LE DERNIER JOUR DU DIRLO…
(Ciao Jean-Mi l’Amoroso !)
« C’est la fin, le tout dernier matin / Ecole et Confiance c’était bien ! / McKinsey est chagrin / C’est la fin, une circo au lointain / M’attend pas dans mon coin / Être élu, ça j’y tiens ! / Le dernier jour du dirlo / Je pense à la Revalo / Et je rougis comme un coquelicot / Le dernier jour du dirlo / Je veux m’entendre en stéréo / Et me dire que j’étais le plus beau… ».
D’après Juliette Armanet, Le dernier jour du Disco.
Oui, il est venu « le dernier jour du Dirlo »… Jean-Michel Blanquer ne rempilera pas au Ministère de l’Education Nationale. Disgrâce présidentielle ? Volonté personnelle de briguer un mandat électif ? Finalement peu importe. Nous pouvons dire, que pour une large majorité et pour des raisons parfois très différentes, il ne sera pas regretté. Que de discours creux, de communications mensongères (la « revalorisation historique »…), de mépris envers les syndicats et plus largement les personnels de l’Education Nationale durant ces cinq années.
« L’actuel ministre de l’éducation quitte ses fonctions en laissant l’école dans un état catastrophique tout en s’en félicitant. Ni lui ni ses prédécesseurs n’auront cependant à rendre des comptes de leurs méfaits. N’est-ce pas un peu trop facile ? Ne faut-il pas changer cela ? ». Voilà le tweet que notre vice-président national publiait récemment et qui résume tout.
C’est le moment de voir plus loin, de penser un autre modèle, de dire la vérité et de changer. « Action et Démocratie CFE-CGC » alerte depuis longtemps sur les maux de notre Ecole (et tout n’est pas imputable à Jean-Michel Blanquer !) et tient à réaffirmer des vérités, quitte à briser certains tabous liés à la « doxa » de quelques syndicats se proclamant « progressistes » et qui n’entendent plus la voix de la base. Une base qui d’ailleurs en tire les conclusions en se désintéressant de plus en plus, pour son plus grand malheur, de l’action syndicale !
PERMETTRE LE BON FONCTIONNEMENT DE NOS ECOLES
1) L’enseignement repose sur deux conditions : des professeurs compétents qui transmettent un savoir à des élèves attentifs et disciplinés. Il est urgent de rétablir le professeur dans sa fonction et de restaurer le prestige de celle-ci, car une fois cette condition remplie, presque tout le reste suivra : un professeur maîtrisant parfaitement une ou le cas échéant plusieurs disciplines académiques, respecté par une hiérarchie administrative elle-même recentrée sur ses propres tâches, mais aussi un professeur convenablement traité, notamment sur le plan matériel, sera en effet naturellement respecté par ses élèves et leurs parents.
2) Tout enseignement efficace repose sur la discipline, et ce dans tous les sens du mot. Un établissement scolaire est un lieu où doivent régner la sérénité, le calme et le respect de règles sans lesquelles aucune instruction ne peut avoir lieu car aucune concentration n’y est possible. L’élève a en outre besoin de repères, d’une autorité ferme et juste. Le laxisme est, autant que l’extrême sévérité, une faute majeure de la part des éducateurs. Il est absolument indispensable que tout élève trouve à l’école ce qui ne lui est pas toujours procuré par son environnement familial et social.
3) Il n’est pas acceptable que des élèves passent chaque année d’une classe à la suivante sans avoir le niveau qui seul leur permettra d’en tirer vraiment profit : cela revient pour le ministère de l’éducation à les tromper et à trahir sa mission régalienne de formateur au sens plein du terme. Le rétablissement d’une scolarité sérieuse et profitable pour tous nécessite le retour à des évaluations fiables et exigeantes, ainsi qu’une définition du parcours scolaire par années et niveaux et l’abandon du principe des « cycles » qui engendre, autant qu’il peine à les dissimuler, le retard accumulé et les énormes difficultés du grand nombre.
4) On remettra enfin au cœur de l’école, à tous les niveaux et dès les plus petites classes, un enseignement disciplinaire fondé sur des programmes clairs, ordonnés et explicites ainsi que sur des méthodes éprouvées.
ENRAYER LA CRISE DE RECRUTEMENT
L’actualité nous le montre à nouveau : le métier d’enseignant n’attire plus. Tous les postes ouverts aux différents concours pour devenir professeur ne seront pas pourvus cette année, selon les premiers résultats publiés ces derniers jours (voir article France info Où sont passés les candidats du CAPES ?). Mais que dire des autres personnels : vie scolaire, administratifs, techniques… et la scandaleuse situation des AESH ? Comment changer la donne ?
A titre d’exemple nous proposons pour les enseignants de restaurer le sens et la nature de la fonction professorale :
– Rendre aux concours leur prééminence dans le recrutement des professeurs.
– Revaloriser la rémunération à laquelle ils donnent accès et rendre les carrières attractives.
– Délivrer la formation initiale du jargon pédagogique de « formateurs » à la qualification hasardeuse ainsi que de leur tutelle arbitraire pour y substituer une formation pédagogique de terrain et collégiale débutant, en amont des concours, par des stages rémunérés, le succès au concours entraînant quant à lui la titularisation immédiate.
– Rattrapage immédiat de la perte de pouvoir d’achat dont pâtit la profession tous corps confondus et alignement des conditions sur le mieux-disant européen.
– Refus absolu de l’annualisation de service.
– Amélioration de sa mobilité dans l’intérêt du professeur.
– Suppression des postes inutiles et redondants dans l’encadrement et le « pseudo-management ».
D’autres solutions sont possibles pour les autres catégories de personnels. Nous vous encourageons à visiter notre site internet national actionetdemocratie.com pour y retrouver nos propositions. AD Lyon vous recommande notamment de vous plonger dans le tout nouveau guide AESH : Guide AESH 2022 Action et Démocratie !
Et comme en France tout finit par des chansons AD Lyon tenait à conclure de manière plus légère en effectuant un adieu légèrement ironique à notre Ministre. Nul ne doute qu’après sa carrière, courte mais remarquée, de DJ dans les Baléares en janvier il saura l’apprécier à sa juste valeur…. Alors Ciao Jean-Mi l’Amoroso !
Je vais vous raconter / Avant de vous quitter / L’histoire de personnages / De la Macronie
BFM le lundi, RMC le mardi… / Ils chantaient, ils sautaient comme des cabris…
Attal servant la soupe, Dubost et sa lingerie… / Ils nous choyaient en frappant du tambourin
Mais tous ceux qui venaient / C’était pour écouter / Celui qui faisait battre tous les cœurs / Et quand il arrivait / La foule s’écriait / Arriva…
Jean-Mi l’Amoroso
Croqueur de profs, souvent bien lourd,
Et nous tient bien en laisse
Jean-Mi l’Amoroso
Toujours hâbleur, souvent sans cœur
Mais jamais sans prime pour ses Recteurs
Chez McKinsey, c’était la fête quand il chantait
Prime au mérite, Contrats à l’heure, Grenelle pipeau….
Arriva…
Jean-Mi, Jean-Michel…
Mais tout le monde l’appelait Jean-Mi l’Amour / Et les profs étaient fous de lui / Tous… / Le prof de Philo / Qui corrigeait ses copies du bac pour rien / Car la moyenne de l’année serait comptée à la place…
Le prof des écoles en zone rurale / Qui jamais n’avait vu une classe dédoublée mais plutôt ses effectifs exploser…
La PSY-EN qui ne voulait pas se faire vacciner et qui se retrouva privée de ressources / Car elle ne voulait pas du bidon protocole…
Et l’AESH, l’AESH qui touchait 600 à 800 euros par mois / Et qui n’avait pas droit au moindre statut mais qui devait s’organiser pour assurer la continuité pédagogique de multiples enfants…
Mais Jean-Mi aimait trop sa liberté….. / Jusqu’au jour où… / Des bien intentionnés / Le voyant tout cramé / Lui proposèrent d’aller jusqu’à Montargis / Tu seras le plus beau / De toute la circo / Lui disaient-ils jusqu’à en perdre haleine
Nous voilà à Grenelle / Avec nos fiches de paye / Le cœur serré, émus par ce grand départ / Pourtant on était fiers / Qu’il dépasse nos frontières / Jean-Mi partait conquérir le Loiret / Et quand il arriva / C’était pas Ibiza… / Arriva Jean-Mi l’Amoroso….