Pacte enseignant : c’est FLOU…. gare au LOUP !

« Pacte enseignant », c’est FLOU… Gare au LOUP !

Refusons massivement ce pacte faustien !

26 juin 2023

 

 

« Pour la troisième fois le loup arriva à la porte de la petite maison, frappa et cria: « Ouvrez la porte, mes chers petits, maman est de retour de la forêt et vous a apporté quelque chose » – « Montre-nous ta patte d’abord » crièrent les chevreaux, « que nous sachions si tu es vraiment notre maman. » Le loup posa sa patte sur le rebord de la fenêtre, et lorsque les chevreaux virent qu’elle était blanche, ils crurent tout ce qu’il avait dit et ouvrirent la porte.

 Mais c’est un loup qui entra. Les chevreaux prirent peur et voulurent se cacher. L’un sauta sous la table, un autre dans le lit, le troisième dans le poêle, le quatrième dans la cuisine, le cinquième s’enferma dans l’armoire, le sixième se cacha sous le lavabo et le septième dans la pendule. Mais le loup les trouva et ne traîna pas: il avala les chevreaux, l’un après l’autre. »

 Les frères Grimm, « Le Loup et les Sept Chevreaux», 1812.

 

 

    Le « pacte enseignant », nouvelle lubie du président de la République depuis quelques mois, n’en finit plus de s’enfoncer dans de multiples imprécisions et/ou déclinaisons locales (parfois totalement opposées !!!). Le flou est de mise et surtout aucun décret officiel n’est encore paru…

 

La presse s’en fait l’écho de plus en souvent ces dernières semaines. Ainsi Ouest-France à propos de l’obligation de prendre la première brique « remplacement de courte durée (RCD) » (édition du 21/06/2023) : « Sur le papier, à partir de la rentrée de septembre, les enseignants pourront s’engager dans la mission qu’ils souhaitent, parmi lesquelles figurent des sessions de soutien scolaire, d’inclusion, l’organisation de projets pédagogiques innovants… Chacune d’entre elles sera payée 1 250 € brut. Néanmoins, des informations contradictoires circulent dans les académies, selon les présentations faites par les rectorats. Dans un document PowerPoint envoyé à des professeurs de Rennes, on peut par exemple lire : « Le Pacte d’un enseignant du second degré est obligatoirement constitué d’une première unité permettant d’assurer les remplacements de courte durée. »

 

Autre question majeure : Pourra-t-on prendre seulement la moitié de cette première brique RCD ? Dans l’académie de Clermont-Ferrand, le site d’information « AEF info » nous précise que « à ce jour en effet, la doctrine ministérielle veut que la première brique ne soit pas sécable, contrairement à la deuxième. En revanche, il est possible de prendre une première brique Devoirs faits par exemple, et alors, une deuxième demi-brique RCD. Une réponse qui ne semble pas satisfaire les personnels de direction en ligne lors de cette visio : « Cela oblige les enseignants à prendre deux briques », regrettent-ils. »

 

Dans l’académie de Lyon les choses semblent encore plus souples. Les retours de nos adhérents et sympathisants après les premières réunions de sensibilisation parlent d’une « large souplesse » : aucune obligation de prendre la 1ère brique RCD, possibilité de prendre plus de 3 briques mais aussi seulement des demi-briques…. Certains collègues du Rhône sont sortis de réunion dans leurs établissements mi dubitatifs mi amusés en parlant de pacte version Mc Do : « Venez comme vous êtes ! » voire même de « pacte open-bar »

 

Dernière nouveauté cette fois au plan national : le pacte en LP devient « sécable » et peut désormais, comme les autres, être divisé en plusieurs briques….

 

On le voit bien l’interprétation du pacte est changeante au niveau national (voir le cas des LP) mais aussi et surtout à « géométrie variable » selon les académies voire les établissements… On pourrait même dire, si on faisait preuve de quelque mauvais esprit, que l’important sera surtout de faire remonter au Ministère un nombre élevé de signatures de pactes…. Sans forcément regarder l’organisation interne de ceux-ci.

 

 « Action et Démocratie CFE-CGC » rappelle son opposition aux principes mêmes qui fondent le « pacte enseignant ». Nous appelons à largement refuser ce système et nous expliquons pourquoi (voir notre dossier spécial : page spéciale Revalorisation « Socle » et « Pacte Enseignant »). Nous n’entendons pas néanmoins culpabiliser les collègues qui s’engageront dans ce dispositif, souvent pour des motifs financiers dus à la paupérisation généralisée de nos professions cyniquement exploitée ici par le Ministère. Mais nous demandons à l’ensemble de ceux tentés de céder d’attendre la parution des décrets afin de bien savoir dans quoi ils s’engagent… Les discours de bien des chefs d’établissements actuellement ne reposent que sur des « éléments de langage » du Ministère et des projets de textes. La vigilance est de mise sous peine d’éventuelles lourdes désillusions à l’usage !

 

Bref c’est à nouveau un festival de tromperies plus ou moins (mal) déguisées, de pièges à retardement, de compilations indigestes de novlangue à la sauce Mc Kinsey nappé d’une solide dose de cynisme. GARE AU LOUP !

 

Pour rappel, le Ministère fait du « pacte » un redoutable outil de destruction du système actuel. Sa mise en place nous inquiète et semble augurer d’une volonté de transformation, à terme, du statut des personnels (la très grande majorité des entités de l’EN s’avère ciblée) : il entend lui substituer une logique de « contrat » avec pour corollaire l’annualisation progressive de nos emplois du temps. Le risque d’un management mortifère, source de souffrances psychologiques sévères, de la part de certains chefs d’établissements trop zélés promus en « managers » est aussi grandissime. Mais le Ministère fait le pari d’une profession tellement paupérisée que ses agents en seront réduits à accepter n’importe quoi pour échapper à la précarité financière entretenue depuis des décennies.

 

Au-delà de l’aspect financier la mise en place de ce pacte faustien équivaut à nous lier les mains volontairement à la fois à titre individuel mais aussi, par un sinistre jeu de domino, collectif. L’organisation de notre temps professionnel (sans parler du personnel !), pourtant liée historiquement à nos statuts de professeurs, ne sera plus qu’un doux souvenir. La noblesse du métier d’enseignant, concepteur et libre metteur en scène de sa pratique, disparaîtra pour laisser place à un simple exécutant, disponible séance tenante et parfois corvéable à merci par sa hiérarchie. Les luttes et résistances collectives seront anémiées voire impossibles, l’agent laissé seul face à l’administration (et à la sacro-sainte lettre de mission) et mis en concurrence avec les autres pour espérer gagner (un peu) plus.

 

Déjà des chefs d’établissements indiquent aux personnels la fin des fiches de vœux pour les emplois du temps afin de prévoir des créneaux « RCD » ou « Devoirs faits » plus facilement. L’organisation des cours, des salles (et leur attribution…) vont être lourdement touchées. Le risque de voir une nette aggravation des conditions de travail (au niveau physique et psychologique) devient énorme. Il est urgent d’opposer un bloc uni face à cette agression inédite par sa violence mais aussi son caractère profondément sournois et potentiellement destructeur à l’avenir de notre statut et de ce pourquoi nous avons choisi de faire ce métier.

 

« Action et Démocratie CFE-CGC » se positionne clairement contre ce dispositif et appelle les collègues à le refuser massivement.

 

Retrouvez toutes nos analyses et propositions sur notre page spéciale Revalorisation « Socle » et « Pacte Enseignant » sur notre site web national !

 

REJOIGNEZ-NOUS POUR RELEVER LA TÊTE ET DÉFENDRE NOTRE ÉCOLE !

 

 Le syndicat « Action et Démocratie CFE-CGC région Auvergne Rhône-Alpes » (académies de Lyon, Grenoble et Clermont-Ferrand).

 

N’hésitez pas à ré-adhérer dès maintenant en passant au prélèvement automatique pour 2023/2024 (et bénéficier d’une remise de 10 %) ou faire un chèque correspondant à votre situation avant la fin de l’année scolaire (pour bénéficier aussi de la remise de 10 %, le ou les chèques ne seront débités qu’en septembre voire plus tard avec un petit courrier explicatif joint).

N’hésitez pas non-plus à faire adhérer de nouveaux collègues pour 2023/2024 ! (possibilité éventuelle de remise « spéciale nouvel adhérent » à voir directement avec le président académique si vous sentez des collègues prêts à sauter le pas, nous contacter alors directement par mail selon votre académie aux adresses mail en fin de message).

Voici le lien pour télécharger votre bulletin de ré-adhésion selon votre corps, idem pour l’autorisation de prélèvement automatique si besoin.

https://actionetdemocratie.com/se-syndiquer-bulletin-dadhesion/formulaire-de-pre-adhesion/

 

En cas de doute contactez Anne du Secrétariat national en charge de ces questions, c’est aussi à elle que vous devrez renvoyer ces documents le cas échéant et non à nous à AD Lyon / Grenoble / Clermont.

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