grandes orientations pédagogiques du monde contemporain.

1) INCROYABLE ! La majorité des syndicats s’oppose à l’idée de laisser la décision du redoublement aux enseignants. AD est outré, on vous dit tout ! Alors que Gabriel ATTAL avait annoncé en décembre dernier vouloir donner le dernier mot aux équipes pédagogiques en matière de redoublement afin de « respecter l’expertise des professeurs » – mesure de bon sens que nous avions réclamée lors de notre audition par la mission « Exigence des savoirs » – presque toutes les organisations syndicales ont voté contre !

 

2) Groupes de niveau en collège, tout est à revoir ! :  Notre analyse d’une réforme devenue une véritable usine à gaz et même l’objet d’informations contradictoires au sujet de sa mise en oeuvre réelle.

 

3) Que reste-t-il du bac Blanquer ?  L’analyse de notre collègue Colin Martet (AD Lyon), professeur de SES en lycée, sur cette réforme détestable dont on ne cesse de constater les dégâts.

 

4) Retraite progressive : vrai ou faux cadeau ? Système déjà bien connu dans le privé ce dispositif se met en place dans la Fonction publique depuis septembre 2023. Nos informations et notre point de vue.

 

II- Vie du syndicat

Pour se tenir informé des actions, des propositions et des succès d’A&D, à l’échelle nationale et académique.

1) Lancement de notre tout nouveau site web national « Action et Démocratie CFE-CGC » ! Découvrez une présentation modernisée et agréable, une navigation fluide et des articles de fond ! La marque du « Pari de l’Intelligence » ! Tous sur actionetdemocratie.com !

 

2) Du 03/04/2024 au 05/04/2024 réunion du Bureau national « Action et Démocratie » à Mulhouse. N’hésitez pas à nous faire remonter vos propositions d’action, vos analyses sur tel ou tel sujet, vos billets d’humeur… afin que nous puissions les faire remonter au plan national et leur donner un large écho ! Nous contacter par mail à actionetdemocratieaura@gmail.com !

 

 

REJOIGNEZ-NOUS POUR RELEVER LA TÊTE ET DÉFENDRE NOTRE ÉCOLE !

 

N’hésitez pas à adhérer dès maintenant pour l’année scolaire en cours (et bénéficier d’une remise de 50 % en indiquant sur votre bulletin d’adhésion « Remise nouvel adhérent ») ou faire un chèque correspondant à votre situation. Vous pouvez aussi déjà prendre votre adhésion pour 2024/2025 (tarif spécial – 10 %) qui sera valable pour l’an prochain mais qui vous couvrira dès maintenant ! (accès à nos services : renseignements et aide personnalisée, revues et lettres d’info…).

 

Voici le lien pour télécharger votre bulletin d’adhésion selon votre corps, idem pour l’autorisation de prélèvement automatique si besoin.

https://actionetdemocratie.com/se-syndiquer-bulletin-dadhesion/formulaire-de-pre-adhesion/

 

En cas de doute contactez Anne du Secrétariat national en charge de ces questions, c’est aussi à elle que vous devrez renvoyer ces documents le cas échéant et non à nous à AD Lyon / Grenoble / Clermont.

9 rue de la Charente   68270 WITTENHEIM    09.50.88.61.54 – 07.71.78.84.52

Mail : adnational@actionetdemocratie.net

 

CONTACTS

Une visite sur le site internet académique : https://actionetdemocratie-lyon.fr/ 

Un mail à : actionetdemocratieaura@gmail.com ou un appel au 06 25 72 46 36.

 

Présidents académiques :

Lyon / Clermont : Cédric BIEL / cbiel.actionetdemocratie@gmail.com ou @cedric_biel (X ex-Twitter).

Grenoble : Cédric GILDAS / cgildas.actionetdemocratie@gmail.com

 

Ou sur les réseaux sociaux : Twitter Action et Démocratie Lyon / Facebook Action et Démocratie Lyon

Consultez aussi le site national : http://www.actionetdemocratie.com

LAÏCITÉ ou LÂCHETÉ ? Ne pas se laisser impressionner, soutien au proviseur du lycée Ravel !

LAÏCITÉ ou LÂCHETÉ ?

Ne pas se laisser impressionner et tenir bon, soutien au proviseur du lycée Ravel !

04/03/2024

 

 

« À Paris, un proviseur menacé de mort pour avoir demandé à des élèves d’enlever leur voile, une enquête ouverte. Le proviseur du lycée Maurice Ravel de la capitale a été la cible d’une vague de cyberharcèlement ».

 

C’est en découvrant ces lignes vendredi dernier sur le site du Huffington Post que j’ai été pris de vertige puis de colère. Comment ça ? Après Samuel Paty, après Dominique Bernard, après tant d’autres affaires plus ou moins médiatisées le cauchemar allait se poursuivre, s’amplifier, toucher de nouveaux collègues ? Un rapide coup d’oeil aux réseaux sociaux allait m’en donner une preuve instantanée comme le retour d’un mauvais rêve.  Rumeurs, extrapolations, mise sur le même plan de la version de l’élève et du proviseur…. Et même sous-entendus et amalgames irresponsables, vus les lourds antécédents ayant frappé les personnels de l’Éducation nationale ces dernières années, de la part d’anonymes courageux mais aussi de personnalités médiatiques voire d’élus de la République ! Quelle irresponsabilité ! Et pourquoi pas une cible dans le dos de notre collègue tant qu’on y est ! Envie de vomir….

 

Inutile de détailler plus avant cette sinistre affaire, chacun se renseignera en se connectant à des sites d’informations sérieux. On rappellera simplement que, fait heureux et nouveau, la ministre de l’Éducation nationale Mme Belloubet a très vite réagi en soutenant immédiatement le proviseur du lycée Ravel. Nous sommes assez souvent critiques envers le Ministère pour se dire qu’il a vraisemblablement pris la peine, en amont, de se renseigner sur les faits avant de s’exprimer.

 

Nous revoilà donc replongés encore dans ce cauchemar que l’Éducation nationale a voulu si longtemps nier par confort, lâcheté ou, parfois, idéologie. L’École, fabrique de la Raison pour chacun de ses élèves, est attaquée par les obscurantistes de tous bords. La laïcité y est combattue au quotidien dans de nombreux établissements et les personnels sont souvent bien seuls pour y faire face.

 

Au début des années 2000, ce thème n’intéressait personne. Plusieurs signaux inquiétants sont apparus ensuite, dénoncés par quelques courageux hurlant dans le désert. Rapport Obin, tribunes de professeurs de terrain… Le sujet était systématiquement enterré, voire mis au panier… quand les lanceurs d’alerte n’étaient pas traités de suppôts de l’extrême-droite. Et que dire des suites des attentats de « Charlie Hebdo » où nombre de « sachants » ont estimé que Charb, Tignous, Cabu and co devaient être tout de même un peu racistes pour s’emparer de ces questions….

 

Alors qu’est-ce que la laïcité ? Soyons honnête bien peu de personnes, même dans le corps enseignant… ce qui en dit long mais c’est un autre sujet, sont à l’aise avec ce principe et bien en peine de l’expliquer clairement même si, confusément, ils savent ce qu’il implique et ce qu’il garantit. Dans l’introduction de son livre « De la laïcité en France » Patrick Weil le dit clairement : « Les professeurs sont comme la majorité des Français, attachés à la laïcité, craignant pour son avenir, mais souvent incapables de la définir« … A titre personnel j’ai souvenir des réunions entre collègues suite à l’assassinat de Samuel Paty puis de Dominique Bernard et j’ai bien réalisé à quel point nous étions devenus hésitants, peu sûrs de nous mais aussi souvent terriblement seuls. Que faire ? Que dire ?… Souvent seulement quelques voix s’élevaient au milieu d’un silence mortifère, parfois même de l’abattement touchant parfois au découragement sur fond de peur et de sidération (en majorité des enseignants mais aussi parfois des personnels de direction, de vie scolaire, des administratifs…). Si je suis honnête cela était encore plus flagrant après le meurtre de Dominique Bernard à Arras… Triste et terrible constat… On le voit il est plus que temps de réagir et de ne plus rien laisser passer.

 

Oui la laïcité est un principe. Un principe et non une valeur (comme le sont la liberté, l’égalité et la fraternité). Il permet justement leur accomplissement.

 

Pourquoi ? Parce qu’il n’est finalement que la manifestation pleine et entière de la liberté de pensée. C’est la possibilité pour chacun d’avoir ses idées tout en acceptant de les mettre à distance (notamment en matière de religion et de politique) pour permettre le débat démocratique. C’est une arme contre le fanatisme qui permet à l’individu (et singulièrement à l’élève) d’utiliser sa Raison, de relativiser ses propres croyances, pour accepter la confrontation avec des opinions différentes. C’est enfin la possibilité pour chacun de n’être pas réduit ni enfermé dans une supposée « identité ». Elle permet la vie en société par-delà les différences de toutes sortes.

 

La laïcité ce n’est pas la simple neutralité de l’État au nom des libertés individuelles, ce n’est pas non plus repousser la religion dans la sphère privée. Ce n’est pas que l’affirmation simpliste de la « liberté de croire ou de ne pas croire »… En vérité, ce qui remonte du terrain c’est qu’elle « est perçue par trop d’élèves comme un catéchisme répétitif, vide de sens, voire comme un régime d’interdits discriminatoires. C’est-à-dire rien de ce qu’elle est » (Patrick Weil). Et pourtant…

 

C’est un principe positif et non restrictif. En vérité les seules limites à la laïcité (et donc à la liberté de pensée) sont celles des passions humaines qui mettent en péril l’ordre public. Il pose, certes dans un cadre, les conditions d’une totale liberté de pensée et c’est ce que l’on a trop oublié de rappeler dans nos enseignements.

 

Il n’est pas difficile d’en déduire comme nous le dit René Chiche « que l’institution la plus utile à l’État, celle qui participe au plus haut point au maintien de la paix civile, est non la Justice, ni la Police, mais l’École« . Oui c’est bien l’École par le développement méthodique et progressif de la Raison chez l’élève, par l’enseignement du fait religieux, par la confiance et l’autorité qu’elle accorde à ses professeurs… qui doit ancrer dans l’esprit de notre jeunesse ce principe de laïcité.

 

C’est l’honneur de nos professions que d’accomplir cette tâche et il est plus que temps de soutenir fermement l’ensemble des personnels confrontés aux activistes, idiots utiles ou égarés qui soutiennent le contraire. Tout en n’étant pas « dupes de ceux qui, semblant découvrir opportunément une laïcité qu’ils haïssaient, s’en font les hérauts dans le but, à peine masqué, de stigmatiser l’islam et les musulmans ». Comme professeur d’histoire je ne puis que me reconnaître dans ces paroles de Natacha Polony : « Notre histoire est marquée par des guerres de religion sanglantes et une bataille séculaire contre l’emprise du catholicisme […] Des cours d’histoire seraient nécessaires pour faire comprendre aux jeunes musulmans français que la laïcité n’a pas été édictée contre leur religion et que l’islam est traité avec mille fois plus d’égards que ne le fut le catholicisme au cours des deux derniers siècles ». Oui c’est par l’instruction et l’École que la Concorde pourra revenir et que les maux de la société s’apaiseront. N’oublions jamais que la laïcité est une conquête (à l’histoire longue et mouvementée) et qu’il est donc fondamental de la préserver, de la défendre et de l’illustrer tous les jours.

 

Soutien donc plein et entier au proviseur et aux équipes du lycée Ravel de Paris !

 

Aujourd’hui comme hier (défense de la mémoire de Samuel Paty, affaire de Malicornay) notre syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC », pleinement apolitique et laïque, se tiendra aux côtés des personnels face aux extrémistes et à leurs alliés. En paroles mais aussi en actes.

 

Sources :

Patrick WEIL, De la laïcité en France, Grasset, 2021.

Natacha POLONY, Changer la vie, pour une reconquête démocratique, éditions de l’Observatoire, 2023.

René CHICHE, Au fondement philosophique de la laïcité, Le Pari de l’Intelligence n°3 revue d’analyse et d’information du syndicat Action et Démocratie, 2022 (accessible via ce lien).

 

Cédric BIEL, professeur d’Histoire-Géographie-EMC en collège, président académique du syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC Lyon ».

 cbiel.actionetdemocratie@gmail.com ou @cedric_biel (X ex-Twitter)

 

 

REJOIGNEZ-NOUS POUR RELEVER LA TÊTE ET DÉFENDRE NOTRE ÉCOLE !

 

N’hésitez pas à adhérer dès maintenant (et bénéficier d’une remise de 50 % en indiquant sur votre bulletin d’adhésion « Remise nouvel adhérent ») ou faire un chèque correspondant à votre situation. Vous pouvez aussi déjà prendre votre adhésion pour 2024/2025 (tarif spécial – 10 %) qui sera valable pour l’an prochain mais qui vous couvrira dès maintenant ! (accès à nos services : renseignements et aide personnalisée, revues et lettres d’info…).

 

Voici le lien pour télécharger votre bulletin d’adhésion selon votre corps, idem pour l’autorisation de prélèvement automatique si besoin.

https://actionetdemocratie.com/se-syndiquer-bulletin-dadhesion/formulaire-de-pre-adhesion/

 

En cas de doute contactez Anne du Secrétariat national en charge de ces questions, c’est aussi à elle que vous devrez renvoyer ces documents le cas échéant et non à nous à AD Lyon / Grenoble / Clermont.

9 rue de la Charente   68270 WITTENHEIM    09.50.88.61.54 – 07.71.78.84.52

Mail : adnational@actionetdemocratie.net

 

CONTACTS

Une visite sur le site internet académique : https://actionetdemocratie-lyon.fr/ 

Un mail à : actionetdemocratieaura@gmail.com ou un appel au 06 25 72 46 36.

 

Présidents académiques :

Lyon / Clermont : Cédric BIEL / cbiel.actionetdemocratie@gmail.com ou @cedric_biel (X ex-Twitter).

Grenoble : Cédric GILDAS / cgildas.actionetdemocratie@gmail.com

 

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De l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace et l’École est sauvée ! la lettre d’info AD Lyon/Clermont du 18/03/2024

 

NON aux « groupes de niveau » ! / GRÈVE ou pas grève ? / Comment LUTTER ?

« Il nous faut de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace, et l’École est sauvée ».

18/03/2024

 

 

« Après le pain, l’éducation est le premier besoin d’un peuple ».

Georges Jacques DANTON, Discours sur l’Éducation, 13 août 1793.

« Il nous faut de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace, et la France est sauvée ».

Georges Jacques DANTON, Discours à l’Assemblée Législative, 2 septembre 1792.

« Aimez-vous les uns les autres : filioli diligite invicem, et supportez vos défauts ».

Camille DESMOULINS, « Lettre au général Dillon », 1793.

 

   Les nuages s’accumulent dans le ciel de l’Éducation nationale. La désastreuse nouvelle nouvelle nouvelle… réforme du collège avec sa mesure phare des « groupes de niveau » en Français et en Mathématiques semble inéluctable aux dires de la nouvelle ministre Mme Belloubet et du Premier Ministre M. Attal… Les textes viennent en effet de paraître au Journal Officiel comme l’annonce le journal « Le Monde ».

 

Pourtant, cette mesure est rejetée par la très grande majorité des personnels concernés qui, à juste titre, ne veulent pas que leur service ne soit dorénavant composé que de « groupes » et non plus de classes. Elle est également repoussée par la totalité des organisations syndicales (vote CONTRE à l’unanimité lors du dernier CSE le 8 février), même si les raisons du refus ne sont pas exactement les mêmes d’une organisation à l’autre. Nous nous accordons cependant tous sur un point, y compris avec les chefs d’établissement : cette mesure mal conçue va produire des effets néfastes autant sur les élèves eux-mêmes que sur l’organisation pédagogique. Elle suscite aussi l’inquiétude de très nombreux parents d’élèves.

 

Cette mesure, pourtant précédée par un constat enfin lucide sur le collège, quelques bonnes intentions (voir ci-dessous) est une terrible usine à gaz qui va désorganiser les établissements et générer de lourdes conséquences sur le travail des enseignants. Le diagnostic était bon mais le remède n’est pas adapté et sera contre-productif. Pour nous ce sera donc NON !

 

Dans son éphémère passage au Ministère Gabriel Attal nous avait semblé envoyer quelques signaux positifs : restauration annoncée de l’autorité des enseignants, clarté sur la laïcité dans nos Écoles, priorité aux savoirs et à leur transmission par rapport aux dérives du « pédagogo-gisme »… Bien entendu nous n’étions pas dupes de certaines arrières-pensées politiques personnelles mais nous étions preneurs de certains constats et mesures (clarification sur le port des abayas à l’école, retour de la décision des professeurs pour un éventuel redoublement…).

 

Malheureusement le gouvernement semble aujourd’hui s’enferrer dans la volonté de mettre en place, coûte que coûte, sa mesure de « groupes de niveau » en collège. On ne reviendra pas sur l’inutilité et la nocivité de ce projet (largement détaillées dans nos publications précédentes). On insistera désormais surtout sur la manière de s’y opposer et notamment de sortir enfin des vieilles habitudes inefficaces et désespérantes des luttes menées dans un passé récent. Déjà nous entendons les slogans habituels « grève d’une journée« , « construction progressive du rapport de force » etc….

 

À « Action et Démocratie CFE-CGC » nous sommes las des « défaites encourageantes », des « nous avons exigé en audience ministérielle », des communiqués syndicaux déconnectés et rédigés en écriture « inclusive » pour afficher bien haut sa « vertu », se donner l’illusion qu’on lutte résolument contre les violences sexistes et faire taire ainsi sa mauvaise conscience etc…. Paraphrasant Danton en septembre 1792 nous pourrions dire dans une langue simple, belle et forte : « « Il nous faut de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace, et l’École est sauvée ».

 

Cette semaine, mardi 19 mars 2024, est annoncée une grève dans le service public pour réclamer une revalorisation salariale. Comme à chaque fois, lorsqu’il est question de journées isolées nous informons nos adhérents de l’appel de notre confédération (et fédération) la CFE-CGC, et les laissons parfaitement libres de se positionner comme ils l’entendent. Si la revendication est totalement fondée, l’effet sur le gouvernement Attal est peu probable malheureusement car ces actions ponctuelles d’une journée sont souvent inefficaces.

 

Chacun décidera, en fonction de ses convictions et de sa situation personnelle, d’y participer ou pas. Mais bien au-delà de la grève, outil parfois utile mais non suffisant, il convient de se poser la question des modes d’action futurs.

 

Changeons de logiciel, faisons évoluer les modes d’action : construisons des collectifs locaux sans rivalités syndicales décourageantes ni anathèmes politiques hors de propos et lourds de sous-entendus démagogiques. Lançons-nous dans une vaste campagne d’information auprès des parents, du personnel politique des territoires et de la presse locale, partageons nos textes et nos idées pour faire reculer ce projet de sinistre facture… La grève peut être envisagée mais elle ne constitue pas un but en soi. C’est un moyen parmi d’autres et elle ne se décide pas à la légère ni sans préparation et concertation. Nous sommes convaincus que beaucoup peut être obtenu sans forcément y recourir (ne perdons pas de vue la situation financière de beaucoup d’entre nous ! Il s’agit de se montrer responsable, pragmatique et de s’affranchir de l’idéologie).

 

En ces temps incertains il est parfois bon de se poser un peu, d’arrêter le cours de nos vies professionnelles épuisantes et de lire, puis de réfléchir. Et de se poser une question : avons-nous VRAIMENT des représentants syndicaux qui comprennent la base, qui veulent changer réellement les choses et poser les vraies questions sans compromissions ni calculs politiques ?

 

Nous reviennent en mémoire ces deux phrases de Marc Bloch, célèbre historien médiéviste, combattant des deux guerres mondiales et grand résistant, tirées de « L’Étrange Défaite » ce livre écrit en quelques semaines à l’été 1940 après la débâcle. Toutes proportions gardées et sur un tout autre sujet, nous y voyons des analogies avec bien des mouvements syndicaux historiques de l’Éducation Nationale devenus des spécialistes de la défaite depuis 30 ans.

 

« Beaucoup d’erreurs diverses, dont les effets s’accumulèrent, nous ont mené au désastre. Une grande carence, cependant, les domine toutes. Nos chefs ou ceux qui agissaient en leur nom n’ont pas su penser cette guerre. En d’autres termes, le triomphe de nos ennemis fut, essentiellement, une victoire intellectuelle et c’est peut-être là ce qu’il y a eu en lui de plus grave ».

 « Jusqu’au bout, notre guerre aura été une guerre de vieilles gens ou de forts en thèmes, engoncés dans les erreurs d’une histoire prise à rebours : une guerre toute pénétrée par l’odeur de moisi qu’exhalent l’École, le bureau d’état-major du temps de paix ou la caserne (ici les structures nationales de la plupart des syndicats « historiques »). Le monde appartient à ceux qui aiment le neuf ».

 

Le combat dans l’Éducation Nationale n’est plus « pensé » depuis des années, la plupart des chefs syndicaux sont des « héritiers » qui ont dilapidé le fruit du travail de leurs glorieux aînés par paresse, facilité voire renoncement. Une vraie « défaite intellectuelle » qui se poursuit, et qui continuera dans les modes d’action actuels. « Action et Démocratie CFE-CGC » représente aujourd’hui pour l’ensemble des personnels  « le neuf », et ce n’est pas une question d’âge mais d’état d’esprit, d’écoute et d’énergie.

 

Notre engagement n’est pas guidé par une position idéologique mais d’abord par un diagnostic qui se veut réaliste. Tout figement de l’intellect en amont, toutes les « habitudes » et les routines de la pensée conduisent, en aval, à des catastrophes. Et même parfois avec la meilleure volonté du monde.

 

La question du « neuf » et du « vieux » est centrale. Certaines personnes extérieures voient A&D et ses membres comme des passéistes, des « conservateurs ». J’entends même parfois la pénible expression « suppôts de l’extrême-droite » de la part de syndicats concurrents à court d’arguments ! A titre personnel cela me blesse et heurte tout mon parcours de citoyen, de professeur, d’homme exerçant sa Raison. Et je saurai confronter en temps utile ces moralisateurs et donneurs de leçons professionnels à leurs mensonges et autres basses attaques. Mais en tant que représentant syndical je m’en moque : notre syndicat est clairement et statutairement apolitique. On n’y fait pas de politique partisane ou « politicienne ». Je suis toujours heureux d’y retrouver, lors de nos réunions nationales, un très large éventail de sensibilités. Malgré nos différences nous nous rejoignons tous sur les questions liées à l’École. Il est pénible d’opposer stupidement l’avenir au passé, comme si l’un devait forcément s’établir sur les ruines de l’autre, sur une tabula rasa.

 

Je pense plutôt, comme un Marc Bloch à l’été 40 sur un tout autre sujet, que le fond du problème est psychosociologique et cognitif : le « moisi » et la « défaite intellectuelle » viennent d’une incapacité morale, mentale et psychologique à sortir des habitudes, des a priori, de l’inertie des croyances, des « on a toujours fait comme ça » … On ajoutera sans doute aussi que le changement, la mobilité d’esprit, ce n’est pas de plonger la tête la première dans un avenir idéologisé à coup de fausse bienveillance et de culte de l’innovation pédagogique à tout crin, de numérique à tout va, d’écriture pseudo inclusive…

 

Alors, que proposons-nous ?

 

Afin de relever le niveau scolaire et de retrouver enfin une école qui instruise nous avons formulé récemment toute une série de propositions que vous retrouverez dans notre dossier spécial « Mission exigence des savoirs ». Prenez quelques minutes pour le parcourir et vous faire votre idée !

 

Nous réitérons notre appel, jusqu’à présent resté sans réponse, à une réunion de l’ensemble des syndicats, au plus vite et dans n’importe quel endroit pour débattre franchement des revendications de l’ensemble des personnels. Une sorte d’États Généraux du syndicalisme dans l’Éducation Nationale, afin d’établir une plate-forme commune de 4 ou 5 exigences claires qui seront transmises dans le cadre d’un préavis avant une grève reconductible. En cas de réponse négative (voire d’absence de réponse) cela nous conforterait malheureusement dans notre diagnostic de l’échec des vieux appareils syndicaux et des méthodes du passé… Nous espérons néanmoins un sursaut des autres organisations face aux demandes fortes et légitimes de la base. Le mécontentement général des personnels est propice à cette démarche, il faut la mettre à profit en engageant le bras de fer sur les bons mots d’ordre…

 

Le monde de l’Éducation est aujourd’hui bien composite voire fracturé : les syndicats, souvent décrédibilisés par leur inefficacité ou leur politisation, ne recrutent ni n’entraînent plus, les personnels rechignent, par fatigue, peur ou découragement, aux actions collectives. Il faut donc en premier lieu redonner de l’espoir et du sens. Les luttes syndicales, les débats pour gagner les élections professionnelles ne sont pas l’enjeu du jour. Cet espoir passe par de l’audace mais aussi par le respect mutuel, tout en se disant les choses franchement, et le rassemblement commun autour d’un but sacré : l’École. Comme l’écrivait Desmoulins au seuil de l’échafaud nous devons faire fi de nos différences de sensibilité et « supporter nos défauts » respectifs afin de GAGNER. Gagner enfin. Après tant de défaites.

 

De l’audace, du sens voire même (rêvons un peu) de l’unité !

 

L’audace c’est l’ADN de notre syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC » (cliquer sur les liens suivants pour plus d’informations). La défense inaltérable de Samuel Paty par-delà les années, le soutien aux collègues harcelés et broyés par la machine, les actions en justice au Conseil d’État ou/et au Conseil Constitutionnel pour forcer le Ministère à respecter le droit, la défense de la liberté d’expression des personnels etc… Le tout sans idéologie ni action politique mais en respectant les convictions de chacun au sein de notre organisation.

 

Cela demande de la résolution et de l’énergie. Mais cela en vaut la peine ! Écoutons encore Danton nous le rappeler par ces mots de 1793 : « Après le pain, l’éducation est le premier besoin d’un peuple ». C’est l’honneur des personnels et de leurs représentants d’agir en ce sens pour éviter une catastrophe annoncée. Encore faut-il aller au-delà des mots et des postures.

 

Y sommes-nous prêts ? En tout cas « Action et Démocratie » l’est. Assurément. Et vous ? Et toi ?

 

Cédric BIEL, professeur d’Histoire-Géographie-EMC en collège, président académique du syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC Lyon ».

 cbiel.actionetdemocratie@gmail.com ou @cedric_biel (X ex-Twitter)

OU un mail à la section académique : actionetdemocratieaura@gmail.com ou un appel au 06 25 72 46 36 (journée de permanence le jeudi).

 

Nous sommes preneurs de chacune de vos remontées de terrain (constats, suggestions…) afin de publier vos témoignages (anonymement ou pas selon votre volonté) et surtout d’envisager des actions concrètes face à une catastrophe annoncée.

 

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QUE RESTE-T-IL DU BAC BLANQUER ?

QUE RESTE-T-IL DU BAC BLANQUER ?

Retour sur la réforme la plus réformée de ces dernières années !

11/03/2024

  Parmi la liste de réformes composant le « choc des savoirs », Gabriel Attal a annoncé l’ajout d’une nouvelle épreuve anticipée de baccalauréat en fin de 1ère, à teneur mathématique et scientifique. Il s’agit de la dernière modification d’un bac « Blanquer » tellement bien ficelé qu’il ne s’est pas passé une année sans modification de sa formule… Petit récapitulatif.

Annoncée en 2018 suite à la remise du rapport de Pierre Mathiot, la dernière réforme du lycée avait l’ambition de bouleverser l’organisation du lycée général et technologique, ainsi que du baccalauréat… Sans bien sûr avoir pris le temps d’établir un bilan de la réforme précédente, entrée en vigueur en 2010. Revalorisation du baccalauréat, prise en compte des résultats de l’élève obtenus pendant l’année scolaire dans sa moyenne de bac, plus grande souplesse dans les choix de cours, suppression de la hiérarchie des séries, sans oublier la fameuse « reconquête du mois de juin », les annonces étaient tonitruantes ! Et, comme beaucoup l’avaient anticipé, elles se sont bien souvent brisées sur le mur de la réalité.

Très vite, les premiers accrocs se font jour. En janvier 2020 a lieu la première session des « E3C », pour Épreuves communes de contrôle continu, soit des épreuves organisées localement dans les disciplines de tronc commun pour les élèves de 1ère et Terminale, de manière à obtenir une base de notation pour le contrôle continu qui serait plus objective que les notes obtenues en classe. Problèmes de choix des sujets, de surveillance (avec des élèves de 2nde et de Terminale errant dans les couloirs pendant que leurs enseignants surveillent les épreuves), fuite de sujets, enseignants en grève empêchant parfois la tenue des épreuves… C’est la cacophonie ! Du fait du confinement de 2020, aucune autre E3C n’aura lieu cette année-là. En 2021, rebelote : avec l’ouverture partielle des établissements, impossible de tenir ces épreuves : leur abandon est acté à l’été.

A la rentrée 2021, il faut donc faire avec de nouveaux changements : les moyennes générales des bulletins ne sont plus prises en compte, et c’est la valse des coefficients pour les matières en contrôle continu. Pour les élèves de la session du baccalauréat 2022, les coefficients des moyennes de 1ère sont donc différents de ceux de l’année de Terminale !  Au final, les épreuves de spécialité (comptant pour 32 % de la note de bac) devant se tenir en mars sont finalement décalées en mai pour tenir compte des cours manqués du fait du variant Omicron. Les notes ne pourront donc pas être prises en compte pour Parcoursup, ce qui était l’objectif initial. Le moi de mai 2022 se transforme en un véritable gruyère, entre les jours fériés, la tenue de ces épreuves, et les demi-journées de correction octroyées par le Ministère pour corriger les copies. Dans les établissements, les élèves ont tendance à se sentir en vacances un mois et demi avant la date officielle…

Finalement, l’année 2022-2023 semble être celle de la stabilisation du bac Blanquer ! Les épreuves de spécialité ont enfin lieu comme prévu au mois de mars… et tout le monde peut donc avoir sous les yeux ce qui était largement prévisible, à savoir que les élèves de Terminale se retrouvent fin mars avec un 3e trimestre qui ne compte pas pour Parcoursup, et ne joue que pour une vingtaine de % dans leur moyenne de bac (en incluant les épreuves du mois de juin). Conséquence : au mieux nous retrouvons après les épreuves des classes totalement apathiques, au pire à moitié vides !

A l’été 2023, le nouveau Ministre Attal annonce donc le report définitif des épreuves de spécialité au mois de juin, mesure de bon sens à laquelle s’ajoutent des modifications cosmétiques de l’examen, comme le passage de l’exposé du « Grand » oral de 5 à 10 minutes.

Bref, avec la toute dernière mesure annoncée, on constate que depuis son lancement, la réforme Blanquer n’aura cessé d’être amendée, corrigée, détricotée… Alors même que tout cela aurait pu être, au moins en partie, évité si l’on avait pris la peine d’écouter les différents protagonistes de notre institution qui, au quotidien, sont régulièrement confrontés à l’imposition de décisions totalement hors sol de la part du politique et de leur administration de tutelle.

Colin MARTET, professeur de Sciences économiques et sociales en lycée.

 

 

 

Comme pour cette analyse du bac « Blanquer » nous sommes preneurs de chacune de vos remontées de terrain (constats, suggestions…) afin de publier vos témoignages (anonymement ou pas selon votre volonté) et surtout d’envisager des actions concrètes face à une catastrophe annoncée à l’adresse mail ci-dessous :

 

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REDOUBLEMENT, GROUPES DE NIVEAU… et encore une nouvelle ministre ! 12/02/2024

TRISTES TEMPS à l’Éducation nationale…

Refus des extrêmes, groupes de niveau, redoublement… et encore une nouvelle ministre !

12/02/2024

 

 

  Tristes temps où on tente souvent de nous faire croire qu’il faut choisir entre les extrêmes (de droite aux relents dangereux et de triste mémoire comme de gauche aux accents communautaristes et ayant abandonné la laïcité et le peuple) dès qu’on s’engage en syndicalisme, et particulièrement dans le syndicalisme enseignant… Pour ce qui est de « l’extrême centre » de M. Macron opportuniste, déconnecté voire méprisant on voit ce que cela donne aujourd’hui… Pour notre part nous ne croyons plus qu’en l’École. Qui va bien mal. C’est par ces mots que nous avions envie de commencer cette communication légèrement adaptée de notre dernière lettre d’information. Car une autre voie est possible. Par le refus du politique et notamment de toutes les extrêmes, l’écoute de la base et de son refus des grèves inutiles d’une journée et par un discours de vérité sur l’état de notre École.

 

Malgré le changement de ministre rendu public cette semaine (Nicole Belloubet remplaçant Amélie Oudéa-Castéra) rien ne semble s’annoncer de bon dans l’Éducation nationale et notamment pour les personnels de collège qui reçoivent actuellement des informations très inquiétantes pour la préparation de la rentrée de 2024.

 

Gabriel Attal persiste et signe dans sa volonté de mettre en place ces groupes de niveaux que la très grande majorité des personnels et des syndicats dénoncent comme une catastrophe pour tous (élèves comme personnels, voir article ci-dessous). Nul doute que Mme Belloubet, si elle a accepté le poste, mettra en place ces nouveaux dispositifs pourtant très largement rejetés par le Conseil Supérieur de l’Éducation (CSE) jeudi dernier. Action et Démocratie CFE-CGC, bien entendu, a voté contre ce projet lors de cette séance.

 

Localement sur le terrain la résistance s’organise dans les collèges, souvent en dehors des syndicats ce qui est un signe à souligner et à méditer, et cela nous semble très positif. Des collectifs se montent, des collègues se parlent malgré leurs différences de sensibilité et réfléchissent à agir au mieux pour préserver les conditions d’enseignement.

 

Il est à espérer que cela fasse l’objet d’un vaste consensus chez les collègues, au-delà des appartenances syndicales, politiques ou autres. L’enjeu est fondamental. Soyons à la hauteur de l’événement. Bien des collègues sont lassés voire désormais excédés et allergiques aux syndicats et à leurs modes d’actions habituels. D’où ces mobilisations souvent spontanées que nous saluons. Il convient donc d’unir au maximum nos forces pour espérer renverser les choses.

 

Au nom du syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC Lyon », syndicat apolitique composé de personnes de sensibilités politiques extrêmement diverses, nous formons le voeu que cessent les querelles intestines syndicales sur ce thème et que l’unité prévale afin de construire un mouvement puissant rassemblant le plus grand nombre (syndiqués de toutes les OS comme non-syndiqués). Sinon une nouvelle fois, et comme depuis plusieurs décennies, NOUS PERDRONS. Dans l’indifférence générale et l’amertume la plus profonde…

 

Notre syndicat est depuis quelques jours attaqué par quelques idéologues, sectaires et jaloux en étant accusé soit, selon les régions et les personnes, de collusion avec l’extrême gauche, soit avec l’extrême droite, parfois même de trop de sympathie pour les services de M. Attal etc… Bref les éternels coups bas, intrigues de couloir et autres tentatives de déstabilisation des guerres syndicales picrocholines… Manifestement nous dérangeons certaines habitudes et usages. C’est bien dommage…

 

Afin d’être bien clair, nous ne demandons à personne lors de son adhésion à AD ses idées politiques personnelles, seulement de partager notre programme et nos idées sur l’École. Certains chez nos adhérents, comme chez nos cadres, s’expriment parfois en leur nom propre sur leurs idées politiques via les réseaux sociaux, la presse etc…. C’est leur liberté et leur choix. Cela n’associe pas le syndicat. C’est ce que nous appelons le « Pari de l’Intelligence ». Certains sont à gauche, d’autres à droite, d’autres s’en moquent… Bref c’est la vie. Un syndicat n’est pas une secte.

 

Que nos collègues s’intéressent, au-delà des rumeurs et autres fake news, au fond des choses. Et par exemple à cet autre vote du CSE, à savoir celui qui proposait de redonner aux professeurs le pouvoir de décider du redoublement. « Action et Démocratie CFE-CGC » a bien entendu voté pour rendre aux professeurs ce droit à décider du redoublement ! Ce n’est pas le cas de tout le monde, on pourrait même dire de la majorité. A méditer…

 

 

Bien à vous tous. Et sus à cette réforme du collège inique et aux détestables « groupes de niveaux » !

 

Cédric BIEL, professeur d’Histoire-Géographie-EMC en collège, président académique du syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC Lyon ».

 cbiel.actionetdemocratie@gmail.com ou @cedric_biel (X ex-Twitter)

OU un mail à la section académique : actionetdemocratieaura@gmail.com ou un appel au 06 25 72 46 36 (journée de permanence le jeudi).

 

Nous sommes preneurs de chacune de vos remontées de terrain (constats, suggestions…) afin de publier vos témoignages (anonymement ou pas selon votre volonté) et surtout d’envisager des actions concrètes face à une catastrophe annoncée.

 

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N’hésitez pas à adhérer dès maintenant (et bénéficier d’une remise de 50 % jusqu’à la fin février 2024 en indiquant sur votre bulletin d’adhésion « Remise spéciale Nouvel An ») ou faire un chèque correspondant à votre situation.

 

N’hésitez pas non-plus à faire adhérer de nouveaux collègues ! (possibilité éventuelle de remise « spéciale nouvel adhérent » à voir directement avec le président académique si vous sentez des collègues prêts à sauter le pas, nous contacter alors directement par mail selon votre académie aux adresses mail en fin de message).

 

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9 rue de la Charente   68270 WITTENHEIM    09.50.88.61.54 – 07.71.78.84.52

Mail : adnational@actionetdemocratie.net

 

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Grenoble : Cédric GILDAS / cgildas.actionetdemocratie@gmail.com

 

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NOUVELLE MINISTRE : Qui ? Et pour quoi faire ? la lettre d’info AD Lyon du 09/02/2024

NOUVELLE MINISTRE : Qui ? Et pour quoi faire ?

Non à cette réforme du collège et aux groupes de niveaux ! Dans l’unité et l’action ! Et si possible sans boules puantes et désinformation…

09/02/2024

 

 

Malgré le changement de ministre rendu public hier soir (Nicole Belloubet remplaçant Amélie Oudéa-Castéra) rien ne semble s’annoncer de bon dans l’Éducation nationale et notamment pour les personnels de collège qui reçoivent actuellement des informations très inquiétantes pour la préparation de la rentrée de 2024.

 

Gabriel Attal persiste et signe dans sa volonté de mettre en place ces groupes de niveaux que la très grande majorité des personnels et des syndicats dénoncent comme une catastrophe pour tous (élèves comme personnels, voir article ci-dessous). Nul doute que Mme Belloubet, si elle a accepté le poste hier, mettra en place ces nouveaux dispositifs pourtant très largement rejetés par le Conseil Supérieur de l’Éducation (CSE) hier. Action et Démocratie CFE-CGC, bien entendu, a voté contre ce projet lors de cette séance.

 

Localement sur le terrain la résistance s’organise dans les collèges, souvent en dehors des syndicats ce qui est un signe à souligner et à méditer, et cela nous semble très positif. Des collectifs se montent, des collègues se parlent malgré leurs différences de sensibilité et réfléchissent à agir au mieux pour préserver les conditions d’enseignement.

 

Il est à espérer que cela fasse l’objet d’un vaste consensus chez les collègues, au-delà des appartenances syndicales, politiques ou autres. L’enjeu est fondamental. Soyons à la hauteur de l’événement. Bien des collègues sont lassés voire désormais excédés et allergiques aux syndicats et à leurs modes d’actions habituels. D’où ces mobilisations souvent spontanées que nous saluons. Il convient donc d’unir au maximum nos forces pour espérer renverser les choses.

 

Au nom du syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC Lyon », syndicat apolitique composé de personnes de sensibilités politiques extrêmement diverses, que je préside localement mais aussi comme enseignant de collège lambda je forme le voeu que cessent les querelles intestines syndicales sur ce thème et que l’unité prévale afin de construire un mouvement puissant rassemblant le plus grand nombre (syndiqués de toutes les OS comme non-syndiqués). Sinon une nouvelle fois, et comme depuis plusieurs décennies, NOUS PERDRONS. Dans l’indifférence générale et l’amertume la plus profonde…

 

Notre syndicat est depuis quelques jours attaqué par quelques idéologues, sectaires et jaloux en étant accusé soit, selon les régions et les personnes, de collusion avec l’extrême gauche, soit avec l’extrême droite, parfois même de trop de sympathie pour les services de M. Attal etc… Bref les éternels coups bas, intrigues de couloir et autres tentatives de déstabilisation des guerres syndicales picrocholines… Manifestement nous dérangeons certaines habitudes et usages. C’est bien dommage…

 

Afin d’être bien clair, nous ne demandons à personne lors de son adhésion à AD ses idées politiques personnelles, seulement de partager notre programme et nos idées sur l’École. Certains chez nos adhérents, comme chez nos cadres, s’expriment parfois en leur nom propre sur leurs idées politiques via les réseaux sociaux, la presse etc…. C’est leur liberté et leur choix. Cela n’associe pas le syndicat. C’est ce que nous appelons le « Pari de l’Intelligence ». Certains sont à gauche, d’autres à droite, d’autres s’en moquent… Bref c’est la vie. Un syndicat n’est pas une secte.

 

En tant que président académique je suis le garant de cet apolitisme. Pour ceux qui me connaissent mon parcours personnel et professionnel est celui d’un parfait républicain. Enfance de fils d’ouvrier, études à l’école publique puis l’enseignement dans différentes académies et plusieurs contextes (en poste fixe et comme TZR, en zone rurale comme péri-urbaine, en ZEP… dans les académies de Clermont-Ferrand, Créteil puis Lyon). Défenseur de la laïcité, actif dans la presse, les réseaux sociaux et l’institution pour la mémoire de Samuel Paty si oublié aujourd’hui, volontaire pour défendre les collègues et peser pour lutter contre les classes surchargées, le management toxique etc… Allergique voire méprisant envers toutes les extrêmes politiques et leurs représentants. Et ne supportant pas l’injustice.

 

Je remercie de nombreux collègues syndiqués et non syndiqués de leurs mails et mots récents. Je remercie aussi nombre de collègues d’organisations syndicales rivales, mais que je respecte néanmoins profondément, de leurs actions et de nos échanges de mails récents. Que ceux qui actuellement cherchent à viser des objectifs politiciens en propageant rumeurs et fausses informations dans le cadre de guéguerres syndicales inutiles et si éloignées des préoccupations de terrain se le tiennent pour dit. Et cessent immédiatement car alors ils devront rendre compte de leurs accusations diffamatoires. On ne salit pas l’honneur d’un homme et d’une organisation syndicale impunément.

 

Bien à vous tous. Et sus à cette réforme du collège inique et aux détestables « groupes de niveaux » !

 

Cédric BIEL, professeur d’Histoire-Géographie-EMC en collège, président académique du syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC Lyon ».

 cbiel.actionetdemocratie@gmail.com ou @cedric_biel (X ex-Twitter)

OU un mail à la section académique : actionetdemocratieaura@gmail.com ou un appel au 06 25 72 46 36 (journée de permanence le jeudi).

 

 

Des mesures inefficaces et potentiellement nocives pour tous, élèves comme personnels, sont annoncées pour le collège à la rentrée prochaine à grands renforts de médias, plus ou moins complaisants, et parfois peu soucieux d’aller au fond des choses et au-delà des « éléments de langage » du gouvernement. Tout n’est pas à jeter au panier certes mais par exemple les « groupes de niveaux » sont clairement à remiser au rebut des « choses ni faites ni à faire ». Cette mesure va casser les groupes « classe », ne rien apporter aux élèves et alourdir considérablement la charge de travail puis pousser au « burn-out » les collègues de Français et de Mathématiques.

 

Mais les collègues des autres matières ne doivent pas pour autant s’estimer à l’abri. Déjà de sombres nuages s’annonçent pour les collègues d’Arts Plastiques et de Musique, menacés de mutualiser leurs heures ( à moyens constants ?) avec le Théâtre et l’Histoire des Arts…  (cf le discours de Mme Oudéa-Castéra aux recteurs il y a quelques jours…). Tous subiront les conséquences de la « réforme » par ricochet : pertes potentielles de groupes en Sciences et en Langues, menaces sur la pérennité des options qu’ils animent, emplois du temps à trous, risque de perdre leurs salles attitrées… Pour certaines disciplines la menace va porter sur l’essence même de leur enseignement car le diable se cache souvent dans les détails…

 

Il n’y a pas si longtemps, quelques mois voire quelques semaines, les professeurs d’Histoire-Géographie étaient célébrés dans les médias, mis en avant par nos dirigeants politiques, remerciés par la population pour leur travail et leur opiniâtreté à défendre les grands principes républicains. Et au premier rang la laïcité. Mais ces derniers jours la donne semble avoir changée. Et pour paraphraser Grégoire de Tours citant Saint Rémi baptisant Clovis le gouvernement semble vouloir brûler ce qu’il avait auparavant (hypocritement ?) adoré…

 

Ils étaient présentés comme les hérauts de la République, l’avant-garde de potentiels nouveaux « hussards noirs de la République » par qui la jeunesse du pays, notamment au collège, serait éclairée par l’Histoire mais surtout la Raison. Parfois même ils étaient considérés comme des héros, notamment lorsqu’ils étaient menacés en raison de leur capacité à enseigner, malgré un contexte délétère, les complexités de l’Histoire et la permanence des principes républicains. Le terme apparaissant bien entendu trop fort, à part dans certaines configurations bien particulières. La figure de notre collègue Samuel Paty en constituant la marque la plus éclatante jusqu’à en devenir un symbole qui nous oblige. Qui en effet aura su, mieux que Samuel, montrer autant de sérieux, de rigueur mais aussi de courage dans la situation dramatique et injuste à laquelle il a été confronté dans les dernières journées de sa vie ?

Les professeurs d’Histoire-Géographie sont ainsi récemment devenus des cibles concrètes comme le montrent l’assassinat de Samuel Paty certes mais aussi les circonstances et le déroulé du meurtre de Dominique Bernard.

Parallèlement, ils sont chargés implicitement et parfois de manière explicite par le pouvoir d’être des « remparts » contre l’obscurantisme, des « hérauts » donc de la Liberté, de l’Égalité, de la Solidarité et de la Laïcité. Ils passent, on le voit, occasionnellement, lors d’évènements tragiques, à celui de « héros ». Cela en deviendrait risible si ce n’était si grave.

 

Et aujourd’hui qu’apprennent-ils au détour d’un discours de Gabriel Attal, nouveau Premier Ministre, lors d’un déplacement dans le Rhône il y a quelques jours ? Et bien qu’ils ne sont pas loin d’être devenus des « zéros » ! Notamment pour ceux travaillant en collège… Et que l’EMC (ou bien l’instruction civique on ne sait plus trop) sera bientôt déconnectée de leurs disciplines et que ces heures pourront désormais être assurées par n’importe quel enseignant, voire par des intervenants extérieurs. Cet horaire serait d’ailleurs doublé (mais sans que l’on sache par quelle poudre magique ni plus cyniquement en s’attaquant à quelle(s) autre(s) disciplines…). Violence de l’annonce réservée aux médias, surprise mortifère pour commencer le week-end, sentiment d’avoir assuré ces cours depuis des décennies en collège pour rien….

 

Encore plus récemment notre nouvelle ministre reprenait le sujet dans un discours devant les recteurs en annonçant une profonde refonte de la matière « EMC »… Car celle-ci, si importante, serait « diluée » dans les cours d’Histoire-Géographie, peu « incarnée », pas assez « vivante »…. Rappelons que les seuls enseignants formés, un tant soit peu longuement et de manière récurrente, à cet enseignement sont les professeurs d’Histoire-géographie dans le cadre de leur formation initiale et continue. Ils y sont naturellement préparés par leurs études et l’exercice quotidien de leurs cours ainsi que par la fréquentation assidue des sources. On n’oubliera pas de préciser que cet enseignement est évalué en fin de collège dans le cadre de l’épreuve d’Histoire-Géographie-EMC. Et que le lycée (où certains cours d’EMC sont assurés par d’autres, ce qui d’ailleurs est sujet à débat) ne saurait se confondre avec les enjeux et problématiques du collège.

 

Que cherche donc à faire notre gouvernement ? Est-ce une logique comptable ? (jouer sur les postes, permettre à l’EMC de devenir une variable d’ajustement des DHG lors des ajustements entre équipes disciplinaires, externaliser ces heures à des intervenants extérieurs…) Est-ce un nouveau volet de gestion RH ? (accentuer la concurrence entre les matières pour les heures, diviser pour mieux régner et amplifier le poids des pratiques managériales dans les établissements ?  soumettre ces heures à d’éventuels « projeeeeets » avec nécessité de « reporting » final ?)

 

Le risque est d’arriver à des heures de cours réduites à du bricolage, attribuées dans le cadre de « projets bidons » basées sur des « heures de rien » ou pour combler les services de collègue en sous-service dans leur discipline (et pas forcément volontaires tant la matière est complexe….et traite de sujets parfois « inflammables » !). Le tout dans une ambiance entre collègues pourrie par les rivalités, les peurs et la méfiance permanente.

 

Notre syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC » réaffirme sa volonté de respecter le caractère disciplinaire de la formation et de la pratique des enseignants. N’importe qui ne peut faire n’importe quoi comme le pense ou cherche à le faire croire certains de nos dirigeants. Les professeurs d’Histoire-Géographie se chargeront bientôt à ce rythme de géologie ou de volcanisme en lorgnant les heures de Sciences au titre de leurs compétences de géographes, ceux de Lettres chercheront à récupérer des heures d’Histoire en arguant de leurs connaissances en histoire de la littérature, ceux de Sciences voudront faire de la Géographie car ils sont de fins connaisseurs des « questions vives » autour de l’eau et du développement durable etc….. On pourrait multiplier les exemples à foison.

 

N’ouvrons pas la boîte de Pandore qui accentuerait encore davantage l’École et ceux qui la font vivre. Respectons la formation et la spécificité de chacun, exigeons de vrais cours et non du bricolage et des actions de communications ! Le lycée est devenu une usine à gaz où chacun se lamente et ne reconnaît plus ses petits, n’étendons pas cette catastrophe au collège ! Cette question de l’EMC, tout comme celle des groupes de niveaux et la disparition du « groupe classe », pose clairement question et inquiète fortement les personnels.

 

La mode est à la destruction des disciplines (nos pauvres collègues de Technologie en font l’amère expérience avec la suppression pure et simple de leur discipline en 6e, notre syndicat l’avait déjà dénoncé avec force l’an passé). L’EMC et à travers cela, l’Histoire-géographie, est placée en ligne de mire aujourd’hui… Et demain à qui le tour ? Chacun doit bien comprendre qu’il s’agit là de choses pensées et préparées et que nul n’est à l’abri de voir sa discipline jetée à l’encan et bientôt vendue à la découpe.

 

Alors non à ces expériences fumeuses et potentiellement dangereuses dans leur mise en oeuvre ! Chers collègues d’Histoire-géographie de collège nous vous disons : « Ne lâchez rien ! ». Les collègues de Français et de Mathématiques sont clairement ciblés dans cette transformation du collège mais vous êtes clairement vous aussi en ligne de mire ! L’EMC c’est l’affaire des collègues d’Histoire-géographie : cela nécessite des acquis, des expériences passées, présentes tout comme des projections pour le futur. Cela se prépare et se construit depuis des années, c’est une lente infusion dont on tire des séquences et des cours modelés par le temps et le retour d’expérience. Non au bricolage nocif pour les élèves, aux outils d’un management toxique et à la destruction des solidarités entre équipes pédagogiques.

 

Et si jamais on avait besoin d’un dernier exemple on se demandera qui va-t-on supplier d’intervenir dans les établissements quand survient un événement traumatique engageant les principes républicains, notamment en collège ? … d’organiser les réflexions puis de lancer des actions en urgence quand la plupart disent : « Non pas moi je ne sais pas » ou « Pas moi je le sens pas« …. L’actualité de ces dernières années nous l’a bien trop souvent montré. Comme chaque enseignant, les collègues d’Histoire-géographie ont de la mémoire.

 

Alors en « fiers Sicambres » mais aussi et surtout comme professionnels passionnés et investis ils n’acceptent pas cette gifle envisagée par le gouvernement. Chers collègues notre syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC » vous soutient assurément dans cette posture. Au-delà de la seule question de l’EMC et des professeurs d’Histoire-Géographie chacun (quelque soit sa discipline) doit comprendre ce que porte en germe la mise en place d’un système où chacun pourrait enseigner en collège n’importe quelle discipline… Ce serait la légitimation de l’ensemble des discours qui visent à infuser le fait qu’enseigner ne nécessite pas une vraie formation et peut s’improviser sans problème. Après le renoncement aux compétences disciplinaires dans le recrutement et la mise en place des enseignements ce sera le renoncement aux compétences tout court…. et la poursuite à marche forcée de l’uberisation de la profession qui sera doublée, n’en doutez pas ! , de la « francetelecomisation » et de la clochardisation de nos professions !

 

Nous sommes preneurs de chacune de vos remontées de terrain (constats, suggestions…) afin de publier vos témoignages (anonymement ou pas selon votre volonté) et surtout d’envisager des actions concrètes face à une catastrophe annoncée à l’adresse mail ci-dessous :

 

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Il faut absolument peser localement pour s’opposer à toute mise en place hâtive sans cadre réglementaire précis et réflexion plus poussée. Des décisions mal préparées et potentiellement nocives pour les élèves et les personnels pourraient être une potion bien pire que les maux (déjà importants) du système actuel !

 

Cédric BIEL, professeur d’Histoire-Géographie-EMC en collège, président académique du syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC Lyon ».

 cbiel.actionetdemocratie@gmail.com ou @cedric_biel (X ex-Twitter)

 

 

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CHAOS (suite) au COLLÈGE : Haro sur le Français ! les collègues méprisés la lettre d’info AD Lyon / Clermont du 30/01/2024

CHAOS (suite) annoncé au collège !

Suite de nos exemples de terrain : un professeur de Français en colère !

30/01/2024

 

 

Des mesures inefficaces et potentiellement nocives pour tous, élèves comme personnels, sont annoncées pour le collège à la rentrée prochaine à grands renforts de médias, plus ou moins complaisants, et parfois peu soucieux d’aller au fond des choses et au-delà des « éléments de langage » du gouvernement. Tout n’est pas à jeter au panier certes mais par exemple les « groupes de niveaux » sont clairement à remiser au rebut des « choses ni faites ni à faire ». Cette mesure va casser les groupes « classe », ne rien apporter aux élèves et alourdir considérablement la charge de travail puis pousser au « burn-out » les collègues de Français et de Mathématiques.

 

Notre collègue Simon, professeur de Français en collège, nous a écrit :

 

« Bonjour « Action et Démocratie Lyon » je voulais vous faire part de mes inquiétudes personnelles au sujet de cette réforme par « groupes de niveaux » en tant que professeur de français travaillant en collège, que j’exposerai succinctement :

 

Les groupes à besoins mettent à mal le « groupe classe » :

 

Quid de l’émulation et de l’apprentissage humain liés à la différence, à l’hétérogénéité ?nécessité des modèles autour de soi pour se construire ; quand elle est trop forte, l’hétérogénéité n’est pas l’idéal ; mais s’il n’y a plus d’hétérogénéité, je ne vois plus d’attrait dans le fait de donner cours ; l’envie, l’enthousiasme, cela existe parce qu’il y a de la différence : on enlève toutes les conditions de possibilité d’une transcendance.

 

– Le fait d’avoir des élèves faibles en plus petit nombre n’est pas un gage de réussite ; comme on aura réuni ensemble tous les élèves faibles, on va forcément raboter le niveau pour ces groupes-là, sinon on ne pourra jamais les faire travailler seuls, en autonomie ; face au fait que l’on ne peut se démultiplier, on simplifiera plus, et les élèves vont avoir l’illusion d’être en réussite, alors qu’on ne sera pas aussi exigeant qu’on le souhaite avec eux.

 

– On en vient au fait que le projet du ministère est peut-être surtout d’obtenir des résultats à court terme aux évaluations nationales de rentrée ; par contre, l’ambition, l’exigence, l’édification de l’esprit critique ne sont pas au goût du jour ; on aura des élèves crétins avec un tel programme, juste bons à lire vite un texte sans le comprendre…

 

– Ajoutons que la composition des groupes faites à partir de la confiance aveugle en ces tests interroge : on se fonde sur des tests qui sont d’ores et déjà périmés, puisque les élèves ont évolué depuis la passation des tests ; autres problèmes : les tests sont partout les mêmes alors que les élèves sont différents ; et la manière dont ils sont appliqués localement est en même temps très variable d’un endroit à un autre (explicitations différentes ; manière dont on les mène variable)… L’expertise locale du professeur, qui connaît pourtant ses élèves, est battue en brèche, déniée.

 

Les élèves faibles, qui plus est, sont aussi ceux qui peuvent avoir une moindre motivation, pour des raisons diverses (familiale, affective, etc.) ; or, si une faible motivation se joint à un niveau fragile, pour tout un ensemble d’élève, on obtient vraiment quelque chose de stérile ; par là, on rejoint ce que j’ai dit plus haut sur l’absence d’émulation.

 

– Dit autrement, on organise un tri social avec des classes d’élites et des classes d’élèves faibles, triés par des ordinateurs ; rien à voir avec les classes de SEGPA ou d’ULIS, où l’intelligence humaine a permis des orientations éclairées et fécondes ; on parle beaucoup de l’intelligence artificielle en ce moment, et l’on en voit déjà les conséquences dans l’éducation nationale.

 

Je ne détaille pas toutes les dégradations liées aux emplois du temps, aux rapports entre les collègues dans les équipes qui s’écharperont pour avoir les bons élèves ; les rapports humains vont aussi se dégrader entre les adultes…

 

Je suis jeune, j’ai trente ans. C’est ma première réforme. Je vois qu’on suit ce qui a été décrié au lycée. Je vois que ce n’est pas le contenu des enseignements qui change, mais la manière même d’enseigner. J’ai déjà enseigné à des 6 ° préfléchés SEGPA et à des 6 ° bilangues de l’autre, en REP + : j’ai vu des collègues qui ne se côtoyaient pas dans ce cadre, qui avaient des vues très différentes. Je pense qu’on va accentuer ça. L’absence d’émulation, c’est ça qui me fait vraiment peur ou, plutôt, c’est ça qui pourrait me donner moins envie de faire mon métier. Les élèves seront les victimes de cette réforme, si elle est appliquée comme prévue.

Ce qui est inquiétant aussi, ici, c’est la faible marge de manœuvre qui va nous être réservé localement. Le seul point réconfortant, c’est que l’école privée y passe aussi, et que cela ne devrait pas alimenter une fuite de ce côté. Sauf si des dérogations sont faites, ce qui serait puant.

Je m’arrête là. J’espère que les mois qui vont suivre vont conduire à des remises en question. Je sais que vous êtes là pour relayer nos pensées au plus haut. »

 

Bien à vous.

Simon*

 

Mais les collègues des autres matières ne doivent pas pour autant s’estimer à l’abri. Déjà de sombres nuages s’annonçent pour les collègues d’Arts Plastiques et de Musique, menacés de mutualiser leurs heures ( à moyens constants ?) avec le Théâtre et l’Histoire des Arts…  (cf le discours de Mme Oudéa-Castéra aux recteurs il y a quelques jours…). Tous subiront les conséquences de la « réforme » par ricochet : pertes potentielles de groupes en Sciences et en Langues, menaces sur la pérennité des options qu’ils animent, emplois du temps à trous, risque de perdre leurs salles attitrées… Pour certaines disciplines la menace va porter sur l’essence même de leur enseignement car le diable se cache souvent dans les détails…

 

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Rappel : le témoignage d’un enseignant d’Histoire-Géographie-EMC de l’académie sur cette réforme est aussi disponible ici :

Cédric, professeur Histoire-Géographie-EMC en collège dans l’académie

 

Il faut absolument peser localement pour s’opposer à toute mise en place hâtive sans cadre réglementaire précis et réflexion plus poussée. Des décisions mal préparées et potentiellement nocives pour les élèves et les personnels pourraient être une potion bien pire que les maux (déjà importants) du système actuel !

 

* Le prénom a été modifié pour préserver la tranquillité de notre collègue dans son établissement.

 

 

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