Ce début d’année estmarqué, dans l’Éducation nationale, par deux grands sujets qui cristallisent les tensions et génèrent bien des oppositions:le projet de réforme des retraites, qui concerne tous les agents, etla revalorisation des enseignants.
Pour rappel, le projet de réforme des retraites prévoit le décalage de l’âge possible de départ à la retraite et l’accélération de l’augmentation de la durée de cotisation pour bénéficier d’une pension à taux plein. Les objectifs, tels qu’ils sont actuellement fixés, aboutirait à un âge légal de départ à64 ansdès la génération 1968 et à une durée de cotisation de172 trimestres, soit 43 ans, dès 19651alors que la réforme Touraine adoptée en 2010 prévoyait d’atteindrecette durée en 1973.
Beaucoup pensent que cette réforme n’impactera pas les personnels de l’Éducation nationale. Ils ont tort! Et ce, pour deux raisons. La première est que parmi ceux qui travaillent au sein de ce grand ministère, 25% ne sont pas des enseignants: ce sont des administratifs, des personnels techniques et de santé, des agents de laboratoire ou encore des personnels d’éducation et d’accompagnement qui ont commencé à travailler tôt. Pour eux qui pouvaient jusqu’à présent partir à 62 ans, ce sera deux années de travail en plus…
Quant aux enseignants qui croient naïvement être épargnés par la réforme parce qu’ils ont commencé à travailler plus tard–21 ans dans le meilleur des cas lorsque le recrutement se faisait à Bac+3 et 23 ans depuis qu’il se fait à Bac+5–ils n’anticipent pasl’usure professionnellequ’ils connaîtront au cours de leur carrière et qui conduit aujourd’hui 34% des professeurs des écoles et 27% des professeurs du 2nddegré à partir avec une décote. Usés, désabusés, essorés, ils n’en peuvent plus et quittent l’enseignement au plus tôt.
Le projet de réforme des retraites doit donc être combattu!C’est pourquoi Action & Démocratie s’est associé sans aucune réserve à toutes les journées de grève et à toutes les manifestations qui ont eu lieu depuis le 19 janvier. Notre opposition à ce funeste projet, basée sur le constat que l’âge moyen de départ à la retraite est actuellement de 60,2 ans dans le 1er degré et de 62,8 ans dans le 2nddegré, ne faiblira pas. Nous lamontrerons à nouveau en participant le 07 mars à l’opération «mettons la France à l’arrêt».
L’autre grand sujet d’actualité est la revalorisation des enseignants. Promise depuis bien des années, et donc très attendue, elle entrera en vigueur seulement le 1erseptembre et comportera deuxvolets:unerevalorisation–socleetunerevalorisation–pacte.Pourl’instant,le Ministère s’est contenté de communiquer sur de simples hypothèses de travail qui sont très loin d’être satisfaisantes.
Pour la revalorisation–socle, il envisage de faire passer le montant de l’ISOE et de l’ISAE de 1.200 euros bruts annuels à 2.000 euros, ce qui représenterait une hausse de53 euros netpar mois pour tous les professeurs. La prime d’attractivité dont bénéficient ceux qui sonten début de carrière serait également augmentée, le passage à la Hors Classe pourrait être avancé d’un an et le contingent de professeurs en Classe Exceptionnelle passerait de 10% à 13,5% en 2026.Ce n’est pas rien, mais c’est très loin de la hausse de 10% pour tous initialement annoncée.
En ce qui concerne la revalorisation–pacte, elle consisterait en une somme qui atteindrait au maximum 3.650 euros bruts par an en échange de l’accomplissement d’un certain nombre de tâches supplémentaires. Lesquelles? Essentiellement des interventions en 6èmepour les PE et des remplacements de courte durée dans le 2nddegré. Pour le reste, il s’agirait de tâches qui existent déjà et qui sont rémunérées par des HSE, des IMP ou des primes spécifiques.Un marché de dupes,en somme, qui consiste à reprendre d’une main ce qui est donné de l’autre.
Cette «revalorisation historique», puisque c’est ainsi qu’elle est présentée par le Ministère, coûterait935 millions d’eurosen 2023 et1,9 milliards d’eurosen année pleine. Cela semble beaucoup. Mais lorsque l’on compare avec la loi de programmation militaire qui va allouer 118 milliards d’euros supplémentaires au Ministère de la Défense sur la période 2024–2030, soit presque 17 milliards de plus par an,c’est en réalité bienpeu. Le gouvernement a choisi ses priorités et nous n’en faisons pas partie. Action & Démocratie le déplore fortement…
Face à ces projets qui vont encore dégrader la situation des personnels de l’Education nationale, une réaction forte s’impose.Il est urgent de faire comprendre au gouvernement que notre pays ne pourra pas avoir d’avenir s’il n’accorde pas plus de considération à l’Ecole.Cela passe par un meilleur traitement, à tous les sens du terme, de ceux qui y travaillent et par un aménagement des fins de carrière qui prenne enfin en compte l’usure professionnelle.
Pour Action & Démocratie, la première étape de cet aménagement doit être la remise en place d’une cessation progressive d’activité à partir de 57 ans sans impact négatif sur la génération des droits à la retraite.
Sources: 1Ministère du Travail, du plein emploi et de l’insertion, projet pour l’avenir de notre système de retraite, dossier de presse 2Bilan social de l’Éducation nationale 2020–2021, chapitre 1 3Le Monde, 24 janvier 2023 4Bilan social de l’Éducation nationale 2020–2021, chapitre 8 5MENJ, revalorisation du métier d’enseignant 6Ministère des armées, LPM 2024–2030 : 413 milliards d’euros pour transformer les armées
« Ouvre grand tes yeux autour de toi / Le Ministère se moque de toi / Regarde le Pap à la ramasse / Il ne t’arrive pas à la godasse / Les autres eux ne sont pas sérieux / C’est à celui qui te plantera le mieux / Les médias je t’en parle même pas / Ils ne sont bons que pour les coups bas
Aucune raison de bosser 72 heures / Ton salaire c’est le salaire de la sueur / Aucune raison de bosser 72 heures / Ton salaire c’est le salaire de la peur !
Quant aux missions t’as bien raison / Là tu vas bouffer du projet bidon / Ferme ta grande gueule de fonctionnaire / Remplace ton collègue quelle que soit la matière / Ce ministère qui t’appâte au fric / Ce n’est pas pour entendre ta supplique / Mais bien pour casser l’Ecole publique / Tu n’es qu’un pion dont on veut qu’il abdique
Aucune raison de bosser 72 heures / Ton salaire c’est le salaire de la sueur / Aucune raison de bosser 72 heures / Ton salaire c’est le salaire de la peur !
Un jour viendra où tu repenseras / Ils m’ont bien eu ces cravatés / Moi je vois mon vieux ils l’ont roulé / Pour eux ce n’est même plus un futur retraité / Il est venu le temps des menteurs / Attal et Dussopt chantent en chœur / L’institution n’a plus de valeurs / Reste le mépris en profondeur »
D’après Trust, « Bosser huit heures », album “Trust”, 1979.
Après avoir dévoilé les scénarios retenus pour la revalorisation-socle des enseignants, unanimement jugés inacceptables tant par les montants proposés que par l’exclusion ou la quasi exclusion des personnels ayant plus de 23 ans d’ancienneté, et avant même le début des concertations sur le nouveau « pacte enseignant », le ministre Pap Ndiaye a repris la méthode Blanquer en annonçant dans les médias ce qu’il en serait : une revalorisation des rémunérations des enseignants qui pourrait être de 10% … pour ceux qui accepteront de « nouvelles missions ».
De quoi s’agit-il ? Principalement de missions de remplacement pour les professeurs du second degré qui devront accepter de remplacer, au pied levé et sur un simple claquement de doigt, des collègues absents. Confronté au manque récurrent de professeurs remplaçants, qu’il a consciencieusement organisé en affectant la grande majorité des TZR sur des postes à l’année, le Ministère croit ainsi tenir LA solution au problème qui affecte le plus les parents d’élèves. Une supposée idée de génie qui n’est en fait qu’une niaiserie déconnectée de la réalité des emplois du temps des professeurs !
Pour les professeurs des écoles, qui accueillent déjà dans leurs classes les élèves de leurs collègues lorsqu’ils sont absents, il s’agirait essentiellement d’accepter d’enseigner en collège la nouvelle heure hebdomadaire de renforcement et de soutien sur les fondamentaux mise en place au profit des élèves de 6ème. Un enseignement, emploi du temps oblige, qui aurait lieu dans l’immense majorité des cas le mercredi matin et qui aboutirait donc au retour en catimini de la semaine de 4,5 jours…
D’autres missions sont également prévues, comme la participation aux dispositifs Vacances apprenantes / Ecoles ouvertes, l’accompagnement des enseignants à l’école inclusive, le mentorat des élèves sur un cycle, l’orientation renforcée, la découverte des métiers au collège, le développement de la relation lycée / entreprises ou encore la mise en œuvre des fameux projets « z’innovants » issus du Conseil National de la Refondation. Mais ce ne sont pour le moment que des pistes qui devront être précisées plus tard.
Tout comme la rémunération devra être précisée. La somme de 3650 euros par an a été avancée, mais personne ne sait s’il s’agit d’un montant brut ou net, si le versement de cette somme sera étalé sur 10 mois ou s’il aura lieu en fin d’année scolaire afin de vérifier l’accomplissement effectif des contreparties qui, elles, devront correspondre à un volume annuel de 72 heures. Soit, en moyenne, 2h de travail en plus chaque semaine alors que la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance a calculé que les enseignants travaillent déjà 43 heures par semaine.
A l’issue de la 1ère réunion dite « de concertation », le ministre Pap Ndiaye a déclaré : « mon objectif est simple : revaloriser les professeurs et assurer la réussite des élèves ». Nous ne saurions être contre, à condition évidemment que les mots ne soient pas vidés de leur sens. Une « revalorisation », oui et urgemment, c’est-à-dire une augmentation de la rémunération du travail actuellement effectué par les professeurs. Ce qui n’est absolument pas ce que propose Pap Ndiaye, à savoir une augmentation de la rémunération conditionnée à l’accomplissement d’un travail supplémentaire, qui n’est rien d’autre qu’un retour au « travailler plus pour gagner plus ».
Pour Action & Démocratie, les choses sont donc simples. Il est hors de question d’accepter cette véritable gifle aux enseignants que constitue ce « pacte ». Que le Ministère commence par payer décemment ses personnels, épuisés et démoralisés, pour les heures qu’ils effectuent déjà en augmentant pour tous et sans contrepartie leur rémunération de 300 euros nets par mois. Une fois cette première étape – qui permettra seulement de compenser le retard de rémunération accumulé depuis 30 ans – réalisée, il faudra passer sans tarder à une véritable revalorisation du métier de professeur. Une tâche indispensable pour en refaire le métier réellement attractif dont le pays a besoin…
Merci à AD Orléans-Tours et AD Reims pour cette analyse.
Ou par téléphone : 06 25 72 46 36 (comme nous sommes très souvent en classe, n’hésitez pas à laisser à un message, nous rappelons systématiquement sous quelques heures).
Audrey JOUGLA, De l’or dans la tête ! Repenser l’éducation pour réparer l’école, Double ponctuation, 2022.
Dans son dernier livre, « De l’or dans la tête » (Double Ponctuation), Audrey Jougla (professeur de Philosophie) décrit avec lucidité la « dérive » du système éducatif.
Baisse du niveau des élèves, déconsidération des enseignants, réformes cosmétiques… Un livre que nous avons aimé, et dont nous partageons la grande majorité (mais pas toutes) les préconisations. Il nous pousse à réfléchir sur les élèves d’aujourd’hui et à se confronter à la réflexion d’une nouvelle génération d’enseignants qui ne baisse pas les bras malgré l’ampleur de la tâche. A méditer sur ce que nous avons eu la chance de recevoir dans le passé et à ce que nous pouvons faire pour le transmettre aujourd’hui.
L’auteur évite les écueils d’une « Ecole du passé » fantasmée tout comme l’aveuglement idéologique du « progressisme » et du relativisme parfois inhérents aux « sciences de l’Education ». Pour résumer à grands traits le message du livre on pourrait mettre en exergue ces quelques mots : « Mensonge d’hier et d’aujourd’hui, rupture d’égalité entre les élèves, exigence salutaire pour demain ».
Mensonge de l’Ecole d’aujourd’hui qui n’érige pas en priorité absolue la maîtrise de la langue (la chute du nombre d’heures de français dès le plus jeune âge en constituant un symbole terrible). La situation s’aggravant par la suite au gré d’un train devenu fou que l’enseignant doit conduire comme il le peut (et sans escales possibles pour d’éventuelles « remédiations » : avènement des « cycles » et disparition du redoublement obligent).
« Nous sommes incités, nous professeurs, à toujours valoriser, même à l’excès, tous les élèves, et à ne pas forcément être juste et à révéler leur niveau réel » : l’enseignante regrette que la hiérarchie, l’excellence, le sens de l’effort et la sélection soient devenus « des gros mots ». « On nous incite toujours à la bienveillance, mais dans la vie et dans le monde professionnel ce n’est pas comme ça. » A force de mots creux, d’égalitarisme forcené, de manque d’ambitions et d’exigence, de conformisme aussi on laisse sur le bord du chemin un nombre de plus en plus conséquent de nos jeunes. Ils sont maintenus dans un système dont ils comprennent bien vite qu’il ne pousse pas à l’effort, qu’il sanctionne peu, qu’il cultive l’impunité mais aussi parfois l’injustice. Les différences entre ceux qui sont aidés en dehors de l’Ecole (famille, réseaux…) et les autres deviennent très vite abyssales et on assiste alors à la course « d’un train fou chargé de passagers qui n’ont pas de destination commune mais que les professeurs doivent conduire ». Car « on ne fait pas de vagues dans la grande maison de l’Éducation nationale. Il faut que tout le monde passe, que tout le monde ait 12, façon École des fans, que les parents soient contents, que le rectorat n’entende pas parler de nous. Il faut que les gamins aient leur examen en carton, leur orientation en pâte à modeler, ce qu’ils feront après, ce qu’ils auront gardé, ça ne nous concerne plus. »
Rupture d’égalité actuelle entre la majorité de notre jeunesse (et il ne s’agit pas ici seulement des zones dites « sensibles », ZEP ou autres zones violences… mais bien aussi de cette « France périphérique », de ces établissements ruraux ou/et situés dans des villes moyennes de province par exemple) et celle plus « privilégiée » dont la famille, le milieu social connaissent les codes, les réseaux, les possibilités de contournement du système éducatif actuel. Celle qui quitte très vite les wagons du train éducatif devenu fou pour aller étudier dans d’autres écoles, plus élitistes et souvent privées, gages de l’accès à la culture dite (par certains) « bourgeoise » et clé de la réussite sociale quoiqu’on en dise (hormis les miroirs aux alouettes habituels type footballeur professionnel, chanteur/chanteuse et désormais influenceurs sur les réseaux sociaux…).
Il ne faut pas (plus ?) se voiler la face : nous allons à vitesse effrénée vers un système à plusieurs vitesses. Pendant que certains sont inscrits dans des écoles où sont érigées (parfois à l’outrance) en vertus cardinales l’effort, l’exigence voire la compétition, où chaque élève (et sa famille) a conscience de son niveau et où la culture classique est enseignée sans mauvaise conscience… une autre, la plus nombreuse, se contemple passagère d’un long et ennuyeux voyage où l’on ne sait pas vraiment où on en est, où les intervenants et les « projets » se multiplient au détriment des disciplines proprement dites, où l’évaluation est floue, voire mensongère et variable selon les établissements. Une école où certains référentiels intègrent davantage de « compétences » liées aux savoir-être qu’aux savoirs et aux savoir-faire…. Peut-être même un jour apparaîtront des « savoir-savoir » ? … Cela permet d’organiser la grande « Ecole des fans » actuelle où chaque élève peut et doit réussir à coup de smileys et de gommettes de couleurs. Couplée au #pasdevague structurel et parfois au zèle de quelques collègues sincèrement convaincus de bien faire ou avides de prébendes octroyées par la hiérarchie pour leur « investissement » le cocktail s’avère détonnant et finira bien par nous sauter à la figure.
En attendant ce sont les jeunes à qui l’on ment pendant des années qui, privés de cadre et de repères, se fracassent sur le mur du réel lorsque se présente la grande faucheuse des rêves lycéens : la ci-devant Dame Parcoursup. Car à trop reculer le diagnostic, à empiler les cautères sur des jambes de bois (AP, groupes de remédiation…) il arrive néanmoins toujours. Plus tard, mais toujours. Ce n’est plus le collège ni même le lycée, c’est la réalité des études supérieures et/ou le monde de la vie professionnelle.
Exigence salutaire pour demain voilà en creux la préconisation de l’auteur et l’on ne pourra qu’y souscrire.
Audrey Jougla nous rappelle utilement que le développement de la pensée exige un cadre. Il ne s’agit pas de revenir à une fantasmée « Ecole d’avant » qui n’a jamais véritablement existé mais simplement d’affirmer que tout développement d’un enfant puis d’un adolescent doit s’inscrire dans un cadre. Si on se contente de parler du système éducatif il est évident que la perte de repères est évidente. L’enseignant et plus largement l’institution « Education nationale » n’apparaissent plus pour beaucoup de familles comme une « autorité » au sens noble du terme (il n’est pas question ici de parler d’autoritarisme et de sanctions à la schlag’ évidemment). L’horizontalité est de mise : tout est contestable, tout de suite et par tout le monde (élèves, parents, direction de l’établissement…), les enjeux de l’orientation post-bac accélérant encore les choses en fin de lycée (Parcoursup). De même on assiste à la fin du cadre collectif, l’individualisation devient la norme. L’exemple le plus édifiant étant la quasi-disparition de la notion de « classe » au lycée liée à la récente réforme Blanquer. Les enseignants sont alors placés en première ligne face à une multitude de demandes et de problématiques toutes différentes et parfois très complexes.
Evaluer moins mais mieux. Et surtout de manière honnête. L’ensemble des dernières réformes (collège puis lycée) illustre ces dérives : toujours plus de dispositifs, toujours moins d’importance aux disciplines, toujours moins d’exigence sur le fond… Et pour parler spécifiquement de la fin du lycée toujours plus d’évaluations pour orienter, pour diriger les « flux » … L’évaluation arrache alors son hideux masque mensonger entretenu depuis l’enfance pour devenir l’enjeu de toute une vie future… Le jeune déboussolé se retrouve, avec sa famille, à ne pas comprendre et encore plus fondé à réclamer des comptes à la figure la plus proche : l’enseignant.
Casser les préjugés des élèves entretenus par toute une société et l’avènement des réseaux sociaux (notamment Instagram et Tik Tok). Ne pas s’interdire d’aborder l’ensemble des sujets, refuser la tyrannie de l’émotion et y opposer systématiquement la Raison, lutter contre le relativisme et l’égalitarisme ambiant dans la société voire parfois l’institution. Cela s’avère être une lutte ingrate à mener pied à pied chaque jour mais c’est un service fondamental à rendre à nos élèves pour leur construction intellectuelle et plus globalement leur existence future.
Exigence aussi pour nous autres enseignants. Nous payer enfin de manière décente avec une hausse significative de nos traitements, eu égard à l’importance de notre mission. Maintenir un haut niveau de recrutement par le biais d’un concours exigeant afin de donner à la jeunesse les meilleurs professeurs possibles et ce sur l’ensemble du territoire. L’auteur note d’ailleurs, par l’étude des statistiques récentes, une certaine baisse du niveau des concours de recrutement et s’en inquiète fort justement. On ajoutera que le recours exponentiel à des personnels enseignants contractuels non diplômés (peu ou pas formés) , taillables et corvéables à merci par une administration souvent rivée sur les chiffres et les coûts, aggrave encore le problème. Audrey Jougla plaide aussi, point sur laquelle on ne la suivra pas (mais qui peut se comprendre au fil de sa démonstration), pour la possibilité d’inspections inopinées portant sur la réalité du métier en lieu et place du jeu de dupes actuel (et même plus ancien… l’ubuesque du système en la matière ne remontant pas à la mise en place du PPCR). On pourrait en effet l’imaginer mais cela serait oublier que l’inspection vise malheureusement souvent à vérifier la mise en place des dernières lubies pédagogiques en vogue au Ministère, cela pourrait aussi devenir un redoutable moyen de « management » au niveau local dans les mains de certains chefs d’établissement soucieux d’exercer un petit pouvoir de caporalisation dans leur établissement face à quelques esprits rebelles. Il est si facile de déstabiliser un enseignant aujourd’hui.
« Nous tenons les murs d’une maison qui s’effondre » écrit Audrey Jougla et elle a bien raison. Merci à elle pour cet ouvrage percutant et émouvant où une jeune collègue ne se résout pas à abdiquer, cherche à comprendre les maux dont l’institution souffre et propose des pistes de réflexions qui engagent au débat. Elle redonne de l’espoir à « Ceux du terrain » qui comme Maurice Genevoix l’écrivait de « Ceux de 14 » n’en peuvent plus, sont souvent résignés ou cherchent désormais à fuir l’Education Nationale, cette ancienne fierté française et républicaine. Merci à elle pour ceux qui, de tous bords politique, syndical ou idéologique, crient dans le désert ou/et sont découragés par des politiques qui s’en moquent, des médias qui ne s’y intéressent souvent qu’en en survolant les enjeux. Et, last but not least, une opinion publique qui ne comprend pas les mutations gravissimes récentes de l’Ecole et dont elle sent pourtant confusément que ses enfants en sont les principales victimes.
Qui de mieux, pour en parler, qu’Audrey Jougla elle-même ? Invitée sur France 3, son interview est disponible en libre accès sur YouTube (cliquez sur l’image) :
Et pour ceux qui veulent aller plus loin n’hésitez pas à écouter le podcast de l’intervention d’Audrey Jougla sur la radio France Bleu (cliquez sur le lien ci-dessous) :
Retraites, revalorisation ridicule, annonces Collège… La solution c’est l’ACTION !
26 Janvier 2023
» You had me several years ago when I was still quite naive / Well you said that we made such a pretty pair and that you would never leave / But you gave away the things you loved / And one of them was me / You’re so vain (you’re so vain) » .
Carly Simon, « You’re so vain », album “No Secrets”, 1972.
« Les avantages du mensonge sont d’un moment, et ceux de la vérité sont éternels ; mais les suites fâcheuses de la vérité, quand elle en a, passent vite, et celles du mensonge ne finissent qu’avec lui ».
Denis Diderot, Le rêve de D’Alembert, 1769.
Chers collègues,
Le gouvernement persiste dans sa volonté d’imposer sa réforme scélérate des retraites. Non-dits, injustices voire mensonges en sont les caractéristiques principales. « Action et Démocratie CFE-CGC » s’oppose résolument à ce projet de société mortifère et se joint logiquement à la journée de grève et d’action du mardi 31/01. La vanité voire l’arrogance crasse de nos dirigeants actuels ne semblent plus avoir de bornes. Il est nécessaire de s’informer, de réfléchir, de débattre afin de s’opposer à la destruction méthodique de l’Education nationale actuelle. Nous y prenons toute notre part.
Sur d’autres sujets : la revalorisation salariale et notamment la « prime innovation », les annonces sur le collège… la méthode du pouvoir est la même et doit être dénoncée puis combattue.
Plus que jamais l’ESPOIR c’est de s’engager pour défendre notre mission et nos métiers, pour cela une seule solution rejoindre le syndicat qui fait le « pari de l’Intelligence », amplement illustré ci-dessous, « ACTION ET DEMOCRATIE CFE-CGC » !
Cette lettre d’information aborde, entre autres choses, ces sujets brûlants (textes issus d’AD national, AD Orléans-Tours, AD Reims, AD Dijon et AD Lyon). Cliquez sur les liens en orange…
I- Réflexion
Pour prendre un peu de recul sur l’actualité de l’Éducation Nationale et sur les grandes orientations pédagogiques du monde contemporain.
1) Retraites : l’inacceptable réforme.Chez « Action & Démocratie » on parle VRAI : NON nous n’acceptons pas cette réforme scélérate et nous expliquons clairement pourquoi. Le point avec ce texte de nos amis de Reims toujours valable pour la grève du 31/01.
4) La « prime innovation » : une farce dont on ne se remet pas.Vous voulez effectuer votre travail honnêtement, tranquillement et sans chercher à vous « vendre » ? Cette prime n’est PAS (PAP ?) pour vous ! Fin de la gestion centralisée des personnels, mise en concurrence des établissements et des professeurs : voilà vers quoi nous emmène Pap Ndiaye. Cela nous donne furieusement envie de (re) devenir un prof’ préhisto !!! 😂😠
Pour se tenir informé des actions, des propositions et des succès d’A&D, à l’échelle nationale et académique.
1) Action & Démocratie et la CFE-CGC s’associent au mouvement de grève du 31 janvier. Opposés aux grèves perlées qui n’ont jamais fait leurs preuves, nous nous sommes très rarement associés aux mouvements sans lendemains de ces dernières années. La situation est hors normes : la réforme des retraites qui s’annonce est une régression pour les personnels de l’Education nationale qui, à 64 ans et plus, ne se voient pas faire cours dans le climat scolaire français, connu pour être l’un des plus difficiles de l’OCDE.
2) Notre réflexion sur le fléau du harcèlement scolaire.Le suicide de Lucas, un adolescent de 13 ans, dans les Vosges, a relancé la question brûlante du harcèlement scolaire. A plusieurs reprises « Action et Démocratie » a tiré la sonnette d’alarme et dénoncé l’inaction du Ministère dans ce domaine, et pour cause : Pour lutter efficacement contre ce fléau, il faut préalablement mettre fin à l’impunité dont jouissent généralement les élèves violents et au « pas-de-vague » qui gangrène tant d’établissements scolaires ! Tant que la lâcheté et la politique de l’autruche domineront, d’autres jeunes victimes le paieront de leur vie.
III- Bon à savoir
Des conseils, des outils juridiques, des lectures précises de nos textes de loi… pour ne pas être mis en difficulté au quotidien face aux injonctions parfois inconséquentes de votre hiérarchie et aux pressions toujours plus nombreuses des « parents d’élèves ».
1) Note de lecture :Camille Dejardin, professeur de philosophie, publie dans la collection « Tracts » de Gallimard un brûlot salutaire, Urgence pour l’école républicaine. A lire sans modération : un état des lieux impitoyable et des propositions de bon sens, parfois originales. En supplément, un lien vers son interview sur la chaîne MarianneTV (journal Marianne), au bas de la page 3.
2) Nos textes impérissables sont toujours utiles : servez-vous-en ! Voilà maintenant un an que nous concevons des ressources informatives ou juridiques destinées à durer dans le temps : évaluation « par compétences », harcèlement scolaire, protocole d’urgence pour la prise en charge des élèves malades, PAP… Les voici récapitulées dans un document unique.
Confraternellement,
Le président « Action & Démocratie CFE-CGC » dans les académies de Lyon et de Grenoble
Ou par téléphone : 06 25 72 46 36 (comme nous sommes très souvent en classe, n’hésitez pas à laisser à un message, nous rappelons systématiquement sous quelques heures).
Premières réflexions sur les annonces en Collège : suppression de la Technologie en 6ème, heures de consolidation Maths / Français…
Les annonces récentes sur le collège sont bien inquiétantes. Elles se concrétisent en ce moment avec l’arrivée des DHG dans les établissements et les consignes répercutées par des équipes de direction souvent déboussolées et, elles aussi, prises de court.
A chaud, et à la lumière des informations qui nous arrivent du terrain, nous établissons un diagnostic bien sévère de ces annonces très médiatiques à destination du grand public… Dans la réalité, et en grattant un peu, suintent de ce projet fétide plutôt la tambouille, le mépris des personnels et la volonté d’une école de plus en plus « managée». Le résultat est connu d’avance : bien loin de l’espoir d’un redressement on y trouvera le mal-être de tous (élèves comme personnels) et des résultats décevants voire une aggravation du problème. Mais on aura entre-temps abusé la confiance du bas peuple… : « Dormez tranquilles esprits simples ! » semblent nous dire avec le sourire le Ministre et ses affidés…
Voici nos premiers constats et analyses en attendant d’ici peu de faire des contre-propositions lucides, basées sur l’expérience de terrain et non démagogiques.
1) Suppression sans concertation et pleine de mépris pour les collègues concernés d’une heure de Technologie en 6ème. Nous dénonçons et refusons cette mesure injuste et inappropriée !
2) Mise en place d’une heure de consolidation ou approfondissement Maths / Français mais selon des modalités ubuesques voire démoniaques…
3) Annonce en filigrane de dispositifs nouveaux et complètement « hors-sol » voire dangereux : « découverte des métiers en 5eme », polyvalence des personnels (quid de l’avenir de nos « statuts » ?), création possible de moyens de remplacement par la transformation de postes fixes de collègues en potentiels TZR (au moins sur une partie de leur service).
4) Dispositifs en barrettes qui vont alourdir les EDT des enseignants et des élèves et permettre une gestion managériale des collègues (potentiellement « coincés » dans les établissements de 8h30 à 17h30 toute la journée et donc présents pour d’autres « missions »).
5) Comme à Amiens perspective d’échanges de services entre PE et professeurs du secondaire… On croit rêver !
6) Pilotage au local renforcé, nouvelle autorités intermédiaires : intervention des IEN dans les missions des professeurs de collège etc…. Pandémie de « réunionnite » à l’horizon ! (pas de vaccin découvert par la science à ce jour malheureusement…).
7) Dispositifs mis en place sur des créneaux (le mercredi ?, le soir ?) pour faire intervenir prioritairement les PE (payés moins chers en heures supplémentaires…), perspective de réunions multiples non payées… par exemple pour harmonisation PE / professeurs, voire entre enseignants effectuant la mission de consolidation et le professeur de Français ou de Maths de la classe…
On le voit le ciel se charge de noirs nuages pour le Collège… « Action et Démocratie CFE-CGC » s’y oppose farouchement, et proposera bientôt d’autres solutions marquées du sceau du bon sens, de l’exigence et de l’expérience de terrain.
Picsou et ses copains : Mac Kinsey et Nicolas le Pantouflé…
Article initialement diffusé en janvier 2022.
« C’est le plus grand boss de toute la ville, Picsou, Picsou / C’est l’plus puissant de tout Canardville, Picsou, Picsou / Il vaut des milliards, en or en dollars, Picsou ouhouh / En suivant Fifi, Riri et Loulou ouhouh / Nous entrerons dans la bande à Picsou ouhouh / C’est le plus riche, froid de canard / Le plus chiche, le plus roublard ».
D’après le générique, « la Bande à Picsou », 1987.
Rien de neuf sous le soleil bien pâle du syndicalisme (notamment celui de l’Education Nationale)… Du neuf il y en a pourtant dans les dernières informations nous revenant de la rue de Grenelle. Outre l’escapade majorquine de notre sémillant ministre il nous apparaît opportun de revenir sur quelques points qui nous semblent illustrer le bateau ivre de la « gouvernance » de notre Ministère.
1) Les personnels de l’Education Nationale ont appris il y a quelques jours en même temps que la France entière, que le ministère avait versé au cabinet Mac Kinsey France une somme d’environ 500 000 euros dont le bénéficiaire n’est toujours pas capable de dire à ce jour à quoi elle a véritablement servi. Plus précisément, lors de son audition le 18 janvier 2022 par la commission sénatoriale ad hoc, à la question posée par la sénatrice Eliane Assassi (lien vidéo disponible ici) en sa qualité de rapporteur lui demandant à quoi avait abouti sa mission après avoir « obtenu un contrat d’un montant de 496 800 euros pour évaluer les évolutions (sic) du métier d’enseignant », Monsieur Karmi Tadjeddine, co-dirigeant dudit cabinet Mac Kinsey France, a répondu (verbatim) qu’il s’agissait « d’accompagner la DITP pour organiser un séminaire qui était prévu pour réfléchir aux grandes tendances du marché (sic) des métiers de l’enseignement et à ce titre quelles pouvaient être (sic) les réflexions autour du métier d’enseignant ». Et d’ajouter : « nous avons accompagné la DITP dans cette réflexion », effectué des « travaux de comparaison internationale (benchmarking) », « analysé les évolutions » afin de « réfléchir à des thèmes de réflexion » (sic) !
Le Picsou du Ministère a donc versé à un cabinet de conseil près d’un demi-million d’euros pour qu’il réfléchisse à des thèmes de réflexion et qu’il organise un séminaire ! C’est du moins ce que prétend l’entreprise bénéficiaire de cet argent, qui est l’argent des Français, rappelons-le…
Ces révélations provoquent la nausée et l’écœurement, car nous savons déjà très bien que c’est dans le cadre d’un soi-disant Grenelle où ont été invités les premiers venus et les moins autorisés à parler intelligemment du métier d’enseignant que le cabinet Mac Kinsey France a reçu un demi-million d’euros pour faire trois affiches destinées à persuader l’opinion que le Ministre avait revalorisé de « manière historique » le salaire des enseignants en l’augmentant en moyenne de 23 euros bruts par mois !
2) Picsou, pingre avec le « petit personnel », s’est montré bien plus prodigue avec d’autres : il a généreusement récompensé ses cadres en fin d’année à coup de primes conséquentes (jusqu’à 50 000 euros pour un recteur) pour avoir servilement appliqué sa politique et parfois réprimé les contestations des « gueux » des salles des profs et plus largement de « Ceux du terrain » : enseignants, AESH, Vie scolaire, administratifs, personnels techniques et de services… De belles carrières se font aujourd’huiau sommet de la pyramide : rapides, sans forcément les titres universitaires requis… (se référer à certaines nominations de recteurs) si on appartient aux bons réseaux et que l’on ne s’étouffe pas de certains arrangements avec sa conscience (voir les multiples affaires de répression de collègues pour des motifs ubuesques récemment : Jean-Christophe Peton à Besançon, William Thibault à Nantes, Matthieu Faucher à Malicornay…).
3) Des petits recasages de copains en galère aussi comme l’atteste la récente nomination du nouveau chef de cabinet de M. Blanquer : le distingué Nicolas le Pantouflé, un ancien député habitué à quémander des « cadeaux » aux ambassadeurs du Qatar à Paris (article de Challenges) et régulièrement retoqué pour des conflits d’intérêts par les plus hautes autorités de l’Etat (article de Marianne).
Citons simplement « Marianne » dans son article du 30/12/2021 : « Tout est bien qui finit bien. Après une tentative de pantouflage ratée en raison de risques de conflit d’intérêts, Nicolas Bays, ex-conseiller et compagnon de la ministre de l’Industrie d’Agnès Pannier-Runacher, s’est finalement trouvé une place au soleil : ce jeudi 30 décembre, le Journal officiel annonce en effet sa nomination comme chef de cabinet du ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. L’ancien député socialiste du Pas-de-Calais avait dû démissionner de son poste de chef de cabinet de la ministre de l’Industrie lorsque cette dernière avait, en avril dernier, donné son adresse lors du dépôt de sa candidature aux élections régionales dans les Hauts-de-France. Depuis décembre 2020, ce concubinage est en effet incompatible avec la loi, qui interdit à un ministre d’employer son conjoint.
Mais les malheurs du nouveau « dircab » de Picsou ne s’étaient pas arrêtés là : « Alors qu’il ambitionnait de se faire embaucher par le leader mondial des semi-conducteurs, le Grenoblois Soitec, la Haute autorité pour la transparence de la vie publique avait recalé sa demande. Le Conseil d’État enfonçait le clou sur ce recasage, en soulignant que, de par ses anciennes fonctions, Nicolas Bays « avait été en position de connaître l’ensemble des sujets évoqués et d’influer sur les décisions prises » dans le domaine des composants électroniques, notamment soutenu par un plan d’aides publiques de l’État de 900 millions d’euros, Nano 2022. Selon les magistrats, sa reconversion présentait donc « un risque déontologique important ».
On rappellera que cette pratique du « pantouflage » consiste pour un haut fonctionnaire à passer du public au privé pour obtenir un salaire souvent plus attractif en sachant faire jouer son « réseau » et en mettant en avant ses « compétences » (souvent acquises par sa formation et ses fonctions dans le… public). Les « gueux des salles des profs », les personnels de terrain… si souvent culpabilisés par leurs autorités de tutelle apprécieront toute la grandeur morale des nouveaux prestataires de service de l’Education Nationale…
On le voit le temps des « politichiens » comme le disait jadis De Gaulle n’est pas terminé au bon royaume de Grenelle. Les tenants de la forteresse et leurs affidés sont prêts à accueillir de nouveaux stipendiés…. Cela pourra toujours servir dans le futur…L’argent public n’est pas rare pour tous en ce bas monde… Les personnels « choyés » et « revalorisés de manière historique » apprécieront (graphique salaires profs)…
« Action et Démocratie CFE-CGC » dit les choses et ne cherche pas à engager les personnels dans des combats mal préparés et voués à l’échec. D’autres actions sont possibles, nous les menons au quotidien, rejoignez-nous !
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Face à la prime « innovation » : Redevenir (presque) le prof préhisto ?
« Projets bidons, copinages et cours de frime / Ça n’est pas une place pour moi / Mensonges gris aux apprenants et concurrence pour la prime / Vraiment pas une place pour moi / Smileys roses et cent items à cocher avant d’dormir / Ça n’est pas une vie pour moi / Prozac en intraveines, pâtes et riz pour se nourrir / Vraiment pas une vie pour moi / J’en ai marre, j’en ai marre de lire des trucs moches dans les B.O. / J’en ai marre, très, très marre qu’on m’dise c’qui est neuf ou ce qui est beau / J’veux partir / Redevenir le prof préhisto / Sans gommettes sans pipeau / Jouer du tam, tam, tam, tam, tam ».
D’après Michel Polnareff, « Tam tam », album “Bulles”, 1981.
« C’est nous qui passons quand nous disons que le temps passe ».
Henri Bergson, Durée et Simultanéité, 1922.
Dans son édition du 6 décembre dernier le journal « Les Echos » (lien ici) nous annonce « qu’une prime devrait être accordée aux enseignants qui s’investissent dans un projet d’innovation pédagogique. D’un montant annuel de 250 à 1.500 euros, elle serait versée en début d’année prochaine, préfigurant le futur « pacte » enseignant promis par Emmanuel Macron ».
On le voit « l’individualisation des carrières », la « personnalisation des parcours » voilà ce qu’on entend par REVALORISATION du côté de la rue de Grenelle, et plus prosaïquement des « technos » du Ministère cadrés par les oukases de Bercy. Bien loin des promesses (déjà maigres) de revalorisation pour tous, d’ailleurs depuis démenties par le Mandrake de l’Education Nationale, celui qui transforme les étrennes en gifles, le triste Pap Ndiaye. C’est la volonté d’en finir avec la gestion collective des personnels, de mettre en place une concurrence entre les établissements (et même en leur sein entre les agents), de créer un climat où chacun sera tellement occupé à défendre ses intérêts particuliers qu’il ne sera plus jamais question de s’opposer à des décisions mortifères pour l’Ecole et plus largement notre jeunesse, par fatigue ou par peur. Et, last but not least, de rémunérer ces quelques « pourboires » par des primes non prises en compte pour la retraite…
« L’Ecole, une institution asphyxiée par la réforme » écrivait notre vice-président René Chiche dans Marianne l’an passé. Outre le fait de réaffirmer, utilement, que l’Ecole n’est pas « un service public d’Education » mais bien une « Institution » (ce qui n’est pas, et de loin, la même chose) il nous rappelait ainsi que le temps éducatif est celui du temps long. Les « réformes » permanentes et cycliques, au gré de Ministres de rencontre, jamais évaluées mais toujours présentées comme « innovantes » constituent l’aveu d’une impuissance manifeste doublée d’une arrogance crasse. Pensons à la mascarade de la réforme du collège (déjà !) en 2016 puis à celle qui ravage les lycées et leur organisation actuellement. Soyons plus humbles et réfléchissons bien avant toute mesure envisagée pour notre Ecole. Comme disait Bergson : « C’est nous qui passons quand nous disons que le temps passe ». Ne nous croyons pas toujours plus avisés que nos prédécesseurs à priori. En vérité la pierre angulaire de l’Ecole doit être l’Exigence. Les résultats et les parcours ne prendront pas la même forme pour tous : et alors ? Le but n’est pas l’illusion d’une « réussite » reposant sur des mensonges et des diplômes en chocolat. Il est bien plus de donner à chacun la possibilité de développer au plus haut ses capacités, de toutes sortes, et dans le domaine qu’il aura choisi en toute conscience. Et cela c’est possible !
La première pierre à poser, bien loin d’une énième réforme « innovante », est de fournir les meilleurs maîtres à notre jeunesse. Des concours exigeants, des professeurs bien formés et respectés pour leur haut niveau de connaissances, bien payés et bien traités par leur hiérarchie. Et à qui « l’on fichera la paix ». Il n’y aura plus alors, soyez-en assurés, de « crise de recrutement » et les meilleurs étudiants voudront devenir enseignants. La deuxième consiste à graver une règle d’or dans le Code de l’éducation pour assurer à nos enfants des conditions d’étude correctes avec des classes à effectifs raisonnables. Les comparaisons européennes font à cet égard froid dans le dos. Que nos dirigeants prennent ces deux décisions et la très grande majorité des problèmes sera résolue. Mais finalement peut-être est-ce trop simple ? trop « conservateur » ? Serions-nous des « préhistos » ?
La vérité est bien sûr ailleurs. C’est à chaque enseignant de décider de sa pratique, nous sommes et seront toujours des artisans soucieux de faire bon ouvrage. L’interdisciplinarité, l’ouverture à d’autres manières d’enseigner, le recours à des « projets » ? Pourquoi pas ? Mais cela doit être laissé à l’arbitrage de l’expert : le professeur dans la salle de classe. Et en aucun cas le prétexte à une concurrence malsaine attisée par la paupérisation de toute une profession savamment tue voire niée depuis des décennies. « Ceux du terrain » le savent bien. C’est NOUS qui, in fine, avons les clés de l’avenir du pays. On ferait bien de s’en souvenir.
« Action et Démocratie CFE-CGC » s’oppose une nouvelle fois à cette « réformite » permanente, maladie dégénérative de l’Education nationale (dont le vaccin reste à découvrir…) issue de « l’alliance objective entre des adversaires apparents : les promoteurs de ces réformes voulant mettre à bas le supposé élitisme français reposant sur les humanités classiques et les utilitaristes pour qui ces vieilleries ne servent à rien au regard de l’unique impératif : produire une main d’œuvre adaptée dans la compétition mondiale » pour citer un récent éditorial de Natacha Polony. Elle augure d’un avenir morose pour les personnels entre futur « pacte » attrape-gogos et innovation « piège à c… ». Ni « idiots utiles » ni opposants systématiques nous continuons de faire le « Pari de l’Intelligence » afin de construire un syndicalisme sans idéologie et au plus proche des attentes des personnels. Et il ne faudra donc pas compter sur nous pour avaliser ces projets de réforme porteurs de sombres sous-entendus et annonciateurs de lendemains pénibles.
BILAN DES ELECTIONS PROFESSIONNELLES dans l’académie de Grenoble pour notre syndicat :
« Action et Démocratie CFE-CGC » Grenoble obtient dès sa première participation plusieurs centaines de voix ! (à titre de comparaison déjà l’équivalent d’ 1/3 de syndicats bien plus « installés » comme la CGT ou le SNE par exemple).
MERCI A TOUS !
Pas de sièges pour « Action et Démocratie CFE-CGC » au CSA de l’Académie de Grenoble mais un score très encourageant pour une première participation ! Cela ne fait cependant pas obstacle à notre droit d’agir notamment pour l’accompagnement des collègues qui contesteraient une décision administrative. Notre syndicat a obtenu ce droit devant le Conseil d’état qui a été élargi par le Conseil Constitutionnel (lien ici). Et oui, AD ne se contente pas de protestations de pure forme, de postures médiatiques ou simplement d’appels récurrents à des journées de grève d’une journée vouées à l’échec ! Nous n’hésitons pas à saisir les plus hautes juridictions de l’Etat afin de défendre les intérêts des personnels lorsque le Ministère s’affranchit des règles élémentaires du droit ! Nous sommes encore jeunes dans l’académie, pas encore implantés partout mais résolument sur la voie de l’ACTION pour refaire de l’Education nationale une fierté partagée et remettre en place une Ecole qui INSTRUISE !
Merci aux collègues qui ont accepté de figurer sur nos listes, ont contribué à notre campagne, ont voté et fait voter pour nous ! Merci aussi aux amis de la confédération CFE-CGC Auvergne-Rhône-Alpes pour leur soutien. Ces résultats nous obligent et décuplent notre volonté de nous engager au service des collègues, toujours plus nombreux, qui nous rejoignent. Le bureau académique appelle l’ensemble des collègues qui ont voté pour nous et/ou qui ont montré de l’intérêt pour nos actions et propositions à nous REJOINDRE !
Le bureau académique « Action et Démocratie CFE-CGC » Grenoble adresse à l’ensemble des collègues ses meilleurs voeux pour la nouvelle année ! Elle sera très vraisemblablement rude mais aussi passionnante. Nous prendrons évidemment toute notre place dans les grands débats qui s’annoncent.
Ou par téléphone : 06 25 72 46 36 (comme nous sommes très souvent en classe, n’hésitez pas à laisser à un message, nous rappelons systématiquement sous quelques heures).
Face à la prime « innovation » : Redevenir (presque) le prof préhisto ?
« Projets bidons, copinages et cours de frime / Ça n’est pas une place pour moi / Mensonges gris aux apprenants et concurrence pour la prime / Vraiment pas une place pour moi / Smileys roses et cent items à cocher avant d’dormir / Ça n’est pas une vie pour moi / Prozac en intraveines, pâtes et riz pour se nourrir / Vraiment pas une vie pour moi / J’en ai marre, j’en ai marre de lire des trucs moches dans les B.O. / J’en ai marre, très, très marre qu’on m’dise c’qui est neuf ou ce qui est beau / J’veux partir / Redevenir le prof préhisto / Sans gommettes sans pipeau / Jouer du tam, tam, tam, tam, tam ».
D’après Michel Polnareff, « Tam tam », album “Bulles”, 1981.
« C’est nous qui passons quand nous disons que le temps passe ».
Henri Bergson, Durée et Simultanéité, 1922.
Dans son édition du 6 décembre dernier le journal « Les Echos » (lien ici) nous annonce « qu’une prime devrait être accordée aux enseignants qui s’investissent dans un projet d’innovation pédagogique. D’un montant annuel de 250 à 1.500 euros, elle serait versée en début d’année prochaine, préfigurant le futur « pacte » enseignant promis par Emmanuel Macron ».
On le voit « l’individualisation des carrières », la « personnalisation des parcours » voilà ce qu’on entend par REVALORISATION du côté de la rue de Grenelle, et plus prosaïquement des « technos » du Ministère cadrés par les oukases de Bercy. Bien loin des promesses (déjà maigres) de revalorisation pour tous, d’ailleurs depuis démenties par le Mandrake de l’Education Nationale, celui qui transforme les étrennes en gifles, le triste Pap Ndiaye. C’est la volonté d’en finir avec la gestion collective des personnels, de mettre en place une concurrence entre les établissements (et même en leur sein entre les agents), de créer un climat où chacun sera tellement occupé à défendre ses intérêts particuliers qu’il ne sera plus jamais question de s’opposer à des décisions mortifères pour l’Ecole et plus largement notre jeunesse, par fatigue ou par peur. Et, last but not least, de rémunérer ces quelques « pourboires » par des primes non prises en compte pour la retraite…
« L’Ecole, une institution asphyxiée par la réforme » écrivait notre vice-président René Chiche dans Marianne l’an passé. Outre le fait de réaffirmer, utilement, que l’Ecole n’est pas « un service public d’Education » mais bien une « Institution » (ce qui n’est pas, et de loin, la même chose) il nous rappelait ainsi que le temps éducatif est celui du temps long. Les « réformes » permanentes et cycliques, au gré de Ministres de rencontre, jamais évaluées mais toujours présentées comme « innovantes » constituent l’aveu d’une impuissance manifeste doublée d’une arrogance crasse. Pensons à la mascarade de la réforme du collège (déjà !) en 2016 puis à celle qui ravage les lycées et leur organisation actuellement. Soyons plus humbles et réfléchissons bien avant toute mesure envisagée pour notre Ecole. Comme disait Bergson : « C’est nous qui passons quand nous disons que le temps passe ». Ne nous croyons pas toujours plus avisés que nos prédécesseurs à priori. En vérité la pierre angulaire de l’Ecole doit être l’Exigence. Les résultats et les parcours ne prendront pas la même forme pour tous : et alors ? Le but n’est pas l’illusion d’une « réussite » reposant sur des mensonges et des diplômes en chocolat. Il est bien plus de donner à chacun la possibilité de développer au plus haut ses capacités, de toutes sortes, et dans le domaine qu’il aura choisi en toute conscience. Et cela c’est possible !
La première pierre à poser, bien loin d’une énième réforme « innovante », est de fournir les meilleurs maîtres à notre jeunesse. Des concours exigeants, des professeurs bien formés et respectés pour leur haut niveau de connaissances, bien payés et bien traités par leur hiérarchie. Et à qui « l’on fichera la paix ». Il n’y aura plus alors, soyez-en assurés, de « crise de recrutement » et les meilleurs étudiants voudront devenir enseignants. La deuxième consiste à graver une règle d’or dans le Code de l’éducation pour assurer à nos enfants des conditions d’étude correctes avec des classes à effectifs raisonnables. Les comparaisons européennes font à cet égard froid dans le dos. Que nos dirigeants prennent ces deux décisions et la très grande majorité des problèmes sera résolue. Mais finalement peut-être est-ce trop simple ? trop « conservateur » ? Serions-nous des « préhistos » ?
La vérité est bien sûr ailleurs. C’est à chaque enseignant de décider de sa pratique, nous sommes et seront toujours des artisans soucieux de faire bon ouvrage. L’interdisciplinarité, l’ouverture à d’autres manières d’enseigner, le recours à des « projets » ? Pourquoi pas ? Mais cela doit être laissé à l’arbitrage de l’expert : le professeur dans la salle de classe. Et en aucun cas le prétexte à une concurrence malsaine attisée par la paupérisation de toute une profession savamment tue voire niée depuis des décennies. « Ceux du terrain » le savent bien. C’est NOUS qui, in fine, avons les clés de l’avenir du pays. On ferait bien de s’en souvenir.
« Action et Démocratie CFE-CGC » s’oppose une nouvelle fois à cette « réformite » permanente, maladie dégénérative de l’Education nationale (dont le vaccin reste à découvrir…) issue de « l’alliance objective entre des adversaires apparents : les promoteurs de ces réformes voulant mettre à bas le supposé élitisme français reposant sur les humanités classiques et les utilitaristes pour qui ces vieilleries ne servent à rien au regard de l’unique impératif : produire une main d’œuvre adaptée dans la compétition mondiale » pour citer un récent éditorial de Natacha Polony. Elle augure d’un avenir morose pour les personnels entre futur « pacte » attrape-gogos et innovation « piège à c… ». Ni « idiots utiles » ni opposants systématiques nous continuons de faire le « Pari de l’Intelligence » afin de construire un syndicalisme sans idéologie et au plus proche des attentes des personnels. Et il ne faudra donc pas compter sur nous pour avaliser ces projets de réforme porteurs de sombres sous-entendus et annonciateurs de lendemains pénibles.
BILAN DES ELECTIONS PROFESSIONNELLES dans l’académie de Lyon pour notre syndicat :
« Action et Démocratie CFE-CGC » gagne plus de 200 voix par rapport à 2018 (+ 200 % !). C’est la meilleure progression en voix de l’Académie pour les listes déjà présentes en 2018 ! « Action et Démocratie CFE-CGC », une progression fulgurante à LYON ! Nombre de voix récoltées X 3 soit + 200 % aux élections professionnelles par rapport à 2018 ! MERCI A TOUS !
Pas de sièges pour « Action et Démocratie CFE-CGC » au CSA de l’Académie de Lyon mais la plus forte progression des syndicats de l’Académie pour les listes déjà présentes en 2018 ! Cela ne fait cependant pas obstacle à notre droit d’agir notamment pour l’accompagnement des collègues qui contesteraient une décision administrative. Notre syndicat a obtenu ce droit devant le Conseil d’état qui a été élargi par le Conseil Constitutionnel (lien ici). Et oui, AD ne se contente pas de protestations de pure forme, de postures médiatiques ou simplement d’appels récurrents à des journées de grève d’une journée vouées à l’échec ! Nous n’hésitons pas à saisir les plus hautes juridictions de l’Etat afin de défendre les intérêts des personnels lorsque le Ministère s’affranchit des règles élémentaires du droit ! Nous sommes encore jeunes dans l’académie, pas encore implantés partout mais résolument sur la voie de l’ACTION pour refaire de l’Education nationale une fierté partagée et remettre en place une Ecole qui INSTRUISE !
Merci aux collègues qui ont accepté de figurer sur nos listes, ont contribué à notre campagne, ont voté et fait voter pour nous ! Merci aussi aux amis de la confédération CFE-CGC Auvergne-Rhône-Alpes pour leur soutien. Ces résultats nous obligent et décuplent notre volonté de nous engager au service des collègues, toujours plus nombreux, qui nous rejoignent. Le bureau académique appelle l’ensemble des collègues qui ont voté pour nous et/ou qui ont montré de l’intérêt pour nos actions et propositions à nous REJOINDRE !
Le bureau académique « Action et Démocratie CFE-CGC » Lyon adresse à l’ensemble des collègues ses meilleurs voeux pour la nouvelle année ! Elle sera très vraisemblablement rude mais aussi passionnante. Nous prendrons évidemment toute notre place dans les grands débats qui s’annoncent.
L’ensemble de nos vidéos est disponible ici (humour de basse qualité garanti !) : lien vidéos AD Lyon
Pour tout renseignement supplémentaire, allez sur le site d’Action et Démocratie Lyon où vous trouverez les documents susmentionnés ainsi que les coordonnées de contact académique et les liens pour vous syndiquer : https://actionetdemocratie-lyon.fr/
Visitez aussi le site national d’Action et Démocratie, un syndicat neuf, une voix différente : https://actionetdemocratie.com/
Ensemble, nous pouvons faire changer les choses, rompre avec la morosité ambiante et retrouver le sens de nos métiers.
Ou par téléphone : 06 25 72 46 36 (comme nous sommes très souvent en classe, n’hésitez pas à laisser à un message, nous rappelons systématiquement sous quelques heures).
Coïncidence ? Le recteur d’Orléans-Tours débarqué en décembre !
Nommé en juillet 2022 recteur de la région académique Centre Val de Loire, Alain Ayong Le Kama est limogé.
Il avait été nommé recteur de Guyane par F. Hollande en janvier 2017. Il sera resté moins de 6 mois recteur d’Orléans Tours, ce qui est rarissime.
Le 30 novembre j’ai accompagné un collègue PERDIR au ministère pour faire reconnaitre que ses droits élémentaires ont été bafoués notamment en métropole puis en Guyane. Nous avons évoqué sans détours les agissements de ce Recteur et son management excessif. Le recteur est révoqué en un mois et notre collègue se voit proposer une promotion de proviseur à Wallis et Futuna.
Justice est faite ?
« Il était venu pour demander «réparation». On pourrait croire qu’il s’agit de mettre fin à une atteinte au droit et de restaurer un équilibre qui serait le simple retour à un statu quo !
C’est oublier que si l’on demande réparation, c’est qu’il y a blessure. Parce que l’homme n’est pas une balance Roberval, la remise à niveau des deux plateaux ne suffit pas. Elle ne constitue qu’une remise à l’identique, une façon de mettre fin à une atteinte juridique.
La justice est un mot qui se demande toujours s’il doit prendre ou non une majuscule. L’injustice n’a pas ce genre de préoccupation: c’est une atteinte subie par l’individu au plus intime de lui-même. L’injustice ne connaît pas de demi-mesure. Ce qui est injuste est toujours profondément injuste. Il ne s’agit pas d’honneur, mais de survie.
L’honneur, ça se lave, ça ne se repasse pas. C’est une réparation immédiate. Après, on n’y pense plus, sauf à devenir un ruminant. La survie, elle, est un combat de longue haleine: il s’agit de restaurer un équilibre physiologique détruit.
Combien de collègues ont souffert d’injustices qui laisseront des marques indélébiles provoquées par des minables ou des malfaisants qui doivent être punis ?