Morgane du Lycée Pro !

« Morgane du Lycée Pro ! »

Lycée Pro défends-toi, mets-lui sa réforme sur le carreau !

22 mai 2023

 

 Cette lettre d’information du 22 mai 2023 aborde, entre autres sujets, essentiellement l’inique et arbitraire réforme du lycée professionnel. Après la lecture de notre édito, cliquez sur les liens du sommaire…

 

« Y a un ministre, à peine là depuis un an / Y veut t’mettre sous tutelle et t’fermer le museau / Ton statut de prof c’est bien trop pesant / Lycée Pro défends-toi mets-lui sa réforme sur le carreau / Attends un peu avant d’te faire emmerder / Par ces p’tits technos qui pensent qu’à une chose / Jouer aux petits chefs bien subventionnés / A grand coup de primes, pour que tous on s’oppose / On les connait bien les start uppers des bacs à sable / Les services publics leur donnent la migraine / Si tu les écoutes y t’f’ront porter leurs cartables / Heureusement qu’on est là, qu’on te soutient et qu’on t’aime.

Les PLP / Sont victimes d’un coup bas / Tu sais Lycée Pro  / Qu’on est morgane de toi

 Pap qu’est-ce tu me racontes, tu veux me filer un Pacte à « gogos » ? / Tu me prendrais pas un peu pour un nigaud ? / Eh, les zozos ça s’trouve pas dans les lycées pro / Et je crois pas que mes collègues voudront que je leur fasse un petit dans l’dos / Ben quoi mon Pap, on est pas bien ensemble ? / Tu crois pas qu’on est déjà pas assez nombreux ? / T’entends pas ce bruit ? c’est l’Ecole qui tremble / Sous les cris des enseignants qui sont malheureux / Allez viens avec moi, je t’embarque dans ma galère / Dans mon arche y a d’la place même si j’te mets zéro / Avant qu’l’Ecole devienne un grand cimetière / Faut profiter un peu du vent qu’on a dans l’dos ».

 D’après Renaud, « Morgane de toi », album « Morgane de toi », 1983.

  

   Vous trouverez ci-dessous les sentiments exprimés par une collègue A&D, authentique PLP de terrain, suite aux annonces d’un président, relayées par son ministre, qui l’un comme l’autre démontrent leur mépris des personnels tout en faisant preuve d’une méconnaissance totale de l’ADN de l’enseignement professionnel.

Si vous voulez nous faire parvenir les vôtres, n’hésitez pas (adresse mail en fin de message) : nous les recueillerons et les enverrons, sous la forme d’une brochure ou d’un livre, à tous les parlementaires et au gouvernement afin qu’ils sachent un peu mieux de quoi ils parlent à propos du lycée professionnel, et qu’ils arrêtent de le détruire.

Comme pour la mobilisation unitaire contre la réforme des retraites, Action & Démocratie appelle à défendre l’enseignement professionnel avec la même unité des organisations syndicales de l’éducation.  C’est dans cet esprit que nous nous joignons à l’appel à la grève du 6 juin.

La colère est immense et doit s’exprimer pour être entendue, mais afin que le 6 juin ne soit pas une nouvelle journée de grève sans lendemain et sans résultat, Action & Démocratie propose à tous les syndicats et à tous les PLP de participer massivement à des Assises pour la refondation et la sauvegarde de l’enseignement professionnel public.

Retrouvez toutes nos analyses et propositions sur la page spéciale Enseignement professionnel en danger sur notre site web national !

 

« Sentiment de dégoût, de colère et de mépris. Ce même mépris qu’ils nous portent, à nous Professeurs en Lycée professionnel.

Être Professeur en Lycée professionnel c’est exercer un métier de conviction, un métier où notre seul plaisir est de voir évoluer nos élèves. Des élèves certes plus fragiles qu’en formation générale mais des élèves qui pour une grande majorité, voient un peu d’espoir en intégrant la voie professionnelle.

Des élèves que nous VALORISONS et que nous ACCOMPAGNONS, et ces mêmes élèves que l’on tente « d’élever » vers une meilleure estime d’eux-mêmes et vers un avenir rassurant.

Des élèves que nous accompagnons également vers une insertion professionnelle post-bac où vers une poursuite d’études en BTS notamment.

Lorsque notre ministre propose le fameux PACTE enseignant, il ne sait même pas que c’est ce que nous mettons déjà en place, NOUS, enseignants en lycée professionnel, au quotidien et d’année en année depuis des années. Tout comme il ne sait pas que nous avons à peine digéré la dernière réforme qu’il faut déjà avaler cette idée que notre section et bien d’autres sont amenées à disparaître. Et pour certaines dès LA RENTREE PROCHAINE.

ET TOUT CELA POUR QUOI ? Pour ne former que des manœuvres, des exécutants ? Évidemment, on ne doit plus chercher à élever cette jeunesse, souvent issue des milieux populaires, à lui donner des clés de compréhension du monde, à la pousser à réfléchir… A QUOI BON ?

J’ai mal de me dire que, tous autant que nous sommes, nous avons réussi ce concours de l’Éducation nationale, parfois en faisant des concessions personnelles énormes, et que notre cher ministre ne connaît pas le cœur de nos missions, ne connaît pas cette passion qui nous anime tous les jours pour faire réussir nos élèves avec détermination.

Enseigner est une vocation, non pas un métier que l’on choisit au hasard et je DEFIE les « professionnels » des entreprises, qui deviendront des « enseignants associés », de venir enseigner avec autant de passion et d’abnégation une demi-journée par semaine.

Nous, enseignants en Lycée professionnel, sommes profondément blessés par autant de mépris et la violence de ces annonces concernant la casse du Lycée professionnel. »

 

L’ANALYSE de cette réforme par « ACTION ET DEMOCRATIE CFE-CGC »

C’est la guerre !

C’est une véritable offensive qui est déclenchée depuis le 4 mai contre la jeunesse des lycées professionnels. Ce tiers des lycéens vivant majoritairement dans les quartiers les plus défavorisés.

Une promesse électorale

Macron, président candidat, désigne depuis mars 2022 le lycée professionnel comme objectif de guerre. Deux nouveaux ministres sont recrutés en juillet 2022 pour la besogne. Celle pour laquelle ils déclarent aujourd’hui qu’ils ont concerté largement.
De qui se moque-t-on ?! On connaît le goût de ce gouvernement pour le dialogue !

Action & Démocratie CFE-CGC affirme que les mesures prises au Palais de la moquette et applicables dès septembre 2023 sont complètement déconnectées de la réalité.

Une voie d’excellence… mais une voie très étroite

Le résident de l’Elysée parle “d’échec collectif”, après 2 réformes catastrophiques menées en 2009 sous Sarkozy puis en 2018 sous Macron !

Sans faire aucune évaluation objective et partagée de ces deux réformes, il déclare du haut de son omniscience le lycée professionnel “grande cause nationale”… et engage 651 000 jeunes sur la voie de “l’excellence”.

Le mot « excellence » est utilisé par les équipes de l’Élysée et du ministère depuis 2002 et on admire le résultat ! La propagande venue des cabinets de consultants ne permettra pas à nos élèves de retrouver les heures d’enseignement perdues lors de la réforme de 2018 !

Car nos gouvernants actuels et passés méconnaissent totalement ce qu’est la voie professionnelle, ce que sont nos élèves et ce qu’est le marché du travail :

Le lycée professionnel actuel dispense à 1/3 des lycéens une formation globale et équilibrée entre savoirs généraux, savoirs professionnels en ateliers au lycée et la mise en application des connaissances acquises au lycée durant les « stages » qui sont en fait des périodes de formation en milieu pro.

Mais maintenant il faudra cesser de former cette future génération à réfléchir, il y a urgence à former des exécutants, issus des milieux les plus modestes, qui n’auront plus le choix de leur famille de métiers et qui devront se contenter de formations qui répondent aux besoins des entreprises locales. Et si un jour l’un de ces élèves décide de s’installer dans une autre région, que deviendra son diplôme ? Il n’aura plus aucune valeur car pas reconnu dans la nouvelle région ?

Rupture d’égalité entre les jeunes en fonction de leur lieu de scolarisation et de vie

Une carte des formations professionnelles qui fait primer les intérêts économiques à court terme aux dépens de l’école républicaine pose de nombreuses questions :

Si des entreprises délocalisent ou ferment, que deviendront les jeunes formés spécifiquement aux besoins de celles-ci ?

Un arrondissement dynamique aura des LP et des filières à foison tandis que les secteurs plus ruraux et en crise verront leurs filières et LP fermer ?

On a fermé nos filières industrielles en chaudronnerie ou soudage il y a plus de 15 années et il faut aujourd’hui réindustrialiser. Combien de savoirs perdus ?

Les métiers changent vite, les entreprises ne savent pas aujourd’hui quels seront les métiers de demain. Afficher 100% d’insertion au lycée professionnel, cela n’avait déjà pas beaucoup de sens et cela en a encore moins aujourd’hui !

Offrir aux entreprises de la main d’œuvre gratuite

Sans ces dizaines de milliers de stagiaires effectuant souvent des tâches subalternes et répétitives pour remplacer des salariés absents, les entreprises seraient obligées de recruter.

Cette main-d’œuvre servile sera maintenant « gratifiée » de 1,4 € à 2,8 € de l’heure sur le budget de l’Etat ! La politique du gouvernement c’est ici aussi de continuer à peser sur les salaires de tous.

Et avec la réduction de l’année scolaire en terminale Pro au profit de ces stages, on rogne encore un peu plus sur les enseignements des élèves.

Ce mépris qu’ils portent envers les jeunes et les professeurs de Lycées Professionnels

On peut craindre pour les PLP titulaires dont le poste va être supprimé pour être remplacés par des contractuels et des professeurs associés et ce ne sont pas les explications de Pap Ndiaye ni la plateforme InserJeunes qui vont les rassurer : Ils pourront « tourner vers le professorat des écoles ou également vers le collège », car leurs « savoirs restent utiles »…

La mission gouvernementale InserJeunes constituée autour de gameurs-startupeurs développe actuellement des outils de maltraitance institutionnelle où l’on peut découvrir la fermeture de sa classe pour l’année prochaine !

https://www.inserjeunes.education.gouv.fr/diffusion/accueil

Faut-il signer un PACTE avec le plus mauvais employeur de France ?

C’est la question que tous les PLP devront se poser car s’ils veulent pouvoir bénéficier du pacte, ils devront signer pour l’ensemble des missions contrairement aux collègues des collèges et des lycées car il s’agit bien de mettre en musique cette nouvelle contre-réforme.

Souvenons-nous de la lutte syndicale engagée pour arriver à l’alignement des PLP aux 18h de service des certifiés. On est passé de 23h à 21 h puis enfin à 18h/semaine. Quelle régression que ce pacte + les 2HSA non refusables soit un retour à 22h hebdomadaire !

A nouveau c’est mépriser et méconnaître la réalité de l’investissement des PLP.

Les enseignants français sont ceux qui font le plus d’heures devant les élèves, devant des classes les plus chargées d’Europe et qui touchent annuellement près de 1000 euros de moins que les autres fonctionnaires français de même catégorie.
Tout ceci n’est que le reniement d’une énième macronade électorale qui disait vouloir augmenter de 10% tous les professeurs sans condition aucune.

Action & Démocratie CFE-CGC revendique que l’ensemble des tâches déjà effectuées soient rémunérées à leur juste valeur.

Action & Démocratie est très attaché aux spécificités du lycée professionnel et au caractère national des règles qui s’y appliquent. Nous n’accepterons jamais que la carte des formations soit décidée localement en fonction des seuls besoins immédiats des entreprises du secteur. Nous refuserons toujours la fin des diplômes nationaux qui assignerait à résidence les élèves de la voie pro. Notre opposition à toute remise en cause du statut des PLP pour l’aligner sur celui des personnels des centres d’apprentissage restera sans faille.

 

REJOIGNEZ-NOUS POUR RELEVER LA TÊTE ET DEFENDRE NOTRE ECOLE !

 

Le syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC région Auvergne Rhône-Alpes » (académies de Lyon, Grenoble et Clermont-Ferrand).

 

I. Actualités

Pour prendre le pouls de l’Éducation Nationale et les grandes orientations pédagogiques du monde contemporain.

 

1) Soutien à notre porte-parole et vice-président national René CHICHE ! Notre porte-parole national est actuellement sous le coup d’une sanction très sévère (exclu de ses fonctions et privé de salaire pour une durée de trois mois), le ministère considérant que certains de ses propos tenus sur les réseaux sociaux, à la radio et à la télévision étaient contraires à « l’exigence d’exemplarité incombant plus particulièrement aux personnels enseignants » et « portaient atteinte à l’image et la réputation du service public de l’éducation nationale ». Ces reproches sont stupéfiants et nullement fondés. Face à la machine administrative devenue folle, notre ami René CHICHE a décidé de se battre. Pour cela un site web de soutien a été mis en place où il revient en détail sur cette affaire et présente les actions qu’il mène ou/et compte mener pour se défendre.

Site web soutien à René Chiche

 

2) AESH : A&D demande un statut d’agent titulaire pour les AESH. Des nouveautés importantes concernant nos camarades AESH sont parues. Notre analyse et nos propositions d’améliorations. Et toujours notre formidable Guide AESH !

 

 

II- Vie du syndicat

Pour se tenir informé des actions, des propositions et des succès d’A&D, à l’échelle nationale et académique.

 

1) Education nationale : la nouvelle « grande muette » ? Notre communiqué national sur l’affaire « René Chiche », notre vice-président et porte-parole national, suspendu trois mois sans traitement par le Ministère pour s’être exprimé sur les réseaux sociaux.

 

2) Supprimer la Technologie en 6ème, une nouvelle provocation !  A&D dénonce une mesure absurde, inefficace et méprisante envers les personnels. Qui d’autre que nous attaque au Conseil d’Etat cette décision inique et contre-productive ? Poser la question, c’est déjà y répondre ! Notre analyse et nos actions en cours.

 

 

III. Bon à savoir

 

Nos textes impérissables sont toujours utiles : servez-vous-en !  Voilà maintenant un an que nous concevons des ressources informatives ou juridiques destinées à durer dans le temps : évaluation « par compétences », harcèlement scolaire, protocole d’urgence pour la prise en charge des élèves malades, PAP… Les voici récapitulées dans un document unique (AD Dijon).

 

 

CONTACTS

 

Une visite sur le site internet académique : https://actionetdemocratie-lyon.fr/ 

Un mail à actionetdemocratie-lyon@laposte.net !

Ou sur les réseaux sociaux : Twitter Action et Démocratie Lyon / Facebook Action et Démocratie Lyon

Un appel au 06 25 72 46 36.

Consultez aussi le site national : http://www.actionetdemocratie.com

 

Pour adhérer, cliquer ici.

 

« Sois prof et tais-toi ! »

« Sois prof et TAIS-TOI ! »

Il n’y a pas de « oui, mais… » à la liberté d’expression, sauf à enfreindre la loi !

09 mai 2023

 

 

Lire cette lettre d’info en ligne : « Sois prof et TAIS-TOI ! lettre info AD Lyon 09/05/2023

 

 Cette lettre d’information du 09 mai 2023 aborde, entre autres sujets, essentiellement l’affaire des deux collègues de philosophie suspendus par le Ministère, et notamment celle concernant René Chiche, vice-président de notre syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC ». Après la lecture de notre édito, cliquez sur les liens du sommaire…

 

Deux de nos collègues de Philosophie sont suspendus sans traitement pendant trois mois : un dans l’académie de Normandie, Franklin Nyamsi ; l’autre dans celle d’Aix-Marseille, René Chiche, qui est aussi un des Vice-Présidents nationaux de notre syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC ». Il est également membre du Conseil Supérieur de l’Education comme représentant de la CFE-CGC.

 

Dans les deux cas, c’est leur expression sur les réseaux sociaux qui est le motif des sanctions, cela en dehors de leur enseignement. A&D exprime ici son plein et entier soutien à nos deux collègues, dénonce la disproportion entre la nature des reproches et la gravité des sanctions prononcées par le ministère. Elles reviennent, au-delà de l’humiliation consistant à priver ces hommes de l’exercice de leur métier, à les plonger dans la précarité financière sans délai, et à priver
leurs élèves de leur professeur à 7 semaines de l’épreuve de philosophie du Baccalauréat.

 

L’exemplarité et la réserve attendues règlementairement des agents de la fonction publique ont été appréciées dans ces deux affaires avec une sévérité incompréhensible. La violence qui s’exprime ainsi doit être dénoncée, en particulier dans le pays de Voltaire et du Chevalier de la Barre : c’est ce que nous faisons aujourd’hui.

 

Le climat qui règne à présent dans l’éducation nationale n’a strictement plus rien à voir avec la « confiance » qui était l’élément de de langage favori du Ministre Blanquer. Chacun qualifiera ce climat comme il l’entendra. À présent, il est utile et sans doute même nécessaire de rappeler que la démocratie requiert la pluralité des opinions, des débats contradictoires, des argumentations objectives et raisonnables.

 

L’extension démesurée que le Ministère de l’Education Nationale entend donner au « devoir de réserve » pose ici une question cruciale. Sans même qu’il soit besoin d’approuver les positions de nos collègues, il importe que leurs opinions restent publiques, entrent ainsi dans le champ de la discussion, et soient, ce faisant, exposées à la contradiction ou à la réfutation, permettant à chacun de réfléchir, de penser, de faire usage de son discernement et de son esprit critique.

 

Déplaire au pouvoir a souvent été tout à fait honorable, au fil de l’histoire, dans de nombreux pays. Aujourd’hui nous sommes solidaires de nos deux collègues, plongés dans une tourmente disciplinaire disproportionnée, dont le bien-fondé nous laisse dubitatifs. C’est l’âme même de la fonction syndicale que de défendre les intérêts matériels et moraux des personnels : cette âme ne souffre aucun « oui, mais… ».

 

Notre syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC » est apolitique, il regroupe des personnes venus d’horizons divers et aux convictions personnelles parfois éloignées mais qui se rejoignent autour d’un but commun : la défense de notre Ecole publique, laïque et républicaine. Qu’on ne si trompe pas les attaques envers notre ami René Chiche visent, au-delà de sa personne, à faire taire un syndicat qui combat pied à pied la chute de notre Ecole, qui attaque en justice le Ministère pour son inaction dans la protection de Samuel Paty, qui saisit le Conseil d’Etat pour contrer la décision de supprimer arbitrairement l’enseignement de la Technologie en 6e, qui alerte depuis des années sur la casse organisée du lycée professionnel…

 

Plus que jamais nous continuerons à agir pour le bien commun et celui de notre jeunesse. La caricature actuelle de notre vice-président effectuée par le Ministère et quelques « influenceurs » de réseaux sociaux (sous pseudonyme évidemment le plus souvent…) nous choque au plus point et sera démasquée. Les plus infâmes raccourcis et allusions perfides se libèrent actuellement et nous ne laisserons pas faire.

 

Avec notre ami René Salomon Nathaniel Chiche, en sa prime jeunesse lauréat du Concours national de la Résistance et de la Déportation. Un homme libre et courageux, avec qui on peut être en désaccord et discuter. Ce qui n’est pas le cas de bien des valets du pouvoir, quémandeurs de prébendes publiques et autres idiots utiles du petit théâtre politique, médiatique et éducatif actuel.

A bon entendeur.

 

REJOIGNEZ-NOUS POUR RELEVER LA TÊTE ET DEFENDRE NOTRE ECOLE !

 

Le syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC région Auvergne Rhône-Alpes » (académies de Lyon, Grenoble et Clermont-Ferrand).

 

I. Actualités

Pour prendre le pouls de l’Éducation Nationale et les grandes orientations pédagogiques du monde contemporain.

 

1) La « casse » du lycée professionnel, A&D avait prévenu ! Un texte prémonitoire de notre bureau grenoblois avant même les annonces d’Emmanuel Macron à Saintes.

 

2) AESH : A&D demande un statut d’agent titulaire pour les AESH. Des nouveautés importantes concernant nos camarades AESH sont parues. Notre analyse et nos propositions d’améliorations. Et toujours notre formidable Guide AESH !

 

3) Supprimer la Technologie en 6ème, une nouvelle provocation !  A&D dénonce une mesure absurde, inefficace et méprisante envers les personnels. Qui d’autre que nous attaque au Conseil d’Etat cette décision inique et contre-productive ? Poser la question, c’est déjà y répondre ! Notre analyse et nos actions en cours.

 

 

II- Vie du syndicat

Pour se tenir informé des actions, des propositions et des succès d’A&D, à l’échelle nationale et académique.

 

1) Education nationale : la nouvelle « grande muette » ? Notre communiqué national sur l’affaire « René Chiche », notre vice-président et porte-parole national, suspendu trois mois sans traitement par le Ministère pour s’être exprimé sur les réseaux sociaux.

 

2) Affaire « Fonds Marianne », une affaire d’Etat ? Notre communiqué de presse sur cette ténébreuse histoire qui salit la mémoire de notre collègue Samuel Paty.

 

 

III. Bon à savoir

 

Nos textes impérissables sont toujours utiles : servez-vous-en !  Voilà maintenant un an que nous concevons des ressources informatives ou juridiques destinées à durer dans le temps : évaluation « par compétences », harcèlement scolaire, protocole d’urgence pour la prise en charge des élèves malades, PAP… Les voici récapitulées dans un document unique (AD Dijon).

 

 

CONTACTS

 

Une visite sur le site internet académique : https://actionetdemocratie-lyon.fr/ 

Un mail à actionetdemocratie-lyon@laposte.net !

Ou sur les réseaux sociaux : Twitter Action et Démocratie Lyon / Facebook Action et Démocratie Lyon

Un appel au 06 25 72 46 36.

Consultez aussi le site national : http://www.actionetdemocratie.com

 

Pour adhérer, cliquer ici.

 

Communiqué de presse national AD CFE-CGC sur l’affaire « Fonds Marianne »

COMMUNIQUE DE PRESSE NATIONAL du syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC »

Notre organisation syndicale appelle au respect de la mémoire de Samuel Paty
19 avril 2023



Des informations révélées par plusieurs enquêtes journalistiques concernant l’utilisation des « fonds Marianne » lancés peu de temps après l’assassinat de Samuel Paty provoquent, en particuliers parmi les personnels de l’éducation nationale, des sentiments de colère et d’écœurement légitimes. Dans la mesure où la justice en a été saisie d’une part et où des parlementaires ont annoncé leur intention de constituer une mission d’enquête à leur tour d’autre part, Action & Démocratie ne fera aucun commentaire sur le sujet avant que ces démarches n’aboutissent. Cependant, nous tenons à faire part de nos préoccupations concernant cette affaire qui, par de nombreux aspects, renforce notre détermination à faire en sorte que l’éducation nationale tire toutes les leçons de la mort de Samuel Paty, ce qui est encore loin d’être le cas. Les premiers et plus honnêtes défenseurs des principes républicains sont les professeurs qui sont quotidiennement au front : nous continuons à exiger l’insertion de l’amendement Samuel Paty dans le code de l’éducation non seulement pour honorer enfin dignement la mémoire de notre collègue mais aussi pour qu’il y ait un « avant » et un « après » Samuel Paty.

 

Pour mémoire notre projet d’amendement « Samuel Paty » à l’article premier de la loi « Ecole de la Confiance » : https://actionetdemocratie.com/amendement-samuel-paty/

 

« Fonds Marianne, exigeons la vérité en mémoire de Samuel Paty ! »

« Fonds Marianne, exigeons la vérité en mémoire de Samuel Paty ! »

Toute la lumière doit être faite sur cette potentielle affaire d’Etat !

03 avril 2023

 

 Cette lettre d’information du 03 avril 2023 aborde, outre la grève du 6 avril, essentiellement l’affaire du « Fonds Marianne » révélée par France 2 et le magazine Marianne et plus largement le dévoiement de la mémoire de notre collègue Samuel Paty. Après la lecture de notre édito, cliquez sur les liens en orange…

 

  Suite à l’assassinat de Samuel Paty, un fonds de 2 millions d’euros a été mis en place pour promouvoir les valeurs républicaines. Marlène Schiappa, alors en charge de ce dossier, s’en était fait le héraut dans les médias (bien avant de se mettre en scène dans des magazines de charme dans une démarche… disons discutable). 17 associations en ont bénéficié, parmi lesquelles 4 ont reçu près de 1,3 millions d’euros. Comment ce fonds a-t-il été utilisé ? Et comment a-t-il été contrôlé ? En regardant l’enquête de la journaliste de France 2 Sophie Broyet en collaboration avec le magazine Marianne nous pouvons légitimement nous interroger et demander des comptes à nos gouvernants. Le reportage peut être visionné ici (cliquez sur l’image ci-dessous).

 

La mieux dotée a perçu 355.000 euros, qu’elle a utilisé pour réaliser 13 vidéos n’ayant pas dépassé 50 vues chacune, pour mettre en place un compte Instagram comptant seulement 138 abonnés … et surtout, semble-t-il, pour rémunérer en contradiction avec ses statuts ses 2 dirigeants pour la bagatelle d’environ 200.000 euros.
Actuellement, les comptes de l’association donnent lieu à des vérifications qui pourraient déboucher sur des poursuites judiciaires. Si les faits tels que dénoncés étaient avérés, ils seraient dignes des pires charognards. Le bras de la justice devrait alors s’abattre avec la plus grande fermeté…

L’odieux assassinat de notre collègue Samuel Paty a provoqué une onde de choc chez les enseignants, et plus largement les personnels de l’Education Nationale. Cela n’est plus à démontrer. Pour autant la vérité est-elle entièrement connue aujourd’hui ? Manifestement pas. La famille de notre collègue en a d’ailleurs tiré les conclusions en initiant une action en justice contre l’Etat pour faire toute la lumière sur ce drame. Et plus largement les choses sont-elles différentes aujourd’hui pour des personnels qui se retrouveraient face à de telles situations ? Des progrès ont sans nul doute été réalisés mais nous savons bien que le #pasdevague dispose encore de nombreux adeptes à bien des niveaux de notre administration…

Pour ces raisons et bien d’autres encore (détaillées dans le texte ci-dessous prononcé par notre vice-président national lors d’une des dernières séances du Conseil Supérieur de l’Education en présence de notre nouveau ministre) « Action et Démocratie CFE-CGC », non seulement s’est portée partie civile aux côtés de la famille de Samuel Paty mais a déposé également plainte contre l’Éducation nationale pour mise en danger d’autrui et manquement à ses plus élémentaires devoirs.

lien lettre info AD « Action et Démocratie dénonce la situation actuelle dans l’EN et se porte partie civile aux côtés de la famille de Samuel Paty »

« Ceux du terrain » sont de plus en plus méfiants face à d’éventuels coups de com’ ou récupération de sa figure par l’institution. Lui qui dans son destin tragique a de nouveau mis en lumière certaines dérives de notre administration (voir le rapport de l’Inspection Générale ici et son analyse critique par les « Clionautes » ici ou encore l’article « L’affaire Samuel Paty » dans la revue « L’Histoire » d’octobre 2021). Cette nouvelle « affaire » autour du « Fonds Marianne » initié par Madame Schiappa, si les faits sont avérés, donne la nausée. Utilisation douteuse de fonds publics, soupçons de favoritisme et d’enrichissement personnel pour certains, activité quasi nulle pour remplir la mission fixée au préalable…On ne peut, notamment les personnels de l’Education nationale sur le terrain, que réprimer difficilement une envie de hurler, voire de vomir.

Combien de collègues ont mené des actions d’hommage à Samuel Paty, des projets pour faire vivre la laïcité, la tolérance, le respect dans nos établissements scolaires…le tout bénévolement et sans compter leurs heures ni leur fatigue (voir par ailleurs ci-dessous). Voire parfois en surmontant leur immense découragement et leur sentiment d’abandon…. Et qui voient chaque jour tomber notre Ecole à cause de consignes ineptes voire de #pasdevague, de classes surchargées mais aussi de salaires de misère…. Et constatent aujourd’hui que des millions d’euros sont dilapidés en haut lieu pour de la com’, des postures médiatiques voire le profit de quelques-uns… Peut-on imaginer au sommet de l’exécutif ce qu’ils peuvent ressentir en découvrant le reportage édifiant de France 2 ? En a-t-on seulement conscience ? Ou bien, comme souvent, ne se soucie-t-on guère de l’avis des gueux des salles des profs, des petites gens des bureaux et des services techniques ?

 

NOUS LE REDISONS AVEC FORCE : Il y a pour nous, « Ceux du terrain » comme Maurice Genevoix le disait de « Ceux de 14 », un avant et un après Samuel Paty !

 

Les personnels de l’Education nationale demandent la vérité sur l’utilisation du « Fonds Marianne ». Mme Schiappa et l’ensemble des donneurs d’ordre (passés et présents) doivent aujourd’hui rendre des comptes. La mémoire de notre collègue Samuel Paty l’exige !

 

Action et Démocratie CFE-CGC Lyon et « Ceux du terrain » depuis le début mobilisés pour la mémoire de SAMUEL PATY !

MAIS AUSSI :

  • L’analyse du président académique « Action et Démocratie CFE-CGC Lyon » sur Europe 1 au micro d’Olivier DELACROIX à propos de l’impact de l’assassinat de Samuel PATY sur le monde enseignant et plus largement les personnels de l’Education Nationale :

https://www.europe1.fr/emissions/La-libre-antenne/professeur-dhistoire-geo-cedric-evoque-limpact-de-la-mort-de-samuel-paty-chez-les-enseignants-4073824

 

  • Les actions d’ « Action et Démocratie CFE-CGC » pour faire changer les lois et tirer les leçons de ce drame :

https://actionetdemocratie.com/amendement-samuel-paty/

 

I. Actualités

Pour prendre le pouls de l’Éducation Nationale et les grandes orientations pédagogiques du monde contemporain.

1) Retour sur la mobilisation « NON A CETTE REFORME DES RETRAITES » du 28 mars 2023 en vidéo. Un reportage de notre confédération : la CFE-CGC. Cette réforme ne permet pas d’éviter une baisse des pensions puisqu’elle l’engendre précisément, de même qu’elle produit de l’inégalité. Elle doit donc être combattue. C’est pourquoi Action & Démocratie s’est associé sans aucune réserve à toutes les journées de grève et à toutes les manifestations qui ont eu lieu depuis le 19 janvier. Notre opposition à ce funeste projet ne faiblira pas. Nous la montrerons à nouveau en participant le 06 avril à la nouvelle journée d’action à l’appel de l’intersyndicale.

2) Nos propositions sur la retraite progressive dans l’EN. Cette réforme ne permet pas d’éviter une baisse des pensions puisqu’elle l’engendre précisément, de même qu’elle produit de l’inégalité. Elle doit donc être combattue. Mais nous proposons aussi de nouvelles pistes : ici sur la retraite progressive des personnels (AD national).

3) L’usure professionnelle dans nos métiers. Un dossier complet sur l’usure professionnelle dans nos métiers et l’ensemble de nos écrits et actions sur cette question majeure (AD national).

 

II- Vie du syndicat

Pour se tenir informé des actions, des propositions et des succès d’A&D, à l’échelle nationale et académique.

1) Lancement de notre nouvelle chaîne YouTube « AD LYON ». Retrouvez notre toute nouvelle chaîne YouTube « Action et Démocratie Lyon » et notamment notre dernière vidéo sur l’infâme « Pacte Enseignant » que nous prépare Pap Ndiaye (le tout sur un ton offensif et en musique…😉) : lien vidéo AD Lyon « Bosser 72 heures : refuser le salaire de la peur ! » (via notre site AD Lyon)

 

III. Bon à savoir

1) Note de lecture : Audrey Jougla, professeur de Philosophie, publie un livre qui nous marqué : De l’or dans la tête : repenser l’éducation pour réparer l’école. A lire sans modération : un état des lieux impitoyable et des propositions de bon sens, parfois originales. En supplément, un lien vers son interview sur France 3 via notre site académique AD Lyon accessible ici : lien site AD Lyon

 

2) Nos textes impérissables sont toujours utiles : servez-vous-en !  Voilà maintenant un an que nous concevons des ressources informatives ou juridiques destinées à durer dans le temps : évaluation « par compétences », harcèlement scolaire, protocole d’urgence pour la prise en charge des élèves malades, PAP… Les voici récapitulées dans un document unique (AD Dijon).

 

CONTACTS

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« Tonnerre de Borne ! » Non au 49.3 de Macron, Borne et Cie !

 

« Tonnerre de Borne ! »

Non au 49.3 de Macron, Borne et Cie : tous dans la rue le 23 mars !

 

Un coup de tonnerre à réveiller de sa torpeur le capitaine Haddock !

21 mars 2023

« Thunder / Thunder / Thunder / Thunder… / I was caught in the middle of a tremendous strike (thunder !) / I looked around and I knew there was no turning back (thunder !) / My mind raced and I thought « What could I do? » (thunder !) / And I knew there was no help no help from you (thunder !) / Sound of your lies / Beatin’ in my heart / Being despised (yeah) / Tore me apart »

« Tonnerre / Tonnerre / Tonnerre / Tonnerre… / J’étais pris au piège au beau milieu d’une grève formidable (tonnerre !) / J’ai su qu’il n’était pas question de faire demi-tour (tonnerre !) / Alors que mon esprit travaillait je pensais « Que pouvais-je faire ? » (tonnerre !) / Et je savais que je n’aurais pas d’aide de votre part (tonnerre !) / Le son de vos mensonges / Battait dans mon coeur / Etre méprisé (yeah) / Me déchirait »

                                        D’après AC/DC, « Thunderstruck », album “The Razors Edge”, 1990.

 

Cette lettre d’information du 21 mars 2023 aborde, outre la grève du 23 mars, nos propositions alternatives sur les retraites, l’usure professionnelle dans nos métiers et notre analyse des conséquences désastreuses de la réforme envisagée par le Ministère en 6ème (suppression de la Technologie, intervention des PE possible au collège…. ). Des textes issus d’AD national, AD Dijon et AD Lyon). Après la lecture de notre édito, cliquez sur les liens en orange…

 

Le couperet est tombé mercredi 15 mars 2023 en début d’après-midi après une valse-hésitation des plus risibles de la part de l’exécutif. Le gouvernement Borne, appliquant la décision du président Macron, a décidé finalement d’empêcher l’Assemblée Nationale de se prononcer sur le projet de loi « retraites » en recourant à l’article 49.3 de la Constitution.

A-t-on bien mesuré en haut lieu l’impact d’une telle décision ? Se soucie-t-on encore des réactions du peuple ou bien est-ce le signe terrible d’une déconnexion totale du pouvoir avec les Français ? Et que penser des bruits de couloirs indiquant que la véritable raison de cet entêtement résiderait dans le souci de rassurer les marchés financiers, la Commission européenne voire les agences de notation internationales ?

Les organisations syndicales n’ont cessé de dénoncer ce funeste projet et ses conséquences à venir pour une majorité de la population. Dans un souci de responsabilité et avec une grande dignité elles ont su organiser de multiples journées d’action très suivies. La CFE-CGC, confédération à laquelle Action et Démocratie est rattachée, y a largement pris sa part. Notre syndicat, peu enclin à se lancer avec légèreté dans des mouvements de grève comme chacun le sait, a constamment apporté son soutien aux actions menées par l’intersyndicale tant le sujet apparaît fondamental.

C’est pourquoi nous appelons à poursuivre le mouvement et à manifester massivement le jeudi 23 mars dans l’ensemble du pays, et notamment dans notre académie, pour, dans l’unité, le calme et la détermination, réclamer le retrait de ce projet et le retour à une véritable négociation dans l’intérêt général.

Seul doit primer l’intérêt du peuple. Nous n’avons pas besoin de leçons de morale de nos dirigeants qui aujourd’hui se discréditent par leur surdité et leurs discours changeants (parfois à quelques heures d’intervalle !). Les déclarations de plusieurs ministres sur le 49.3 en début de semaine dernière sonnent aujourd’hui comme autant d’aveux de faiblesse et de manque de constance.

Nous vivons un moment important de la vie du pays. Nos dirigeants doivent entendre les organisations syndicales et plus largement la voix du peuple. La République, selon la Constitution, est démocratique mais elle est aussi sociale. Il ne faudrait pas que par entêtement, idéologie ou ego, l’exécutif nous conduise à une crise encore plus profonde qu’elle ne l’est déjà à cette heure.

Pour Action & Démocratie, les choses sont donc simples. Nous condamnons le recours au 49.3 du gouvernement pour imposer par la force ce projet de réforme des retraites. Nous réclamons le retrait pur et simple de ce texte et le retour à la table des négociations avec l’ensemble des partenaires sociaux dans un climat apaisé, constructif et transparent.

Sans cela le gouvernement et plus largement l’ensemble du pouvoir exécutif prend le risque d’une escalade dangereuse. Les organisations syndicales, en responsabilité, ont déjà alerté sur ce point. A ne pas écouter la voix du peuple, à faire passer une réforme mortifère pour un nouvel acquis social, à casser méthodiquement l’héritage du Conseil National de la Résistance tout en en récupérant l’acronyme pour un nouveau comité Théodule, nos dirigeants plongent le pays dans l’inconnu et potentiellement le danger. Il est plus que temps qu’ils ouvrent les yeux et se montrent à la hauteur des enjeux et plus largement de l’Histoire.

 

I. Actualités

Pour prendre le pouls de l’Éducation Nationale et les grandes orientations pédagogiques du monde contemporain.

1) Nos propositions sur la retraite progressive dans l’EN. Cette réforme ne permet pas d’éviter une baisse des pensions puisqu’elle l’engendre précisément, de même qu’elle produit de l’inégalité. Elle doit donc être combattue. C’est pourquoi Action & Démocratie s’est associé sans aucune réserve à toutes les journées de grève et à toutes les manifestations qui ont eu lieu depuis le 19 janvier. Notre opposition à ce funeste projet ne faiblira pas. Nous la montrerons à nouveau en participant le 23 mars à la nouvelle journée d’action à l’appel de l’intersyndicale. Mais nous proposons aussi de nouvelles pistes : ici sur la retraite progressive des personnels.

2) Nos analyses de la réforme des retraites ET de la « pseudo-revalorisation » des personnels. L’analyse de notre syndicat sur ces deux thèmes fondamentaux. Un texte et des documents d’accompagnement qui vont au fond des choses et débusquent les non-dits de la communication gouvernementale.

3) L’usure professionnelle dans nos métiers. Un dossier complet sur l’usure professionnelle dans nos métiers et l’ensemble de nos écrits et actions sur cette question majeure (AD national).

4) Réforme de la 6ème en collège : suppression de la Technologie, intervention des PE en collège… Mais de qui se moque-t-on ? :  Notre analyse d’une annonce ubuesque et dangereuse ainsi que nos lettres de protestation envoyées au Ministère (AD national).

 

II- Vie du syndicat

Pour se tenir informé des actions, des propositions et des succès d’A&D, à l’échelle nationale et académique.

1) Lancement de notre nouvelle chaîne YouTube « AD LYON ». Retrouvez notre toute nouvelle chaîne YouTube « Action et Démocratie Lyon » et notamment notre dernière vidéo sur l’infâme « Pacte Enseignant » que nous prépare Pap Ndiaye (le tout sur un ton offensif et en musique…😉) : lien vidéo AD Lyon « Bosser 72 heures : refuser le salaire de la peur ! » (via notre site AD Lyon)

2) Du 29/03/2023 au 30/03/2023 réunion du Bureau national « Action et Démocratie » à Mulhouse. N’hésitez pas à nous faire remonter vos propositions d’action, vos analyses sur tel ou tel sujet, vos billets d’humeur… afin que nous puissions les faire remonter au plan national et leur donner un large écho ! Nous contacter par mail à actionetdemocratie-lyon@laposte.net !

 

III. Bon à savoir

1) Note de lecture : Audrey Jougla, professeur de Philosophie, publie un livre qui nous marqué : De l’or dans la tête : repenser l’éducation pour réparer l’école. A lire sans modération : un état des lieux impitoyable et des propositions de bon sens, parfois originales. En supplément, un lien vers son interview sur France 3 via notre site académique AD Lyon accessible ici : lien site AD Lyon

2) Nos textes impérissables sont toujours utiles : servez-vous-en !  Voilà maintenant un an que nous concevons des ressources informatives ou juridiques destinées à durer dans le temps : évaluation « par compétences », harcèlement scolaire, protocole d’urgence pour la prise en charge des élèves malades, PAP… Les voici récapitulées dans un document unique (AD Dijon).

 

Confraternellement,

Le président « Action & Démocratie CFE-CGC » dans les académies de Lyon et de Grenoble

Cédric BIEL

 

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St Jean de Luz, l’effroi et la colère

 

Après Caen, Saint Jean de Luz

(Merci à AD Normandie pour ce texte)

 

L’assassinat de notre collègue Agnès Lassalle, à Saint Jean de Luz a un écho particulier en Normandie où en septembre dernier, une autre collègue avait été attaquée au couteau par un élève de son établissement. L’émotion avait très vive.

À cinq mois d’intervalle, deux professeurs ont été poignardés dans l’exercice de leurs fonctions, au sein même de leur établissement, par des élèves. Ces actes criminels font suite à la décapitation de Samuel Paty.

Aujourd’hui, les réactions vont de la révolte à l’abattement, et quel que soit ce niveau de révolte et d’inquiétude des uns et des autres, force est de constater que l’école n’est plus un sanctuaire consacré à la transmission des savoirs mais un lieu perméable à une violence qui atteint la criminalité : notre collègue Agnès Lassalle n’est pas « simplement morte », elle a été assassinée.

Le nombre des collègues qui ont PEUR en allant travailler n’est plus anecdotique ; il augmente. C’est un fait incroyable, mais il s’agit d’un FAIT : peur d’être incriminés, d’être calomniés, diffamés, insultés, outragés, agressés, frappés, attendus à la sortie par des bandes, et à présent nous faut-il aviser la possibilité d’être poignardés.

Il y a les affaires qui parviennent à être traitées sans dépôt de plainte, et celles qui débouchent sur une plainte déposée et parfois instruite : c’est au moins plusieurs dizaines de cas qui sont à déplorer. Un ordre de grandeur statistiquement faible mais humainement inacceptable.

La question qui nous préoccupe est celle de savoir si nous sommes, ou non, sur une trajectoire qui nous mènera bientôt à connaître des meurtres de masse dans les établissements scolaires, comme aux États-Unis.

Présentant nos condoléances aux proches de notre collègue, nous exprimons donc ici notre désarroi, notre inquiétude et notre colère face à ce nouveau drame à l’issue fatale.

 

 

RETRAITE : face aux mauvais coups, réagissons !

RETRAITE : face aux mauvais coups, réagissons !

(Merci à AD Reims pour cette analyse)

 

Ce début d’année est marqué, dans l’Éducation nationale, par deux grands sujets qui cristallisent les tensions et génèrent bien des oppositions : le projet de réforme des retraites, qui concerne tous les agents, et la revalorisation des enseignants.

 

Pour rappel, le projet de réforme des retraites prévoit le décalage de l’âge possible de départ à la retraite et l’accélération de l’augmentation de la durée de cotisation pour bénéficier d’une pension à taux plein. Les objectifs, tels qu’ils sont actuellement fixés, aboutirait à un âge légal de départ à 64 ans dès la génération 1968 et à une durée de cotisation de 172 trimestres, soit
43 ans, dès 19651 alors que la réforme Touraine adoptée en 2010 prévoyait d’atteindre cette durée en 1973.

Beaucoup pensent que cette réforme n’impactera pas les personnels de l’Éducation nationale. Ils ont tort ! Et ce, pour deux raisons. La première est que parmi ceux qui travaillent au sein de ce grand ministère, 25% ne sont pas des enseignants : ce sont des administratifs, des personnels techniques et de santé, des agents de laboratoire ou encore des personnels d’éducation et d’accompagnement qui ont commencé à travailler tôt. Pour eux qui pouvaient jusqu’à présent partir à 62 ans, ce sera deux années de travail en plus…

Quant aux enseignants qui croient naïvement être épargnés par la réforme parce qu’ils ont commencé à travailler plus tard 21 ans dans le meilleur des cas lorsque le recrutement se faisait à Bac+3 et 23 ans depuis qu’il se fait à Bac+5 ils n’anticipent pas l’usure professionnelle qu’ils connaîtront au cours de leur carrière et qui conduit aujourd’hui 34% des professeurs des écoles et 27% des professeurs du 2nd degré à partir avec une décote. Usés, désabusés, essorés, ils n’en peuvent plus et quittent l’enseignement au plus tôt.

Le projet de réforme des retraites doit donc être combattu ! C’est pourquoi Action & Démocratie s’est associé sans aucune réserve à toutes les journées de grève et à toutes les
manifestations qui ont eu lieu depuis le 19 janvier. Notre opposition à ce funeste projet, basée sur le constat que l’âge moyen de départ à la retraite est actuellement de 60,2 ans dans le 1er degré et de 62,8 ans dans le 2nd degré, ne faiblira pas. Nous la montrerons à nouveau en participant le 07 mars à l’opération « mettons la France à l’arrêt ».

 

L’autre grand sujet d’actualité est la revalorisation des enseignants. Promise depuis bien des
années, et donc très attendue, elle entrera en vigueur seulement le 1er septembre et comportera deux volets : une revalorisationsocle et une revalorisationpacte. Pour l’instant, le Ministère s’est contenté de communiquer sur de simples hypothèses de travail qui sont très loin d’être satisfaisantes.

Pour la revalorisationsocle, il envisage de faire passer le montant de l’ISOE et de l’ISAE de 1.200 euros bruts annuels à 2.000 euros, ce qui représenterait une hausse de 53 euros net par mois pour tous les professeurs. La prime d’attractivité dont bénéficient ceux qui sont en début de carrière serait également augmentée, le passage à la Hors Classe pourrait être avancé d’un an et le contingent de professeurs en Classe Exceptionnelle passerait de 10% à 13,5% en 2026. Ce n’est pas rien, mais c’est très loin de la hausse de 10% pour tous initialement annoncée.


En ce qui concerne la revalorisationpacte, elle consisterait en une somme qui atteindrait au maximum 3.650 euros bruts par an en échange de l’accomplissement d’un certain nombre de tâches supplémentaires. Lesquelles ? Essentiellement des interventions en 6ème pour les PE et des remplacements de courte durée dans le 2nd degré. Pour le reste, il s’agirait de tâches qui
existent déjà et qui sont rémunérées par des HSE, des IMP ou des primes spécifiques. Un marché de dupes, en somme, qui consiste à reprendre d’une main ce qui est donné de l’autre.


Cette « revalorisation historique », puisque c’est ainsi qu’elle est présentée par le Ministère, coûterait 935 millions d’euros en 2023 et 1,9 milliards d’euros en année pleine. Cela semble beaucoup. Mais lorsque l’on compare avec la loi de programmation militaire qui va allouer 118 milliards d’euros supplémentaires au Ministère de la Défense sur la période 20242030, soit presque 17 milliards de plus par an, c’est en réalité bien peu. Le gouvernement a choisi ses priorités et nous n’en faisons pas partie. Action & Démocratie le déplore
fortement…


Face à ces projets qui vont encore dégrader la situation des personnels de l’Education
nationale, une réaction forte s’impose. Il est urgent de faire comprendre au gouvernement que notre pays ne pourra pas avoir d’avenir s’il n’accorde pas plus de considération à l’Ecole. Cela passe par un meilleur traitement, à tous les sens du terme, de ceux qui y travaillent et par un aménagement des fins de carrière qui prenne enfin en compte l’usure professionnelle.


Pour Action & Démocratie, la première étape de cet aménagement doit être la remise en
place d’une cessation progressive d’activité à partir de 57 ans sans impact négatif sur la
génération des droits à la retraite.


Sources :

1 Ministère du Travail, du plein emploi et de l’insertion, projet pour l’avenir de notre système de retraite,
dossier de presse
2 Bilan social de l’Éducation nationale 20202021, chapitre 1
3 Le Monde, 24 janvier 2023
4 Bilan social de l’Éducation nationale 20202021, chapitre 8
5 MENJ, revalorisation du métier d’enseignant
6 Ministère des armées, LPM 20242030 : 413 milliards d’euros pour transformer les armées

« Pacte Enseignant » : refuser le salaire de la peur ! février 2023

« Pacte Enseignant » : Aucune raison de bosser 72 heures, refuser le salaire de la peur ! 

27 février 2023

 

Documents en lien avec cette vidéo :

lien article détaillé « Pacte Enseignant de Pap Ndiaye : refuser le salaire de la peur ! » AD Lyon février 2023

lien note de lecture « Urgence pour l’école républicaine : exigence, équité, transmission » de Camille DEJARDIN (Gallimard) par nos amis d’AD Dijon.

lien note de lecture « De l’or dans la tête : repenser l’éducation pour réparer l’école » d’Audrey JOUGLA (Double Ponctuation) par AD Lyon.

 

 

 

« Ouvre grand tes yeux autour de toi / Le Ministère se moque de toi / Regarde le Pap à la ramasse / Il ne t’arrive pas à la godasse / Les autres eux ne sont pas sérieux / C’est à celui qui te plantera le mieux / Les médias je t’en parle même pas / Ils ne sont bons que pour les coups bas

Aucune raison de bosser 72 heures / Ton salaire c’est le salaire de la sueur / Aucune raison de bosser 72 heures / Ton salaire c’est le salaire de la peur !

Quant aux missions t’as bien raison / Là tu vas bouffer du projet bidon / Ferme ta grande gueule de fonctionnaire / Remplace ton collègue quelle que soit la matière / Ce ministère qui t’appâte au fric / Ce n’est pas pour entendre ta supplique / Mais bien pour casser l’Ecole publique / Tu n’es qu’un pion dont on veut qu’il abdique

Aucune raison de bosser 72 heures / Ton salaire c’est le salaire de la sueur / Aucune raison de bosser 72 heures / Ton salaire c’est le salaire de la peur !

Un jour viendra où tu repenseras / Ils m’ont bien eu ces cravatés / Moi je vois mon vieux ils l’ont roulé / Pour eux ce n’est même plus un futur retraité / Il est venu le temps des menteurs / Attal et Dussopt chantent en chœur / L’institution n’a plus de valeurs / Reste le mépris en profondeur »

 D’après Trust, « Bosser huit heures », album “Trust”, 1979.

 

Après avoir dévoilé les scénarios retenus pour la revalorisation-socle des enseignants, unanimement jugés inacceptables tant par les montants proposés que par l’exclusion ou la quasi exclusion des personnels ayant plus de 23 ans d’ancienneté, et avant même le début des concertations sur le nouveau « pacte enseignant », le ministre Pap Ndiaye a repris la méthode Blanquer en annonçant dans les médias ce qu’il en serait : une revalorisation des rémunérations des enseignants qui pourrait être de 10% … pour ceux qui accepteront de « nouvelles missions ».

 

De quoi s’agit-il ? Principalement de missions de remplacement pour les professeurs du second degré qui devront accepter de remplacer, au pied levé et sur un simple claquement de doigt, des collègues absents. Confronté au manque récurrent de professeurs remplaçants, qu’il a consciencieusement organisé en affectant la grande majorité des TZR sur des postes à l’année, le Ministère croit ainsi tenir LA solution au problème qui affecte le plus les parents d’élèves. Une supposée idée de génie qui n’est en fait qu’une niaiserie déconnectée de la réalité des emplois du temps des professeurs !

 

Pour les professeurs des écoles, qui accueillent déjà dans leurs classes les élèves de leurs collègues lorsqu’ils sont absents, il s’agirait essentiellement d’accepter d’enseigner en collège la nouvelle heure hebdomadaire de renforcement et de soutien sur les fondamentaux mise en place au profit des élèves de 6ème. Un enseignement, emploi du temps oblige, qui aurait lieu dans l’immense majorité des cas le mercredi matin et qui aboutirait donc au retour en catimini de la semaine de 4,5 jours…

 

D’autres missions sont également prévues, comme la participation aux dispositifs Vacances apprenantes / Ecoles ouvertes, l’accompagnement des enseignants à l’école inclusive, le mentorat des élèves sur un cycle, l’orientation renforcée, la découverte des métiers au collège, le développement de la relation lycée / entreprises ou encore la mise en œuvre des fameux projets « z’innovants » issus du Conseil National de la Refondation. Mais ce ne sont pour le moment que des pistes qui devront être précisées plus tard.

 

Tout comme la rémunération devra être précisée. La somme de 3650 euros par an a été avancée, mais personne ne sait s’il s’agit d’un montant brut ou net, si le versement de cette somme sera étalé sur 10 mois ou s’il aura lieu en fin d’année scolaire afin de vérifier l’accomplissement effectif des contreparties qui, elles, devront correspondre à un volume annuel de 72 heures. Soit, en moyenne, 2h de travail en plus chaque semaine alors que la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance a calculé que les enseignants travaillent déjà 43 heures par semaine.

 

A l’issue de la 1ère réunion dite « de concertation », le ministre Pap Ndiaye a déclaré : « mon objectif est simple : revaloriser les professeurs et assurer la réussite des élèves ».  Nous ne saurions être contre, à condition évidemment que les mots ne soient pas vidés de leur sens. Une « revalorisation », oui et urgemment, c’est-à-dire une augmentation de la rémunération du travail actuellement effectué par les professeurs. Ce qui n’est absolument pas ce que propose Pap Ndiaye, à savoir une augmentation de la rémunération conditionnée à l’accomplissement d’un travail supplémentaire, qui n’est rien d’autre qu’un retour au « travailler plus pour gagner plus ».

 

Pour Action & Démocratie, les choses sont donc simples. Il est hors de question d’accepter cette véritable gifle aux enseignants que constitue ce « pacte ». Que le Ministère commence par payer décemment ses personnels, épuisés et démoralisés, pour les heures qu’ils effectuent déjà en augmentant pour tous et sans contrepartie leur rémunération de 300 euros nets par mois. Une fois cette première étape – qui permettra seulement de compenser le retard de rémunération accumulé depuis 30 ans – réalisée, il faudra passer sans tarder à une véritable revalorisation du métier de professeur. Une tâche indispensable pour en refaire le métier réellement attractif dont le pays a besoin…

 

Merci à AD Orléans-Tours et AD Reims pour cette analyse.

 

L’essentiel de cette lettre en vidéo :

 

 

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AD Lyon a lu pour vous : Audrey JOUGLA, De l’or dans la tête ! Repenser l’éducation pour réparer l’école

NOTE DE LECTURE

 

Audrey JOUGLA, De l’or dans la tête ! Repenser l’éducation pour réparer l’école, Double ponctuation, 2022.

 

Dans son dernier livre, « De l’or dans la tête » (Double Ponctuation), Audrey Jougla (professeur de Philosophie) décrit avec lucidité la « dérive » du système éducatif.

Baisse du niveau des élèves, déconsidération des enseignants, réformes cosmétiques… Un livre que nous avons aimé, et dont nous partageons la grande majorité (mais pas toutes) les préconisations. Il nous pousse à réfléchir sur les élèves d’aujourd’hui et à se confronter à la réflexion d’une nouvelle génération d’enseignants qui ne baisse pas les bras malgré l’ampleur de la tâche. A méditer sur ce que nous avons eu la chance de recevoir dans le passé et à ce que nous pouvons faire pour le transmettre aujourd’hui.

L’auteur évite les écueils d’une « Ecole du passé » fantasmée tout comme l’aveuglement idéologique du « progressisme » et du relativisme parfois inhérents aux « sciences de l’Education ». Pour résumer à grands traits le message du livre on pourrait mettre en exergue ces quelques mots : « Mensonge d’hier et d’aujourd’hui, rupture d’égalité entre les élèves, exigence salutaire pour demain ».

 

Mensonge de l’Ecole d’aujourd’hui qui n’érige pas en priorité absolue la maîtrise de la langue (la chute du nombre d’heures de français dès le plus jeune âge en constituant un symbole terrible). La situation s’aggravant par la suite au gré d’un train devenu fou que l’enseignant doit conduire comme il le peut (et sans escales possibles pour d’éventuelles « remédiations » : avènement des « cycles » et disparition du redoublement obligent).

« Nous sommes incités, nous professeurs, à toujours valoriser, même à l’excès, tous les élèves, et à ne pas forcément être juste et à révéler leur niveau réel » : l’enseignante regrette que la hiérarchie, l’excellence, le sens de l’effort et la sélection soient devenus « des gros mots ». « On nous incite toujours à la bienveillance, mais dans la vie et dans le monde professionnel ce n’est pas comme ça. » A force de mots creux, d’égalitarisme forcené, de manque d’ambitions et d’exigence, de conformisme aussi on laisse sur le bord du chemin un nombre de plus en plus conséquent de nos jeunes. Ils sont maintenus dans un système dont ils comprennent bien vite qu’il ne pousse pas à l’effort, qu’il sanctionne peu, qu’il cultive l’impunité mais aussi parfois l’injustice. Les différences entre ceux qui sont aidés en dehors de l’Ecole (famille, réseaux…) et les autres deviennent très vite abyssales et on assiste alors à la course « d’un train fou chargé de passagers qui n’ont pas de destination commune mais que les professeurs doivent conduire ». Car « on ne fait pas de vagues dans la grande maison de l’Éducation nationale. Il faut que tout le monde passe, que tout le monde ait 12, façon École des fans, que les parents soient contents, que le rectorat n’entende pas parler de nous. Il faut que les gamins aient leur examen en carton, leur orientation en pâte à modeler, ce qu’ils feront après, ce qu’ils auront gardé, ça ne nous concerne plus. »

 

Rupture d’égalité actuelle entre la majorité de notre jeunesse (et il ne s’agit pas ici seulement des zones dites « sensibles », ZEP ou autres zones violences… mais bien aussi de cette « France périphérique », de ces établissements ruraux ou/et situés dans des villes moyennes de province par exemple) et celle plus « privilégiée » dont la famille, le milieu social connaissent les codes, les réseaux, les possibilités de contournement du système éducatif actuel. Celle qui quitte très vite les wagons du train éducatif devenu fou pour aller étudier dans d’autres écoles, plus élitistes et souvent privées, gages de l’accès à la culture dite (par certains) « bourgeoise » et clé de la réussite sociale quoiqu’on en dise (hormis les miroirs aux alouettes habituels type footballeur professionnel, chanteur/chanteuse et désormais influenceurs sur les réseaux sociaux…).

Il ne faut pas (plus ?) se voiler la face : nous allons à vitesse effrénée vers un système à plusieurs vitesses. Pendant que certains sont inscrits dans des écoles où sont érigées (parfois à l’outrance) en vertus cardinales l’effort, l’exigence voire la compétition, où chaque élève (et sa famille) a conscience de son niveau et où la culture classique est enseignée sans mauvaise conscience… une autre, la plus nombreuse, se contemple passagère d’un long et ennuyeux voyage où l’on ne sait pas vraiment où on en est, où les intervenants et les « projets » se multiplient au détriment des disciplines proprement dites, où l’évaluation est floue, voire mensongère et variable selon les établissements. Une école où certains référentiels intègrent davantage de « compétences » liées aux savoir-être qu’aux savoirs et aux savoir-faire…. Peut-être même un jour apparaîtront des « savoir-savoir » ? … Cela permet d’organiser la grande « Ecole des fans » actuelle où chaque élève peut et doit réussir à coup de smileys et de gommettes de couleurs. Couplée au #pasdevague structurel et parfois au zèle de quelques collègues sincèrement convaincus de bien faire ou avides de prébendes octroyées par la hiérarchie pour leur « investissement » le cocktail s’avère détonnant et finira bien par nous sauter à la figure.

En attendant ce sont les jeunes à qui l’on ment pendant des années qui, privés de cadre et de repères, se fracassent sur le mur du réel lorsque se présente la grande faucheuse des rêves lycéens : la ci-devant Dame Parcoursup. Car à trop reculer le diagnostic, à empiler les cautères sur des jambes de bois (AP, groupes de remédiation…) il arrive néanmoins toujours. Plus tard, mais toujours. Ce n’est plus le collège ni même le lycée, c’est la réalité des études supérieures et/ou le monde de la vie professionnelle.

 

Exigence salutaire pour demain voilà en creux la préconisation de l’auteur et l’on ne pourra qu’y souscrire.

Audrey Jougla nous rappelle utilement que le développement de la pensée exige un cadre. Il ne s’agit pas de revenir à une fantasmée « Ecole d’avant » qui n’a jamais véritablement existé mais simplement d’affirmer que tout développement d’un enfant puis d’un adolescent doit s’inscrire dans un cadre. Si on se contente de parler du système éducatif il est évident que la perte de repères est évidente. L’enseignant et plus largement l’institution « Education nationale » n’apparaissent plus pour beaucoup de familles comme une « autorité » au sens noble du terme (il n’est pas question ici de parler d’autoritarisme et de sanctions à la schlag’ évidemment). L’horizontalité est de mise : tout est contestable, tout de suite et par tout le monde (élèves, parents, direction de l’établissement…), les enjeux de l’orientation post-bac accélérant encore les choses en fin de lycée (Parcoursup). De même on assiste à la fin du cadre collectif, l’individualisation devient la norme. L’exemple le plus édifiant étant la quasi-disparition de la notion de « classe » au lycée liée à la récente réforme Blanquer. Les enseignants sont alors placés en première ligne face à une multitude de demandes et de problématiques toutes différentes et parfois très complexes.

Evaluer moins mais mieux. Et surtout de manière honnête. L’ensemble des dernières réformes (collège puis lycée) illustre ces dérives : toujours plus de dispositifs, toujours moins d’importance aux disciplines, toujours moins d’exigence sur le fond… Et pour parler spécifiquement de la fin du lycée toujours plus d’évaluations pour orienter, pour diriger les « flux » … L’évaluation arrache alors son hideux masque mensonger entretenu depuis l’enfance pour devenir l’enjeu de toute une vie future… Le jeune déboussolé se retrouve, avec sa famille, à ne pas comprendre et encore plus fondé à réclamer des comptes à la figure la plus proche : l’enseignant.

Casser les préjugés des élèves entretenus par toute une société et l’avènement des réseaux sociaux (notamment Instagram et Tik Tok). Ne pas s’interdire d’aborder l’ensemble des sujets, refuser la tyrannie de l’émotion et y opposer systématiquement la Raison, lutter contre le relativisme et l’égalitarisme ambiant dans la société voire parfois l’institution. Cela s’avère être une lutte ingrate à mener pied à pied chaque jour mais c’est un service fondamental à rendre à nos élèves pour leur construction intellectuelle et plus globalement leur existence future.

Exigence aussi pour nous autres enseignants. Nous payer enfin de manière décente avec une hausse significative de nos traitements, eu égard à l’importance de notre mission. Maintenir un haut niveau de recrutement par le biais d’un concours exigeant afin de donner à la jeunesse les meilleurs professeurs possibles et ce sur l’ensemble du territoire. L’auteur note d’ailleurs, par l’étude des statistiques récentes, une certaine baisse du niveau des concours de recrutement et s’en inquiète fort justement. On ajoutera que le recours exponentiel à des personnels enseignants contractuels non diplômés (peu ou pas formés) , taillables et corvéables à merci par une administration souvent rivée sur les chiffres et les coûts, aggrave encore le problème. Audrey Jougla plaide aussi, point sur laquelle on ne la suivra pas (mais qui peut se comprendre au fil de sa démonstration), pour la possibilité d’inspections inopinées portant sur la réalité du métier en lieu et place du jeu de dupes actuel (et même plus ancien… l’ubuesque du système en la matière ne remontant pas à la mise en place du PPCR). On pourrait en effet l’imaginer mais cela serait oublier que l’inspection vise malheureusement souvent à vérifier la mise en place des dernières lubies pédagogiques en vogue au Ministère, cela pourrait aussi devenir un redoutable moyen de « management » au niveau local dans les mains de certains chefs d’établissement soucieux d’exercer un petit pouvoir de caporalisation dans leur établissement face à quelques esprits rebelles. Il est si facile de déstabiliser un enseignant aujourd’hui.

 

« Nous tenons les murs d’une maison qui s’effondre » écrit Audrey Jougla et elle a bien raison. Merci à elle pour cet ouvrage percutant et émouvant où une jeune collègue ne se résout pas à abdiquer, cherche à comprendre les maux dont l’institution souffre et propose des pistes de réflexions qui engagent au débat. Elle redonne de l’espoir à « Ceux du terrain » qui comme Maurice Genevoix l’écrivait de « Ceux de 14 » n’en peuvent plus, sont souvent résignés ou cherchent désormais à fuir l’Education Nationale, cette ancienne fierté française et républicaine.  Merci à elle pour ceux qui, de tous bords politique, syndical ou idéologique, crient dans le désert ou/et sont découragés par des politiques qui s’en moquent, des médias qui ne s’y intéressent souvent qu’en en survolant les enjeux. Et, last but not least, une opinion publique qui ne comprend pas les mutations gravissimes récentes de l’Ecole et dont elle sent pourtant confusément que ses enfants en sont les principales victimes.

 

Qui de mieux, pour en parler, qu’Audrey Jougla elle-même ? Invitée sur France 3, son interview est disponible en libre accès sur YouTube (cliquez sur l’image) :

 

 

Et pour ceux qui veulent aller plus loin n’hésitez pas à écouter le podcast de l’intervention d’Audrey Jougla sur la radio France Bleu (cliquez sur le lien ci-dessous) :

lien interview Audrey Jougla France Bleu mars 2023