De l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace et l’École est sauvée ! la lettre d’info AD Lyon/Clermont du 18/03/2024

 

NON aux « groupes de niveau » ! / GRÈVE ou pas grève ? / Comment LUTTER ?

« Il nous faut de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace, et l’École est sauvée ».

18/03/2024

 

 

« Après le pain, l’éducation est le premier besoin d’un peuple ».

Georges Jacques DANTON, Discours sur l’Éducation, 13 août 1793.

« Il nous faut de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace, et la France est sauvée ».

Georges Jacques DANTON, Discours à l’Assemblée Législative, 2 septembre 1792.

« Aimez-vous les uns les autres : filioli diligite invicem, et supportez vos défauts ».

Camille DESMOULINS, « Lettre au général Dillon », 1793.

 

   Les nuages s’accumulent dans le ciel de l’Éducation nationale. La désastreuse nouvelle nouvelle nouvelle… réforme du collège avec sa mesure phare des « groupes de niveau » en Français et en Mathématiques semble inéluctable aux dires de la nouvelle ministre Mme Belloubet et du Premier Ministre M. Attal… Les textes viennent en effet de paraître au Journal Officiel comme l’annonce le journal « Le Monde ».

 

Pourtant, cette mesure est rejetée par la très grande majorité des personnels concernés qui, à juste titre, ne veulent pas que leur service ne soit dorénavant composé que de « groupes » et non plus de classes. Elle est également repoussée par la totalité des organisations syndicales (vote CONTRE à l’unanimité lors du dernier CSE le 8 février), même si les raisons du refus ne sont pas exactement les mêmes d’une organisation à l’autre. Nous nous accordons cependant tous sur un point, y compris avec les chefs d’établissement : cette mesure mal conçue va produire des effets néfastes autant sur les élèves eux-mêmes que sur l’organisation pédagogique. Elle suscite aussi l’inquiétude de très nombreux parents d’élèves.

 

Cette mesure, pourtant précédée par un constat enfin lucide sur le collège, quelques bonnes intentions (voir ci-dessous) est une terrible usine à gaz qui va désorganiser les établissements et générer de lourdes conséquences sur le travail des enseignants. Le diagnostic était bon mais le remède n’est pas adapté et sera contre-productif. Pour nous ce sera donc NON !

 

Dans son éphémère passage au Ministère Gabriel Attal nous avait semblé envoyer quelques signaux positifs : restauration annoncée de l’autorité des enseignants, clarté sur la laïcité dans nos Écoles, priorité aux savoirs et à leur transmission par rapport aux dérives du « pédagogo-gisme »… Bien entendu nous n’étions pas dupes de certaines arrières-pensées politiques personnelles mais nous étions preneurs de certains constats et mesures (clarification sur le port des abayas à l’école, retour de la décision des professeurs pour un éventuel redoublement…).

 

Malheureusement le gouvernement semble aujourd’hui s’enferrer dans la volonté de mettre en place, coûte que coûte, sa mesure de « groupes de niveau » en collège. On ne reviendra pas sur l’inutilité et la nocivité de ce projet (largement détaillées dans nos publications précédentes). On insistera désormais surtout sur la manière de s’y opposer et notamment de sortir enfin des vieilles habitudes inefficaces et désespérantes des luttes menées dans un passé récent. Déjà nous entendons les slogans habituels « grève d’une journée« , « construction progressive du rapport de force » etc….

 

À « Action et Démocratie CFE-CGC » nous sommes las des « défaites encourageantes », des « nous avons exigé en audience ministérielle », des communiqués syndicaux déconnectés et rédigés en écriture « inclusive » pour afficher bien haut sa « vertu », se donner l’illusion qu’on lutte résolument contre les violences sexistes et faire taire ainsi sa mauvaise conscience etc…. Paraphrasant Danton en septembre 1792 nous pourrions dire dans une langue simple, belle et forte : « « Il nous faut de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace, et l’École est sauvée ».

 

Cette semaine, mardi 19 mars 2024, est annoncée une grève dans le service public pour réclamer une revalorisation salariale. Comme à chaque fois, lorsqu’il est question de journées isolées nous informons nos adhérents de l’appel de notre confédération (et fédération) la CFE-CGC, et les laissons parfaitement libres de se positionner comme ils l’entendent. Si la revendication est totalement fondée, l’effet sur le gouvernement Attal est peu probable malheureusement car ces actions ponctuelles d’une journée sont souvent inefficaces.

 

Chacun décidera, en fonction de ses convictions et de sa situation personnelle, d’y participer ou pas. Mais bien au-delà de la grève, outil parfois utile mais non suffisant, il convient de se poser la question des modes d’action futurs.

 

Changeons de logiciel, faisons évoluer les modes d’action : construisons des collectifs locaux sans rivalités syndicales décourageantes ni anathèmes politiques hors de propos et lourds de sous-entendus démagogiques. Lançons-nous dans une vaste campagne d’information auprès des parents, du personnel politique des territoires et de la presse locale, partageons nos textes et nos idées pour faire reculer ce projet de sinistre facture… La grève peut être envisagée mais elle ne constitue pas un but en soi. C’est un moyen parmi d’autres et elle ne se décide pas à la légère ni sans préparation et concertation. Nous sommes convaincus que beaucoup peut être obtenu sans forcément y recourir (ne perdons pas de vue la situation financière de beaucoup d’entre nous ! Il s’agit de se montrer responsable, pragmatique et de s’affranchir de l’idéologie).

 

En ces temps incertains il est parfois bon de se poser un peu, d’arrêter le cours de nos vies professionnelles épuisantes et de lire, puis de réfléchir. Et de se poser une question : avons-nous VRAIMENT des représentants syndicaux qui comprennent la base, qui veulent changer réellement les choses et poser les vraies questions sans compromissions ni calculs politiques ?

 

Nous reviennent en mémoire ces deux phrases de Marc Bloch, célèbre historien médiéviste, combattant des deux guerres mondiales et grand résistant, tirées de « L’Étrange Défaite » ce livre écrit en quelques semaines à l’été 1940 après la débâcle. Toutes proportions gardées et sur un tout autre sujet, nous y voyons des analogies avec bien des mouvements syndicaux historiques de l’Éducation Nationale devenus des spécialistes de la défaite depuis 30 ans.

 

« Beaucoup d’erreurs diverses, dont les effets s’accumulèrent, nous ont mené au désastre. Une grande carence, cependant, les domine toutes. Nos chefs ou ceux qui agissaient en leur nom n’ont pas su penser cette guerre. En d’autres termes, le triomphe de nos ennemis fut, essentiellement, une victoire intellectuelle et c’est peut-être là ce qu’il y a eu en lui de plus grave ».

 « Jusqu’au bout, notre guerre aura été une guerre de vieilles gens ou de forts en thèmes, engoncés dans les erreurs d’une histoire prise à rebours : une guerre toute pénétrée par l’odeur de moisi qu’exhalent l’École, le bureau d’état-major du temps de paix ou la caserne (ici les structures nationales de la plupart des syndicats « historiques »). Le monde appartient à ceux qui aiment le neuf ».

 

Le combat dans l’Éducation Nationale n’est plus « pensé » depuis des années, la plupart des chefs syndicaux sont des « héritiers » qui ont dilapidé le fruit du travail de leurs glorieux aînés par paresse, facilité voire renoncement. Une vraie « défaite intellectuelle » qui se poursuit, et qui continuera dans les modes d’action actuels. « Action et Démocratie CFE-CGC » représente aujourd’hui pour l’ensemble des personnels  « le neuf », et ce n’est pas une question d’âge mais d’état d’esprit, d’écoute et d’énergie.

 

Notre engagement n’est pas guidé par une position idéologique mais d’abord par un diagnostic qui se veut réaliste. Tout figement de l’intellect en amont, toutes les « habitudes » et les routines de la pensée conduisent, en aval, à des catastrophes. Et même parfois avec la meilleure volonté du monde.

 

La question du « neuf » et du « vieux » est centrale. Certaines personnes extérieures voient A&D et ses membres comme des passéistes, des « conservateurs ». J’entends même parfois la pénible expression « suppôts de l’extrême-droite » de la part de syndicats concurrents à court d’arguments ! A titre personnel cela me blesse et heurte tout mon parcours de citoyen, de professeur, d’homme exerçant sa Raison. Et je saurai confronter en temps utile ces moralisateurs et donneurs de leçons professionnels à leurs mensonges et autres basses attaques. Mais en tant que représentant syndical je m’en moque : notre syndicat est clairement et statutairement apolitique. On n’y fait pas de politique partisane ou « politicienne ». Je suis toujours heureux d’y retrouver, lors de nos réunions nationales, un très large éventail de sensibilités. Malgré nos différences nous nous rejoignons tous sur les questions liées à l’École. Il est pénible d’opposer stupidement l’avenir au passé, comme si l’un devait forcément s’établir sur les ruines de l’autre, sur une tabula rasa.

 

Je pense plutôt, comme un Marc Bloch à l’été 40 sur un tout autre sujet, que le fond du problème est psychosociologique et cognitif : le « moisi » et la « défaite intellectuelle » viennent d’une incapacité morale, mentale et psychologique à sortir des habitudes, des a priori, de l’inertie des croyances, des « on a toujours fait comme ça » … On ajoutera sans doute aussi que le changement, la mobilité d’esprit, ce n’est pas de plonger la tête la première dans un avenir idéologisé à coup de fausse bienveillance et de culte de l’innovation pédagogique à tout crin, de numérique à tout va, d’écriture pseudo inclusive…

 

Alors, que proposons-nous ?

 

Afin de relever le niveau scolaire et de retrouver enfin une école qui instruise nous avons formulé récemment toute une série de propositions que vous retrouverez dans notre dossier spécial « Mission exigence des savoirs ». Prenez quelques minutes pour le parcourir et vous faire votre idée !

 

Nous réitérons notre appel, jusqu’à présent resté sans réponse, à une réunion de l’ensemble des syndicats, au plus vite et dans n’importe quel endroit pour débattre franchement des revendications de l’ensemble des personnels. Une sorte d’États Généraux du syndicalisme dans l’Éducation Nationale, afin d’établir une plate-forme commune de 4 ou 5 exigences claires qui seront transmises dans le cadre d’un préavis avant une grève reconductible. En cas de réponse négative (voire d’absence de réponse) cela nous conforterait malheureusement dans notre diagnostic de l’échec des vieux appareils syndicaux et des méthodes du passé… Nous espérons néanmoins un sursaut des autres organisations face aux demandes fortes et légitimes de la base. Le mécontentement général des personnels est propice à cette démarche, il faut la mettre à profit en engageant le bras de fer sur les bons mots d’ordre…

 

Le monde de l’Éducation est aujourd’hui bien composite voire fracturé : les syndicats, souvent décrédibilisés par leur inefficacité ou leur politisation, ne recrutent ni n’entraînent plus, les personnels rechignent, par fatigue, peur ou découragement, aux actions collectives. Il faut donc en premier lieu redonner de l’espoir et du sens. Les luttes syndicales, les débats pour gagner les élections professionnelles ne sont pas l’enjeu du jour. Cet espoir passe par de l’audace mais aussi par le respect mutuel, tout en se disant les choses franchement, et le rassemblement commun autour d’un but sacré : l’École. Comme l’écrivait Desmoulins au seuil de l’échafaud nous devons faire fi de nos différences de sensibilité et « supporter nos défauts » respectifs afin de GAGNER. Gagner enfin. Après tant de défaites.

 

De l’audace, du sens voire même (rêvons un peu) de l’unité !

 

L’audace c’est l’ADN de notre syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC » (cliquer sur les liens suivants pour plus d’informations). La défense inaltérable de Samuel Paty par-delà les années, le soutien aux collègues harcelés et broyés par la machine, les actions en justice au Conseil d’État ou/et au Conseil Constitutionnel pour forcer le Ministère à respecter le droit, la défense de la liberté d’expression des personnels etc… Le tout sans idéologie ni action politique mais en respectant les convictions de chacun au sein de notre organisation.

 

Cela demande de la résolution et de l’énergie. Mais cela en vaut la peine ! Écoutons encore Danton nous le rappeler par ces mots de 1793 : « Après le pain, l’éducation est le premier besoin d’un peuple ». C’est l’honneur des personnels et de leurs représentants d’agir en ce sens pour éviter une catastrophe annoncée. Encore faut-il aller au-delà des mots et des postures.

 

Y sommes-nous prêts ? En tout cas « Action et Démocratie » l’est. Assurément. Et vous ? Et toi ?

 

Cédric BIEL, professeur d’Histoire-Géographie-EMC en collège, président académique du syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC Lyon ».

 cbiel.actionetdemocratie@gmail.com ou @cedric_biel (X ex-Twitter)

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Nous sommes preneurs de chacune de vos remontées de terrain (constats, suggestions…) afin de publier vos témoignages (anonymement ou pas selon votre volonté) et surtout d’envisager des actions concrètes face à une catastrophe annoncée.

 

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QUE RESTE-T-IL DU BAC BLANQUER ?

QUE RESTE-T-IL DU BAC BLANQUER ?

Retour sur la réforme la plus réformée de ces dernières années !

11/03/2024

  Parmi la liste de réformes composant le « choc des savoirs », Gabriel Attal a annoncé l’ajout d’une nouvelle épreuve anticipée de baccalauréat en fin de 1ère, à teneur mathématique et scientifique. Il s’agit de la dernière modification d’un bac « Blanquer » tellement bien ficelé qu’il ne s’est pas passé une année sans modification de sa formule… Petit récapitulatif.

Annoncée en 2018 suite à la remise du rapport de Pierre Mathiot, la dernière réforme du lycée avait l’ambition de bouleverser l’organisation du lycée général et technologique, ainsi que du baccalauréat… Sans bien sûr avoir pris le temps d’établir un bilan de la réforme précédente, entrée en vigueur en 2010. Revalorisation du baccalauréat, prise en compte des résultats de l’élève obtenus pendant l’année scolaire dans sa moyenne de bac, plus grande souplesse dans les choix de cours, suppression de la hiérarchie des séries, sans oublier la fameuse « reconquête du mois de juin », les annonces étaient tonitruantes ! Et, comme beaucoup l’avaient anticipé, elles se sont bien souvent brisées sur le mur de la réalité.

Très vite, les premiers accrocs se font jour. En janvier 2020 a lieu la première session des « E3C », pour Épreuves communes de contrôle continu, soit des épreuves organisées localement dans les disciplines de tronc commun pour les élèves de 1ère et Terminale, de manière à obtenir une base de notation pour le contrôle continu qui serait plus objective que les notes obtenues en classe. Problèmes de choix des sujets, de surveillance (avec des élèves de 2nde et de Terminale errant dans les couloirs pendant que leurs enseignants surveillent les épreuves), fuite de sujets, enseignants en grève empêchant parfois la tenue des épreuves… C’est la cacophonie ! Du fait du confinement de 2020, aucune autre E3C n’aura lieu cette année-là. En 2021, rebelote : avec l’ouverture partielle des établissements, impossible de tenir ces épreuves : leur abandon est acté à l’été.

A la rentrée 2021, il faut donc faire avec de nouveaux changements : les moyennes générales des bulletins ne sont plus prises en compte, et c’est la valse des coefficients pour les matières en contrôle continu. Pour les élèves de la session du baccalauréat 2022, les coefficients des moyennes de 1ère sont donc différents de ceux de l’année de Terminale !  Au final, les épreuves de spécialité (comptant pour 32 % de la note de bac) devant se tenir en mars sont finalement décalées en mai pour tenir compte des cours manqués du fait du variant Omicron. Les notes ne pourront donc pas être prises en compte pour Parcoursup, ce qui était l’objectif initial. Le moi de mai 2022 se transforme en un véritable gruyère, entre les jours fériés, la tenue de ces épreuves, et les demi-journées de correction octroyées par le Ministère pour corriger les copies. Dans les établissements, les élèves ont tendance à se sentir en vacances un mois et demi avant la date officielle…

Finalement, l’année 2022-2023 semble être celle de la stabilisation du bac Blanquer ! Les épreuves de spécialité ont enfin lieu comme prévu au mois de mars… et tout le monde peut donc avoir sous les yeux ce qui était largement prévisible, à savoir que les élèves de Terminale se retrouvent fin mars avec un 3e trimestre qui ne compte pas pour Parcoursup, et ne joue que pour une vingtaine de % dans leur moyenne de bac (en incluant les épreuves du mois de juin). Conséquence : au mieux nous retrouvons après les épreuves des classes totalement apathiques, au pire à moitié vides !

A l’été 2023, le nouveau Ministre Attal annonce donc le report définitif des épreuves de spécialité au mois de juin, mesure de bon sens à laquelle s’ajoutent des modifications cosmétiques de l’examen, comme le passage de l’exposé du « Grand » oral de 5 à 10 minutes.

Bref, avec la toute dernière mesure annoncée, on constate que depuis son lancement, la réforme Blanquer n’aura cessé d’être amendée, corrigée, détricotée… Alors même que tout cela aurait pu être, au moins en partie, évité si l’on avait pris la peine d’écouter les différents protagonistes de notre institution qui, au quotidien, sont régulièrement confrontés à l’imposition de décisions totalement hors sol de la part du politique et de leur administration de tutelle.

Colin MARTET, professeur de Sciences économiques et sociales en lycée.

 

 

 

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REDOUBLEMENT, GROUPES DE NIVEAU… et encore une nouvelle ministre ! 12/02/2024

TRISTES TEMPS à l’Éducation nationale…

Refus des extrêmes, groupes de niveau, redoublement… et encore une nouvelle ministre !

12/02/2024

 

 

  Tristes temps où on tente souvent de nous faire croire qu’il faut choisir entre les extrêmes (de droite aux relents dangereux et de triste mémoire comme de gauche aux accents communautaristes et ayant abandonné la laïcité et le peuple) dès qu’on s’engage en syndicalisme, et particulièrement dans le syndicalisme enseignant… Pour ce qui est de « l’extrême centre » de M. Macron opportuniste, déconnecté voire méprisant on voit ce que cela donne aujourd’hui… Pour notre part nous ne croyons plus qu’en l’École. Qui va bien mal. C’est par ces mots que nous avions envie de commencer cette communication légèrement adaptée de notre dernière lettre d’information. Car une autre voie est possible. Par le refus du politique et notamment de toutes les extrêmes, l’écoute de la base et de son refus des grèves inutiles d’une journée et par un discours de vérité sur l’état de notre École.

 

Malgré le changement de ministre rendu public cette semaine (Nicole Belloubet remplaçant Amélie Oudéa-Castéra) rien ne semble s’annoncer de bon dans l’Éducation nationale et notamment pour les personnels de collège qui reçoivent actuellement des informations très inquiétantes pour la préparation de la rentrée de 2024.

 

Gabriel Attal persiste et signe dans sa volonté de mettre en place ces groupes de niveaux que la très grande majorité des personnels et des syndicats dénoncent comme une catastrophe pour tous (élèves comme personnels, voir article ci-dessous). Nul doute que Mme Belloubet, si elle a accepté le poste, mettra en place ces nouveaux dispositifs pourtant très largement rejetés par le Conseil Supérieur de l’Éducation (CSE) jeudi dernier. Action et Démocratie CFE-CGC, bien entendu, a voté contre ce projet lors de cette séance.

 

Localement sur le terrain la résistance s’organise dans les collèges, souvent en dehors des syndicats ce qui est un signe à souligner et à méditer, et cela nous semble très positif. Des collectifs se montent, des collègues se parlent malgré leurs différences de sensibilité et réfléchissent à agir au mieux pour préserver les conditions d’enseignement.

 

Il est à espérer que cela fasse l’objet d’un vaste consensus chez les collègues, au-delà des appartenances syndicales, politiques ou autres. L’enjeu est fondamental. Soyons à la hauteur de l’événement. Bien des collègues sont lassés voire désormais excédés et allergiques aux syndicats et à leurs modes d’actions habituels. D’où ces mobilisations souvent spontanées que nous saluons. Il convient donc d’unir au maximum nos forces pour espérer renverser les choses.

 

Au nom du syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC Lyon », syndicat apolitique composé de personnes de sensibilités politiques extrêmement diverses, nous formons le voeu que cessent les querelles intestines syndicales sur ce thème et que l’unité prévale afin de construire un mouvement puissant rassemblant le plus grand nombre (syndiqués de toutes les OS comme non-syndiqués). Sinon une nouvelle fois, et comme depuis plusieurs décennies, NOUS PERDRONS. Dans l’indifférence générale et l’amertume la plus profonde…

 

Notre syndicat est depuis quelques jours attaqué par quelques idéologues, sectaires et jaloux en étant accusé soit, selon les régions et les personnes, de collusion avec l’extrême gauche, soit avec l’extrême droite, parfois même de trop de sympathie pour les services de M. Attal etc… Bref les éternels coups bas, intrigues de couloir et autres tentatives de déstabilisation des guerres syndicales picrocholines… Manifestement nous dérangeons certaines habitudes et usages. C’est bien dommage…

 

Afin d’être bien clair, nous ne demandons à personne lors de son adhésion à AD ses idées politiques personnelles, seulement de partager notre programme et nos idées sur l’École. Certains chez nos adhérents, comme chez nos cadres, s’expriment parfois en leur nom propre sur leurs idées politiques via les réseaux sociaux, la presse etc…. C’est leur liberté et leur choix. Cela n’associe pas le syndicat. C’est ce que nous appelons le « Pari de l’Intelligence ». Certains sont à gauche, d’autres à droite, d’autres s’en moquent… Bref c’est la vie. Un syndicat n’est pas une secte.

 

Que nos collègues s’intéressent, au-delà des rumeurs et autres fake news, au fond des choses. Et par exemple à cet autre vote du CSE, à savoir celui qui proposait de redonner aux professeurs le pouvoir de décider du redoublement. « Action et Démocratie CFE-CGC » a bien entendu voté pour rendre aux professeurs ce droit à décider du redoublement ! Ce n’est pas le cas de tout le monde, on pourrait même dire de la majorité. A méditer…

 

 

Bien à vous tous. Et sus à cette réforme du collège inique et aux détestables « groupes de niveaux » !

 

Cédric BIEL, professeur d’Histoire-Géographie-EMC en collège, président académique du syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC Lyon ».

 cbiel.actionetdemocratie@gmail.com ou @cedric_biel (X ex-Twitter)

OU un mail à la section académique : actionetdemocratieaura@gmail.com ou un appel au 06 25 72 46 36 (journée de permanence le jeudi).

 

Nous sommes preneurs de chacune de vos remontées de terrain (constats, suggestions…) afin de publier vos témoignages (anonymement ou pas selon votre volonté) et surtout d’envisager des actions concrètes face à une catastrophe annoncée.

 

REJOIGNEZ-NOUS POUR RELEVER LA TÊTE ET DÉFENDRE NOTRE ÉCOLE !

 

N’hésitez pas à adhérer dès maintenant (et bénéficier d’une remise de 50 % jusqu’à la fin février 2024 en indiquant sur votre bulletin d’adhésion « Remise spéciale Nouvel An ») ou faire un chèque correspondant à votre situation.

 

N’hésitez pas non-plus à faire adhérer de nouveaux collègues ! (possibilité éventuelle de remise « spéciale nouvel adhérent » à voir directement avec le président académique si vous sentez des collègues prêts à sauter le pas, nous contacter alors directement par mail selon votre académie aux adresses mail en fin de message).

 

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En cas de doute contactez Anne du Secrétariat national en charge de ces questions, c’est aussi à elle que vous devrez renvoyer ces documents le cas échéant et non à nous à AD Lyon / Grenoble / Clermont.

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Mail : adnational@actionetdemocratie.net

 

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Présidents académiques :

Lyon / Clermont : Cédric BIEL / cbiel.actionetdemocratie@gmail.com ou @cedric_biel (X ex-Twitter).

Grenoble : Cédric GILDAS / cgildas.actionetdemocratie@gmail.com

 

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NOUVELLE MINISTRE : Qui ? Et pour quoi faire ? la lettre d’info AD Lyon du 09/02/2024

NOUVELLE MINISTRE : Qui ? Et pour quoi faire ?

Non à cette réforme du collège et aux groupes de niveaux ! Dans l’unité et l’action ! Et si possible sans boules puantes et désinformation…

09/02/2024

 

 

Malgré le changement de ministre rendu public hier soir (Nicole Belloubet remplaçant Amélie Oudéa-Castéra) rien ne semble s’annoncer de bon dans l’Éducation nationale et notamment pour les personnels de collège qui reçoivent actuellement des informations très inquiétantes pour la préparation de la rentrée de 2024.

 

Gabriel Attal persiste et signe dans sa volonté de mettre en place ces groupes de niveaux que la très grande majorité des personnels et des syndicats dénoncent comme une catastrophe pour tous (élèves comme personnels, voir article ci-dessous). Nul doute que Mme Belloubet, si elle a accepté le poste hier, mettra en place ces nouveaux dispositifs pourtant très largement rejetés par le Conseil Supérieur de l’Éducation (CSE) hier. Action et Démocratie CFE-CGC, bien entendu, a voté contre ce projet lors de cette séance.

 

Localement sur le terrain la résistance s’organise dans les collèges, souvent en dehors des syndicats ce qui est un signe à souligner et à méditer, et cela nous semble très positif. Des collectifs se montent, des collègues se parlent malgré leurs différences de sensibilité et réfléchissent à agir au mieux pour préserver les conditions d’enseignement.

 

Il est à espérer que cela fasse l’objet d’un vaste consensus chez les collègues, au-delà des appartenances syndicales, politiques ou autres. L’enjeu est fondamental. Soyons à la hauteur de l’événement. Bien des collègues sont lassés voire désormais excédés et allergiques aux syndicats et à leurs modes d’actions habituels. D’où ces mobilisations souvent spontanées que nous saluons. Il convient donc d’unir au maximum nos forces pour espérer renverser les choses.

 

Au nom du syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC Lyon », syndicat apolitique composé de personnes de sensibilités politiques extrêmement diverses, que je préside localement mais aussi comme enseignant de collège lambda je forme le voeu que cessent les querelles intestines syndicales sur ce thème et que l’unité prévale afin de construire un mouvement puissant rassemblant le plus grand nombre (syndiqués de toutes les OS comme non-syndiqués). Sinon une nouvelle fois, et comme depuis plusieurs décennies, NOUS PERDRONS. Dans l’indifférence générale et l’amertume la plus profonde…

 

Notre syndicat est depuis quelques jours attaqué par quelques idéologues, sectaires et jaloux en étant accusé soit, selon les régions et les personnes, de collusion avec l’extrême gauche, soit avec l’extrême droite, parfois même de trop de sympathie pour les services de M. Attal etc… Bref les éternels coups bas, intrigues de couloir et autres tentatives de déstabilisation des guerres syndicales picrocholines… Manifestement nous dérangeons certaines habitudes et usages. C’est bien dommage…

 

Afin d’être bien clair, nous ne demandons à personne lors de son adhésion à AD ses idées politiques personnelles, seulement de partager notre programme et nos idées sur l’École. Certains chez nos adhérents, comme chez nos cadres, s’expriment parfois en leur nom propre sur leurs idées politiques via les réseaux sociaux, la presse etc…. C’est leur liberté et leur choix. Cela n’associe pas le syndicat. C’est ce que nous appelons le « Pari de l’Intelligence ». Certains sont à gauche, d’autres à droite, d’autres s’en moquent… Bref c’est la vie. Un syndicat n’est pas une secte.

 

En tant que président académique je suis le garant de cet apolitisme. Pour ceux qui me connaissent mon parcours personnel et professionnel est celui d’un parfait républicain. Enfance de fils d’ouvrier, études à l’école publique puis l’enseignement dans différentes académies et plusieurs contextes (en poste fixe et comme TZR, en zone rurale comme péri-urbaine, en ZEP… dans les académies de Clermont-Ferrand, Créteil puis Lyon). Défenseur de la laïcité, actif dans la presse, les réseaux sociaux et l’institution pour la mémoire de Samuel Paty si oublié aujourd’hui, volontaire pour défendre les collègues et peser pour lutter contre les classes surchargées, le management toxique etc… Allergique voire méprisant envers toutes les extrêmes politiques et leurs représentants. Et ne supportant pas l’injustice.

 

Je remercie de nombreux collègues syndiqués et non syndiqués de leurs mails et mots récents. Je remercie aussi nombre de collègues d’organisations syndicales rivales, mais que je respecte néanmoins profondément, de leurs actions et de nos échanges de mails récents. Que ceux qui actuellement cherchent à viser des objectifs politiciens en propageant rumeurs et fausses informations dans le cadre de guéguerres syndicales inutiles et si éloignées des préoccupations de terrain se le tiennent pour dit. Et cessent immédiatement car alors ils devront rendre compte de leurs accusations diffamatoires. On ne salit pas l’honneur d’un homme et d’une organisation syndicale impunément.

 

Bien à vous tous. Et sus à cette réforme du collège inique et aux détestables « groupes de niveaux » !

 

Cédric BIEL, professeur d’Histoire-Géographie-EMC en collège, président académique du syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC Lyon ».

 cbiel.actionetdemocratie@gmail.com 

OU un mail à la section académique : actionetdemocratieaura@gmail.com ou un appel au 06 25 72 46 36 (journée de permanence le jeudi).

 

 

Des mesures inefficaces et potentiellement nocives pour tous, élèves comme personnels, sont annoncées pour le collège à la rentrée prochaine à grands renforts de médias, plus ou moins complaisants, et parfois peu soucieux d’aller au fond des choses et au-delà des « éléments de langage » du gouvernement. Tout n’est pas à jeter au panier certes mais par exemple les « groupes de niveaux » sont clairement à remiser au rebut des « choses ni faites ni à faire ». Cette mesure va casser les groupes « classe », ne rien apporter aux élèves et alourdir considérablement la charge de travail puis pousser au « burn-out » les collègues de Français et de Mathématiques.

 

Mais les collègues des autres matières ne doivent pas pour autant s’estimer à l’abri. Déjà de sombres nuages s’annonçent pour les collègues d’Arts Plastiques et de Musique, menacés de mutualiser leurs heures ( à moyens constants ?) avec le Théâtre et l’Histoire des Arts…  (cf le discours de Mme Oudéa-Castéra aux recteurs il y a quelques jours…). Tous subiront les conséquences de la « réforme » par ricochet : pertes potentielles de groupes en Sciences et en Langues, menaces sur la pérennité des options qu’ils animent, emplois du temps à trous, risque de perdre leurs salles attitrées… Pour certaines disciplines la menace va porter sur l’essence même de leur enseignement car le diable se cache souvent dans les détails…

 

Il n’y a pas si longtemps, quelques mois voire quelques semaines, les professeurs d’Histoire-Géographie étaient célébrés dans les médias, mis en avant par nos dirigeants politiques, remerciés par la population pour leur travail et leur opiniâtreté à défendre les grands principes républicains. Et au premier rang la laïcité. Mais ces derniers jours la donne semble avoir changée. Et pour paraphraser Grégoire de Tours citant Saint Rémi baptisant Clovis le gouvernement semble vouloir brûler ce qu’il avait auparavant (hypocritement ?) adoré…

 

Ils étaient présentés comme les hérauts de la République, l’avant-garde de potentiels nouveaux « hussards noirs de la République » par qui la jeunesse du pays, notamment au collège, serait éclairée par l’Histoire mais surtout la Raison. Parfois même ils étaient considérés comme des héros, notamment lorsqu’ils étaient menacés en raison de leur capacité à enseigner, malgré un contexte délétère, les complexités de l’Histoire et la permanence des principes républicains. Le terme apparaissant bien entendu trop fort, à part dans certaines configurations bien particulières. La figure de notre collègue Samuel Paty en constituant la marque la plus éclatante jusqu’à en devenir un symbole qui nous oblige. Qui en effet aura su, mieux que Samuel, montrer autant de sérieux, de rigueur mais aussi de courage dans la situation dramatique et injuste à laquelle il a été confronté dans les dernières journées de sa vie ?

Les professeurs d’Histoire-Géographie sont ainsi récemment devenus des cibles concrètes comme le montrent l’assassinat de Samuel Paty certes mais aussi les circonstances et le déroulé du meurtre de Dominique Bernard.

Parallèlement, ils sont chargés implicitement et parfois de manière explicite par le pouvoir d’être des « remparts » contre l’obscurantisme, des « hérauts » donc de la Liberté, de l’Égalité, de la Solidarité et de la Laïcité. Ils passent, on le voit, occasionnellement, lors d’évènements tragiques, à celui de « héros ». Cela en deviendrait risible si ce n’était si grave.

 

Et aujourd’hui qu’apprennent-ils au détour d’un discours de Gabriel Attal, nouveau Premier Ministre, lors d’un déplacement dans le Rhône il y a quelques jours ? Et bien qu’ils ne sont pas loin d’être devenus des « zéros » ! Notamment pour ceux travaillant en collège… Et que l’EMC (ou bien l’instruction civique on ne sait plus trop) sera bientôt déconnectée de leurs disciplines et que ces heures pourront désormais être assurées par n’importe quel enseignant, voire par des intervenants extérieurs. Cet horaire serait d’ailleurs doublé (mais sans que l’on sache par quelle poudre magique ni plus cyniquement en s’attaquant à quelle(s) autre(s) disciplines…). Violence de l’annonce réservée aux médias, surprise mortifère pour commencer le week-end, sentiment d’avoir assuré ces cours depuis des décennies en collège pour rien….

 

Encore plus récemment notre nouvelle ministre reprenait le sujet dans un discours devant les recteurs en annonçant une profonde refonte de la matière « EMC »… Car celle-ci, si importante, serait « diluée » dans les cours d’Histoire-Géographie, peu « incarnée », pas assez « vivante »…. Rappelons que les seuls enseignants formés, un tant soit peu longuement et de manière récurrente, à cet enseignement sont les professeurs d’Histoire-géographie dans le cadre de leur formation initiale et continue. Ils y sont naturellement préparés par leurs études et l’exercice quotidien de leurs cours ainsi que par la fréquentation assidue des sources. On n’oubliera pas de préciser que cet enseignement est évalué en fin de collège dans le cadre de l’épreuve d’Histoire-Géographie-EMC. Et que le lycée (où certains cours d’EMC sont assurés par d’autres, ce qui d’ailleurs est sujet à débat) ne saurait se confondre avec les enjeux et problématiques du collège.

 

Que cherche donc à faire notre gouvernement ? Est-ce une logique comptable ? (jouer sur les postes, permettre à l’EMC de devenir une variable d’ajustement des DHG lors des ajustements entre équipes disciplinaires, externaliser ces heures à des intervenants extérieurs…) Est-ce un nouveau volet de gestion RH ? (accentuer la concurrence entre les matières pour les heures, diviser pour mieux régner et amplifier le poids des pratiques managériales dans les établissements ?  soumettre ces heures à d’éventuels « projeeeeets » avec nécessité de « reporting » final ?)

 

Le risque est d’arriver à des heures de cours réduites à du bricolage, attribuées dans le cadre de « projets bidons » basées sur des « heures de rien » ou pour combler les services de collègue en sous-service dans leur discipline (et pas forcément volontaires tant la matière est complexe….et traite de sujets parfois « inflammables » !). Le tout dans une ambiance entre collègues pourrie par les rivalités, les peurs et la méfiance permanente.

 

Notre syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC » réaffirme sa volonté de respecter le caractère disciplinaire de la formation et de la pratique des enseignants. N’importe qui ne peut faire n’importe quoi comme le pense ou cherche à le faire croire certains de nos dirigeants. Les professeurs d’Histoire-Géographie se chargeront bientôt à ce rythme de géologie ou de volcanisme en lorgnant les heures de Sciences au titre de leurs compétences de géographes, ceux de Lettres chercheront à récupérer des heures d’Histoire en arguant de leurs connaissances en histoire de la littérature, ceux de Sciences voudront faire de la Géographie car ils sont de fins connaisseurs des « questions vives » autour de l’eau et du développement durable etc….. On pourrait multiplier les exemples à foison.

 

N’ouvrons pas la boîte de Pandore qui accentuerait encore davantage l’École et ceux qui la font vivre. Respectons la formation et la spécificité de chacun, exigeons de vrais cours et non du bricolage et des actions de communications ! Le lycée est devenu une usine à gaz où chacun se lamente et ne reconnaît plus ses petits, n’étendons pas cette catastrophe au collège ! Cette question de l’EMC, tout comme celle des groupes de niveaux et la disparition du « groupe classe », pose clairement question et inquiète fortement les personnels.

 

La mode est à la destruction des disciplines (nos pauvres collègues de Technologie en font l’amère expérience avec la suppression pure et simple de leur discipline en 6e, notre syndicat l’avait déjà dénoncé avec force l’an passé). L’EMC et à travers cela, l’Histoire-géographie, est placée en ligne de mire aujourd’hui… Et demain à qui le tour ? Chacun doit bien comprendre qu’il s’agit là de choses pensées et préparées et que nul n’est à l’abri de voir sa discipline jetée à l’encan et bientôt vendue à la découpe.

 

Alors non à ces expériences fumeuses et potentiellement dangereuses dans leur mise en oeuvre ! Chers collègues d’Histoire-géographie de collège nous vous disons : « Ne lâchez rien ! ». Les collègues de Français et de Mathématiques sont clairement ciblés dans cette transformation du collège mais vous êtes clairement vous aussi en ligne de mire ! L’EMC c’est l’affaire des collègues d’Histoire-géographie : cela nécessite des acquis, des expériences passées, présentes tout comme des projections pour le futur. Cela se prépare et se construit depuis des années, c’est une lente infusion dont on tire des séquences et des cours modelés par le temps et le retour d’expérience. Non au bricolage nocif pour les élèves, aux outils d’un management toxique et à la destruction des solidarités entre équipes pédagogiques.

 

Et si jamais on avait besoin d’un dernier exemple on se demandera qui va-t-on supplier d’intervenir dans les établissements quand survient un événement traumatique engageant les principes républicains, notamment en collège ? … d’organiser les réflexions puis de lancer des actions en urgence quand la plupart disent : « Non pas moi je ne sais pas » ou « Pas moi je le sens pas« …. L’actualité de ces dernières années nous l’a bien trop souvent montré. Comme chaque enseignant, les collègues d’Histoire-géographie ont de la mémoire.

 

Alors en « fiers Sicambres » mais aussi et surtout comme professionnels passionnés et investis ils n’acceptent pas cette gifle envisagée par le gouvernement. Chers collègues notre syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC » vous soutient assurément dans cette posture. Au-delà de la seule question de l’EMC et des professeurs d’Histoire-Géographie chacun (quelque soit sa discipline) doit comprendre ce que porte en germe la mise en place d’un système où chacun pourrait enseigner en collège n’importe quelle discipline… Ce serait la légitimation de l’ensemble des discours qui visent à infuser le fait qu’enseigner ne nécessite pas une vraie formation et peut s’improviser sans problème. Après le renoncement aux compétences disciplinaires dans le recrutement et la mise en place des enseignements ce sera le renoncement aux compétences tout court…. et la poursuite à marche forcée de l’uberisation de la profession qui sera doublée, n’en doutez pas ! , de la « francetelecomisation » et de la clochardisation de nos professions !

 

Nous sommes preneurs de chacune de vos remontées de terrain (constats, suggestions…) afin de publier vos témoignages (anonymement ou pas selon votre volonté) et surtout d’envisager des actions concrètes face à une catastrophe annoncée à l’adresse mail ci-dessous :

 

actionetdemocratieaura@gmail.com

 

Il faut absolument peser localement pour s’opposer à toute mise en place hâtive sans cadre réglementaire précis et réflexion plus poussée. Des décisions mal préparées et potentiellement nocives pour les élèves et les personnels pourraient être une potion bien pire que les maux (déjà importants) du système actuel !

 

Cédric BIEL, professeur d’Histoire-Géographie-EMC en collège, président académique du syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC Lyon ».

 cbiel.actionetdemocratie@gmail.com 

 

 

REJOIGNEZ-NOUS POUR RELEVER LA TÊTE ET DÉFENDRE NOTRE ÉCOLE !

 

N’hésitez pas à adhérer dès maintenant (et bénéficier d’une remise de 30 % jusqu’à la fin février 2024 en indiquant sur votre bulletin d’adhésion « Remise spéciale Nouvel An ») ou faire un chèque correspondant à votre situation.

 

N’hésitez pas non-plus à faire adhérer de nouveaux collègues ! (possibilité éventuelle de remise « spéciale nouvel adhérent » à voir directement avec le président académique si vous sentez des collègues prêts à sauter le pas, nous contacter alors directement par mail selon votre académie aux adresses mail en fin de message).

 

Voici le lien pour télécharger votre bulletin d’adhésion selon votre corps, idem pour l’autorisation de prélèvement automatique si besoin.

https://actionetdemocratie.com/se-syndiquer-bulletin-dadhesion/formulaire-de-pre-adhesion/

 

En cas de doute contactez Anne du Secrétariat national en charge de ces questions, c’est aussi à elle que vous devrez renvoyer ces documents le cas échéant et non à nous à AD Lyon / Grenoble / Clermont.

9 rue de la Charente   68270 WITTENHEIM    09.50.88.61.54 – 07.71.78.84.52

Mail : adnational@actionetdemocratie.net

 

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CHAOS (suite) au COLLÈGE : Haro sur le Français ! les collègues méprisés la lettre d’info AD Lyon / Clermont du 30/01/2024

CHAOS (suite) annoncé au collège !

Suite de nos exemples de terrain : un professeur de Français en colère !

30/01/2024

 

 

Des mesures inefficaces et potentiellement nocives pour tous, élèves comme personnels, sont annoncées pour le collège à la rentrée prochaine à grands renforts de médias, plus ou moins complaisants, et parfois peu soucieux d’aller au fond des choses et au-delà des « éléments de langage » du gouvernement. Tout n’est pas à jeter au panier certes mais par exemple les « groupes de niveaux » sont clairement à remiser au rebut des « choses ni faites ni à faire ». Cette mesure va casser les groupes « classe », ne rien apporter aux élèves et alourdir considérablement la charge de travail puis pousser au « burn-out » les collègues de Français et de Mathématiques.

 

Notre collègue Simon, professeur de Français en collège, nous a écrit :

 

« Bonjour « Action et Démocratie Lyon » je voulais vous faire part de mes inquiétudes personnelles au sujet de cette réforme par « groupes de niveaux » en tant que professeur de français travaillant en collège, que j’exposerai succinctement :

 

Les groupes à besoins mettent à mal le « groupe classe » :

 

Quid de l’émulation et de l’apprentissage humain liés à la différence, à l’hétérogénéité ?nécessité des modèles autour de soi pour se construire ; quand elle est trop forte, l’hétérogénéité n’est pas l’idéal ; mais s’il n’y a plus d’hétérogénéité, je ne vois plus d’attrait dans le fait de donner cours ; l’envie, l’enthousiasme, cela existe parce qu’il y a de la différence : on enlève toutes les conditions de possibilité d’une transcendance.

 

– Le fait d’avoir des élèves faibles en plus petit nombre n’est pas un gage de réussite ; comme on aura réuni ensemble tous les élèves faibles, on va forcément raboter le niveau pour ces groupes-là, sinon on ne pourra jamais les faire travailler seuls, en autonomie ; face au fait que l’on ne peut se démultiplier, on simplifiera plus, et les élèves vont avoir l’illusion d’être en réussite, alors qu’on ne sera pas aussi exigeant qu’on le souhaite avec eux.

 

– On en vient au fait que le projet du ministère est peut-être surtout d’obtenir des résultats à court terme aux évaluations nationales de rentrée ; par contre, l’ambition, l’exigence, l’édification de l’esprit critique ne sont pas au goût du jour ; on aura des élèves crétins avec un tel programme, juste bons à lire vite un texte sans le comprendre…

 

– Ajoutons que la composition des groupes faites à partir de la confiance aveugle en ces tests interroge : on se fonde sur des tests qui sont d’ores et déjà périmés, puisque les élèves ont évolué depuis la passation des tests ; autres problèmes : les tests sont partout les mêmes alors que les élèves sont différents ; et la manière dont ils sont appliqués localement est en même temps très variable d’un endroit à un autre (explicitations différentes ; manière dont on les mène variable)… L’expertise locale du professeur, qui connaît pourtant ses élèves, est battue en brèche, déniée.

 

Les élèves faibles, qui plus est, sont aussi ceux qui peuvent avoir une moindre motivation, pour des raisons diverses (familiale, affective, etc.) ; or, si une faible motivation se joint à un niveau fragile, pour tout un ensemble d’élève, on obtient vraiment quelque chose de stérile ; par là, on rejoint ce que j’ai dit plus haut sur l’absence d’émulation.

 

– Dit autrement, on organise un tri social avec des classes d’élites et des classes d’élèves faibles, triés par des ordinateurs ; rien à voir avec les classes de SEGPA ou d’ULIS, où l’intelligence humaine a permis des orientations éclairées et fécondes ; on parle beaucoup de l’intelligence artificielle en ce moment, et l’on en voit déjà les conséquences dans l’éducation nationale.

 

Je ne détaille pas toutes les dégradations liées aux emplois du temps, aux rapports entre les collègues dans les équipes qui s’écharperont pour avoir les bons élèves ; les rapports humains vont aussi se dégrader entre les adultes…

 

Je suis jeune, j’ai trente ans. C’est ma première réforme. Je vois qu’on suit ce qui a été décrié au lycée. Je vois que ce n’est pas le contenu des enseignements qui change, mais la manière même d’enseigner. J’ai déjà enseigné à des 6 ° préfléchés SEGPA et à des 6 ° bilangues de l’autre, en REP + : j’ai vu des collègues qui ne se côtoyaient pas dans ce cadre, qui avaient des vues très différentes. Je pense qu’on va accentuer ça. L’absence d’émulation, c’est ça qui me fait vraiment peur ou, plutôt, c’est ça qui pourrait me donner moins envie de faire mon métier. Les élèves seront les victimes de cette réforme, si elle est appliquée comme prévue.

Ce qui est inquiétant aussi, ici, c’est la faible marge de manœuvre qui va nous être réservé localement. Le seul point réconfortant, c’est que l’école privée y passe aussi, et que cela ne devrait pas alimenter une fuite de ce côté. Sauf si des dérogations sont faites, ce qui serait puant.

Je m’arrête là. J’espère que les mois qui vont suivre vont conduire à des remises en question. Je sais que vous êtes là pour relayer nos pensées au plus haut. »

 

Bien à vous.

Simon*

 

Mais les collègues des autres matières ne doivent pas pour autant s’estimer à l’abri. Déjà de sombres nuages s’annonçent pour les collègues d’Arts Plastiques et de Musique, menacés de mutualiser leurs heures ( à moyens constants ?) avec le Théâtre et l’Histoire des Arts…  (cf le discours de Mme Oudéa-Castéra aux recteurs il y a quelques jours…). Tous subiront les conséquences de la « réforme » par ricochet : pertes potentielles de groupes en Sciences et en Langues, menaces sur la pérennité des options qu’ils animent, emplois du temps à trous, risque de perdre leurs salles attitrées… Pour certaines disciplines la menace va porter sur l’essence même de leur enseignement car le diable se cache souvent dans les détails…

 

Nous sommes preneurs de chacune de vos remontées de terrain (constats, suggestions…) afin de publier vos témoignages (anonymement ou pas selon votre volonté) et surtout d’envisager des actions concrètes face à une catastrophe annoncée à l’adresse mail ci-dessous :

 

actionetdemocratieaura@gmail.com

 

Rappel : le témoignage d’un enseignant d’Histoire-Géographie-EMC de l’académie sur cette réforme est aussi disponible ici :

Cédric, professeur Histoire-Géographie-EMC en collège dans l’académie

 

Il faut absolument peser localement pour s’opposer à toute mise en place hâtive sans cadre réglementaire précis et réflexion plus poussée. Des décisions mal préparées et potentiellement nocives pour les élèves et les personnels pourraient être une potion bien pire que les maux (déjà importants) du système actuel !

 

* Le prénom a été modifié pour préserver la tranquillité de notre collègue dans son établissement.

 

 

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https://actionetdemocratie.com/se-syndiquer-bulletin-dadhesion/formulaire-de-pre-adhesion/

 

En cas de doute contactez Anne du Secrétariat national en charge de ces questions, c’est aussi à elle que vous devÈrez renvoyer ces documents le cas échéant et non à nous à AD Lyon / Grenoble / Clermont.

9 rue de la Charente   68270 WITTENHEIM    09.50.88.61.54 – 07.71.78.84.52

Mail : adnational@actionetdemocratie.net

 

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Une visite sur le site internet académique : https://actionetdemocratie-lyon.fr/ 

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Présidents académiques :

Lyon / Clermont : Cédric BIEL / cbiel.actionetdemocratie@gmail.com ou @cedric_biel (X ex-Twitter).

Grenoble : Cédric GILDAS / cgildas.actionetdemocratie@gmail.com

 

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COLLÈGE : CHAOS à l’horizon ! Groupes de niveaux, EMC, Arts…. la lettre d’info AD Lyon/Clermont du 28/01/2024

CHAOS annoncé au collège : Qui ? Combien ? Et pour quoi faire ?

Un exemple : Profs d’Histoire-géo : hérauts, héros….ou zéros ?

29/01/2024

 

 

« Courbe-toi, fier Sicambre, adore ce que tu as brûlé, brûle ce que tu as adoré ».

Grégoire de Tours, « Histoire des Francs », VIe siècle.

 

Des mesures inefficaces et potentiellement nocives pour tous, élèves comme personnels, sont annoncées pour le collège à la rentrée prochaine à grands renforts de médias, plus ou moins complaisants, et parfois peu soucieux d’aller au fond des choses et au-delà des « éléments de langage » du gouvernement. Tout n’est pas à jeter au panier certes mais par exemple les « groupes de niveaux » sont clairement à remiser au rebut des « choses ni faites ni à faire ». Cette mesure va casser les groupes « classe », ne rien apporter aux élèves et alourdir considérablement la charge de travail puis pousser au « burn-out » les collègues de Français et de Mathématiques.

 

Mais les collègues des autres matières ne doivent pas pour autant s’estimer à l’abri. Déjà de sombres nuages s’annonçent pour les collègues d’Arts Plastiques et de Musique, menacés de mutualiser leurs heures ( à moyens constants ?) avec le Théâtre et l’Histoire des Arts…  (cf le discours de Mme Oudéa-Castéra aux recteurs il y a quelques jours…). Tous subiront les conséquences de la « réforme » par ricochet : pertes potentielles de groupes en Sciences et en Langues, menaces sur la pérennité des options qu’ils animent, emplois du temps à trous, risque de perdre leurs salles attitrées… Pour certaines disciplines la menace va porter sur l’essence même de leur enseignement car le diable se cache souvent dans les détails…

 

Il n’y a pas si longtemps, quelques mois voire quelques semaines, les professeurs d’Histoire-Géographie étaient célébrés dans les médias, mis en avant par nos dirigeants politiques, remerciés par la population pour leur travail et leur opiniâtreté à défendre les grands principes républicains. Et au premier rang la laïcité. Mais ces derniers jours la donne semble avoir changée. Et pour paraphraser Grégoire de Tours citant Saint Rémi baptisant Clovis le gouvernement semble vouloir brûler ce qu’il avait auparavant (hypocritement ?) adoré…

 

Ils étaient présentés comme les hérauts de la République, l’avant-garde de potentiels nouveaux « hussards noirs de la République » par qui la jeunesse du pays, notamment au collège, serait éclairée par l’Histoire mais surtout la Raison. Parfois même ils étaient considérés comme des héros, notamment lorsqu’ils étaient menacés en raison de leur capacité à enseigner, malgré un contexte délétère, les complexités de l’Histoire et la permanence des principes républicains. Le terme apparaissant bien entendu trop fort, à part dans certaines configurations bien particulières. La figure de notre collègue Samuel Paty en constituant la marque la plus éclatante jusqu’à en devenir un symbole qui nous oblige. Qui en effet aura su, mieux que Samuel, montrer autant de sérieux, de rigueur mais aussi de courage dans la situation dramatique et injuste à laquelle il a été confronté dans les dernières journées de sa vie ?

Les professeurs d’Histoire-Géographie sont ainsi récemment devenus des cibles concrètes comme le montrent l’assassinat de Samuel Paty certes mais aussi les circonstances et le déroulé du meurtre de Dominique Bernard.

Parallèlement, ils sont chargés implicitement et parfois de manière explicite par le pouvoir d’être des « remparts » contre l’obscurantisme, des « hérauts » donc de la Liberté, de l’Égalité, de la Solidarité et de la Laïcité. Ils passent, on le voit, occasionnellement, lors d’évènements tragiques, à celui de « héros ». Cela en deviendrait risible si ce n’était si grave.

 

Et aujourd’hui qu’apprennent-ils au détour d’un discours de Gabriel Attal, nouveau Premier Ministre, lors d’un déplacement dans le Rhône il y a quelques jours ? Et bien qu’ils ne sont pas loin d’être devenus des « zéros » ! Notamment pour ceux travaillant en collège… Et que l’EMC (ou bien l’instruction civique on ne sait plus trop) sera bientôt déconnectée de leurs disciplines et que ces heures pourront désormais être assurées par n’importe quel enseignant, voire par des intervenants extérieurs. Cet horaire serait d’ailleurs doublé (mais sans que l’on sache par quelle poudre magique ni plus cyniquement en s’attaquant à quelle(s) autre(s) disciplines…). Violence de l’annonce réservée aux médias, surprise mortifère pour commencer le week-end, sentiment d’avoir assuré ces cours depuis des décennies en collège pour rien….

 

Encore plus récemment notre nouvelle ministre reprenait le sujet dans un discours devant les recteurs en annonçant une profonde refonte de la matière « EMC »… Car celle-ci, si importante, serait « diluée » dans les cours d’Histoire-Géographie, peu « incarnée », pas assez « vivante »…. Rappelons que les seuls enseignants formés, un tant soit peu longuement et de manière récurrente, à cet enseignement sont les professeurs d’Histoire-géographie dans le cadre de leur formation initiale et continue. Ils y sont naturellement préparés par leurs études et l’exercice quotidien de leurs cours ainsi que par la fréquentation assidue des sources. On n’oubliera pas de préciser que cet enseignement est évalué en fin de collège dans le cadre de l’épreuve d’Histoire-Géographie-EMC. Et que le lycée (où certains cours d’EMC sont assurés par d’autres, ce qui d’ailleurs est sujet à débat) ne saurait se confondre avec les enjeux et problématiques du collège.

 

Que cherche donc à faire notre gouvernement ? Est-ce une logique comptable ? (jouer sur les postes, permettre à l’EMC de devenir une variable d’ajustement des DHG lors des ajustements entre équipes disciplinaires, externaliser ces heures à des intervenants extérieurs…) Est-ce un nouveau volet de gestion RH ? (accentuer la concurrence entre les matières pour les heures, diviser pour mieux régner et amplifier le poids des pratiques managériales dans les établissements ?  soumettre ces heures à d’éventuels « projeeeeets » avec nécessité de « reporting » final ?)

 

Le risque est d’arriver à des heures de cours réduites à du bricolage, attribuées dans le cadre de « projets bidons » basées sur des « heures de rien » ou pour combler les services de collègue en sous-service dans leur discipline (et pas forcément volontaires tant la matière est complexe….et traite de sujets parfois « inflammables » !). Le tout dans une ambiance entre collègues pourrie par les rivalités, les peurs et la méfiance permanente.

 

Notre syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC » réaffirme sa volonté de respecter le caractère disciplinaire de la formation et de la pratique des enseignants. N’importe qui ne peut faire n’importe quoi comme le pense ou cherche à le faire croire certains de nos dirigeants. Les professeurs d’Histoire-Géographie se chargeront bientôt à ce rythme de géologie ou de volcanisme en lorgnant les heures de Sciences au titre de leurs compétences de géographes, ceux de Lettres chercheront à récupérer des heures d’Histoire en arguant de leurs connaissances en histoire de la littérature, ceux de Sciences voudront faire de la Géographie car ils sont de fins connaisseurs des « questions vives » autour de l’eau et du développement durable etc….. On pourrait multiplier les exemples à foison.

 

N’ouvrons pas la boîte de Pandore qui accentuerait encore davantage l’École et ceux qui la font vivre. Respectons la formation et la spécificité de chacun, exigeons de vrais cours et non du bricolage et des actions de communications ! Le lycée est devenu une usine à gaz où chacun se lamente et ne reconnaît plus ses petits, n’étendons pas cette catastrophe au collège ! Cette question de l’EMC, tout comme celle des groupes de niveaux et la disparition du « groupe classe », pose clairement question et inquiète fortement les personnels.

 

La mode est à la destruction des disciplines (nos pauvres collègues de Technologie en font l’amère expérience avec la suppression pure et simple de leur discipline en 6e, notre syndicat l’avait déjà dénoncé avec force l’an passé). L’EMC et à travers cela, l’Histoire-géographie, est placée en ligne de mire aujourd’hui… Et demain à qui le tour ? Chacun doit bien comprendre qu’il s’agit là de choses pensées et préparées et que nul n’est à l’abri de voir sa discipline jetée à l’encan et bientôt vendue à la découpe.

 

Alors non à ces expériences fumeuses et potentiellement dangereuses dans leur mise en oeuvre ! Chers collègues d’Histoire-géographie de collège nous vous disons : « Ne lâchez rien ! ». Les collègues de Français et de Mathématiques sont clairement ciblés dans cette transformation du collège mais vous êtes clairement vous aussi en ligne de mire ! L’EMC c’est l’affaire des collègues d’Histoire-géographie : cela nécessite des acquis, des expériences passées, présentes tout comme des projections pour le futur. Cela se prépare et se construit depuis des années, c’est une lente infusion dont on tire des séquences et des cours modelés par le temps et le retour d’expérience. Non au bricolage nocif pour les élèves, aux outils d’un management toxique et à la destruction des solidarités entre équipes pédagogiques.

 

Et si jamais on avait besoin d’un dernier exemple on se demandera qui va-t-on supplier d’intervenir dans les établissements quand survient un événement traumatique engageant les principes républicains, notamment en collège ? … d’organiser les réflexions puis de lancer des actions en urgence quand la plupart disent : « Non pas moi je ne sais pas » ou « Pas moi je le sens pas« …. L’actualité de ces dernières années nous l’a bien trop souvent montré. Comme chaque enseignant, les collègues d’Histoire-géographie ont de la mémoire.

 

Alors en « fiers Sicambres » mais aussi et surtout comme professionnels passionnés et investis ils n’acceptent pas cette gifle envisagée par le gouvernement. Chers collègues notre syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC » vous soutient assurément dans cette posture. Au-delà de la seule question de l’EMC et des professeurs d’Histoire-Géographie chacun (quelque soit sa discipline) doit comprendre ce que porte en germe la mise en place d’un système où chacun pourrait enseigner en collège n’importe quelle discipline… Ce serait la légitimation de l’ensemble des discours qui visent à infuser le fait qu’enseigner ne nécessite pas une vraie formation et peut s’improviser sans problème. Après le renoncement aux compétences disciplinaires dans le recrutement et la mise en place des enseignements ce sera le renoncement aux compétences tout court…. et la poursuite à marche forcée de l’uberisation de la profession qui sera doublée, n’en doutez pas ! , de la « francetelecomisation » et de la clochardisation de nos professions !

 

Nous sommes preneurs de chacune de vos remontées de terrain (constats, suggestions…) afin de publier vos témoignages (anonymement ou pas selon votre volonté) et surtout d’envisager des actions concrètes face à une catastrophe annoncée à l’adresse mail ci-dessous :

 

actionetdemocratieaura@gmail.com

 

Il faut absolument peser localement pour s’opposer à toute mise en place hâtive sans cadre réglementaire précis et réflexion plus poussée. Des décisions mal préparées et potentiellement nocives pour les élèves et les personnels pourraient être une potion bien pire que les maux (déjà importants) du système actuel !

 

Cédric BIEL, professeur d’Histoire-Géographie-EMC en collège, président académique du syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC Lyon ».

 cbiel.actionetdemocratie@gmail.com ou @cedric_biel (X ex-Twitter)

 

 

REJOIGNEZ-NOUS POUR RELEVER LA TÊTE ET DÉFENDRE NOTRE ÉCOLE !

 

N’hésitez pas à adhérer dès maintenant (et bénéficier d’une remise de 30 % jusqu’à la fin janvier 2023 en indiquant sur votre bulletin d’adhésion « Remise spéciale Nouvel An ») ou faire un chèque correspondant à votre situation.

 

N’hésitez pas non-plus à faire adhérer de nouveaux collègues ! (possibilité éventuelle de remise « spéciale nouvel adhérent » à voir directement avec le président académique si vous sentez des collègues prêts à sauter le pas, nous contacter alors directement par mail selon votre académie aux adresses mail en fin de message).

 

Voici le lien pour télécharger votre bulletin d’adhésion selon votre corps, idem pour l’autorisation de prélèvement automatique si besoin.

https://actionetdemocratie.com/se-syndiquer-bulletin-dadhesion/formulaire-de-pre-adhesion/

 

En cas de doute contactez Anne du Secrétariat national en charge de ces questions, c’est aussi à elle que vous devrez renvoyer ces documents le cas échéant et non à nous à AD Lyon / Grenoble / Clermont.

9 rue de la Charente   68270 WITTENHEIM    09.50.88.61.54 – 07.71.78.84.52

Mail : adnational@actionetdemocratie.net

 

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Un mail à : actionetdemocratieaura@gmail.com ou un appel au 06 25 72 46 36.

 

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COLLEGE : groupes de niveaux, une très mauvaise idée ! Communiqué spécial AD Lyon/Clermont du 24/01/2024

Communiqué spécial : Collège, les groupes de niveaux, une très mauvaise idée !

Risque d’usine à gaz annoncée, toxicité élevée !

24/01/2024

 

 

La mise en place de groupes de niveaux en 6e et 5e pour la rentrée 2024 suscite de profondes interrogations et de terribles inquiétudes notamment chez nos collègues de Lettres et de Mathématiques.

 

Rappelons que si notre syndicat a salué quelques-unes des propositions pour un « choc des savoirs » et leur orientation générale, nous sommes totalement opposés à la solution de « groupes de niveaux » en collège, et a fortiori sur tous les niveaux comme c’est envisagé : cela porte atteinte à l’unité de la classe qu’il faut préserver, sans parler des problèmes engendrés en termes d’organisation (mise en place sur barrettes et contraintes sur les EDT, risque à terme que les services des collègues de lettres et de maths soient uniquement composés de groupes sur l’ensemble des niveaux et non plus de classes, suppression des moyens dédiés aux autres dédoublements ou aux options, etc.).

 

Nous apprécierions que, dans notre académie, les autorités se montrent prudentes et pragmatiques en annonçant faire un travail collège par collège pour être au plus près de chaque situation et en rappelant l’importance du cadre de la classe, mais nous restons convaincus que nos propositions sur ce point, qui n’ont pas été suivies par la mission consacrée à « l’exigence des savoirs », constituent la meilleure solution pour relever le niveau et conserver le collège unique : une année supplémentaire au primaire (CM3) couplée à un examen d’entrée au collège pouvant être présenté dès la fin du CM1 ou du CM2 ainsi que des classes à effectifs variables et réduits en fonction des besoins en 6e et, le cas échéant, en 5e (pourquoi en effet prolonger un dispositif tel que des groupes de niveaux tout au long du collège, sauf à parier d’avance sur son inefficacité et instaurer un collège à plusieurs vitesses qui ne dit pas son nom ?).

 

Nous sommes preneurs de chacune de vos remontées de terrain (constats, suggestions…) afin d’envisager des actions concrètes face à une catastrophe annoncée à l’adresse mail ci-dessous :

 

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Il faut absolument peser localement pour s’opposer à toute mise en place hâtive sans cadre réglementaire précis et réflexion plus poussée. Des décisions mal préparées et potentiellement nocives pour les élèves et les personnels pourraient être une potion bien pire que les maux (déjà importants) du système actuel !

 

D’autres sujets brûlants « collège » seront abordés prochainement : EMC et doublement des horaires, quid du théâtre et de l’histoire des arts ? etc…. N’hésitez pas à nous faire remonter vos idées et propositions !

 

Pour nous à « Action et Démocratie CFE-CGC »  nous formulons un ensemble de propositions concrètes pour réformer de fond en comble la maison « Education nationale », que chacun s’en saisisse et apporte sa contribution au débat et nous avancerons.

 

 

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Profs d’H-géo en collège : hérauts ou zéros ? ….. la question de l’EMC

EMC en collège : Qui ? Combien ? Et pour quoi faire ?

Profs d’Histoire-géo : hérauts, héros….ou zéros ?

29/01/2024

 

 

 

« Courbe-toi, fier Sicambre, adore ce que tu as brûlé, brûle ce que tu as adoré ».

Grégoire de Tours, « Histoire des Francs », VIe siècle.

 

Des mesures inefficaces et potentiellement nocives pour tous, élèves comme personnels, sont annoncées pour le collège à la rentrée prochaine à grands renforts de médias, plus ou moins complaisants, et parfois peu soucieux d’aller au fond des choses et au-delà des « éléments de langage » du gouvernement. Tout n’est pas à jeter au panier certes mais par exemple les « groupes de niveaux » sont clairement à remiser au rebut des « choses ni faites ni à faire ». Cette mesure va casser les groupes « classe », ne rien apporter aux élèves et alourdir considérablement la charge de travail puis pousser au « burn-out » les collègues de Français et de Mathématiques.

 

Mais les collègues des autres matières ne doivent pas pour autant s’estimer à l’abri. Déjà de sombres nuages s’annonçent pour les collègues d’Arts Plastiques et de Musique, menacés de mutualiser leurs heures ( à moyens constants ?) avec le Théâtre et l’Histoire des Arts…  (cf le discours de Mme Oudéa-Castéra aux recteurs il y a quelques jours…). Tous subiront les conséquences de la « réforme » par ricochet : pertes potentielles de groupes en Sciences et en Langues, menaces sur la pérennité des options qu’ils animent, emplois du temps à trous, risque de perdre leurs salles attitrées… Pour certaines disciplines la menace va porter sur l’essence même de leur enseignement car le diable se cache souvent dans les détails…

 

Il n’y a pas si longtemps, quelques mois voire quelques semaines, les professeurs d’Histoire-Géographie étaient célébrés dans les médias, mis en avant par nos dirigeants politiques, remerciés par la population pour leur travail et leur opiniâtreté à défendre les grands principes républicains. Et au premier rang la laïcité. Mais ces derniers jours la donne semble avoir changée. Et pour paraphraser Grégoire de Tours citant Saint Rémi baptisant Clovis le gouvernement semble vouloir brûler ce qu’il avait auparavant (hypocritement ?) adoré…

 

Ils étaient présentés comme les hérauts de la République, l’avant-garde de potentiels nouveaux « hussards noirs de la République » par qui la jeunesse du pays, notamment au collège, serait éclairée par l’Histoire mais surtout la Raison. Parfois même ils étaient considérés comme des héros, notamment lorsqu’ils étaient menacés en raison de leur capacité à enseigner, malgré un contexte délétère, les complexités de l’Histoire et la permanence des principes républicains. Le terme apparaissant bien entendu trop fort, à part dans certaines configurations bien particulières. La figure de notre collègue Samuel Paty en constituant la marque la plus éclatante jusqu’à en devenir un symbole qui nous oblige. Qui en effet aura su, mieux que Samuel, montrer autant de sérieux, de rigueur mais aussi de courage dans la situation dramatique et injuste à laquelle il a été confronté dans les dernières journées de sa vie ?

Les professeurs d’Histoire-Géographie sont ainsi récemment devenus des cibles concrètes comme le montrent l’assassinat de Samuel Paty certes mais aussi les circonstances et le déroulé du meurtre de Dominique Bernard.

Parallèlement, ils sont chargés implicitement et parfois de manière explicite par le pouvoir d’être des « remparts » contre l’obscurantisme, des « hérauts » donc de la Liberté, de l’Égalité, de la Solidarité et de la Laïcité. Ils passent, on le voit, occasionnellement, lors d’évènements tragiques, à celui de « héros ». Cela en deviendrait risible si ce n’était si grave.

 

Et aujourd’hui qu’apprennent-ils au détour d’un discours de Gabriel Attal, nouveau Premier Ministre, lors d’un déplacement dans le Rhône il y a quelques jours ? Et bien qu’ils ne sont pas loin d’être devenus des « zéros » ! Notamment pour ceux travaillant en collège… Et que l’EMC (ou bien l’instruction civique on ne sait plus trop) sera bientôt déconnectée de leurs disciplines et que ces heures pourront désormais être assurées par n’importe quel enseignant, voire par des intervenants extérieurs. Cet horaire serait d’ailleurs doublé (mais sans que l’on sache par quelle poudre magique ni plus cyniquement en s’attaquant à quelle(s) autre(s) disciplines…). Violence de l’annonce réservée aux médias, surprise mortifère pour commencer le week-end, sentiment d’avoir assuré ces cours depuis des décennies en collège pour rien….

 

Encore plus récemment notre nouvelle ministre reprenait le sujet dans un discours devant les recteurs en annonçant une profonde refonte de la matière « EMC »… Car celle-ci, si importante, serait « diluée » dans les cours d’Histoire-Géographie, peu « incarnée », pas assez « vivante »…. Rappelons que les seuls enseignants formés, un tant soit peu longuement et de manière récurrente, à cet enseignement sont les professeurs d’Histoire-géographie dans le cadre de leur formation initiale et continue. Ils y sont naturellement préparés par leurs études et l’exercice quotidien de leurs cours ainsi que par la fréquentation assidue des sources. On n’oubliera pas de préciser que cet enseignement est évalué en fin de collège dans le cadre de l’épreuve d’Histoire-Géographie-EMC. Et que le lycée (où certains cours d’EMC sont assurés par d’autres, ce qui d’ailleurs est sujet à débat) ne saurait se confondre avec les enjeux et problématiques du collège.

 

Que cherche donc à faire notre gouvernement ? Est-ce une logique comptable ? (jouer sur les postes, permettre à l’EMC de devenir une variable d’ajustement des DHG lors des ajustements entre équipes disciplinaires, externaliser ces heures à des intervenants extérieurs…) Est-ce un nouveau volet de gestion RH ? (accentuer la concurrence entre les matières pour les heures, diviser pour mieux régner et amplifier le poids des pratiques managériales dans les établissements ?  soumettre ces heures à d’éventuels « projeeeeets » avec nécessité de « reporting » final ?)

 

Le risque est d’arriver à des heures de cours réduites à du bricolage, attribuées dans le cadre de « projets bidons » basées sur des « heures de rien » ou pour combler les services de collègue en sous-service dans leur discipline (et pas forcément volontaires tant la matière est complexe….et traite de sujets parfois « inflammables » !). Le tout dans une ambiance entre collègues pourrie par les rivalités, les peurs et la méfiance permanente.

 

Notre syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC » réaffirme sa volonté de respecter le caractère disciplinaire de la formation et de la pratique des enseignants. N’importe qui ne peut faire n’importe quoi comme le pense ou cherche à le faire croire certains de nos dirigeants. Les professeurs d’Histoire-Géographie se chargeront bientôt à ce rythme de géologie ou de volcanisme en lorgnant les heures de Sciences au titre de leurs compétences de géographes, ceux de Lettres chercheront à récupérer des heures d’Histoire en arguant de leurs connaissances en histoire de la littérature, ceux de Sciences voudront faire de la Géographie car ils sont de fins connaisseurs des « questions vives » autour de l’eau et du développement durable etc….. On pourrait multiplier les exemples à foison.

 

N’ouvrons pas la boîte de Pandore qui accentuerait encore davantage l’École et ceux qui la font vivre. Respectons la formation et la spécificité de chacun, exigeons de vrais cours et non du bricolage et des actions de communications ! Le lycée est devenu une usine à gaz où chacun se lamente et ne reconnaît plus ses petits, n’étendons pas cette catastrophe au collège ! Cette question de l’EMC, tout comme celle des groupes de niveaux et la disparition du « groupe classe », pose clairement question et inquiète fortement les personnels.

 

La mode est à la destruction des disciplines (nos pauvres collègues de Technologie en font l’amère expérience avec la suppression pure et simple de leur discipline en 6e, notre syndicat l’avait déjà dénoncé avec force l’an passé). L’EMC et à travers cela, l’Histoire-géographie, est placée en ligne de mire aujourd’hui… Et demain à qui le tour ? Chacun doit bien comprendre qu’il s’agit là de choses pensées et préparées et que nul n’est à l’abri de voir sa discipline jetée à l’encan et bientôt vendue à la découpe.

 

Alors non à ces expériences fumeuses et potentiellement dangereuses dans leur mise en oeuvre ! Chers collègues d’Histoire-géographie de collège nous vous disons : « Ne lâchez rien ! ». Les collègues de Français et de Mathématiques sont clairement ciblés dans cette transformation du collège mais vous êtes clairement vous aussi en ligne de mire ! L’EMC c’est l’affaire des collègues d’Histoire-géographie : cela nécessite des acquis, des expériences passées, présentes tout comme des projections pour le futur. Cela se prépare et se construit depuis des années, c’est une lente infusion dont on tire des séquences et des cours muries par le temps et le retour d’expérience. Non au bricolage nocif pour les élèves, aux outils d’un management toxique et à la destruction des solidarités entre équipes pédagogiques.

 

Et si jamais on avait besoin d’un dernier exemple on se demandera qui va-t-on supplier d’intervenir dans les établissements quand survient un événement traumatique engageant les principes républicains, notamment en collège ? … d’organiser les réflexions puis de lancer des actions en urgence quand la plupart disent : « Non pas moi je ne sais pas » ou « Pas moi je le sens pas« …. L’actualité de ces dernières années nous l’a bien trop souvent montré. Comme chaque enseignant, les collègues d’Histoire-géographie ont de la mémoire.

 

Alors en « fiers Sicambres » mais aussi et surtout comme professionnels passionnés et investis ils n’acceptent pas cette gifle envisagée par le gouvernement. Chers collègues notre syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC » vous soutient assurément dans cette posture. Au-delà de la seule question de l’EMC et des professeurs d’Histoire-Géographie chacun (quelque soit sa discipline) doit comprendre ce que porte en germe la mise en place d’un système où chacun pourrait enseigner en collège n’importe quelle discipline… Ce serait la légitimation de l’ensemble des discours qui visent à infuser le fait qu’enseigner ne nécessite pas une vraie formation et peut s’improviser sans problème. Après le renoncement aux compétences disciplinaires dans le recrutement et la mise en place des enseignements ce sera le renoncement aux compétences tout court…. et la poursuite à marche forcée de l’uberisation de la profession qui sera doublée, n’en doutez pas ! , de la « francetelecomisation » et de la clochardisation de nos professions !

 

Cédric BIEL, professeur d’Histoire-géographie-EMC en collège, président académique du syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC Lyon ».

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Polémique Oudéa-Castéra… la lettre d’info AD Lyon/Clermont du 16/01/2024

Polémique Oudéa-Castéra…

Et si on parlait vrai ?

16/01/2024

 

 

   Que de réactions depuis la première intervention de notre nouvelle ministre Mme Oudéa-Castéra ! Certaines bien légitimes, d’autres beaucoup moins… mais surtout le sentiment, une nouvelle fois, que l’on passe à côté des vraies questions. Au profit d’un petit théâtre des postures et d’une grande vague de moraline à deux sous.

 

Les mots de notre nouvelle ministre n’ont pas été des plus heureux (euphémisme… ils pourraient même être qualifiés de partiellement mensongers si les informations dévoilées par Libération dimanche soir se confirmaient), et il suffisait de voir la tête de Gabriel Attal pour se rendre compte qu’une grave faute de communication venait d’être commise. Ils sont pourtant révélateurs et jettent une lumière crue sur la dégradation continue d’une institution jadis vue comme un fleuron national.

 

Ces propos tenus par naïveté, cynisme ou maladresse pointent des faits réels : les enseignants absents ne sont plus (ou presque plus) remplacés et quand ils le sont ils le sont souvent mal. Les savoirs ne sont plus une priorité, la violence de la société est là. Mais les choses se compliquent lorsque l’on cherche à se demander pourquoi. Et qui est responsable du fait que l’École publique est en train de sombrer

 

Quelques éléments d’explication. Ce ne sont pas les enseignants, ni de manière générale les personnels de l’Éducation nationale les fautifs. Ils font de leur mieux avec peu et le plus souvent dans l’indifférence voire le mépris et l’hostilité générale. Bien sûr il y a des fumistes, des incapables, des caricatures…. Comme dans l’ensemble des métiers. Mais c’est une infime minorité. La vérité c’est que nos métiers sont sacrifiés depuis des décennies. Par la droite, par la gauche, par le centre. Et même l’extrême-centre comme on dit parfois aujourd’hui.

 

Les professeurs absents ? Un mensonge prouvé par les statistiques. Comme l’explique très bien l’internaute et collègue Cincinnatus c’est d’abord un faux problème : « Ce marronnier qui alimente depuis bien longtemps le profbashing, c’est-à-dire la diffamation des enseignants perçus comme des fainéants toujours absents, est en réalité un faux problème… qui en masque un autre, réel et que les familles connaissent bien. Un faux problème, d’abord, puisque les enseignants sont moins absents que les autres fonctionnaires, eux-mêmes moins absents que les salariés du privé : la proportion d’absentéisme s’élevant respectivement à 2,6 %, 3,2 % et 3,9 %, selon les chiffres de la Direction générale de l’Administration et de la Fonction publique. » Et tout le monde comprendra que ce type d’absence engendre immédiatement un effet-loupe : « La perception de l’opinion publique est biaisée en raison d’un effet loupe : l’absence d’un salarié d’une entreprise peut avoir des conséquences sur ses collègues, éventuellement sur des clients ou des fournisseurs, mais sa visibilité est sans aucune mesure avec celle d’un enseignant, d’autant plus dans le secondaire – l’absence d’un professeur en collège, avec quatre classe de trente-cinq élèves, est immédiatement visible (et jugée) par cent quarante familles. Les enseignants ont bien le droit d’être malades, d’avoir un enfant ou de perdre un proche, ce que beaucoup de parents consuméristes et d’adeptes du café du commerce et des réseaux dits sociaux feignent d’oublier ! »

 

Le vrai problème ? « C’est celui du système de remplacement, devenu exsangue. Le vivier de remplaçants est bien trop faible (plus personne ne veut devenir prof, on se demande pourquoi !) et le ministère considère que du moment qu’il y a un adulte devant une classe, tout le monde doit s’estimer heureux. Dans ces circonstances, la colère des enseignants, des élèves et des parents est bien légitime. » Le grand public doit en effet savoir que depuis des années les gouvernements de gauche comme de droite (et bien entendu macronistes) ont sciemment asséché le vivier des professeurs remplaçants vu comme une dépense inutile et insupportable... Fin des personnels titulaires recrutés pour cela (TZR ou équivalents dans le premier degré), énorme mascarade des RCD (remplacement courte durée) qui ne sont au mieux qu’un pansement et au pire une escroquerie. Des heures faites au débotté le plus souvent par des collègues d’autres disciplines et sans continuité pédagogique mais qui permettent d’enfumer le chaland. Le tout emballé dans une pochette surprise « McKinsey » appelé « Pacte enseignant » pour attraper le gogo et cacher la misère…. Sans parler des postes ou postes partiels attribués à des personnes recrutées sans concours et sans formation pour faire de l’affichage et tenir coûte que coûte le mantra présidentiel « pas une classe sans professeurs » (et sans y réussir au final). Tristesse, colère, dégoût…

 

Les professeurs n’assurant pas les « savoirs fondamentaux » ? A qui la faute ? Pourquoi avoir réformé les concours de recrutement pour en faire au mieux des entretiens d’embauche et de visas de loyauté aux chefs et au pire des attestations de maîtrise de concepts pédagogiques fumeux voire funestes ? Et ce au détriment de la validation d’une formation initiale solide… Pourquoi valoriser les « heures de rien » (projets bidons, éducation à je-ne-sais-quelle grande cause sociétale etc…) contre l’heure de cours disciplinaire ? Pourquoi avoir supprimé l’exigence scolaire au profit de vagues « compétences » mensongères et idéalisées sur l’autel du « pas-de-vagues » et de la « réussite » promise à tous gagée sur des scores soviétiques (voire cubains) de réussite aux examens en chocolat ?

 

Face à ce constat d’une École publique qui coule bien des parents se tournent vers le privé mais en réalité la très grande majorité des établissements de ce type connaît les mêmes maux et changer pour le privé n’améliorera rien. La situation y est même parfois pire. A part bien sûr pour quelques établissements de centre-ville très « sélects » qui se sont bien gardés des lubies pédago-gogos des dernières décennies on l’aura bien compris…

 

Et nous, dans tout ça, les personnels de l’Éducation nationale ? Nous assistons énervés, mais blasés et souvent découragés, à ce désastre. Les syndicats majoritaires, outrés, appellent déjà à la grève essentielle et fondamentale d’une journée pour « protester » et « construire le rapport de force »… Parfois même le seul nom du ministre suffit comme motif de la grève…. Fatigue….

 

« Action et Démocratie CFE-CGC » ne participera pas à ce bal des hypocrites, cyniques et donneurs de leçons de salon. Nous respectons les idées de chacun mais nous disons qu’aujourd’hui il faut regarder les choses en face : ce n’est pas en appelant aux grèves symboliques et inefficaces d’une journée que l’on va remettre l’École sur les bons rails et que l’on redonnera de l’espoir aux personnels ! Ces méthodes dépassées ne marchent pas et désespèrent les personnels qui sont déjà asphyxiés par l’inflation et des salaires devenus indignes par rapport au niveau d’études. Il faut envisager d’autres modes d’action et se réserver l’arme de la grève pour de bonnes raisons et en l’utilisant à bon escient (voir plus bas). Est-ce que le mouvement syndical se montre à la hauteur des enjeux et des angoisses des personnels ? Chacun se fera son avis.

 

Pour nous à « Action et Démocratie CFE-CGC » nous nous concentrons sur l’essentiel et non sur des polémiques qui finalement en resteront au stade de l’écume médiatique. Nous formulons un ensemble de propositions concrètes pour réformer de fond en comble la maison « Education nationale », que chacun s’en saisisse et apporte sa contribution au débat et nous avancerons.

 

« La promesse méritocratique de l’école républicaine était d’offrir aux enfants de prolétaires l’instruction que recevaient les enfants de bourgeois. Malgré tous les efforts des enseignants, malgré leur abnégation, aujourd’hui, bien trop souvent, l’école publique n’offre plus, ni aux uns ni aux autres, un enseignement digne. » nous dit encore notre collègue Cincinnatus. Il a raison et il n’est pas honteux de le reconnaître. Monter sur sa chaise, crier au loup, appeler à la révolte (mais pas trop quand même…) soulagera sûrement quelques personnes mais il faut aller plus loin, beaucoup plus loin ! L’important c’est désormais de consacrer notre travail et notre énergie à un unique but : redonner à nos enfants ce à quoi nous avons eu droit jadis c’est-à-dire une École publique de qualité.

 

Saurons-nous éviter une énième désillusion, de nouvelles actions vouées à l’échec et la poursuite de notre décrédibilisation vis-à-vis du grand public ? Une nouvelle fois nous, à « Action et Démocratie CFE-CGC » syndicat neuf, pugnace mais responsable, en formulons le voeu. Sortons des idéologies, des postures et rejoignons-nous sur l’essentiel pour l’honneur de l’ensemble des collègues. L’intervention médiatique désastreuse de Mme Oudéa-Castéra peut constituer un déclic. Reste à vouloir VRAIMENT changer les choses. Sinon on continuera comme avant et droit vers la tombe.

 

Le bureau académique « Action et Démocratie CFE-CGC » Lyon/Clermont.

 

Notre point de vue sur la « grève » :

Si cela devait être envisagé il serait enfin temps de construire une vaste mouvement de contestation (regardons vers nos collègues du Québec !) qui soit digne de la Cause et de la masse des personnels qui tombent dans le désespoir. Halte aux grèves d’une journée rituelles, quasi-pavloviennes et inutiles ! Regroupons-nous et créons un mouvement syndical où chacun serait représenté et où nous nous mettrions d’accord sur 4 à 5 demandes essentielles. Annonçons que si d’ici les vacances d’Hiver nous n’obtenons pas satisfaction ce sera la grève. Mais la VRAIE ! Dure, reconductible. Elle sera comprise par le peuple car expliquée et annoncée préalablement.

 

REJOIGNEZ-NOUS POUR RELEVER LA TÊTE ET DÉFENDRE NOTRE ÉCOLE !

 

N’hésitez pas à adhérer dès maintenant (et bénéficier d’une remise de 30 % jusqu’à la fin janvier 2023 en indiquant sur votre bulletin d’adhésion « Remise spéciale Nouvel An ») ou faire un chèque correspondant à votre situation.

 

N’hésitez pas non-plus à faire adhérer de nouveaux collègues ! (possibilité éventuelle de remise « spéciale nouvel adhérent » à voir directement avec le président académique si vous sentez des collègues prêts à sauter le pas, nous contacter alors directement par mail selon votre académie aux adresses mail en fin de message).

 

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En cas de doute contactez Anne du Secrétariat national en charge de ces questions, c’est aussi à elle que vous devrez renvoyer ces documents le cas échéant et non à nous à AD Lyon / Grenoble / Clermont.

9 rue de la Charente   68270 WITTENHEIM    09.50.88.61.54 – 07.71.78.84.52

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C’EST PAS SÉRIEUX ! : 5 mois à l’Éducation nationale…

Le (très) court passage de Gabriel Attal…

Un symptôme de la déconsidération qui frappe l’Éducation Nationale…

10/01/2024

 

 

« C’est pas sérieux / Gaby Oh Gaby / De nous quitter comme ça / Dans la rue n’importe où / C’est pas sérieux / Mais c’est quoi mon Manu / De nous changer encore / On va devenir fous / Quelle sera la nouvelle figurine ? / Nous si fragiles / Tu dis que tu nous aimes / Comment te croire  / Sans tricher sans tricher / Ces mots racoleurs / Que tu alignes sans pudeur / C’est pas sérieux ».

D’après Dick RIVERS et les Chats Sauvages, « C’est pas sérieux », album « Est-ce que tu le sais ? », 1961.

 

   Cinq mois et même pas trois semaines ! C’est la durée éphémère pendant laquelle Gabriel Attal aura occupé la fonction de ministre de l’Éducation nationale. Une présence écourtée par une promotion qui, certes, ne se refuse pas, mais qui interroge sur la volonté politique de reconstruire une École digne de ce nom dans notre pays.

 

La percée médiatique du ministre, conséquence d’annonces inhabituelles ayant trouvé un écho très positif auprès de l’opinion publique et d’une part non négligeable des personnels, pouvait laisser penser que l’Éducation nationale était enfin dirigée par un personnage à la hauteur de la tâche titanesque à accomplir.

 

Il n’en sera rien. On pourra se dire que tout cela a juste servi les ambitions politiques d’un ministre de passage, au destin autrement planifié. Nous l’avions anticipé mais, pragmatiques, nous formions l’espoir que le discours, nouveau, de vérité sur l’état de destruction avancée de notre École pouvait se concrétiser par des mesures, certes imparfaites et incomplètes, mais bénéfiques et salutaires. Que restera-t-il des annonces de notre ancien ministre ? … parmi lesquelles il fallait néanmoins séparer le bon grain de l’ivraie… il y a fort à parier qu’elles resteront lettres mortes. D’autant que la plupart d’entre elles n’ont pas dépassé le stade des mots…

 

Et nous, dans tout ça, les personnels de l’Éducation nationale ? Comme à chaque changement de ministre, nous avons l’espoir que la personne qui sera nommée à notre tête saura écouter et prendre en considération nos revendications, notamment salariales, et s’engagera sans arrière-pensée dans un véritable dialogue social.

 

Mais tout de même, trois ministres en à peine vingt mois, cela doit nécessairement nous interroger. Que sont ces figures successives ? Sommes-nous dirigés par de simples pantins ou par des têtes pensantes ? Sommes-nous seulement pris au sérieux, nous qui avons la tâche de former la jeunesse qui est le bien le plus précieux du pays ?

 

Le départ de Gabriel Attal soulève donc des questions légitimes quant à l’importance véritablement accordée au ministère de l’Éducation nationale. Le fait de déplacer un ministre qui semblait vouloir mettre en œuvre des mesures de rupture avec les politiques habituelles envoie au monde de l’éducation un signal qui n’est pas neutre.

 

Pouvons-nous accepter de sacrifier l’éducation nationale à ce jeu politique des chaises musicales ? Certainement non. La continuité des politiques éducatives est-elle seulement pensée ? Certainement, elle l’est. Elle est même si planifiée qu’elle peut se passer d’une personnalité stable au ministère de l’Éducation nationale.

 

Tout cela est assez désespérant… Néanmoins nous ne nous résignons pas et nous serons, comme d’habitude, vigilants aux nouvelles nominations, annonces et futures mesures qui ne me manqueront pas de se succéder dans les prochains jours. Plus que jamais un syndicalisme neuf débarrassé des idéologies, des jeux de rôle et autres postures est nécessaire dans l’Éducation nationale ! Nous reviendrons sur ce point, essentiel, dans une prochaine lettre d’information.

 

En cette nouvelle année 2024, Action et Démocratie CFE-CGC région AURA souhaite une année sereine, joyeuse et riche en évènements profitables, à l’ensemble de la communauté éducative.

Que cette année soit synonyme de réussite et d’accomplissement pour vous qui œuvrez avec dévouement pour la qualité de notre système éducatif. Qu’elle soit riche en réalisations pour nos élèves.

Nous espérons que les défis que nous relèverons ensemble en 2024 renforceront encore davantage la cohésion au sein de nos établissements.

En cette nouvelle année, nous formulons le vœu que les personnels de l’Éducation Nationale ne soient plus l’objet de menaces ou d’agressions, et que chacun puisse travailler dans un environnement sûr et propice à l’épanouissement personnel et professionnel.

 

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Pour AD Grenoble : adgrenoble@yahoo.com ou directement au président académique Cédric GILDAS à orestead-grenoble@laposte.net ou un appel au 06 68 85 90 98.

Pour AD Clermont : actionetdemocratie-clermont@laposte.net ou un appel au 06 25 72 46 36.

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