ARGENT TROP CHER ! la lettre d’info AD Lyon / Clermont du 18/11/2024

ARGENT TROP CHER !

Feu sur les fonctionnaires, haro sur les enseignants !

18/11/2024

 

« Prenez un enfant / et faites-en un roi / Couvre-le d’or et de diamants / Cachez-vous en attendant / Vous n’attendrez pas longtemps / Les vautours tournent autour de l’enfant / Le blé a les dents acérées / Et les hyènes vont le dévorer / Le môme deviendra banquier / Ou le môme sera lessivé, lessivé / Lessivé / Je dis, argent, trop cher, trop grand / La vie n’a pas de prix / Argent, trop cher / trop grand / La vie n’a pas de prix / N’a pas de prix »

Téléphone « Argent trop cher », album Au cœur de la nuit, 1980.

 

  Souvenez-vous, cela semble remonter à des temps immémoriaux, mais, il y a peu, Emmanuel Macron avait alors déclaré, avec solennité, que « l’école est la mère des batailles ». Plus récemment, lors de son entrée à Matignon, le bien éphémère Premier ministre (et plus encore ministre de l’Éducation nationale), Gabriel Attal déclarait que « l’école serait la priorité de son gouvernement » avant, à peine quelques mois plus tard, d’implorer son successeur, Michel Barnier de « continuer à faire de l’école, une priorité absolue ».

 

Mais, comme le disait Charles Pasqua en son temps, « les promesses n’engagent que ceux qui y croient » et l’école ne semble plus aujourd’hui une priorité pour ces politiques faisant toujours partie de la majorité (relative) gouvernementale. Alors même que ce « mammouth », cher à Claude Allègre, ne semble plus avoir que la peau sur les os ; nos grands gestionnaires se disent qu’on peut bien lui racler les os pour faire encore quelques économies. Le climat actuel y est favorable, entre un ancien président reconverti en (mauvais) comique troupier qui ironise sur la paresse proverbiale des professeurs des écoles et un nouveau ministre de la Fonction Publique aussi soucieux de complaire aux puissants que de raser ce qui reste à ses subordonnés des quelques avantages à servir l’État (le tout en se basant sur des chiffres qu’il ne maîtrise pas !) . Un comble pour notre fringant ministre à la moustache apprêtée !

 

Forcément, devant le bilan calamiteux de l’ancien ministre de l’Économie et des Finances, Casanova de rencontre davantage qu’ersatz d’un Necker ou d’un Turgot, et manifestement plus à l’aise dans la littérature rose, exilé depuis en Suisse (sûrement pour les chocolats !), le budget de l’État ayant franchi la barre des 6% en 2024, le gouvernement Barnier a dû présenter un Projet de Loi de Finances (PLF) qui, dans un jargon de communicants politiques, doit permettre « une dépense maîtrisée, un effort juste [pour] une France souveraine ». De bien jolis mots pour masquer la montagne de sacrifices qui attend l’Éducation nationale.

 

Car, si le Savoyard Michel Barnier assure que « tout le monde prendra sa part d’effort », il semble avoir pris trop de hauteur pour remarquer que l’Éducation nationale va être particulièrement touchée par cette nouvelle diète forcée. Sur les 2.201 fonctionnaires en moins en 2025, le ministère de l’Éducation nationale perdra à lui seul plus de 2.000 emplois ! Ainsi, après les 2.000 postes supprimés en 2022, les 1.500 en 2023, ce ne sont pas moins de 4.035 postes qui devraient disparaître à la rentrée 2025 (eh oui, ces 4.035 postes d’enseignants perdus ne seront compensés que par 2.000 emplois d’AESH !). Ces restrictions budgétaires devraient se concentrer plus particulièrement sur le premier niveau, avec la suppression de 3.155 postes dans le secteur public et de 660 postes dans le secteur privé sous contrat.

 

Rappelons que, déjà, avec 22 élèves par classe à l’école primaire, la France est encore loin de la moyenne européenne (19). C’est aussi le cas en collège : 26 contre tout juste 21 en Europe et que dire des LGT où 20% des classes ont plus de 35 élèves ! Qu’en sera-t-il demain avec ces nouvelles suppressions et des suivantes à venir ? Aurons-nous à l’avenir des classes de 35 élèves en primaires ou, pourquoi pas, 38 au collège ? Et au LGT, en poussant les murs, on devrait bien pouvoir caser encore une dizaine d’élèves de plus. Les 97.000 élèves attendus en moins à la rentrée ne peuvent justifier une telle saignée dans le corps enseignant, digne des plus grands médecins de Molière.

 

Pour Action et Démocratie région AURA, la partie du PLF 2025 qui concerne l’Éducation nationale n’est pas acceptable. Nous demandons donc que la baisse à venir des effectifs soit mise à profit pour diminuer le nombre d’élèves par classe afin de rejoindre la moyenne européenne. Si l’on veut réellement améliorer le niveau des élèves (les tests de 4e ont été « catastrophiques » cette année !), c’est une mesure qui s’impose ! Pour redresser le pays, s’il faut faire des économies, d’autres pistes peuvent être envisagées, comme la suppression du SNU, la réduction des aides phénoménales accordées à l’apprentissage et les primes, plus que généreuses, accordées aux recteurs et rectrices.

 

Alors, pour conclure chers collègues nous vous disons : REJOIGNEZ-NOUS ! Rejoignez le syndicat qui fait le « Pari de l’intelligence », qui se positionne clairement pour la prise en compte de l’expertise des personnels de terrain, qui se préoccupe de la défense de ses adhérents y compris en proposant une assistance juridique, qui ne s’aventure pas dans les mots d’ordre politiciens et idéologiques, qui ne demande pas ses opinions à ses adhérents sur des sujets autres que scolaires et qui n’entend pas exercer un magistère moral sur les idées de ses membres.

 

Rejoignez un syndicat vraiment apolitique, unitaire et laïque avec des cadres toujours en poste en établissement. Rejoignez enfin le seul syndicat qui soutient jusqu’au bout, et même en justice ! , la mémoire de Samuel Paty et le juste combat de sa soeur Mickaëlle.

 

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CONTACTS

 

Cédric BIEL, professeur d’Histoire-Géographie-EMC en collège, président académique du syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC Lyon et Clermont ».

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« Mon prof, ce héros… », réflexions au sujet de la journée mondiale des professeurs du 05 octobre… la lettre d’info AD Lyon/Clermont du 05/10/2024

MON PROF CE HÉROS…

Réflexions sur cette « Journée mondiale des professeurs »

11/10/2024

 

 

Saviez-vous qu’il existe depuis 1994 une journée, instituée par l’UNESCO, de célébration des professeurs («World teachers day ») ?

 

Tous les 5 octobre, c’est la « Journée Mondiale des enseignantes et des enseignants », elle nous est théoriquement dédiée et est célébrée dans plus de 100 pays, … Chez nous ? Pas vraiment mise en lumière, encore que notre nouvelle ministre Anne GENETET, entre deux bourdes de communication, se soit fendu d’un tweet à cette occasion. Finalement les profs on en parle au JT lors des grèves ou lors d’événements dramatiques du genre « Samuel Paty » ou lorsqu’ils sautent par la fenêtre car ils n’en peuvent plus…. Sniff… L’édition 2020 avait eu pour thème « Journée des Enseignants, leaders en temps de crise et façonneurs d’avenir ». Waouhh le buzz ! Le titre qui claque !  En avez-vous seulement entendu parler ? …

 

Dans bien des pays les enseignants sont mis en valeur par leurs gouvernants mais aussi respectés par la population qui reconnaît leur rôle éminent. Mais qu’en est-il de notre grand pays, la patrie des Lumières ? Au-delà des mots et des bons sentiments de façade sommes-nous aimés ? sommes-nous respectés ? Recevons-nous autre chose que des paroles creuses et du mépris ?  Depuis des années pourtant je scrute encore et encore, re-sniff…

 

PROF ?… Ah ! bon, c’est un métier encore honorable ça ? J’ai persisté dans mes recherches, par masochisme peut être, et j’ai découvert que cette journée dédiée aux professeurs avait été créé en 1958 par la Croix-Rouge en Corée du sud. C’était une journée réservée pour rendre visite aux professeurs malades ou retraités. Elle s’est ensuite popularisée et généralisée d’elle-même. Elle consiste à écrire des lettres, donner un bouquet, visiter son ancienne école, créer un concert, préparer un petit cadeau etc… On se prend tout de même à rêver non? J’aimerais bien ça, moi, que les élèves me tricotent une paire de chaussettes, élaborent une photo de classe personnalisée ou un sachet de letchis comme à la Réunion.

 

Cette tradition, pour nos « ministres-managers » successifs semble être totalement inconnue, certainement trop tendre et attentionnée pour la mettre en avant. Coupons plutôt ce lien affectif profs-élèves, numérisons plutôt celui-ci !!! Et puis le « pédagogisme » remplacera tout cela au centuple, inutile de réveiller des nostalgies contre-productives… Basta du professeur d’EPS qui a créé des vocations, du prof d’Histoire tellement passionnant et plein de craie, celle d’Anglais avec un cheveu sur la langue, tellement gentille et à l’humour décalé … Silence total de nos médias sur cette journée qui nous est dédiée… Les profs ? Ils n’aiment parler que d’eux forcément… Quel événement ? Pour si peu…

 

Les « profs » ne savent que se plaindre, se mettre en grève, et demander des augmentations non ? … Et puis c’est dangereux de rendre intelligente la jeunesse en 2024, les médias préfèrent parler plutôt des 308 autres célébrations annuelles des plus inconnues aux plus farfelues ou polémiques telle la journée mondiale (6 février) dite sans téléphone portable que personne ne suit ou celle inoubliable du 18 mai dite du pied, et pour couronner le tout par celle du 19 novembre : la journée mondiale des toilettes…

 

Voici donc ma contribution à un oubli réparé, tout cela agrémenté de la photo (en tête d’article) de cet évènement, prise dans un pays très éloigné qui vénère cette journée, avec une banderole posée à l’entrée du collège : « 5 Octobre : MON PROFESSEUR , MON HÉROS, MERCI BEAUCOUP PROFESSEURS, nous vous aimons ! ».

 

Je suis resté béat devant celle-ci, ce monument de respect d’un lien qui n’existe plus chez nous… Cela m’a rendu honteusement envieux d’un pays et d’un peuple qui vénère encore le savoir et ceux qui sont censés le transmettre à leurs enfants. Sniff-sniff, allez réécoutons un petit coup le dernier hommage Français à nos professeurs, celui d’Hugues Aufray, après tout il ne date que de 1968 : « Adieu monsieur le professeur, On ne vous oubliera jamais, Et tout au fond de notre cœur, Ces mots sont écrits à la craie, Nous vous offrons ces quelques fleurs, Pour dire combien on vous aimait, On ne vous oubliera jamais … ».

 

Norbert FOUGERAND, professeur EPS en collège, membre du bureau académique.

 

 

Comme pour cette tribune de notre collègue Norbert nous sommes preneurs de chacune de vos remontées de terrain (constats, suggestions…) afin de publier vos témoignages (anonymement ou pas selon votre volonté) et surtout d’envisager des actions concrètes face à une catastrophe annoncée à l’adresse mail ci-dessous :

 

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NOUVEAU GOUVERNEMENT et NOUVELLE MINISTRE : QUELLE LÉGITIMITÉ ? la lettre AD Lyon du 30/09/2024

NOUVEAU GOUVERNEMENT et NOUVELLE MINISTRE : QUELLE LÉGITIMITÉ ?

La seule réside en NOUS ! « Ceux du terrain » !

30/09/2024

 

« Let’s drink to the hard-working people / Let’s drink to the salt of the earth / Say a prayer for the common foot teacher / Say a prayer for all the education staff /  And when we look at these faceless governements / They don’t look real to us / In fact, they look so strange / Their empty eyes gaze at strange disaster shows / Organised by a parade of  gray suited grafters ».

« Buvons aux gens qui travaillent dur / Buvons au sel de la terre / Dites une prière pour le simple professeur / Dites une prière pour tous les personnels de l’E.N.  / Et quand nous regardons ces gouvernements sans visages / Ils ne nous semblent pas réels / En fait, ils ont l’air si étranges / Leurs yeux vides regardent d’étranges spectacles de désastre / Organisés par un défilé de greffiers en costume gris ».

D’après The Rolling Stones, « Salt of the Earth », album « Beggars Banquet », 1968.

 

  Le suspense, insoutenable, est enfin retombé. Nous connaissons le nom de notre nouvelle ministre : Anne GENETET. Elle a été élue députée en 2017 sous la bannière de « La République en Marche », devenue « Ensemble pour la République ». Avant cela, cette médecin de formation a vécu à Singapour et a exercé dans « plusieurs domaines liés à la santé ». Elle a également fondé  « The Help Agency », une agence de conseil et de formation à destination des expatriés cherchant une employée de maison à Singapour. Un profil a priori bien éloigné des questions scolaires et qui a laissé dubitatif, voire pantois nombre d’observateurs.

 

Comme à chaque fois, dans cette interminable danse des canards, euh pardon… des ministres depuis 2022, « Action et Démocratie CFE-CGC » privilégiera l’efficacité au service des personnels et, sans a priori ni naïveté, mais avec lucidité et exigence cherchera à établir un dialogue avec la ministre pour améliorer les conditions de travail des collègues. Nous nous interrogeons néanmoins sur le véritable poids politique de Mme GENETET, notamment lors des arbitrages financiers à venir, au sein de ce gouvernement. Nous y serons très attentifs. Nous sommes également curieux de voir comment son travail s’articulera avec celui de son ministre délégué à la « Réussite scolaire » (???) et à l’Enseignement professionnel M. Alexandre PORTIER (un temps professeur de philosophie, ancien député du Rhône) issu d’un parti politique (LR) différent du sien. Nous serions d’ailleurs fort reconnaissants que l’on nous explique, si possible rapidement, ce qu’est un ministre de la « Réussite scolaire »…

 

En prenant un peu de recul, il n’est quand même pas anodin qu’après le long passage du non-regretté Jean-Michel BLANQUER, Emmanuel MACRON ait nommé tant de ministres différents pour diriger cette maison, pourtant si désireuse de stabilité et de cap clair, de l’Éducation Nationale. Et que dire des profils de ceux ayant précédé Mme GENETET ! Des spécialistes mais aussi des novices, des politiques mais aussi des personnalités issues de la « société civile »… Par pudeur voire charité nous n’évoquerons pas dans le détail les multiples réformes, parfois contradictoires, parfois supprimées ou amendées au bout d’un an… lancées à grand renfort de communications sauce McKinsey : réforme du bac, réforme(s) du collège (version Pap Ndiaye, version Gabriel Attal, version Nicole Belloubet….).

 

Un seul résultat : la pagaille. Mise en place d’usines à gaz désorganisant les établissements et décourageant les personnels, alourdissement du travail des enseignants et des élèves etc… Une pensée au passage pour les grands brûlés de ces mesures : enseignants de Philosophie, de Technologie, de Français et de Mathématiques… Sans compter les autres qui, par effet de dominos, en ont eux aussi subi les conséquences (perte de moyens pour dédoubler certaines disciplines, EDT à trous…). Que dire aussi des conditions de travail de nos amis en LP et dans le premier degré ? : le premier subissant une réforme implacable et mortifère, le deuxième croulant sur les demandes les plus contradictoires entre classes surchargées (notamment en milieu rural) et surcharge de travail pour nos collègues PE (multiplications des évaluations, inflation des formations en « constellations », développement d’une « école inclusive » low-cost et parfois source de souffrances…).

 

Une nouvelle fois les personnels se retrouvent bien seuls face aux urgences. Comment continuer à exercer nos missions dans ce cadre instable et soumis à tous les vents ainsi qu’aux lubies (parfois changeantes) de M. MACRON et depuis quelques mois de M. ATTAL ?  Comment donner envie à de jeunes étudiants de se lancer dans la carrière avec de telles perspectives salariales ? Que dire aussi des conditions de travail ? : multiplication des violences envers les personnels comme à Lyon récemment, mise en danger des locaux et des personnels sans véritable réaction des autorités à Marseille… La liste devient si longue…

 

Face au marasme que faire ? S’en remettre aux « premiers de cordée » que nous a tant vanté M. MACRON ? Laisser faire « Ceux qui savent » ou du moins « Ceux qui sauront demander à Ceux qui savent » ? Laisser le gouvernail à l’Élite, au Sel de la Terre ?

 

Et c’est bien, au sens large, cette pseudo-oligarchie de « sachants », de « communicants » et autres « greffiers en costume gris » que critiquent en filigrane Mick Jagger et Keith Richards dans la chanson citée en exergue de ce billet. Nous à « Action et Démocratie CFE-CGC » on pense plutôt que c’est VOUS, que c’est NOUS le vrai « Sel de la Terre », cette richesse qui permet aux élèves de s’instruire et de s’élever. Oui c’est bien l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale, et notamment « Ceux du terrain » comme Maurice Genevoix parlait, toutes proportions gardées, de « Ceux de 14 » sur qui tout repose et sans qui rien n’est possible.

 

Le seul moyen d’éviter un procès en illégitimité pour ce gouvernement et, peut-être même, de redresser notre École, eût été de nommer rue de Grenelle un professeur de terrain (rêvons un peu) et de lui fournir les moyens et l’indépendance pour agir et prendre les décisions qui s’imposent : Baisse des effectifs par classe, rétablissement de l’autorité, suppression de la réforme du Lycée Professionnel, plan pour la santé scolaire, annulation de l’acte II de l’école inclusive, protection fonctionnelle automatique aux enseignants agressés etc.

 

Un ministre vraiment issu de l’enseignement saurait aussi ce qu’il ne faut PLUS faire : Plus de changement de programmes et de réformes débiles, plus de Grenelle de l’éducation attrape-gogos, plus de tâches administratives stupides et chronophages, plus de « formations » et de réunions ineptes ou censées faire de nous des « Édu-Thermomix », robots multifonctions sauveurs de la société … Un ministre issu du terrain saurait que nous avons besoin d’économiser nos forces pour monter chaque jour au front, combattre l’inculture et l’ignorance. Madame GENETET, vous gagnerez votre légitimité en écoutant les personnels. Aidez-nous au mieux et laissez-nous travailler.

 

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Halte à l’inflation des cours d’ « éducation à….. » ! , oui à une véritable instruction nationale !

HALTE À L’INFLATION des « cours d’éducation à… » !

Quand le rôle de l’École se brouille… pourquoi nous voulons moins « d’éducation à… »

16/09/2024

 

 

Plus le temps passe, et plus le rôle de l’École se brouille : on lui demande en effet, au-delà de son objectif naturel d’instruction des nouvelles générations, de diminuer les inégalités sociales, de doter les élèves de compétences professionnelles, d’assurer l’épanouissement de l’individu… Mais aussi de transmettre des « bons » comportements, dans tout un ensemble de domaines, que l’on peut qualifier de cours « d’éducation à… ». Voici pourquoi, malgré des atours séduisants, nous nous opposons à cette extension sans fin des missions de notre institution.

 

Aujourd’hui, le constat de la baisse globale de niveau des élèves fait de plus en plus consensus. Loin des illusions des années 1980, à la fin desquelles deux sociologues en vue pouvaient fièrement proclamer en titre d’un de leurs ouvrages, « Le niveau monte », les études du Ministère comme les expériences empiriques des collègues montrent un certain déclin dans la maîtrise des compétences les plus fondamentales : lire correctement, s’exprimer dans une langue claire, maîtriser les bases de la logique mathématique, connaître les grands repères de notre histoire… Ce déclin est multifactoriel, mais il semble que l’Éducation nationale n’en ait pas tiré toutes les conséquences, puisque dans le même temps, elle multiplie les heures « d’éducation à… ».

 

Si ces temps ne sont pas nouveaux au sein de l’institution scolaire, on constate un allongement incessant des thématiques au sujet desquelles l’École est sommée d’intervenir : éducation au développement durable, à la lutte contre le racisme, aux médias, aux écrans, à la diététique, à la sexualité, à la lutte contre les stéréotypes de genre… jusqu’aux derniers « cours d’empathie » annoncés par Gabriel Attal l’année dernière et expérimentés ces derniers mois dans un millier d’établissements. La consécration de cette nouvelle mission de l’école figure dans le Socle commun de connaissances, de compétences et de culture, publié en 2015, et qui prend la suite du Socle commun de connaissances et de compétences de 2005. Celui-ci demande par exemple que dès la fin du cycle 2 (donc du CE2), tout élève sache « Mettre en œuvre des premiers principes d’hygiène de vie et de respect de l’environnement ». A la fin du cycle 4 (donc du collège), il s’agit d’être capable d’« Expliciter les émotions ressenties », ou encore « Utiliser les médias et l’information de manière responsable et raisonnée ».

 

Soyons clairs : toutes ces missions ne sont pas mauvaises en soi, et il est évident que nous préférons des élèves tolérants, respectueux d’eux-mêmes et des autres, dotés d’un esprit critique, à des élèves irresponsables, violents et dogmatiques. Cependant, il est permis de douter grandement de l’efficacité de ces heures prises dans le temps scolaire, au détriment de l’apprentissage de nouveaux savoirs. De notre point de vue, c’est le savoir qui permet aux enfants, puis aux jeunes, d’être conscients des « bonnes pratiques » et aptes à les mettre en œuvre. Prenons l’exemple de l’éducation aux médias. Il peut certes être utile de sensibiliser les élèves à ce qu’on appelle la zététique, qui implique par exemple de vérifier les sources des publications que l’on lit, en particulier sur Internet. Mais, au bout du compte, qu’est-ce qui permet à un élève de savoir que l’information qu’il reçoit est douteuse ? De se douter que la Terre n’est sûrement pas plate, que le réchauffement climatique est une réalité, que la déclaration de tel ou tel homme politique, telle ou telle star médiatique, revient à manipuler les faits ? C’est bien la connaissance du monde qui autorise à placer une information dans la catégorie « vraie » ou « fausse », avec toutes les nuances que ce classement peut intégrer (« vraisemblable », « peu probable » … ces catégories pouvant entraîner le désir de poursuivre des recherches pour établir la vérité). De même, c’est la connaissance de l’autre qui permet de ne pas tomber dans les préjugés et les stéréotypes. Enfin, c’est la connaissance scientifique de l’état actuel des écosystèmes et des réponses qui peuvent être apportées qui permettra une authentique prise de conscience des problématiques environnementales, et non un discours moral demandant aux élèves d’adopter telle ou telle pratique, parfois déconnectée des vrais enjeux (on diminuera plus sûrement les émissions de CO2 en fermant des centrales à charbon qu’en triant ses déchets ou en éteignant la lumière en quittant sa chambre…).

 

D’ailleurs, il y a là un deuxième écueil de ces cours à visée éducative : ils consistent généralement à prôner une rectitude morale, une générosité et une attention à l’autre, qui sont bien trop rares dans le reste de la société. Or, l’élève est tout autant, voire plus influencé par les autres émetteurs de discours qu’il rencontre : sa famille en premier lieu, mais également ses amis, les médias, la publicité, les influenceurs, les célébrités… Face à un air du temps foncièrement individualiste, prônant la réussite à tout prix et l’argent comme unique étalon de cette réussite, peut-on sérieusement penser que quelques heures par-ci par-là dans le cursus scolaire des élèves peut renverser la tendance ? Est-il possible d’éduquer correctement à la bienveillance et à l’altruisme dans une société où les slogans publicitaires déclarent que « l’important c’est de gagner », où l’on peut se débarrasser de salariés devenus « inutiles » du jour au lendemain sans aucune trace d’empathie, où les réseaux sociaux valorisent à outrance l’étalage de sa richesse personnelle ? On rétorquera que c’est justement parce que la société est de plus en plus hostile que l’école doit prendre sa part dans l’établissement d’un climat plus humain dans la société. Mais en tenant un discours déconnecté du réel, ne prenons-nous pas le risque collectif de décrédibiliser notre parole ? Et donc de faire perdre de la valeur à celle-ci lorsqu’il s’agira aussi d’aborder le seul champ dans lequel nous, enseignants, avons une légitimité incontestable, à savoir celui de la connaissance ? De la même façon que la volonté d’assurer l’égalité des chances se brise sur la réalité d’une société intrinsèquement inégalitaire, celle de former des citoyens modèles se heurte à une réalité bien plus amorale. Et nous, personnels de l’Éducation nationale, n’avons rien à gagner à nous lancer dans des combats que nous ne pouvons pas gagner seuls, et qui en attendant nous détournent des victoires qui sont à notre portée.

 

Recentrer l’école sur les savoirs, c’est donc accepter que l’école ne peut pas tout. Que si elle ne doit pas se désintéresser du comportement des élèves qui lui sont confiés, elle ne peut pas fabriquer sur commande des élèves conformes aux modèles moraux qu’elle se fixe. En revanche, ce qu’elle peut faire plus efficacement, c’est former des esprits éclairés, aptes à comprendre le monde dans lequel ils évoluent, et donc à mieux faire les choix qu’ils jugeront préférables de faire. C’est peut-être peu, mais à l’heure des diplômes en chocolat et de « l’enseignement de l’ignorance », comme l’analysait il y a quelques années Jean-Claude Michéa, c’est déjà beaucoup.

 

 

Colin MARTET, professeur de Sciences économiques et sociales en lycée, membre du bureau académique.

 

 

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Les stages de 2nde : retour sur un fiasco

STAGES DE SECONDE…

Retour sur un fiasco !

16/09/2024

 

 

Cette année pour la première fois, il a été demandé au plus de 500 000 élèves de Seconde de réaliser un stage de deux semaines, du 17 au 28 juin. Rarement aura-t-on vu mesure si mal préparée, engendrant une mise en œuvre totalement chaotique, et contribuant à faire perdre encore de la crédibilité à notre institution. Voici un récit à la première personne de la séquence.

 

« Monsieur, qu’est-ce qu’on fait si on n’a pas de stage ? ». Une question parmi tant d’autres, revenues inlassablement depuis l’annonce faite par Gabriel Attal de la mise en place d’un stage pour tous les élèves de 2nde pendant deux semaines au mois de juin. Il faut dire que le mystère a longtemps plané sur les conditions concrètes de réalisation de cette mesure. Il y a bien eu la publication le 29 novembre 2023 du Décret n° 2023-1111 relatif à l’instauration d’une séquence d’observation en milieu professionnel en classe de seconde générale et technologique, accompagné d’un arrêté du Ministère, mais ceux-ci restaient fort lacunaires, se contentant d’annoncer la tenue d’un stage de deux semaines pour les élèves de Seconde dans le dernier mois de l’année scolaire, et prévoyant une série d’exemptions.

 

Les choses commencent donc au sein de mon lycée au mois de janvier, lorsque les professeurs principaux de Seconde trouvent dans leur casier une fiche à faire remplir par leurs élèves, sur laquelle ils doivent préciser s’ils souhaitent réaliser un stage, ou bien le Service national universel (SNU) qui leur est proposé comme alternative. Nous apprendrons plus tard que les places en SNU sont extrêmement limitées, et que le stage concernera donc l’immense majorité de nos élèves, qu’ils le veuillent ou non. Mais à cette date, le SNU ne semble de toutes façons pas très populaire dans ma classe, et les élèves se lancent donc dans leur recherche de stage, plus ou moins activement selon les profils et l’encadrement familial bien entendu.

 

Le temps passe, la question tombe un peu dans l’oubli, faute de nouvelles venues de l’administration – et, je le reconnais, faute d’un grand intérêt porté au sujet de mon côté, car il y a des tâches qui me semblent alors bien plus urgentes et importantes. Au mois d’avril, je commence à recevoir des mails de parents me demandant où trouver la convention de stage, maintenant qu’un maître de stage a été trouvé pour leur enfant. Bonne question ! Après avoir contacté le secrétariat de scolarité, j’apprends que pour obtenir une convention de stage, les élèves doivent me retourner la fiche que je leur ai distribuée trois mois plus tôt, signée par eux-mêmes et leurs parents.

 

Commence alors un incessant travail de collecte et de distribution de documents : en effet, une fois que les élèves ont rendu leur fiche de choix de stage, il leur est distribué une convention de stage (dans un délai plus ou moins rapide car le secrétariat de scolarité est submergé par l’ajout de cette nouvelle mission chronophage à leurs missions habituelles), qu’ils doivent faire valider par leur maître de stage et leurs parents, la rendre à l’établissement par mon intermédiaire pour signature par le chef d’établissement, avant redistribution à l’élève. Tout ça au compte-goutte et pour nos 18 classes de Seconde ! Je passe les détails des papiers perdus, des dates limites imposées mais impossibles à respecter, des parents stressés par les délais qui envoient des mails pour accélérer la procédure, des élèves qui angoissent de ne rien trouver…

 

De notre côté, dans l’établissement, nous nous posons des questions bien concrètes. Par exemple, quid du rapport de stage ? Nous apprendrons à la fin du mois de mai que finalement, le Ministère a annoncé aux familles qu’il serait facultatif. Il faut dire que dans la circulaire du 28 mars, qui précise (enfin) certains éléments de mise en place du stage, il était seulement question d’une vague « exploitation pédagogique en classe de première » … Et les « personnels référents » prévus par le même texte, censés garder contact avec les stagiaires dans les établissements ? Aucune solution ne semble possible pour gérer les contacts réguliers de centaines d’élèves, et nous devons décider que ce sera aux élèves et à leur maître de stage de contacter le lycée s’il y a un problème. Une mission supplémentaire pour l’équipe de direction, donc…

 

Mais tout cela n’est rien à côté de la question du sort des élèves qui ne trouveraient pas de stage (relativement peu nombreux dans mon lycée, mais très majoritaires dans les quartiers populaires). Le Ministère prévoit d’abord qu’ils soient accueillis dans les établissements sur l’ensemble du temps scolaire, pendant les deux semaines de stage. Sous la responsabilité de qui, et pour faire quoi, nul ne le sait ! Deuxième version, donnée là-aussi fin mai : les élèves feront des recherches sur leur projet d’orientation. Ah… mais qui peut les surveiller, sachant que la plupart des professeurs du lycée sont occupés à faire passer et corriger le bac, et que cela concerne plus d’une centaine d’élèves chez nous ? Et quel sens pour eux de passer deux semaines à compulser des fiches Onisep ? Petit à petit, l’irrépressible vérité se fait jour : il n’est pas possible d’obliger les élèves sans stage à faire quoi que ce soit pendant ces deux semaines. Les conseils de classe sont de toutes façons passés, les passages en Première validés, donc quelle sanction pourrait être prise ? Résultat : le stage perd en réalité son caractère obligatoire. Il est fort à parier que face à ce changement de la donne, un certain nombre d’élèves ayant trouvé un stage aient décidé de ne pas s’y rendre. Improvisation, promesses non tenues… Il semble que cette annonce n’ait servi qu’à donner l’impression que les élèves allaient être bien occupés jusqu’au bout de l’année scolaire : la fameuse reconquête du mois de juin, mais avec une armée mexicaine !

 

 

Pourtant, malgré cet authentique fiasco, je n’ai trouvé aucun article de presse, ni aucun retour du Ministère sur le sujet. Pire, la circulaire de rentrée 2024 publiée le 26 juin précise que « le stage de 2de, obligatoire pour tous les élèves en voie générale et technologique, est reconduit afin de permettre à chacun de consolider ses vœux d’orientation ». Alors, après ces débuts en fanfare, prêts pour la deuxième saison ?

 

Colin MARTET, professeur de Sciences économiques et sociales en lycée, membre du bureau académique.

 

 

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En région AURA, LES DEUX ÉCOLES ? la lettre info AD Lyon / Clermont du 12 09 2024

En région AURA, LES DEUX ÉCOLES ?

Le libre choix Public/Privé OUI mais pas au détriment de l’École publique !

12/09/2024

 

 

« Je veux que mes enfants s’instruisent à bonne école / Public ou privé, qu’importe selon moi / Après ils s’en iront adorer leurs idoles / Et vivre leur destin où bon leur semblera / Cette sacrée République qui dit oui, qui dit non / Fille aînée de l’Église et de la Convention / Elle serait bien heureuse que ses maîtres la laissent / Libre de faire l’amour et d’aller à la messe « .

D’après Michel SARDOU, « Les deux écoles », album « Io Domenico », 1984.

 

La guerre scolaire serait-elle potentiellement de retour en région AURA ? Allons-nous rejouer la confrontation des « Deux écoles » comme le chantait Michel Sardou dans les années 1980 ? Face aux enjeux actuels (manque de professeurs, laïcité remise en cause dans certains établissements, classes surchargées, baisse du niveau généralisée, mise en place de réformes inadaptées et dangereuses…) allons-nous rejouer ce refrain dépassé et hors de propos ? N’avons-nous pas mieux à faire ? Et pourquoi remettre une pièce dans le bastringue de la division en privilégiant l’un par rapport à l’autre ?

 

Malheureusement dans nos académies de la région AURA la politique de l’exécutif régional pourrait remettre ce débat au goût du jour tant l’équilibre des dotations public/privé pose question depuis quelques années au niveau des lycées.

 

Les établissements publics de nos académies, parents pauvres de l’EN ?

 

En 2016, dans une édition du Dauphiné libéré, deux établissements de l’Isère avaient été classés parmi les établissements les plus vétustes et horribles esthétiquement de France. Et effectivement, à la vue des bunkers dignes de l’architecture de l’ex-RDA des années 50-60, on ne pouvait que valider ce classement… On pourrait d’ailleurs dresser le même constat pour certains établissements des académies lyonnaise et clermontoise… Pourtant, malgré ce palmarès accablant, la région AURA n’a pas spécifiquement dévolu son financement aux bâtiments publics… Bien au contraire, comme nous l’apprend Médiapart il y a quelques jours, ce sont plutôt les établissements privés qui ont été choyés dans notre région.

 

Disponible sur son site, cet article nous révèle qu’entre 2016 et 2023, ce n’est pas moins d’1,2 milliard de fonds publics qui ont été distribués en France aux établissements privés (soit 1/3 de rallonge supplémentaire par rapport à la dotation prévue) et que la région AURA n’est pas à la traîne puisqu’avec pas moins de 260 millions d’euros, elle remporte la palme d’or des dotations en ce domaine ! Une nouvelle qui ravira tous les enseignants de nos académies, dont les ordinateurs des salles informatiques ne fonctionnent pas ou dont les rideaux des salles de cours ne ferment plus…

 

Laurent Wauquiez justifie sa politique par ces mots : « Les familles doivent avoir une liberté de choix. Moi j’aide de la même manière un établissement du public qu’un établissement du privé ». Effectivement, la générosité de notre ex-président de région n’a pas de limite, la dotation aux établissements privés ayant même doublé en 8 ans ! En 2020, les bonus distribués aux lycées privés dans la région AURA ont été quasiment équivalents à leurs frais de fonctionnement (51 contre 57 millions d’€). Presque 100 % de dotation supplémentaire, bien loin des 10 % maximum prévus par la loi Falloux… mais comme cette règle ne concerne que les LGT, elle peut être facilement contournée !

 

Laurent Wauquiez a beau évoquer sa volonté de permettre la mixité sociale dans les établissements privés, sa dotation outrepasse largement ce louable objectif. Ce surplus permet surtout d’assurer la prise en charge des travaux sur le bâti et le financement de nouveaux équipements pédagogiques.

 

Action & Démocratie région AURA, syndicat apolitique mais attentif à la défense de l’École publique, regrette que ces choix politiques tendent à renforcer la ségrégation scolaire. En dotant toujours plus les établissements privés de nos académies, ils renforcent leur attractivité au détriment du public. Notre apolitisme revendiqué ne nous interdit pas d’aborder franchement ces questions tant elles influent sur les conditions de travail des personnels de l’enseignement public et sur les chances de réussite des élèves. Et ce quelque soit la couleur politique de l’exécutif régional ! Quand nous estimons que des mesures sont mauvaises et injustes nous n’hésitons pas à le dire, que les mauvais coups viennent de la droite, de la gauche, du centre etc….

 

Si le choix des familles de faire suivre un enseignement religieux peut se comprendre, il est anormal que le choix du privé soit motivé par les meilleures conditions matérielles de travail qu’on y trouve. Le clivage privé / public ne doit pas renforcer le séparatisme social (déjà existant), les élèves du public méritent, tout autant que leurs homologues du privé, de bonnes conditions de travail, ils méritent tout autant de progresser et de s’épanouir dans leur scolarité !

 

Le bureau inter-académique AD région AURA (Lyon, Clermont et Grenoble).

 

 

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« VALSES DE GRENELLE », quelle rentrée scolaire ! la lettre d’info AD LYON/CLERMONT du 28/08/2024

VALSES DE GRENELLE !

Une rentrée sans ministre mais pas sans personnels fidèles au poste !

28/08/2024

 

 

«  Du pont des supplices / Tombent les ministres / Et dans leurs yeux chromés / Le destin s’est brouillé / Au café de Flore / La faune et la flore / On allume le monde / Dans une fumée blonde / Maintenant que deviennent, que deviennent / Les valses de Grenelle / Dis-moi qu’est-ce que t’as fait / Pendant ces années ? / Si les « maux » sont les mêmes / Dis-moi si tu m’aimes […]  Du fond de la nuit / Remontent l’ennui / Et nos chagrins de môme / Dans les pages du Grand Meaulnes / Maintenant que deviennent, que deviennent / Les valses de Grenelle / Dis-moi qu’est-ce que t’as fait / Pendant ces années ? / Si les « maux » sont les mêmes / Dis-moi si tu m’aimes / D’un château de province / Aujourd’hui quand tu danses / Dis, à quoi tu penses ».

D’après François Feldman, « Valses de Vienne », album « Une présence », 1989. 

 

L’incessante valse des MEN se poursuit :

Depuis 3 ans, se sont succédé pas moins de 5 MEN – Blanquer, Ndiaye, Attal, Oudéa Castéra, Belloubet (en attendant le ou la prochain(e) dans quelques jours ?). Adeptes de mesures vestimentaires et du retour à une école plus autoritaire pour les uns, favorable à la discrimination positive pour un autre ou transparents et incolores pour les derniers, on ne peut pas dire que ce soit la continuité politique qui ait régné rue de Grenelle… On a longtemps vitupéré la IVe République pour sa trop grande instabilité ministérielle mais la Ve du second mandat macronien ne fait pas mieux. Et, comme les MEN ne sont pas destinés à rester, ces derniers en sont réduits à quelques annonces et mesures symboliques pour gagner 2 à 3 pts dans les sondages en attendant un nouveau strapontin.

 

On navigue à vue :

Pour A&D région AURA, les politiques ministérielles ne se mesurent que dans la durée (au moins un quinquennat pour voir les résultats s’infléchir dans un sens ou dans un autre). Fixer un cap et s’y tenir, sans donner des coups de barre à tribord et bâbord, est essentiel à toute bonne politique. Or, avec des capitaines en CDD, n’ayant pas la même destination finale, le paquebot EN semblent naviguer à vue.

 

Hommage à « ceux sur le pont » :

Si aujourd’hui encore, le navire de l’EN ne coule pas, ce n’est évidemment pas grâce à l’aide « si précieuse » (sic) des communicants de Grenelle mais par le travail quotidien de l’ensemble des enseignants mais AUSSI (on l’oublie trop souvent !) des administratifs (des rectorats et des établissements scolaires) autant que des Atoss comme des agents d’entretien. Des personnels de vie scolaire, des AESH… Hommage aussi à tous ces Perdirs qui devront encore mettre en application les directives ministérielles, parfois ubuesques, de la veille pour le lendemain ; à ces gestionnaires comptables devant au pied levé maîtriser un nouveau logiciel ; à ces administratifs (du rectorat et des établissements scolaires) qui devront une nouvelle fois compenser le non remplacement d’un(e) de leurs collègues cette année. Hommage aussi à tous ceux qui sur le pont ou dans les cales, graissent les rouages, nettoient les cabines… Pendant que la valse des ministres continue, le paquebot EN poursuit son chemin et, malgré les avanies, évite encore les icebergs !

 

À « Action et Démocratie CFE-CGC » région AURA, nous sommes conscients du travail indispensable de tous ces travailleurs qui ont déjà repris le chemin de leur établissement et qui essaient de donner, aux élèves comme aux enseignants, les meilleures conditions de travail possibles dès la rentrée.

 

À une heure où bien des syndicats s’engagent en politique (ce qui demeure leur droit mais ne constitue pas notre vision du syndicalisme) il nous paraît urgent, plus que jamais, de consacrer nos efforts à la défense des intérêts de ces personnels de l’EN et à remettre en place une École qui instruise et élève tous nos jeunes en cette période troublée et si incertaine.

 

Indépendance politique, principe auquel nous tenons à A&D région AURA, quand un adhérent se syndique, on ne lui demande pas s’il est affilié à un parti, même pas pour qui il/elle vote. Quand on défend un collègue, ce qui nous intéresse c’est de l’aider, le soutenir quel que soit son statut, ses origines ou ses orientations sexuelles… comme politiques. Conformément à nos statuts, fidèles à notre histoire et aux valeurs de notre confédération, la CFE-CGC, nous ne nous engagerons pas dans l’arène politique. Ni hier, ni demain (pour mémoire lire cet article récent).

 

À tous donc, enseignants mais aussi personnels administratifs, de vie scolaire, AESH, Atoss, agents de services et d’entretien… nous vous souhaitons une excellente rentrée scolaire malgré les incertitudes, nombreuses, qui planent !

 

Le bureau académique « Action et Démocratie CFE-CGC » Lyon/Clermont.

 

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NOTRE SEULE CONSIGNE : VOTER ! la lettre info AD Lyon/Clermont du 24/06/2024

NOTRE SEULE CONSIGNE : VOTER !

Action et Démocratie CFE-CGC, le choix de l’apolitisme

24/06/2024

 

 

Le 30 juin, les Français plus fracturés que jamais, se rendront à nouveau aux urnes pour choisir leurs futurs députés. En effet, après des Européennes plus proches d’une Bérézina que d’un Austerlitz pour la majorité présidentielle, Emmanuel Macron, Jupiter aux petits pieds, a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale, prenant le risque de provoquer une situation de blocage complet de la vie politique française avec des conséquences difficiles à cerner à ce jour.

 

Comme l’ensemble des citoyens, les personnels de l’Éducation nationale seront amenés à se rendre aux urnes. En tant que formation syndicale apolitique, il n’est pas du ressort d’A&D de vous donner quelque consigne de vote que ce soit. D’autres syndicats ont effectué un choix différent et c’est leur droit le plus strict. Nous persistons cependant dans la voie d’un syndicalisme non partisan. Faisant le pari de l’intelligence des personnels, nous vous encourageons à voter en votre âme et conscience pour… le parti ou courant politique répondant le mieux à vos aspirations personnelles et professionnelles. Conformément à nos statuts, fidèles à notre histoire et aux valeurs de notre confédération, la CFE-CGC, nous ne nous engagerons pas dans l’arène politique.

 

Indépendance, principe auquel nous tenons à A&D Lyon/Clermont, quand un adhérent se syndique, on ne lui demande pas s’il est affilié à un parti, même pas pour qui il/elle vote. Quand on défend un collègue, ce qui nous intéresse c’est de l’aider, le soutenir quel que soit son statut, ses origines ou ses orientations sexuelles… comme politiques.

 

Chaque membre du bureau académique de Lyon/Clermont, dans sa fonction est apolitique et a-partisan. A titre de personne, chaque membre du bureau académique, une fois enlevé sa casquette de syndicaliste, fait ses choix. L’un a déjà rejoint des cortèges et manifestations, l’autre a fait un don pour soutenir la campagne d’un candidat. Celui-ci, plus éloigné de la politique, s’interroge encore tandis que celle-là sait par avance à qui elle apportera son suffrage…

 

Comme les Français, comme les personnels de l’Éducation nationale, A&D Lyon/Clermont est divers. Amenés à discuter avec des Recteurs nommés par des gouvernements dont nous ne partageons pas forcément les idées, notre conviction est que nos opinions politiques personnelles ne doivent pas nuire à notre mission syndicale. Prendre position contre un mouvement ou un parti qui pourrait arriver au pouvoir serait le meilleur moyen d’amoindrir la portée de notre parole syndicale face à l’Institution. L’inféodation syndicale à tel ou tel parti, n’a pas permis depuis les années 1970 de voir les conditions de travail des fonctionnaires et contractuels de l’Éducation nationale de s’améliorer. Pourquoi cela changerait-il aujourd’hui ?

 

L’indépendance syndicale reste un principe auquel nous sommes attachés et qui, malgré la situation actuelle, ne peut subir d’exception.

 

Le bureau académique « Action et Démocratie CFE-CGC » Lyon/Clermont.

 

> Lire aussi notre communiqué national sur ce même thème : lien communiqué national Élections Législatives 2024.

 

 

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FIERTÉ 2 (et colère), le retour (au nom de Samuel) la lettre info AD LYON/CLERMONT du 10 juin 2024

FIERTÉ 2 (et colère), le retour (au nom de Samuel)

Soutien total et renouvelé au combat de Mickaëlle Paty pour la mémoire de son frère !

10/06/2024

 

 

« One man come in the name of school / One man come and go / One man just come to teach / One man to act for liberty / In the name of school / What more in the name of school ?

Early evening, October sixteen / A knife out in the French sky / Free at last, they took your life / They could not take your pride / In the name of school / What more in the name of school ? / In the name of school / What more in the name of school ?  »

D’après U2, « Pride (In the Name of Love) », album « The Unforgettable Fire », 1984.

 

   Certes il y a le résultat des élections européennes, l’annonce de la dissolution de l’Assemblée Nationale par le président de la République… Il ne s’agit pas de nier l’importance et la gravité des enjeux à venir, y compris sur les thèmes liés à l’Éducation. Mais aujourd’hui nous avions envie, nous avions BESOIN de vous reparler de Samuel PATY et du combat de sa soeur Mickaëlle.

 

Vous le savez, nous vous en avions déjà parlé… bien isolé dans le monde syndical enseignant du pays, Mickaëlle Paty et son avocate Carine Chaix avaient envoyé un recours administratif le 15 mars au Premier ministre et aux ministres de l’Intérieur et de l’Éducation nationale, lesquels avaient deux mois pour répondre, avant que l’affaire ne soit portée devant la justice administrative.

 

« L’État ferait amende honorable d’effectuer un travail d’introspection sur le traitement des offensives de déstabilisation de l’institution scolaire et du modèle républicain » écrivait alors Mickaëlle Paty, engagée pour la mémoire de son frère assassiné le 16 octobre 2020, en demandant que l’État reconnaisse sa responsabilité dans la mort de ce dernier.

 

Dans une tribune publiée dans Marianne le 20 mars 2024 Mickaëlle Paty faisait le point sur la situation et expliquait le sens de son action. Elle y accusait l’État d’avoir failli à sa mission de protection de l’un de ses agents, son frère. Carine Chaix, son avocate, expliquait alors : « Nous attendons que l’État reconnaisse sa responsabilité dans cet engrenage fatal qui aurait pu être maîtrisé, mais qui ne l’a pas été en raison d’une série de négligences et, il faut le dire, d’un certain manque de courage. » Elle poursuit : « Nous attendons qu’il assume ses fautes passées pour que justice soit rendue à Samuel Paty, mais aussi car l’éthique de responsabilité ne doit pas s’arrêter aux portes de l’État ».

 

Las… les ministres saisis avaient deux mois pour répondre au recours administratif en responsabilité mais ils ont préféré laisser leur silence venir jusqu’à elle, pour lui signifier qu’elle pourrait aller chercher Justice auprès des tribunaux. Carine Chaix, dans une tribune donnée à Marianne en tire les conclusions qui s’imposent.

 

Morceaux choisis : « Pas un mot ne nous est ainsi parvenu, en dépit des dires de Nicole Belloubet à la presse, dans les couloirs du Sénat, et contrairement, aux promesses gênées de la directrice adjointe de cabinet de Gabriel Attal, qui avait appelé Mickaëlle Paty, la veille de son émission sur BFMTV, pour lui assurer qu’une réponse lui parviendrait« . « Rien. Dans un pareil drame, on ne devrait pourtant pas ajouter à la douleur d’une famille, le déshonneur du silence. »

 

Dans une autre prise de parole au micro d’Apolline de Malherbe sur RMC le 29/05 Carine Chaix livre d’autres détails absolument sidérants : une avalanche de messages à la rédaction de BFM du cabinet de M. Attal un peu plus tôt pour obtenir le contact de Mickaëlle afin de (manifestement) parer au plus pressé puis un appel en urgence (vers minuit !) des mêmes services à la soeur de Samuel la veille de son passage à la télévision pour lui assurer qu’une réponse lui serait donnée et d’essayer d’empêcher une polémique pouvant atteindre le pouvoir politique… Du grand théâtre !

 

A titre personnel l’assassinat de notre collègue en octobre 2020 a constitué un électrochoc. J’étais alors un professeur d’Histoire-géographie de collège consciencieux et investi mais finalement assez éloigné des dangers qui nous guettent. Carrière classique, affectation actuelle en zone périurbaine plutôt tranquille, bien noté par la hiérarchie, syndiqué dans l’organisation que je jugeais alors la plus à-même de peser par sa visibilité médiatique et son omniprésence en salle des professeurs pour améliorer notre sort etc… L’assassinat de Samuel Paty m’a réveillé d’un assoupissement qui s’annonçait de plus en plus prononcé et, pour tout dire, assez lâche. J’ai été alors ébahi des réactions (molles ou absentes, voire ambiguës…) de la plupart des organisations syndicales et aussi parfois, et c’est terrible, de bien trop de collègues. Cela s’est d’ailleurs confirmé, de manière encore plus nette, avec le drame d’Arras dont a été victime Dominique Bernard. C’est quelques semaines après la mort de Samuel Paty, dès la fin 2020, que je me suis tourné vers le syndicat Action & Démocratie CFE-CGC, pleinement apolitique et laïque, car il s’est alors tenu et se tient toujours depuis aux côtés des personnels face aux extrémistes. En paroles mais aussi en actes. Mais ceci est une autre histoire.

 

Samuel Paty devrait avoir 50 ans aujourd’hui. Moi j’en aurai 48 en octobre prochain. Le même métier, presque le même parcours et le même âge…. Des points communs : l’Auvergne comme point de départ, Lyon (ses études supérieures et son année de stage pour lui, mon académie actuelle dans mon cas), l’affectation en Seine et Marne en début de carrière, comme TZR puis en poste fixe, un enfant en bas âge…. Plein de différences sûrement aussi… Pourquoi lui ? Est-ce que chacun a fait son examen de conscience dans notre Éducation nationale si « bienveillante » ? Est-ce que l’institution joue mieux son rôle aujourd’hui ? Est-que la figure du professeur est enfin respectée, au moins protégée ? Des progrès ont été réalisés c’est vrai mais toutes les leçons ont-elles été tirées ?

 

Mickaëlle Paty dans sa tribune donnée à Marianne écrit : « Si la volonté est que de pareils drames ne se reproduisent vraiment pas, alors il faut avoir le courage de les regarder en face, de les comprendre d’abord puis de reconnaître les responsabilités de chacun dans l’engrenage infernal qui a fini par l’attaque terroriste islamique et la décapitation de mon frère. Chacun doit assumer sa propre responsabilité et celle de l’un n’amoindrit pas ou n’exclut pas celle de l’autre ».

 

Depuis le drame de Conflans, je me suis engagé dans le syndicalisme (d’abord comme militant puis désormais comme responsable local) mais aussi dans diverses associations défendant la laïcité. Sur le terrain,  les réseaux sociaux, dans la presse… j’ai rejoint un collectif qui cherche à défendre les intérêts matériels et moraux des personnels (c’est-à-dire le rôle dévolu à un syndicat) et désormais leurs intérêts vitaux ! On ne peut accepter que l’on se résigne à compter ses morts et faire part de sa compassion pour les victimes après chaque attentat, comme si tout cela était une fatalité et qu’on n’y pouvait rien. Il faut regarder les choses en face et cesser de se cacher derrière la langue de bois car, si on ne le fait pas, d’autres encore paieront de leur vie le prix de notre lâcheté. En ce sens il convient d’apporter un soutien franc et entier à l’action menée par Mickaëlle Paty. Nous formons le voeu qu’une masse de collègues soutienne, comme nous, sa démarche courageuse et nécessaire. Il serait également heureux que toutes les organisations syndicales de l’Éducation nationale y apportent leur concours. C’est actuellement, et nous le déplorons, un sujet peu mis en avant par la majorité des syndicats de nos professions.

 

Il est temps que la République soit vraiment aux côtés de ses « hussards noirs » autrement que le temps d’une cérémonie, et qu’au lieu de laisser lentement périr son école, elle sache la défendre et se mettre au niveau de ceux qui consacrent leur vie à la transmission des connaissances, à l’élévation de la jeunesse, à la propagation des Lumières. Il est temps que le gouvernement prenne conscience du fait que le corps enseignant est le premier et peut-être le seul rempart contre l’obscurantisme ; les terroristes eux l’ont bien compris et c’est précisément la raison pour laquelle ils s’attaquent à des professeurs. Et cela a des conséquences !

 

Une étude de l’IFOP de décembre 2022 avait révélé que 56% des professeurs du secondaire déclaraient s’être auto-censurés afin d’éviter tout incident déclenché au nom de convictions religieuses ou « philosophiques » : c’était 7 points de plus qu’en 2020 et 20 points de plus qu’en 2018 ! L’auto-censure des collègues, autrement dit la peur, est une réalité, et celle-ci n’est pas l’un des moindres dégâts collatéraux de ces discours qui, sous couvert d’expliquer, finissent par excuser l’abjection. Action et Démocratie CFE-CGC ne peut que les condamner solennellement et avertir tous ceux qui, au sein de l’Éducation nationale, font preuve de complaisance envers le terrorisme d’une manière ou d’une autre, qu’ils contribuent par leurs postures à installer la confusion dans les esprits, ceux des plus jeunes notamment.

 

Ces discours, ou plutôt ces lâchetés, nous les connaissons trop bien, nous enseignants. Elles ont conduit certains à mettre en doute les compétences de Samuel Paty en matière de laïcité ou bien à estimer qu’il avait commis une faute (voire qu’il avait « merdé »…). Aujourd’hui comme hier (défense de la mémoire de Samuel Patyaffaire de Malicornay, tribune en soutien au proviseur du lycée Ravel et de défense de la laïcité à l’École…) notre syndicat se tiendra aux côtés de celles et ceux qui, comme Mickaëlle Paty, se dressent pour dire le RÉEL.

 

Samuel aimait le groupe de rock irlandais U2, nous le savons tous depuis la cérémonie d’hommage aux Invalides où la chanson « One » a été diffusé dans une séquence poignante. C’est pourquoi j’ai voulu, comme je le fais souvent en exergue de nos communications académiques, adapter ces quelques paroles d’une autre chanson du groupe (« Pride  » soit fierté).

 

« Early evening, October sixteen / A knife out in the French sky / Free at last, they took your life / They could not take your pride / In the name of school / What more in the name of school ? / In the name of school / What more in the name of school ? »

 

Oui Samuel, oui Mickaëlle ils n’auront pas votre fierté. Ton combat, votre combat c’est celui de l’École, c’est celui de la République. Et vous n’êtes pas seuls.

 

Cédric BIEL, professeur d’Histoire-Géographie-EMC en collège, président académique du syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC Lyon et Clermont ».

 cbiel.actionetdemocratie@gmail.com 

OU un mail à la section académique : actionetdemocratieaura@gmail.com ou un appel au 06 25 72 46 36 (journée de permanence le jeudi).

 

> Visionner l’interview de Mickaëlle PATY sur BFM TV le 28 mars 2024

> Écouter l’interview de Carine CHAIX, son avocate, sur RMC le 29/05/2024

 

> Lire l’article en ligne du journal « Le Progrès » évoquant cette tribune de notre président académique Cédric BIEL, professeur d’Histoire-géographie au collège de Villars-les-Dombes dans l’Ain

 

 

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PLUS PERSONNE N’Y CROIT… la lettre info AD Lyon du 03 juin 2024

PLUS PERSONNE N’Y CROIT !

Une fin d’année scolaire misérable…

03/06/2024

 

 

  Cette fin d’année scolaire est une véritable misère. On s’habitue aux « faits divers » violents : ici on tabasse à la sortie, là on attaque une collègue au couteau, là-bas on menace de mort, quand on n’a pas effectivement été assassiné. Samuel Paty n’est pas oublié grâce à sa soeur Mickaëlle qui se bat comme une lionne, et envoie l’État devant les tribunaux, le souvenir de Dominique Bernard s’estompe…

 

Moins dramatique mais grave, le « choc des savoirs » ébranle le collège où l’on voit se répéter deux erreurs majeures commises au lycée au moment des réformes Blanquer : l’autisme intégral de l’administration centrale face aux analyses et aux alertes qui remontent du terrain par les canaux de la quasi totalité des organisations syndicales, des mouvements locaux et des associations de professeurs ; et le renvoi des responsabilités au niveau des établissements, au nom de leur autonomie, conduisant à l’éclatement du caractère national des réformes et à la sur-sollicitation des personnels de direction.

 

Ces derniers ont le choix entre ménager leur carrière, ou épargner leur salle des professeurs. Adieu les classes, vive la multiplication des groupes et sous-groupes, vive les emplois du temps inextricables et pourris, les mises en barrette, la suppression de dispositifs pourtant efficaces parce qu’il faut bien prendre les heures quelque part… Il nous restera les yeux pour pleurer, mais blablabla : en septembre tout cela sera un succès.

 

Le lycée quant à lui continue à vivre les conséquences de la marche arrière décidée par le ministre Attal : le report des épreuves de spécialité en fin d’année qui a représenté l’octroi de deux mois de cours supplémentaires. Cela aurait pu être une excellente nouvelle s’il n’était pas allé de paire avec le retour de l’intégralité du programme, c’est-à-dire doublement du travail, pour les collègues de lettres et de philosophie, de fait mis en difficulté, et qui doivent ces jours-ci trancher entre la préparation de la spécialité HLP et celle du grand oral, ce qui est vite fait.

 

La préparation du grand oral est désormais de la responsabilité des algorithmes de ce qu’on nomme improprement « intelligence artificielle », ce qui ne semble déranger personne au ministère, ni ailleurs, et surtout pas chez Chat-GPT qui se frotte les mains de cette clientèle qui lui tombe dans les bras : le passage du gratuit au payant fera bientôt sa fortune…

 

Une mention spéciale pour les collègues de lettres qui seront jurys de Baccalauréat pour les épreuves anticipées de français orales et écrites, mais aussi pour la spécialité HLP et encore pour le grand oral : le chevauchement des dates de correction et de celles des oraux ne gênera qu’eux.

 

Une autre mention spéciale pour les collègues d’EPS qui doivent à partir de cette année opérer non plus 3, mais 12 saisies par élève dans le logiciel des notes du CCF d’EPS du Baccalauréat : le ministère veut, parait-il, pouvoir établir des analyses statistiques détaillées sur la notation en EPS : on allait sûrement manquer de statistiques lues par personne, c’est-à-dire par Ulysse lui-même.

 

Ce quadruplement du nombre de saisies dans un logiciel à l’ergonomie débile, impliquant l’utilisation de menus déroulants malcommodes, causera immanquablement la multiplication d’erreurs indécelables, et le quadruplement du temps à passer ! De cela l’administration centrale se moque, car sans doute considère-t-elle que les professeurs d’EPS sont sous-employés ?

 

La moyenne de cette notation de l’EPS au Baccalauréat a par ailleurs connu une augmentation de 3 points, sans aucune augmentation du niveau des élèves. Magie ? Non : technocratie déguisée en pédagogie. Grâce à l’intégration des « attendus de fin de lycée » nommés 2 et 3. Pour ceux qui l’ignorent, cela est revenu à noter pour l’obtention du Baccalauréat, ce qui antérieurement relevait de l’allant de soi : la présence et la participation aux cours, l’aide aux camarades, la politesse comme norme de conduite et son propre travail pour faire des progrès et atteindre un meilleur niveau en fin de cycle qu’au début. Si le niveau ne monte pas on hausse celui des notes et l’affaire est faite !

 

L’astuce, c’est que tout cela est présenté dans un sabir incompréhensible des initiés eux-mêmes : comme plus personne n’ose lever le doigt dans les réunions pour dire « excusez-moi, je n’y comprends rien ! », que tout le monde fait semblant de comprendre, et que ceux qui auraient à expliquer auraient du mal à faire, on continue à faire comme si… On espère que la situation n’est telle qu’en EPS – n’est-ce pas ?

 

Bas les masques : ce n’est pas parce qu’on nous prend pour des imbéciles que nous sommes stupides : c’est bien en se conduisant ainsi que le ministère et ses cadres se décrédibilisent auprès des enseignants, se coupent d’eux et qu’ils perdent autorité et légitimité, pour tomber dans un autoritarisme pathétique en brandissant la menace de sanctions pour les récalcitrants, ou en faisant tomber des sanctions : qui se souvient des collègues de philosophie qui, face à la réforme du Baccalauréat, ont fait la grève des examens, et qui se sont retrouvés isolés, et mutés d’office pour l’exemple ?

 

Mais ce n’est pas tout : l’échec du « 0 classe sans professeur » que devait permettre le « pacte enseignant » est mis sous le tapis par des experts en balayette.

 

Et encore, la catastrophique crise du recrutement gagne en vigueur : le corps enseignant est à l’os, et il dépérit. Heureusement « ils » ont les « contractuels » sous la main, à condition de taire qu’ils sont sous-formés s’ils sont un tant soit peu formés (3 jours c’est quand même court), sous-qualifiés, et parfois sous-motivés.

 

Mais ça ne suffit pas ! Combien d’entre nous ont eu cette année à chercher eux-mêmes dans la population de leurs anciens élèves en études universitaires de bonnes âmes susceptibles de bien vouloir se faire connaître au rectorat pour pallier une absence de longue durée ?

 

Comme ça ne marche pas à tous les coups, nous avons aussi connu les parents d’élèves qui recrutent sur le Bon Coin, Facebook, Tik-Tok ou Instagram des remplaçants pour leurs enfants sans professeurs.

 

Tout cela est tellement honteux que nous en avons perdu la capacité d’en avoir honte : ça nous enverrait derechef en maison de repos !

 

Mais enfin, heureusement, le ministère a conçu une réforme des CAPES qui va tout arranger : réforme qui a amené ceux qui l’ont lue à s’arracher les cheveux.

 

Ivres d’eux-mêmes les « managers » de l’éducation nationale ont sacrifié la qualité de la formation, pour tenter de recruter davantage et plus tôt. Ils restent bien certains que leur progéniture échappera aux funestes conséquences d’un tel choix grâce à un accès particulier à l’enseignement privé d’élite : mais attention, l’arroseur est parfois arrosé…

 

On aurait eu peur du scandale, mais ouf ! Le délabrement de l’éducation nationale sera masqué en cette fin d’année par la saturation de l’information opérée dans les canaux médiatiques grâce aux jeux olympiques : on verra bien en septembre… Et à ce moment là, nous savons qu’il sera dit de la rentrée qu’elle aura été « une réussite, malgré quelques soucis résiduels en cours de résolution » ; des ministres souriants, voire le Président Macron lui-même, se trouveront dans une cour de récréation, où ils feront des selfies, ou bien dans une classe de primaire où ils feront des gouzi-gouzis à des petits enfants bien sages, devant les caméras de télévisions convoquées à l’heure dite.

 

Derrière le vernis, ils continueront à se sentir délaissés et maltraités, ceux qui, à bout de bras, portent leurs élèves : visiblement, plus personne ne sait que les professeurs aiment leurs élèves, travaillent pour eux et enragent qu’on continue, à rebours de tous les discours, à abandonner l’école, et qu’on laisse son délabrement avancer.

 

Puisqu’il est question d’amour : nous vivons un abandon, mais on nous aime ! C’est tout de même un peu court : les Thénardiers eux aussi aimaient Cosette. Ils l’aimaient tant qu’ils l’ont vendue le plus cher possible à Jean Valjean.

 

Soyons lucides : l’hypothèse « Jean Valjean » n’est pas très plausible pour l’école. Il va falloir trouver autre chose pour mettre un coup d’arrêt à la déconstruction de l’école française.

 

L’actuel éparpillement des contestations n’est pas une solution : elle sert l’intérêt des démolisseurs. Il va falloir réfléchir, et vite. « Action et Démocratie CFE-CGC » n’a jamais reçu de réponse aux appels à une action unitaire  d’ampleur, qu’elle a pourtant lancés aux organisations représentatives. Face à l’urgence, dans la détresse, restent les bouteilles à la mer… Et l’action résolue de quelques-uns… Nous en sommes. Nous en serons.

 

Et toi ? et vous ?

 

Nicolas DEJEAN, membre du bureau national « Action et Démocratie CFE-CGC », référent national EPS, professeur en lycée (académie Caen/Rouen).

 

 

 

Comme pour cette tribune de notre collègue Nicolas nous sommes preneurs de chacune de vos remontées de terrain (constats, suggestions…) afin de publier vos témoignages (anonymement ou pas selon votre volonté) et surtout d’envisager des actions concrètes face à une catastrophe annoncée à l’adresse mail ci-dessous :

 

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