AU BOULOT LES FEIGNASSES ! la lettre d’info AD Lyon/Clermont du 26/11/2024

AU BOULOT LES FEIGNASSES !

Non au « fonctionnaire-bashing », en grève le 5 décembre  !

26/11/2024

 

 

« Au boulot, les feignasses / Pour les clodos, plus de vinasse / La rupture faut qu’on la fasse / Mais on la fera tranquilou ».

Michel SARDOUILLE « La rupture tranquillou », Groland, 2007.

 

 On le sait, l’émission satirique de Canal + « Groland » ne fait pas toujours dans la finesse mais on peut cependant lui reconnaître un talent certain pour la caricature, ce qui, par les temps qui courent, est à préserver et même à chérir. En revoyant ce vieux sketch de Michel Sardouille (alter ego fantaisiste du chanteur Michel Sardou) sur le web nous n’avons pu nous empêcher de nous tordre de rire (jaune ?) tant les provocations actuelles du gouvernement envers les fonctionnaires sont appuyées pour ne pas dire plus… Et rien à voir là-dedans avec les chansons originales de l’interprète des « Lacs du Connemara » ! On ne refera pas ici le débat philosophique, pourtant majeur et profond, des mérites comparés des textes de Michel Sardou et de Juliette Armanet (débat qui pourrait d’ailleurs enflammer notre bureau ! ). On se bornera simplement à se demander qui de Michel Sardouille ou de Guillaume Kasbarian s’avère le plus caricatural…

 

Vous l’avez tous entendu le gouvernement vient d’annoncer que tout arrêt maladie d’un fonctionnaire occasionnerait trois jours de carence et une baisse de 10% de traitement pendant 3 mois. Les arguments sont éculés, mais toujours percutants sur les plateaux de BFM-TV et C-News, « il faut rapprocher le public du privé », c’est une « mesure de justice sociale » … Vous connaissez la chanson ! Le climat actuel y est favorable, entre un ancien président reconverti en (mauvais) comique troupier qui ironise sur la paresse proverbiale des professeurs des écoles et un nouveau ministre de la Fonction Publique aussi soucieux de complaire aux puissants que de raser ce qui reste à ses subordonnés des quelques avantages à servir l’État (le tout en se basant sur des chiffres qu’il ne maîtrise pas !) .

 

Les chiffres sont, en effet, « assez parlants », comme le dit Guillaume Kasbarian sur LCI : « la fonction publique déplore plus de 7,7 millions de jours d’absence ». Ce qui est préoccupant, c’est que « ces absences pour maladie ont augmenté de près de 80% au cours des dix dernières années ». Alors que les employés du secteur privé comme du secteur public ne manquaient en moyenne que 8 jours de travail par an en 2014, les fonctionnaires en manquent maintenant en moyenne 14,5 (contre seulement 11,6 dans le secteur privé). Trois jours supplémentaires sont ainsi aujourd’hui constatés entre le public et le privé, un écart qui s’est creusé à partir de 2021 (depuis le COVID, donc).

 

Est-ce juste une mesure de « responsabilisation », comme le déclare le ministre de la Fonction publique au micro de Jean-Jacques Bourdin ? Une mesure obligeant ces « feignasses » (sic) de profs et ses « glandeurs » (sic) de personnels de l’Éducation nationale à arrêter de se prendre 3 jours de vacances supplémentaires sur le dos des contribuables ? Heureusement que M. Kasbarian s’est dit vouloir éviter le « fonctionnaire bashing » …

 

Mais, au fait, comment peut-on expliquer un tel écart entre public et privé ? Est-ce juste un manque de professionnalisme de la part des fonctionnaires, comme le pensent certains médias ? À la lecture de la revue de dépenses relatives à la réduction des absences de la fonction publique (rapport de l’inspection générale des Finances et de l’inspection des affaires sociales, datant de juillet 2024), il semblerait que nombre de journalistes n’aient pas poursuivi au-delà de la page 15 ce rapport.

 

En effet, trois raisons sont apportées pour expliquer ce différentiel entre personnels du public et du privé :

–          Une main-d’œuvre plus âgée (eh oui, avec l’âge, on tombe plus souvent malade ! Une conséquence de la politique de N. Sarkozy si prompt à envoyer des fleurs à tous les PE de France…)

–          Une main-d’œuvre plus féminisée (En effet, les femmes ont statistiquement plus de chances de devenir enceintes que les hommes !)

–          Un personnel plus en contact avec le public (travailler avec des enfants qui ne toussent pas dans leur coude ou exercer dans un hôpital expose étrangement davantage les employés aux maladies).

 

Le rapport calcule même que, si on ne prend en compte que ces trois paramètres, on peut expliquer 95% de ce différentiel entre public et privé. Seuls 5% des absences seraient de ce fait le résultat du nombre de jours de carence entre le public et le privé. Le ministre de la Fonction publique le sait bien (nous présupposons qu’il l’a lu en entier !), sa mesure fera au mieux passer de 14,5 jours d’arrêt maladie en moyenne par an et par fonctionnaire à… seulement 14 jours ! Avec de telles mesures, l’amélioration du service public sera donc bien faible.

 

En revanche au niveau financier, d’après les experts des Finances publiques (les mêmes sûrement qui avaient aidé Bruno Le Maire, le Casanova de la littérature de gare, manifestement plus à l’aise dans la littérature rose, à évaluer le déficit de cette année ?), ces mesures pourraient permettre près de 1,5 milliard d’économies. Plus idéologique qu’autre chose, cette mesure a surtout l’avantage de complaire à moindres frais à une partie non négligeable de la population.

 

Fort de ce constat, Action et Démocratie région AURA demande le retrait immédiat de cette proposition à la fois inefficace économiquement, injuste socialement et surtout dangereuse sanitairement. Un enseignant, malade, s’obligeant à venir à l’école pour éviter de perdre 1/10 e de son salaire, contaminera ses collègues et ses élèves… À la recherche de quelques économies minables, les effets de cette mesure pourraient être contraires aux espérances.

 

Le jeudi 5 décembre, nous appelons, comme la fédération CFE-CGC Services Publics et une large intersyndicale, tous les personnels de l’Éducation nationale à se joindre, ou au moins à soutenir, le mouvement de grève pour faire reculer G. Kasbarian et le gouvernement.

 

Alors, pour conclure chers collègues nous vous disons : REJOIGNEZ-NOUS ! Rejoignez le syndicat qui fait le « Pari de l’intelligence », qui se positionne clairement pour la prise en compte de l’expertise des personnels de terrain, qui se préoccupe de la défense de ses adhérents y compris en proposant une assistance juridique, qui ne s’aventure pas dans les mots d’ordre politiciens et idéologiques, qui ne demande pas ses opinions à ses adhérents sur des sujets autres que scolaires et qui n’entend pas exercer un magistère moral sur les idées de ses membres.

 

Rejoignez un syndicat vraiment apolitique, unitaire et laïque avec des cadres toujours en poste en établissement. Rejoignez enfin le seul syndicat qui soutient jusqu’au bout, et même en justice ! , la mémoire de Samuel Paty et le juste combat de sa soeur Mickaëlle.

 

REJOIGNEZ « ACTION ET DÉMOCRATIE CFE-CGC » POUR RELEVER LA TÊTE ET DÉFENDRE NOTRE ÉCOLE !

CONTACTS

 

Cédric BIEL, professeur d’Histoire-Géographie-EMC en collège, président académique du syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC Lyon et Clermont ».

Et aussi président du fan-club local de Michel Sardou ET de Renaud (comme quoi tout est possible ! ).

 cbiel.actionetdemocratie@gmail.com ou @cedric_biel (X ex-Twitter)

OU un mail à la section académique : actionetdemocratieaura@gmail.com ou un appel au 06 25 72 46 36 (journée de permanence le jeudi).

 

N’hésitez pas à adhérer dès maintenant ! (accès à nos services : renseignements et aide personnalisée, revues et lettres d’info…, remise de 10 % !). En cas de difficultés financières nous contacter directement pour envisager une réduction spécifique en fonction de la situation.

 

Voici le lien pour télécharger votre bulletin d’adhésion selon votre corps, idem pour l’autorisation de prélèvement automatique si besoin.

https://actionetdemocratie.com/se-syndiquer-bulletin-dadhesion/formulaire-de-pre-adhesion/

 

En cas de doute contactez Anne du Secrétariat national en charge de ces questions, c’est aussi à elle que vous devrez renvoyer ces documents le cas échéant et non à nous à AD Lyon / Grenoble / Clermont.

9 rue de la Charente   68270 WITTENHEIM    09.50.88.61.54 – 07.71.78.84.52

Mail : adnational@actionetdemocratie.net

 

Présidents académiques :

Lyon / Clermont : Cédric BIEL / cbiel.actionetdemocratie@gmail.com ou @cedric_biel (X ex-Twitter).

Grenoble : Cédric GILDAS / cgildas.actionetdemocratie@gmail.com

 

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Consultez aussi le site national : http://www.actionetdemocratie.com

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