LAÏCITÉ à DÉFENDRE à Lyon, Nantes, Montreuil, Paris….. et à défendre PARTOUT et TOUJOURS !

LAÏCITÉ à DÉFENDRE ! Lyon, Nantes, Montreuil… PARTOUT et TOUJOURS !

Ne pas se laisser impressionner et tenir bon, soutien aux collègues menacés partout dans le pays !

08/04/2025

« What we’ve got here is failure to communicate / Some men you just can’t reach… / So, you get what we had here last week  / Which is the way he wants it ! / Well, he gets it ! / II don’t like it / Any more than you men / Look in the doubt we’ve wallowed / Look at the lies we’ve swallowed / And I don’t wanna hear no more / I don’t need your civil war / I don’t need one more war »

GUNS N’ ROSES, « Civil war », album « Use your illusion II », 1991.

 

Revue de presse non exhaustive… :

« À l’université Lyon-2, le cours du géographe Fabrice Balanche a été interrompu par une quinzaine d’étudiants et de manifestants pro-palestiniens, ce mardi 1er avril. Ils reprochaient à l’enseignant-chercheur d’avoir salué l’interdiction d’une rupture du jeûne du ramadan dans une salle du campus quelques jours plus tôt » (Marianne, 04/04/2025)

« Un différend entre des élèves et une enseignante a éclaté jeudi 27 mars, aux abords du parc du collège et lycée La Colinière à Nantes. En fin d’après-midi, une enseignante a demandé à une collégienne d’enlever son voile car celle-ci se trouvait encore dans l’enceinte de l’établissement » (Le Figaro, 04/04/2025)

« Une professeure de sport d’un lycée de Montreuil, en Seine-Saint-Denis, a été giflée par une élève de seconde, à qui elle avait demandé de retirer une tenue jugée à “connotation religieuse”, a indiqué le rectorat de Créteil » (France TV info, 08/11/2024)

 

Alertés par un texto de Mickaëlle PATY, puis par quelques collègues militants d’associations laïques, en milieu de semaine passée sur la tentative d’intimidation de notre collègue Fabrice BALANCHE lors d’un de ses cours à l’Université Lyon 2 nous sommes, encore une fois, pris de vertige puis de colère. Comment ça ? Après Samuel Paty, après Dominique Bernard, après le proviseur du lycée Ravel à Paris…. Après tant d’autres affaires plus ou moins médiatisées le cauchemar allait se poursuivre, s’amplifier, toucher de nouveaux collègues ? On pourra nous objecter que cela concerne le Supérieur, que l’application du principe de laïcité n’implique pas les mêmes conséquences à ce niveau que dans le Secondaire ou le Primaire etc…

 

Cela est en partie vrai. En partie seulement. Et en premier lieu parce que le droit doit s’appliquer partout, y compris dans nos universités. Intimider un enseignant et perturber voire empêcher la tenue de son cours de cette façon est totalement inadmissible. Par principe. Merci aux ministres de tutelle et à la direction de l’université d’avoir réagi promptement.

 

Oui, et quoi qu’on en dise, simple respect de la loi. C’était d’ailleurs le sens de la décision initiale de l’université de Lyon 2 au sujet de ce projet de soirée de rupture du jeûne dans le cadre du ramadan qui enflammé les esprits. Le 25 mars dernier aurait dû se dérouler une soirée de rupture du jeûne à l’initiative d’une poignée d’étudiants. L’événement avait finalement été interdit par la direction. Dans un communiqué pour expliquer l’interdiction de cette soirée, la direction de l’université assurait que la « neutralité des espaces communs, conformément à la réglementation en vigueur dans les universités publiques » ne permettait pas la tenue d’un tel événement.

 

Mais surtout n’oublions pas que plusieurs autres collègues du Primaire, du Secondaire… sont victimes depuis des années, et encore récemment (voir les exemples cités en préambule de ce billet) d’agressions, de menaces simplement parce qu’ils désirent faire respecter le principe de laïcité dans nos écoles, dans nos collèges, dans nos lycées. Après avoir longtemps mis cela sous le tapis l’administration semble, et c’est heureux, plus prompte à réagir et à soutenir, y compris en justice, ses personnels. Nous le saluons, même si des frilosités demeurent parfois localement tant le sujet semble inflammable.

 

Nous revoilà donc replongés encore dans ce cauchemar que l’Éducation nationale a voulu si longtemps nier par confort, lâcheté ou, parfois, idéologie. L’École, fabrique de la Raison pour chacun de ses élèves, est attaquée par les obscurantistes de tous bords. La laïcité y est combattue au quotidien dans de nombreux établissements et les personnels sont souvent bien seuls pour y faire face.

 

Au début des années 2000, ce thème n’intéressait personne. Plusieurs signaux inquiétants sont apparus ensuite, dénoncés par quelques courageux hurlant dans le désert. Rapport Obin, tribunes de professeurs de terrain… Le sujet était systématiquement enterré, voire mis au panier… quand les lanceurs d’alerte n’étaient pas traités de suppôts de l’extrême-droite. Et que dire des suites des attentats de « Charlie Hebdo » où nombre de « sachants » ont estimé que Charb, Tignous, Cabu and co devaient être tout de même un peu racistes pour s’emparer de ces questions…. Riss, il y a encore quelques jours dans un entretien à « Marianne », évoquait cette question.

 

Alors qu’est-ce que la laïcité ? Soyons honnêtes bien peu de personnes, même dans le corps enseignant… ce qui en dit long mais c’est un autre sujet, sont à l’aise avec ce principe et bien en peine de l’expliquer clairement même si, confusément, ils savent ce qu’il implique et ce qu’il garantit. Dans l’introduction de son livre « De la laïcité en France » Patrick Weil le dit clairement : « Les professeurs sont comme la majorité des Français, attachés à la laïcité, craignant pour son avenir, mais souvent incapables de la définir« … Nous avons souvenir des réunions entre collègues suite à l’assassinat de Samuel Paty puis de Dominique Bernard où nous avions réalisé à quel point nous étions devenus hésitants, peu sûrs de nous mais aussi souvent terriblement seuls. Que faire ? Que dire ?… Souvent seulement quelques voix s’élevaient au milieu d’un silence mortifère, parfois même de l’abattement touchant parfois au découragement sur fond de peur et de sidération (en majorité des enseignants mais aussi parfois des personnels de direction, de vie scolaire, des administratifs…). Cela était encore plus flagrant après le meurtre de Dominique Bernard à Arras… Triste et terrible constat… On le voit il est plus que temps de réagir et de ne plus rien laisser passer.

 

Oui la laïcité est un principe. Un principe et non une valeur (comme le sont la liberté, l’égalité et la fraternité). Il permet justement leur accomplissement. Le terme n’a pas à être adjectivé : pas de laïcité «ouverte», «inclusive» etc. La laïcité point.

 

Pourquoi ? Parce qu’il n’est finalement que l’accomplissement de la liberté de pensée. C’est la possibilité pour chacun d’avoir ses idées tout en acceptant de les mettre à distance (notamment en matière de religion et de politique) pour permettre le débat démocratique. C’est une arme contre le fanatisme qui permet à l’individu (et singulièrement à l’élève) d’utiliser sa Raison, de relativiser ses propres croyances, pour accepter la confrontation avec des opinions différentes. C’est enfin la possibilité pour chacun de n’être pas réduit ni enfermé dans une supposée « identité ». Elle permet la vie en société par-delà les différences de toutes sortes. Elle est le meilleur rempart contre les risques de guerre civile que cherchent à attiser les extrêmes de tous bords, souvent par pur cynisme.

 

La laïcité ce n’est pas la simple neutralité de l’État au nom des libertés individuelles, ce n’est pas non plus repousser la religion dans la sphère privée. Ce n’est pas que l’affirmation simpliste de la « liberté de croire ou de ne pas croire »… En vérité, ce qui remonte du terrain c’est qu’elle « est perçue par trop d’élèves comme un catéchisme répétitif, vide de sens, voire comme un régime d’interdits discriminatoires. C’est-à-dire rien de ce qu’elle est » (Patrick Weil). Et pourtant…

 

C’est un principe positif et non restrictif. En vérité les seules limites à la laïcité (et donc à la liberté de pensée) sont celles qui mettent en péril l’ordre public. Il pose, certes dans un cadre, les conditions d’une totale liberté de pensée et c’est ce que l’on a trop oublié de rappeler dans nos enseignements.

 

Oui c’est bien l’École par le développement méthodique et progressif de la Raison chez l’élève, par l’enseignement du fait religieux, par la confiance et l’autorité qu’elle accorde à ses professeurs… qui doit ancrer dans l’esprit de notre jeunesse ce principe de laïcité.

 

C’est l’honneur de nos professions que d’accomplir cette tâche et il est plus que temps de soutenir fermement l’ensemble des personnels confrontés aux activistes, idiots utiles ou égarés qui soutiennent le contraire. Tout en n’étant pas « dupes de ceux qui, semblant découvrir opportunément une laïcité qu’ils haïssaient, s’en font les hérauts dans le but, à peine masqué, de stigmatiser l’islam et les musulmans ». Comment ne pas se reconnaître dans ces paroles de Natacha Polony : « Notre histoire est marquée par des guerres de religion sanglantes et une bataille séculaire contre l’emprise du catholicisme […] Des cours d’histoire seraient nécessaires pour faire comprendre aux jeunes musulmans français que la laïcité n’a pas été édictée contre leur religion et que l’islam est traité avec mille fois plus d’égards que ne le fut le catholicisme au cours des deux derniers siècles ». Oui c’est par l’instruction et l’École que la Concorde pourra revenir et que les maux de la société s’apaiseront. N’oublions jamais que la laïcité est une conquête (à l’histoire longue et mouvementée) et qu’il est donc fondamental de la préserver, de la défendre et de l’illustrer tous les jours. Et sans oublier qu’elle s’applique à TOUTES les religions.

 

Soutien donc plein et entier à Fabrice Balanche, aux collègues de Nantes, de Montreuil… et plus largement à tous ceux qui tiennent bon pour défendre le principe de laïcité  !

 

Aujourd’hui comme hier notre section syndicale inter-académique »Action et Démocratie CFE-CGC » région AURA, pleinement apolitique, apartisane et laïque, se tiendra aux côtés des personnels face aux extrémistes et à leurs alliés. En paroles mais aussi en actes.

 

Sources :

Patrick WEIL, De la laïcité en France, Grasset, 2021.

Natacha POLONY, Changer la vie, pour une reconquête démocratique, éditions de l’Observatoire, 2023.

 

Cédric BIEL, professeur d’Histoire-Géographie-EMC en collège, président académique du syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC Lyon ».

 cbiel.actionetdemocratie@gmail.com

 

 

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