« Collèges morts » et actions pour s’opposer à cette mauvaise réforme dite du « Choc des savoirs »

COLLÈGES MORTS, BOYCOTT VISIOS etc...

De nouveaux moyens de lutte pour s’opposer à cette réforme et parvenir à une véritable exigence scolaire dans un cadre serein !

13/05/2024

 

« Pour un enfant aux yeux de lumière / Qui voit passer au loin les oiseaux / Comme l’oiseau bleu survolant la terre / Vois comme le collège pourrait être beau / Beau le collège, dansant sur les vagues
/ Ivre de livres et de sourires d’enfants / Belle la chanson naissante des vagues / Vois comme la leçon, le cours pourrait être beau.

Noire cette réforme, venue du Ministère / Qui croit tenir les rênes du temps / Mesure injuste poussée par des affidés grégaires / Honnie par ceux voulant le mieux pour les enfants / Parents et collègues s’opposant à ces voeux mortuaires / Qui voient jeter au loin leurs travaux / Sur l’autel d’une réforme délétère / Pourtant il est possible de rendre le collège meilleur / L’école c’est toi, l’école c’est moi / L’oiseau c’est toi, ton défenseur c’est moi« .

D’après Marie MYRIAM, L’Oiseau et l’Enfant, vainqueur de l’Eurovision 1977 pour la France.

 

Les mauvaises nouvelles s’accumulent… Encore une fois la France ne remportera pas le concours Eurovision de la chanson… et nous reviennent en mémoire ces paroles de la dernière gagnante française pour illustrer, à nouveau, le caractère profondément négatif des dernières lubies pédagogiques gouvernementales et notamment le si mal nommé « Choc des savoirs ».

 

 Plus sérieusement dans toute la France, et de façon notable dans notre académie, les collègues dénoncent et rejettent les mesures de la réforme dite du « Choc des savoirs » prévues pour la rentrée de septembre 2024 dans l’ensemble des collèges (publics…. puisque le privé, lui, pourra tranquillement déroger à la règle ! mais c’est une autre histoire…qu’il n’est cependant pas inutile de rappeler).

 

Sur le terrain la résistance à cette mesure s’organise dans les collèges, souvent en dehors des syndicats ce qui est un signe à souligner et à méditer. Des collectifs se montent, des collègues se parlent malgré leurs différences de sensibilité et réfléchissent à agir au mieux pour préserver les conditions d’enseignement dans l’intérêt de tous et en premier lieu des élèves. C’est le cas dans le Rhône mais aussi dans la Loire et dans l’Ain.

 

Cette semaine, mardi 14 mai 2024, est annoncée une grève dans l’Éducation nationale à l’appel de plusieurs organisations syndicales pour s’opposer au « Choc des savoirs ». Nous informons nos adhérents et sympathisants de l’existence de cette initiative, et les laissons parfaitement libres de se positionner comme ils l’entendent. Si l’opposition à la mesure des « groupes de niveaux » en collège nous apparaît totalement fondée, nous restons circonspects face à ces actions qui souvent épuisent les collègues financièrement et n’ont guère de résultats concrets. Il faut, selon nous, se montrer plus inventif, et coller aux remontées de terrain où beaucoup de collègues non-syndiqués nous disent : « Il faut faire autrement, il faut trouver des actions alternatives qui ne nous appauvrissent pas« . Nous croyons aux collectifs locaux, aux actions qui n’impactent pas le portefeuille des collègues, à celles qui surgissent de la base des salles des profs qui sont au bord de l’implosion.

 

Les boycotts des visios pour promouvoir la réforme se multiplient chez les collègues de Lettres, des opérations « collèges morts » ou/et des grèves locales sont menées (accompagnées de courriers explicatifs exprimant colère mais aussi et surtout détresse), souvent en concertation avec les parents d’élèves. Un point sur les actions « collèges morts » nous apparaît important, tant le sujet semble irriter en haut lieu (voir plus bas). Elles consistent, selon la définition du Rectorat dans un courrier récent, à demander aux parents d’élèves de garder les enfants chez eux. De leur côté les enseignants sont néanmoins présents pour accueillir les élèves qui ne sont pas restés à la maison. Cela s’accompagne de communications à la presse locale, de reprises sur les réseaux sociaux, parfois d’affichage de banderoles et de distribution de tracts. Parfois des réunions d’information sont également organisées par les associations de parents d’élèves avec l’aide de représentants syndicaux.

 

Citons quelques exemples : Dans l’Ain 50 élèves sur 1000 ! présents au collège Vaugelas de Meximieux le lundi 06 mai, 94 % des collégiens étaient par exemple absents ce mardi 07 mai du collège Saint-Exupéry de Lyon (IVe arrondissement), et seulement 10 élèves se sont présentés au collège Le Petit Pont de Saint-Martin-en-Haut.  Des opérations « collèges morts » ont été aussi recensées dans plusieurs collèges stéphanois, mais aussi à la Ricamarie, Saint-Chamond ou Andrézieux-Bouthéon (Loire)…

 

Les collectifs locaux de collègues des différents bassins de l’académie, mis en place depuis des semaines par des enseignants souvent non-syndiqués et exaspérés, partagent leurs informations et élaborent des stratégies. C’est le cas dans les métropoles lyonnaises et stéphanoises évidemment mais aussi dans l’Ain : Dombes, Bugey, pays de Gex, Bresse…

 

Notre syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC » soutient les collègues dans leurs actions. Qu’il s’agisse du boycott des visioconférences, des actions de « collège mort » ou de grèves locales… (nous avons d’ailleurs écrit au Rectorat à ce sujet). Nous nous efforçons et efforcerons de les relayer par l’ensemble des moyens possibles : relais avec les parents, presse, réseaux sociaux. Des différences d’analyses, de sensibilités existent entre les différentes personnes engagées mais toutes se rejoignent sur une chose : le refus d’une réforme précipitée et très mal ficelée. Nous félicitons donc par exemple les collègues de Lettres qui ont voulu/veulent  manifester  leur colère en boycottant les visios de « cadrage » des corps d’inspection (eux aussi forts dubitatifs sur l’intérêt pédagogique de ces mesures d’après nos retours informels mais qui sont tenus à une loyauté qui, souvent, les empêchent de l’exprimer à voix haute).

 

Le Rectorat de Lyon a fait parvenir la semaine passée à l’ensemble des principaux de collège une lettre au sujet des actions « collèges morts » et rappelle dans celle-ci les obligations statutaires des enseignants en matière de liberté d’expression et de communication (notamment vis-à-vis des parents d’élèves). Des précisions sur la possibilité de sanctions disciplinaires et financières pour les enseignants engagés dans ce type d’actions sont aussi rappelées…

 

Tout ceci traduit selon nous une très grande fébrilité du Rectorat. Si nous étions perfides nous pourrions penser qu’il s’agit de mettre la pression sur les professeurs, via leurs chefs d’établissement, afin qu’ils renoncent à s’opposer à ces mesures si décriées… Aussi « Action et Démocratie CFE-CGC », syndicat apolitique et responsable, tient à rappeler que, si nous contestons fermement la réforme,  nous n’appelons aucunement les personnels à enfreindre la loi cela va de soi ! L’essentiel du courrier rectoral rappelle des évidences que nul ne saurait contester : devoir de neutralité, interdiction aux enseignants de demander aux familles de garder leurs enfants à la maison, ne pas utiliser dans ce but Pronote, carnet de liaison, liste de diffusion des courriels de parents…, ne pas distribuer de tracts à l’intérieur du collège, ne pas afficher de banderoles sans accord du propriétaire (le Conseil Départemental)….

 

Nous sommes bien plus dubitatifs sur la dernière partie du courrier touchant aux obligations de service des enseignants car elle repose sur une interprétation a priori des faits éventuellement reprochés aux professeurs…. Si ceux-ci, par hasard, étaient confrontés à des classes à effectifs réduits certains jours de cette fin d’année scolaire…. et prenaient leurs élèves dans leurs salles, leur faisaient exercer une activité à caractère pédagogique nous nous demandons bien en quoi ils manqueraient à leurs missions et pourraient se voir sanctionnés de quelque manière que ce soit…. Cela laisse une grande marge d’inventivité à l’ensemble des collègues qui, nous en sommes persuadés, sauront se montrer « innovants » pédagogiquement si, par hasard, la situation se présentait…

 

Soyons plutôt sérieux et formons le voeu que le gouvernement revienne à la raison et annule au plus vite ce projet…. Rappelons simplement qu’il est rejeté par la très grande majorité des personnels concernés qui, à juste titre, ne veulent pas que leur service ne soit dorénavant composé que de « groupes », choisis et organisés de manière très critiquable, et non plus de classes. Elle est également repoussée par la totalité des organisations syndicales (vote CONTRE à l’unanimité lors du dernier CSE le 8 février), même si les raisons du refus ne sont pas exactement les mêmes d’une organisation à l’autre. Nous nous accordons cependant tous sur un point, y compris avec les chefs d’établissement : cette mesure mal conçue va produire des effets néfastes autant sur les élèves eux-mêmes que sur l’organisation pédagogique. Elle suscite aussi l’inquiétude de très nombreux parents d’élèves.

 

Selon notre syndicat, cette mesure, pourtant précédée par un constat enfin lucide sur le collège et quelques bonnes intentions constitue une terrible usine à gaz qui va désorganiser les établissements et générer de lourdes conséquences sur le travail des enseignants. Le diagnostic était bon mais le remède n’est pas adapté et sera contre-productif. Nous y sommes donc opposés. Nous sommes, parfois isolés dans le monde syndical sur ce point, pour l’exigence scolaire, gage de respect et d’élévation pour tous les élèves, garantie par des professeurs aux connaissances assurées, suffisamment formés et convenablement rémunérés. Et exerçant dans un climat scolaire serein, ce qui est souvent de plus en rare… Mais cette « exigence scolaire » que nous vend le gouvernement dans ce prétendu « Choc des savoirs » est un leurre et même, osons-le dire, une mesure « attrape-gogos »… bref encore et toujours de la com’ ! Nous avons tous à y perdre : enseignants mais aussi parents et surtout élèves !

 

Nous apprécierions que, dans notre académie, les autorités se montrent prudentes et pragmatiques en annonçant faire un travail collège par collège pour être au plus près de chaque situation et en rappelant l’importance du cadre de la classe, mais nous restons convaincus que nos propositions sur ce point, qui n’ont pas été suivies par la mission consacrée à « l’exigence des savoirs », constituent la meilleure solution pour relever le niveau et conserver le collège unique : une année supplémentaire au primaire (CM3) couplée à un examen d’entrée au collège pouvant être présenté dès la fin du CM1 ou du CM2 ainsi que des classes à effectifs variables et réduits en fonction des besoins en 6e et, le cas échéant, en 5e (pourquoi en effet prolonger un dispositif tel que des groupes de niveaux tout au long du collège, sauf à parier d’avance sur son inefficacité et instaurer un collège à plusieurs vitesses qui ne dit pas son nom ?).

 

Nous nous permettrons d’insister sur un dernier aspect : la santé mentale des collègues. Il faut absolument que nos dirigeants se rendent compte de la détresse de bien des professeurs de Lettres et de Mathématiques qui considèrent que leur travail va être complétement bouleversé voire détruit. C’était souvent leur vocation, le sens de leur existence. Les conditions qui leur seront désormais imposées vont conduire, c’est certain, de nombreux collègues à une surcharge de travail et à une perte de sens conséquente. Il va en résulter de nombreux drames humains. L’administration en a-t-elle vraiment pris la mesure ? Il est encore temps de stopper la machine infernale en unissant nos forces, syndiqués (de toutes organisations) et non-syndiqués !

 

Le bureau académique AD Lyon.

 

Implantés dans plusieurs de ces collectifs au soutien des collègues mobilisés nous restons bien entendu disponibles pour des conseils ou un accompagnement.  Nous sommes également preneurs de chacune de vos remontées de terrain (constats, suggestions…) afin de publier vos témoignages (anonymement ou pas selon votre volonté) et surtout d’envisager des actions concrètes face à une catastrophe annoncée à l’adresse mail ci-dessous :

 

 

actionetdemocratieaura@gmail.com

 

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En cas de doute contactez Anne du Secrétariat national en charge de ces questions, c’est aussi à elle que vous devrez renvoyer ces documents le cas échéant et non à nous à AD Lyon / Grenoble / Clermont.

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