« Pacte Enseignant » : refuser le salaire de la peur ! février 2023

« Pacte Enseignant » : Aucune raison de bosser 72 heures, refuser le salaire de la peur ! 

27 février 2023

 

Documents en lien avec cette vidéo :

lien article détaillé « Pacte Enseignant de Pap Ndiaye : refuser le salaire de la peur ! » AD Lyon février 2023

lien note de lecture « Urgence pour l’école républicaine : exigence, équité, transmission » de Camille DEJARDIN (Gallimard) par nos amis d’AD Dijon.

lien note de lecture « De l’or dans la tête : repenser l’éducation pour réparer l’école » d’Audrey JOUGLA (Double Ponctuation) par AD Lyon.

 

 

 

« Ouvre grand tes yeux autour de toi / Le Ministère se moque de toi / Regarde le Pap à la ramasse / Il ne t’arrive pas à la godasse / Les autres eux ne sont pas sérieux / C’est à celui qui te plantera le mieux / Les médias je t’en parle même pas / Ils ne sont bons que pour les coups bas

Aucune raison de bosser 72 heures / Ton salaire c’est le salaire de la sueur / Aucune raison de bosser 72 heures / Ton salaire c’est le salaire de la peur !

Quant aux missions t’as bien raison / Là tu vas bouffer du projet bidon / Ferme ta grande gueule de fonctionnaire / Remplace ton collègue quelle que soit la matière / Ce ministère qui t’appâte au fric / Ce n’est pas pour entendre ta supplique / Mais bien pour casser l’Ecole publique / Tu n’es qu’un pion dont on veut qu’il abdique

Aucune raison de bosser 72 heures / Ton salaire c’est le salaire de la sueur / Aucune raison de bosser 72 heures / Ton salaire c’est le salaire de la peur !

Un jour viendra où tu repenseras / Ils m’ont bien eu ces cravatés / Moi je vois mon vieux ils l’ont roulé / Pour eux ce n’est même plus un futur retraité / Il est venu le temps des menteurs / Attal et Dussopt chantent en chœur / L’institution n’a plus de valeurs / Reste le mépris en profondeur »

 D’après Trust, « Bosser huit heures », album “Trust”, 1979.

 

Après avoir dévoilé les scénarios retenus pour la revalorisation-socle des enseignants, unanimement jugés inacceptables tant par les montants proposés que par l’exclusion ou la quasi exclusion des personnels ayant plus de 23 ans d’ancienneté, et avant même le début des concertations sur le nouveau « pacte enseignant », le ministre Pap Ndiaye a repris la méthode Blanquer en annonçant dans les médias ce qu’il en serait : une revalorisation des rémunérations des enseignants qui pourrait être de 10% … pour ceux qui accepteront de « nouvelles missions ».

 

De quoi s’agit-il ? Principalement de missions de remplacement pour les professeurs du second degré qui devront accepter de remplacer, au pied levé et sur un simple claquement de doigt, des collègues absents. Confronté au manque récurrent de professeurs remplaçants, qu’il a consciencieusement organisé en affectant la grande majorité des TZR sur des postes à l’année, le Ministère croit ainsi tenir LA solution au problème qui affecte le plus les parents d’élèves. Une supposée idée de génie qui n’est en fait qu’une niaiserie déconnectée de la réalité des emplois du temps des professeurs !

 

Pour les professeurs des écoles, qui accueillent déjà dans leurs classes les élèves de leurs collègues lorsqu’ils sont absents, il s’agirait essentiellement d’accepter d’enseigner en collège la nouvelle heure hebdomadaire de renforcement et de soutien sur les fondamentaux mise en place au profit des élèves de 6ème. Un enseignement, emploi du temps oblige, qui aurait lieu dans l’immense majorité des cas le mercredi matin et qui aboutirait donc au retour en catimini de la semaine de 4,5 jours…

 

D’autres missions sont également prévues, comme la participation aux dispositifs Vacances apprenantes / Ecoles ouvertes, l’accompagnement des enseignants à l’école inclusive, le mentorat des élèves sur un cycle, l’orientation renforcée, la découverte des métiers au collège, le développement de la relation lycée / entreprises ou encore la mise en œuvre des fameux projets « z’innovants » issus du Conseil National de la Refondation. Mais ce ne sont pour le moment que des pistes qui devront être précisées plus tard.

 

Tout comme la rémunération devra être précisée. La somme de 3650 euros par an a été avancée, mais personne ne sait s’il s’agit d’un montant brut ou net, si le versement de cette somme sera étalé sur 10 mois ou s’il aura lieu en fin d’année scolaire afin de vérifier l’accomplissement effectif des contreparties qui, elles, devront correspondre à un volume annuel de 72 heures. Soit, en moyenne, 2h de travail en plus chaque semaine alors que la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance a calculé que les enseignants travaillent déjà 43 heures par semaine.

 

A l’issue de la 1ère réunion dite « de concertation », le ministre Pap Ndiaye a déclaré : « mon objectif est simple : revaloriser les professeurs et assurer la réussite des élèves ».  Nous ne saurions être contre, à condition évidemment que les mots ne soient pas vidés de leur sens. Une « revalorisation », oui et urgemment, c’est-à-dire une augmentation de la rémunération du travail actuellement effectué par les professeurs. Ce qui n’est absolument pas ce que propose Pap Ndiaye, à savoir une augmentation de la rémunération conditionnée à l’accomplissement d’un travail supplémentaire, qui n’est rien d’autre qu’un retour au « travailler plus pour gagner plus ».

 

Pour Action & Démocratie, les choses sont donc simples. Il est hors de question d’accepter cette véritable gifle aux enseignants que constitue ce « pacte ». Que le Ministère commence par payer décemment ses personnels, épuisés et démoralisés, pour les heures qu’ils effectuent déjà en augmentant pour tous et sans contrepartie leur rémunération de 300 euros nets par mois. Une fois cette première étape – qui permettra seulement de compenser le retard de rémunération accumulé depuis 30 ans – réalisée, il faudra passer sans tarder à une véritable revalorisation du métier de professeur. Une tâche indispensable pour en refaire le métier réellement attractif dont le pays a besoin…

 

Merci à AD Orléans-Tours et AD Reims pour cette analyse.

 

L’essentiel de cette lettre en vidéo :

 

 

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