SURVEILLER et PUNIR ? la lettre d’info AD Lyon du 29/04/2024

SURVEILLER ET PUNIR ?

L’Éducation nationale, nouvelle prison de verre pour ses personnels…

29/04/2024

 

 

« In the cage / Get me out of the cage / In the glare of a light / I see a strange kind of sight / Of cages joined to form a star […] I’m helpless in my violent rage / And a silent tear of blood dribbles down his cheek / And I watch him turn again and leave the cage / My little runaway / In a trap, feel a strap / Holding still, pinned for kill / Chances narrow that I’ll make it / In the cushioned straitjacket […] Pressure’s building, can’t take more / My headache’s charged. Earaches roar / In this pain / Get me out of this pain. ».

Genesis, « In the cage », album « The lamb lies down on Broadway », 1974.

 

La prison panoptique rêvée par Bentham est en train de devenir réalité.

 

L’Éducation nationale n’est-elle pas en train de devenir cette prison de verre où l’ensemble des prisonniers serait constamment soumis au regard des gardiens (comme dans le livre de Michel Foucault, « Surveiller et punir ») ? Avec la démultiplication des réseaux sociaux, on peut se demander si ce cauchemar n’est pas en train de devenir réalité. Sous la surveillance constante de tous, l’ensemble des personnels de l’EN se retrouve en effet soumis à la vindicte populaire à la moindre incartade, la simple rumeur.

 

Le proviseur du lycée Maurice Ravel en a subi la cruelle expérience, il y a peu. AD Lyon avait d’ailleurs rédigé une tribune sans concession à ce sujet. Rappelons les faits sans tenter à notre tour de nous faire passer pour des « sachants » voire des « procureurs de la République ». Le 28 février, le chef d’établissement rappelle « à trois élèves l’obligation de retirer leur voile dans l’enceinte du lycée », une demande qui a engendré une « altercation ». Tandis que l’académie de Paris ne parle que « d’une main dans le dos », la jeune étudiante de BTS explique avoir été « tapée violemment au bras » … Les réseaux sociaux n’en demandaient pas tant pour s’enflammer, évoquant même une « gifle ». La présomption d’innocence semblant un concept bien difficile à appréhender pour beaucoup, la polémique prend de l’ampleur et les menaces de mort se multiplient à l’encontre de notre collègue. Subissant un cyberharcèlement, ce dernier décide d’anticiper son départ à la retraite pour « raisons de sécurité ». Par la magie des réseaux sociaux, cette banale affaire a pris des proportions nationales, où chaque protagoniste semble être jeté à la vindicte populaire, sans qu’aucun recul ne soit posé.

 

Une enseignante-stagiaire, présente depuis à peine quelques semaines au sein de l’établissement, a confié aux journalistes : « ce genre d’épisode me fait réfléchir, je me dis qu’il faut faire attention à tout ce que l’on dit pendant nos cours, car ça peut porter préjudice à notre vie. Je pèse mes mots » … Soumis aux regards d’une société aux injonctions contradictoires, comment les enseignants ne pourraient-ils pas se reconnaître dans ce témoignage ? Comment les enseignants ne pourraient pas se sentir comme dans une prison de verre où tous leurs faits et gestes sont scrutés, jugés continuellement sans avoir la possibilité de se défendre.

 

Et quand ce ne sont pas les parents scandalisés qu’on puisse montrer des œuvres d’art avec des femmes dénudées ; des « parents vigilants » s’offusquant qu’une petite fille apparaisse voilée sur une affiche ou qu’une sortie pédagogique se fasse dans un centre de rétention…  C’est l’administration qui se montre plus prompte à sanctionner les écarts de ses enseignants (se plaignant de leurs conditions de travail) qu’à les protéger contre toute forme de cyberharcèlement.

 

Cette ambiance de suspicion détériore en profondeur le climat scolaire et nuit grandement à l’état moral et psychologique des personnels de l’EN. Ne pas en prendre conscience, c’est accroître en profondeur le mal-être enseignant, Aujourd’hui, ce n’est pas moins de 2411 fonctionnaires qui ont préféré quitter l’EN en 2021, dont pas moins de 1584 qui ont choisi de démissionner (ne parvenant pas à obtenir de rupture conventionnelle, comme la loi de 2020 le permet normalement !).

 

L’école doit redevenir le « sanctuaire » du savoir, un lieu protégé où parents et société civile n’ont pas à intervenir à tout bout de champ dans le travail des enseignants. C’est à l’Etat de protéger ses fonctionnaires comme le stipule l’article L. 134-5 du Code Général de la Fonction Publique : « La collectivité publique est tenue de protéger l’agent public contre les atteintes volontaires à l’intégrité de sa personne, les violences, les agissements constitutifs de harcèlement, les menaces, les injures, les diffamations ou les outrages dont il pourrait être victimes sans qu’une faute personnelle puisse lui être imputée. Elle est tenue de réparer, le cas échéant, le préjudice qui en est résulté ».

 

« Action et Démocratie CFE-CGC » s’est donné, entre autres, pour mission d’agir sans cesse pour rappeler l’État à son devoir de protection envers ses serviteurs.

 

Cela n’est pas toujours simple ni rapide mais chaque dossier qui nous est transmis fait l’objet d’une écoute attentive. Le cas échéant, une action est engagée, toujours précédée d’une tentative de dialogue. Cela nécessite du temps, de l’énergie et parfois aussi de l’audace.

 

L’audace c’est l’ADN de notre syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC » (cliquer sur les liens suivants pour plus d’informations). La défense inaltérable de Samuel Paty par-delà les années, celui au combat légitime et nécessaire de sa soeur Mickaëlle, le soutien aux collègues harcelés et broyés par la machine, les actions en justice au Conseil d’État ou/et au Conseil Constitutionnel pour forcer le Ministère à respecter le droit, la défense de la liberté d’expression des personnels etc… Le tout sans idéologie ni action politique mais en respectant les convictions de chacun au sein de notre organisation.

 

Un texte rédigé par le bureau académique AD Grenoble que nous relayons ici avec conviction.

 

Comme pour cette tribune de nos collègues d’AD Grenoble nous sommes preneurs de chacune de vos remontées de terrain (constats, suggestions…) afin de publier vos témoignages (anonymement ou pas selon votre volonté) et surtout d’envisager des actions concrètes face à une catastrophe annoncée à l’adresse mail ci-dessous :

 

actionetdemocratieaura@gmail.com

 

REJOIGNEZ-NOUS POUR RELEVER LA TÊTE ET DÉFENDRE NOTRE ÉCOLE !

 

Voici le lien pour télécharger votre bulletin d’adhésion selon votre corps, idem pour l’autorisation de prélèvement automatique si besoin.

https://actionetdemocratie.com/se-syndiquer-bulletin-dadhesion/formulaire-de-pre-adhesion/

 

En cas de doute contactez Anne du Secrétariat national en charge de ces questions, c’est aussi à elle que vous devrez renvoyer ces documents le cas échéant et non à nous à AD Lyon / Grenoble / Clermont.

9 rue de la Charente   68270 WITTENHEIM    09.50.88.61.54 – 07.71.78.84.52

Mail : adnational@actionetdemocratie.net

 

CONTACTS

 

Une visite sur le site internet académique : https://actionetdemocratie-lyon.fr/ 

Un mail à : actionetdemocratieaura@gmail.com ou un appel au 06 25 72 46 36.

 

Présidents académiques :

Lyon / Clermont : Cédric BIEL / cbiel.actionetdemocratie@gmail.com ou @cedric_biel (X ex-Twitter).

Grenoble : Cédric GILDAS / cgildas.actionetdemocratie@gmail.com

 

Ou sur les réseaux sociaux : Twitter Action et Démocratie Lyon / Facebook Action et Démocratie Lyon

Consultez aussi le site national : http://www.actionetdemocratie.com

 

 

 

 

 

Please follow and like us: